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Une masse monétaire constante est elle le gage de la stabilité économique ?

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Extrait des Archives : publié le 18 mars 2010
1091 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental




Selon le prix Nobel d’économie Milton Friedman et ses disciples, plus connus sous le nom de monétaristes, la volatilité du taux de croissance de l’offre de monnaie est la source majeure des cycles économiques alternant phase de croissance et récession. Le monétarisme argue qu’à court terme, les augmentations du taux de croissance de l’offre de monnaie font augmenter le taux de croissance de biens réels. Et inversement, une baisse de ce taux induit une baisse de la production réelle. A long terme, les variations de la monnaie n’ont aucun effet sur la production réelle et n’affectent que les variations de niveaux de prix.


En d’autres termes, selon le monétarisme, la monnaie est neutre pour l’économie réelle à long terme mais elle ne l’est pas à court terme.


La principale raison de cette différence, selon les monétaristes, c’est le fait que les variations de l’offre de monnaie à long terme sont entièrement anticipées et donc escomptées. Cependant, à court terme, les variations de l’offre de monnaie ne sont pas prévisibles. Les monétaristes maintiennent pourtant que la banque centrale peut rendre la monnaie neutre à court terme. Selon eux, cela peut être obtenu en fixant un pourcentage de croissance de la masse monétaire constant et le maintenant pendant un laps de temps infini. Le point clef de cette théorie, c’est qu’il n’existe pas de relation entre le taux de croissance monétaire à un rythme constant et le taux de croissance de la production réelle.


Cette vision qui est également étayée par des analyses statistiques nombreuses entreprises par les monétaristes semble très plausible. Ainsi, disent-ils, quand la monnaie croit un taux constant, ce taux de croissance se transforme en un événement connu et prévisible. Cela implique que les gens vont ajuster leur demande de monnaie de sorte que l’effet de la croissance constante de la monnaie sur la production réelle soit neutralisé.


Selon Milton Friedmann et son école, la Grande Dépression de 1930 peut être expliquée par la trame de pensée monétariste. Dans ses écrits, Friedman affirme que la Réserve Fédérale a causé la Grande Dépression en permettant une chute drastique de la masse monétaire. Le monétarisme est convaincu que la Grande Dépression aurait pu être évitée si le taux de croissance de l’offre de monnaie avait été stable. Si la théorie monétariste est correcte, alors on peut en déduire que les changements de la demande de n’importe quel bien dont l’offre est prévisible pourraient rendre ce bien neutre. En d’autres termes, ce bien n’aurait aucun effet réel sur les êtres humains.


Cela est-il raisonnable? Par exemple, le principal attribut du pain, c’est d’être une nourriture pour le corps humain -une fois ce pain consommé-. L’effet réel sur les êtres humains qui mangent du pain est donc inclus dans le processus d’alimentation du corps humain. Est-ce que des ajustements de la demande de pain pourraient être réalisés en réponse à une offre de pain prévisible et rendre le pain neutre ? Ou bien dit autrement, est-ce que le pain en soi servirait d’offre alimentaire ?


La nourriture constituée par l’offre de pain une fois mangé est le fait de la réalité. Ce fait ne pas être altéré par les variations de la demande des gens. Au contraire, les gens demandent du pain en raison de sa caractéristique intrinsèque qui est de servir d’aliment une fois consommé. Or, si les souhaits des gens pouvaient altérer les caractéristiques des biens, cela signifierait que la demande humaine pourrait altérer les faits de la réalité. Et ainsi au moyen d’un souhait, transformer un chat en chien ou une pierre en pain.


Le service qui nous est rendu par la monnaie est celui d’être un moyen d’échange. L’existence de la monnaie permet au produit d’un spécialiste d’être échangé pour un produit d’un autre spécialiste. Ou bien encore nous pouvons aussi dire que la monnaie offre le service de « facilité » qui permet l’échange d’une chose contre une autre. En d’autres termes, un bien utile peut être échangé contre de la monnaie et la monnaie ainsi obtenue peut elle-même être échangée contre un autre bien, donc en échange de quelque chose contre autre chose.


Quand une monnaie contrefaite est introduite, elle se comporte apparemment comme une monnaie authentique. Une fois acceptée, cette monnaie contrefaite permet un échange entre un bien sans valeur et un bien de valeur, parce que le faux-monnayeur n’a rien échangé du tout de réel pour obtenir la monnaie qu’il a imprimée et mise en circulation. Ensuite, il l’utilise pour l’échanger contre des biens et des services réels. En conséquence, une fois la fausse monnaie introduite et acceptée par les gens comme une monnaie véritable, elle va obligatoirement donner lieu à un échange de rien du tout contre quelque chose. L’échange de rien contre quelque chose implique une consommation malhonnête de biens et services réels, c’est-à-dire le transfert de richesses réelles provenant de producteurs de biens vers le faux-monnayeur.


L’échange de rien contre quelque chose engendre bien un effet réel. Exactement le même que celui engendré quand le système bancaire fait croître la quantité de monnaie, c'est-à-dire crée de la monnaie ex nihilo, à partir de rien. Maintenant, supposons que la Banque Centrale ait réussi à fixer un certain taux fixe de croissance de la monnaie. Cela pourrait-il rendre la monnaie neutre par rapport à l’économie ? Cela pourrait-il changer le fait que la monnaie créée ex nihilo met en œuvre un échange de rien contre une chose réelle ?


L’ajustement de la demande de monnaie des gens aura seulement un effet sur la valeur de la monnaie, c’est-à-dire son pouvoir d’achat. Cela cependant ne peut pas empêcher l’échange d’un bien sans contrepartie véritable (la fausse monnaie) une fois que cette monnaie est créée à partir de rien du tout. De plus, indépendamment du fait que la monnaie soit imprimée à un rythme constant ou variable, cela va faire baisser la structure des taux d’intérêts en dessous du niveau dicté par la demande par rapport au niveau d’épargne. Et cela aura pour effet de mettre en marche le cycle d’expansion-récession conjoncturelles.


Pour finir, le grand économiste autrichien Ludwig von Mises a dénoncé dans ses écrits, l’idée que la monnaie puisse être neutre comme étant ridicule. La neutralité de la monnaie signifierait que la monnaie cesserait d’être un médium d’échange. Et alors, ce ne serait plus de la monnaie.



Frank Shostak





Frank Shostak fut professeur d’économie avant d’être le directeur de la recherche économique de M.F. Global. Cet article a d'abord été publié sous le titre Defining Inflation.
Il est reproduit ici avec la  permission de l'auteur.






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