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Cours Or & Argent

Six mythes au sujet du libertarianisme (IV)

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Extrait des Archives : publié le 07 janvier 2014
963 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Suite de la troisième partie

Mythe 6. Les libertariens croient que les individus sont les meilleurs juges de leurs propres intérêts.

 

Tout comme l’accusation précédente soutenait que les libertariens croient que tous les hommes sont parfaitement bons moralement, ce mythe accuse les libertariens de croire que tous les individus sont parfaitement raisonnables. Dans la mesure où la plupart des gens ne le sont pas, les critiques du libertarianisme affirment donc que l’État doit intervenir.

 

Mais les libertariens ne supposent pas plus la sagesse absolue qu’ils supposent la perfection morale. Certes, affirmer que la plupart des gens sont meilleurs juges que des tiers de leurs propres besoins et de leurs propres objectifs relève du bon sens. Mais le libertarianisme ne suppose pas que cela soit toujours le cas. Les libertariens soutiennent plutôt que tous les individus devraient avoir le droit de poursuivre leur propre intérêt comme ils l’entendent. Les libertariens défendent la liberté d’action dans la limite du respect des droits de propriété d’autrui, mais n’affirment pas que toutes les actions sont nécessairement raisonnables.

 

Il est vrai, en revanche, que sur le marché libre, les gens sont libres de s’orienter vers des experts capables de leur donner des conseils sur la façon dont poursuivre au mieux leurs intérêts. Comme nous l’avons vu plus haut, les individus ne sont pas des êtres socialement isolés, hermétiquement séparés les uns des autres. Car sur le marché libre, si les individus doutent de ce que pourrait être leurs propres intérêts, ils sont libres d’embaucher ou de consulter des experts, qui, en raison de leurs compétences, seront capables de les orienter. Sur le marché libre, les individus peuvent faire appel à ces experts, et continuellement tester la justesse et l’utilité de leurs conseils. Par conséquent, sur le marché, les individus tendent à se tourner vers les experts dont les conseils sont les plus efficaces. Le marché libre récompensera les bons médecins, les bons avocats, les bons architectes, et dévalorisera les moins compétents. L’expert de l’État, en revanche, acquiert ses revenus par l’imposition des contribuables. Aucun filtre marchand n’existe pour évaluer sa capacité à conseiller chacun dans le sens de ses véritables intérêts. La seule compétence qu’il doit posséder, c’est celle qui consiste à obtenir le soutien de l’appareil coercitif de l’État.

 

L’expert privé aura d’autant plus de succès qu’il satisfera les besoins des gens, alors que l’expert de l’État aura d’autant plus de succès qu’il parviendra à obtenir des faveurs politiques. Par ailleurs, l’expert de l’État n’a aucune raison d’être plus vertueux que les autres ; sa seule supériorité résidant dans ses capacités à obtenir les faveurs de ceux qui exercent le pouvoir politique. Mais il existe une différence cruciale entre les deux : des incitations pécuniaires poussent l’expert privé à prendre soin de ses clients ou de ses patients. Aucune incitation de cette sorte n’existe pour l’expert de l’État ; il obtient ses revenus quels que soient ses résultats. Par conséquent, pour le consommateur individuel, le marché libre est un arrangement économique préferable.

 

J’espère que cet essai a contribué à réfuter les mythes et les idées reçues qui entourent le libertarianisme. Les conservateurs (et les autres) doivent comprendre que les libertariens ne croient pas que les individus sont tous moralement bons ou meilleurs juges de leurs propres intérêts, ni qu’ils sont socialement isolés les uns des autres. Les libertariens ne sont pas nécessairement hédonistes ou libertins, ils ne sont pas non plus forcément athées ; ils croient à l’existence de principes moraux. Procédons désormais à un examen précis du libertarianisme, tel qu’il est réellement, sans que notre jugement soit biaisé par ces mythes et ces légendes. Examinons objectivement les arguments en faveur de la liberté. Je crois fermement que, lorsque cela sera fait, cette philosophie verra le nombre de ses adhérents croître de façon importante.

 

Notes

  1. John Kenneth Galbraith, The Affluent Society (Boston: Houghton Mifflin, 1958); F. A. Hayek, "The Non-Sequitur of the ‘Dependence Effect,’" Southern Economic Journal (Avril, 1961), pp. 346-48.
  2. Irving Kristol, "No Cheers for the Profit Motive," Wall Street Journal (21 Fev., 1979).
  3. Pour une defense de l’application des critères éthiques universels à l’État, voir Pitirim A. Sorokin et Walter A. Lunden, Power and Morality: Who Shall Guard the Guardians? (Boston: Porter Sargent, 1959), pp. 16-30.
  4. Frank S. Meyer, In Defense of Freedom: A Conservative Credo (Chicago: Henry Regnery, 1962), p. 66.
  5. Thomas E. Davitt, S.J., "St. Thomas Aquinas and the Natural Law," in Arthur L. Harding, ed., Origins of the Natural Law Tradition (Dallas, Tex: Southern Methodist University Press, 1954), p. 39
  6. A. P. d'Entrèves, Natural Law (London: Hutchinson University Library, 1951), pp. 51-52.
  7. Karl Wittfogel, Oriental Despotism (New Haven: Yale University Press, 1957), esp. pp. 87-100.
  8. Sur ce sujet et sur la question des sectes chrétiennes en général, voir Norman Cohn, Pursuit of the Millenium (Fairlawn, N.J.: Essential Books, 1957).
  9. Dale Vree, "Against Socialist Fusionism," National Review (8 décembre, 1978), p. 1547. L’article de Heilbroner se trouve dans Dissent, été 1978. Pour davantage d’informations au sujet de l’article de Vree, voir Murray N. Rothbard, "Statism, Left, Right, and Center," Libertarian Review (Janvier 1979), pp. 14-15.
  10. Journal of Political Economy (December 1938), p. 869. Cité in Friedrich A. Hayek, The Road to Serfdom (Chicago: University of Chicago Press, 1944), p. 152.
  11. "The Forester's Letters, III,"(orig. in Pennsylvania Journal, Apr. 24, 1776), in The Writings of Thomas Paine (ed. M. D. Conway, New York: G. P. Putnam's Sons, 1906), I, 149-150.
  12. F. A. Harper, "Try This On Your Friends", Faith and Freedom (Janvier, 1955), p. 19.
  13. F. A. Hayek, Individualism and Economic Order (Chicago: University of Chicago Press, 1948). Hayek a mis à nouveau l’accent sur ce point dans son essai "Why I Am Not a Conservative," The Constitution of Liberty (Chicago: University of Chicago Press, 1960), p. 529.

 

Traduction française : Geoffroy Le Gentilhomme

 

 

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Murray N. Rothbard (1926-1995) fut le plus grand auteur libertarien américain. Il écrivit sur l’éthique, la philosophie, l’économie, l’histoire américaine et l’histoire des idées. Il fut l’auteur de la plus sérieuse remise en cause de la légitimité du gouvernement, et approfondit les connaissances sur la propriété de soi et le principe de non coertion. Il fut professeur d’économie à l’université de Las Vegas et vice président du Ludwig von Mises Institute.
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