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L’évolution des
prix de quatre principaux métaux précieux diverge de plus en
plus. L’or, qui reste le métal monétaire par excellence
puisqu’il est le seul des quatre que les banques centrales
détiennent dans leurs réserves de change, fluctue à
l’inverse du dollar US. Il monte mécaniquement quand le dollar
US baisse et réciproquement (il baisse quand le dollar US monte), quel
que soit le rapport entre l’offre et la demande physiques d’or
qui n’ont presque pas d’impact sur son prix. Il
s’apprécie aussi à un moindre degré contre les
autres devises dans la mesure où toutes les monnaies fiduciaires de
papier perdent structurellement leur pouvoir d’achat, mais à des
vitesses différentes. L’argent-métal, très
sensible au rapport entre son offre et sa demande physiques, monte de
façon parabolique puisqu’il est en fort déficit et aussi
parce qu’il est en train de retrouver son statut de métal
monétaire qu’il avait progressivement perdu depuis la fin du bi-métallisme. Quant au platine et au palladium,
métaux à caractère principalement industriel (pots
catalytiques et batteries automobiles) et de bijouterie, dont la demande est
actuellement inférieure à l’offre par suite de
l’effondrement de la production japonaise d’automobiles
consécutive au tsunami, leurs prix baissent tant contre le dollar US
et autres devises mais surtout contre l’argent-métal et
l’or. Partant du principe que le rapport historique au temps du bi-métallisme entre l’or et
l’argent-métal était de l’ordre de 16 à 1,
le potentiel de hausse de l’argent est encore important puisqu’il
devrait valoir, en fonction de ce rapport, 94 dollars US l’once pour un
prix de l’or actuel de 1.510 dollars US l’once alors qu’il
ne vaut que 46 dollars US l’once. Évidemment, plus le dollar US baisserait, plus l’or
monterait mais moins vite que l’argent-métal dont le
phénomène de rattrapage par rapport au prix de l’or
s’accélérerait. Si l’on ajoute à cette
donnée de base que les bullion banks US ont encore des positions shorts massives en
argent-métal, sur lesquelles elles perdent de plus en plus,
qu’elles devront un jour nécessairement couvrir et que ce
dernier fait l’objet d’un corner organisé par certains
investisseurs latino-américains et chinois, qui achètent
systématiquement le physique encore disponible, il n’y a pas
actuellement de sur-évaluation du prix de
l’argent-métal, même s’il est, comme tout actif
financier ou matière première, sujet à certaines
corrections temporaires à la baisse. Il importe aussi de noter que
les prix de l’or et de l’argent sont encore loin d’avoir
rattrapé leurs niveaux de 1980, année pendant laquelle ils
avaient atteints réciproquement 850 et 50 dollars US l’once. Étant
donné qu’ils devraient valoir trois fois plus, pour tenir compte
de la baisse du dollar US comme de son pouvoir d’achat et de la hausse
de l’inflation depuis cette date, c’est à dire 2.550 et
150 dollars US l’once réciproquement.Le
dollar US étant vraisemblablement en situation de chuter de
façon supplémentaire si l’on considère le
graphique ci-dessous du dollar US index, l’or et
l’argent-métal, sauf krach des marchés d’actions
qui ferait baisser tous les actifs les uns après les autres à
des degrés divers, sont donc promis à s’apprécier
fortement contre le dollar US mais aussi, à un moindre degré,
contre toutes les autres monnaies fiduciaires de papier, puisqu’elles
sont toutes engagées dans le “grand concours pour la plus
mauvaise monnaie” dans lequel elles finiront plus ou moins vite ex
æquo!
lire
http://www.gold-eagle.com/editorials_08/mchugh040711.html
L’or a commencé
à monter depuis que le dollar US a débuté une nouvelle
phase de retournement à la baisse à partir de 2001-2003. Si le
dollar US cassait son plus bas de 2008, l’or exploserait à la
hausse.
Pierre
Leconte
Article originellement
publié ici
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