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Un plan A' virtuel

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Publié le 10 décembre 2012
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Pour ceux qui ne veulent voir dans la responsabilité de la crise que la construction imparfaite de l’euro, les nouvelles en provenance du Royaume-Uni devraient être passablement perturbantes, puisque le pays ne fait pas partie de la zone euro. À leur sujet, on pense à la singulière explication que vient de délivrer Mario Draghi : « À l’origine, il y avait une rupture de confiance dans la zone euro entre les pays qui respectaient toujours, ou la plupart du temps, la sagesse budgétaire, et les pays qui ne le faisaient pas. Ces deux dernières années, il s’est agi de reconstruire la confiance et pour cela les pays ont consenti des règles budgétaires plus strictes ».


Pour ceux qui ne voient d’issue que dans l’austérité et le désendettement des États, les récentes remarques d’Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, doivent sonner étrangement : « La réduction des déficits, qui s’est pour le moment bien plus déployée en Europe qu’aux États-Unis, a eu un impact considérable sur la croissance. Si vous regardez pays par pays, vous arriverez à la conclusion que les pays qui ont mis en place les plans de réduction les plus drastiques sont ceux qui ont le moins de croissance ».


Que se passe-t-il donc au Royaume-Uni ? George Osborne, le chancelier à l’échiquier, a reconnu que son plan de réduction du déficit britannique reposant sur de sévères coupes budgétaires ne fonctionnait pas et qu’il allait falloir le poursuivre au-delà du calendrier prévu. Alors que la menace d’une dégradation de la note AAA de la dette souveraine du pays se précise, même si les taux obligataires restent bas, pour les mêmes raisons que ceux de l’Allemagne et de la France (des valeurs refuges).


Dans la zone euro, il est tenté une inflexion de la stratégie de désendettement, alors que l’Espagne parvient toujours à retarder le moment où elle devra demander à bénéficier d’un plan de sauvetage, et que les mauvaises nouvelles italiennes s’accumulent sur fonds de préparation des prochaines élections et d’obstacles dressés sur la route d’un second mandat de Mario Monti, sa chute étant devenue même possible. Les plans de sauvetage ne donnant pas les résultats escomptés, les pays qui pourraient avoir à demander à en bénéficier tentent d’y échapper, instaurant une nouvelle donne : les gouvernements devancent la mise en œuvre des mesures d’austérité qui sont alors exigées afin de tenter d’en limiter l’ampleur (très relativement) et d’en réduire les effets sociaux et politiques. C’est le cas revendiqué de l’Espagne, ainsi que celui de l’Italie, moins apparent.


Olli Rehn, le rigide commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, vient d’apporter sa contribution à cette inflexion. Selon lui, la phase aiguë de la crise européenne serait dépassée en raison des progrès de réduction du déficit globalement accomplis dans la zone euro, résultat de la politique d’austérité. Il serait désormais temps de chercher moins à poursuivre des objectifs nominaux de cette nature, mais de mettre l’accent sur les réformes structurelles, les deux pouvant être combinées. Cette déclaration n’est pas seulement une réponse implicite aux injonctions du FMI et de l’OCDE de ne pas accentuer les mesures d’austérité, elle calque étroitement la poursuite de la stratégie de désendettement sur la politique suivie dans les années 2000 par l’Allemagne.


La copie est flagrante : l’Allemagne connaissait à cette époque la conjonction d’une faible croissance (+1,3 % en moyenne sur la période 1997-2005), d’une augmentation du déficit public, qui dépassait la barre fatidique de 3 %, d’un taux de chômage figé autour de 10 %, et d’une perte de compétitivité de son industrie sur le marché international. Une succession de lois (Hartz) portant sur la réforme du marché du travail est intervenue entre 2003 et 2005, ainsi qu’une réforme de l’assurance- maladie et l’introduction en 2007 d’une TVA sociale. Au sein des entreprises, des accords de compétitivité ont été négociés entraînant une modération salariale, en contrepartie du maintien de l’emploi et de l’abandon dans certains cas de la délocalisation de la production.


À l’exception des mesures concernant la retraite, c’est à peu de chose près le programme donné en exemple à suivre aujourd’hui à des pays dont l’économie est très différente de celle de l’Allemagne, dans un contexte qui n’a plus grand chose à voir avec celui de l’époque. C’est dire si les résultats ne vont pas nécessairement être ceux qui sont attendus. L’exemple de l’Espagne est là pour montrer que l’amélioration de la compétitivité des activités industrielles nationales se fait au détriment des autres pays de l’Union européenne, dont la France, dans le contexte de forte intégration commerciale qui caractérise l’Union !


Une autre partie est parallèlement en train de se jouer, qui concerne plus particulièrement les banques. Après les banques espagnoles – en cours de renflouement a minima, dans le but de gagner du temps – c’est au tour des banques italiennes de donner des signaux de faiblesse. On commence à évoquer la nécessité de créer une bad bank en Italie, à l’instar de l’Espagne, en raison du taux de créances douteuses des banques, sous-estimé par l’Association bancaire italienne si l’on en croit les chiffres du FMI (5 % des créances dans un cas, 11,7 % dans l’autre). L’exposition des banques qui ont massivement acheté de la dette italienne en utilisant le financement de la BCE est un autre facteur de grande fragilité.


Le système bancaire européen tente de retarder et d’assouplir les réformes qui visent à le renforcer. L’application de la réglementation Bâle III va être repoussée d’un an, pour commencer ; la conception de l’union bancaire tarde, avec toutes les chances de finir en eau de boudin ; la séparation des activités de dépôt et de marché est très mal partie, si l’exemple de la réforme française dont on attend les détails devait être suivi. Les banques ont en ligne de mire le remboursement de leurs emprunts massifs à la BCE, pour un total de mille milliards d’euros, et font savoir qu’elles ne peuvent pas être sur tous les fronts. Elles cherchent à obtenir des délais et accommodements, en exerçant un chantage à propos de leur soutien à l’économie, en vue notamment d’être autorisées à utiliser des obligations convertibles en actions (CoCos) – leur propre dette – afin de renforcer leurs fonds propres. Ce qui donne la parfaite image d’un système financier qui marche sur la tête.


Les États peinent à résorber leur dette et la font rouler pour se donner du temps. Pour le cas où de nouveaux accidents de parcours interviendraient, comme cela a été le cas en Grèce, une généralisation de nouvelles clauses d’action collective (CAC) est en cours, avec comme objectif de faciliter de nouvelles restructurations de dette. Le modèle révisé des CAC baisse la barre du pourcentage d’accord des créanciers nécessaire pour rendre obligatoire un échange de titres assortis d’une décote. Mais ce n’est que le commencement d’un lent processus, car les experts estiment qu’il faudra de nombreuses années, au rythme actuel du roulement de la dette, pour que ces nouvelles clauses concernent l’ensemble des obligations en circulation.


Ce plan A’ est virtuel. La BCE n’arrête pas de revoir ses prévisions de croissance, invariablement optimistes pour l’année d’après, beaucoup moins pour celle qui vient. Elle prévoit désormais une contraction dans la zone euro, là où il était précédemment annoncé une croissance. Mais, pour prendre cet exemple, la viabilité de la dette grecque repose sur les prévisions de croissance qui arrangent bien les choses mais qui n’ont que fort peu de chances de se concrétiser. Quant aux prévisions d’inflation de la BCE, c’est pire : son taux descend, alimentant la crainte que tout cela finisse par la déflation…


 

 



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