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L’apocalypse n’arrivera pas – Pourquoi les combustibles fossiles sont écologiques !

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Publié le 11 février 2015
1478 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

 

Il y a plus de deux millénaires, le philosophe grec Aristote observait dans son traité Météorologiques qu’autour de sa portion de bassin méditerranéen, « il arrive quelquefois que les sécheresses et les pluies sont tout ensemble abondantes et répandues dans toute la continuité d'un pays », mais que « parfois elles n'ont lieu que dans des parties seulement ; souvent une contrée reçoit tout alentour les pluies ordinaires de la saison ou même davantage ; et pourtant dans une de ses parties, il y a sécheresse. » Souvent, également, « toute la contrée environnante n'ayant reçu que peu de pluie, ou étant plutôt même à sec, il arrive que telle partie reçoive à elle seule une masse d'eau considérable. »

 

L’imprévisibilité du temps d’une période de végétation à une autre était alors, comme c’est toujours le cas aujourd’hui, un fait inévitable et assez terrifiant de la vie agricole.

 

Alors que cela constituait un problème pour la plupart des gens, certains y ont vu l’opportunité de faire croire qu’ils pouvaient prédire ou influencer le temps et identifier les actions humaines qui déclencheraient une chaleur ou un froid hors saison, des chutes excessives ou insuffisantes de pluie, et des tendances de réchauffement ou de refroidissement. Au fil des ans, leurs « boucs émissaires climatiques » allaient des sacrifices insuffisants aux dieux, de la sorcellerie et de la déforestation aux paratonnerres, de la télégraphie sans fil et des coups de canon lors de la Première Guerre mondiale aux essais nucléaires et à la pollution (visible) de l’air.

 

De nos jours, bien sûr, de nombreux modélisateurs et activistes climatiques trouvent les causes du mauvais climat dans l’invisible, inodore et insipide dioxyde de carbone produit par la combustion de charbon, de pétrole et de gaz naturel.

 

Les prophètes de notre époque, comme l’écologiste radical Bill McKibben, nous avertissent donc que notre échec collectif à réduire la concentration de CO2 dans notre atmosphère de son niveau actuel de 0,0392% à moins de 0,035% (ou de 392 à 350 parts par million, pour un meilleur effet rhétorique), à travers des actions drastiques, aura pour conséquence la disparition des glaciers et de millions de personnes (qui pourraient mourir de soif) ; la propagation intercontinentale du paludisme et de la dengue portée par les moustiques ; des sécheresses plus longues et durables qui rendront impossible l’agriculture dans certaines zones ; la montée des niveaux de la mer qui engloutiront des villes, des îles et des terres agricoles ; des océans plus acides qui feront disparaître les poissons et dissoudront les récifs coralliens ; et une fréquence plus importante de tempêtes de neige et d’ouragans dévastateurs.

 

Cependant, loin de se reposer sur des faits établis, les prédictions proclamées par McKibben sont fondées sur des « scénarios » concoctés par des modélisateurs qui n’arrivent même pas à expliquer l’absence de réchauffement planétaire dans les quinze dernières années. Si on ose quitter le royaume des conjectures climatiques pour rejoindre le monde de la réalité historique, les données disponibles suggèrent alors que, paradoxalement, le recours de plus en plus fréquent de l’humanité aux hydrocarbures a considérablement allégé son empreinte écologique.

 

Un cas d’espèce est le reboisement spectaculaire de nombreuses régions de notre planète. Par exemple, la France a vu sa superficie forestière s’élargir d’un tiers entre 1830 et 1960, et d’un autre quart depuis 1960. Cette supposée « transition forestière » s’est produite dans le contexte d’un doublement de la population française et d’une augmentation spectaculaire des niveaux de vie. Le produit national brut français par habitant a été multiplié par environ 18 au cours de cette période. Le reboisement – ou l’amélioration de la qualité de la couverture forestière dans des pays comme le Japon où il n’y a pas d’espace pour la culture agricole – a été réalisé de la même manière dans toutes les forêts tempérées et boréales et dans tous les pays avec un PIB par habitant dépassant les 4,600$ – à peu près égal à celui du Chili – et dans un certain nombre d’économies en voie de développement, comme la Chine, l’Inde, le Bangladesh et le Vietnam.

 

L’utilisation des combustibles fossiles y est pour beaucoup dans ce résultat, notamment parce que les émissions de CO2 constituent la nourriture des plantes. Pourtant, ce n’est qu’une infime partie de l’histoire du CO2, qui est largement sous-estimé.

 

Malgré une idée reçue assez répandue, plus de 9/10 de la totalité de la déforestation causée par les êtres humains depuis l’émergence de la civilisation s’est produite avant 1950, lorsque les gens avaient besoin de couper des quantités massives de bois afin de s’approvisionner pour le logement, l’alimentation, le chauffage et la production d’une multitude d’objets.

 

Malheureusement, dans de nombreux endroits où les terres agricoles n’étaient pas très productives, les technologies primitives utilisées ont eu pour conséquences qu’il fallait non seulement plus de 16 hectares et une mule pour approvisionner (pauvrement) un ménage, mais que de nombreux dommages étaient également causés à l’environnement dans le processus.

 

Comme un autre philosophe grec, Platon, l’observait également il y a plus de deux millénaires, les montagnes de l’arrière-pays d’Athènes étaient « couvertes de sol fertile », les plaines de Phelleus étaient « remplies de terre riche », et les montagnes affichaient une « abondance de bois », mais à son époque, les nombreuses montagnes « ne nourrissaient plus que les abeilles » alors que dans les petites îles, toutes « les parties grasses et molles de la terre [avaient] coulé tout autour et il ne [restait] plus que la carcasse nue de la région. »

 

Les complaintes similaires à celles de Platon ont été assez communes à travers l’histoire de l’humanité, jusqu’aux avancées technologiques inaugurées à l’âge des combustibles fossiles, il y a plus de deux siècles. Entre autres bénéfices directs pour l’environnement, le charbon et plus tard le pétrole lourd et les gaz naturels ont remplacé le bois de chauffage et le charbon de bois. Les moteurs à essence et le diesel ont éliminé le besoin pour des millions de chevaux et de mules – et leurs besoins en alimentation et en litière – à la fois dans les fermes et dans les villes.

 

Les produits synthétiques fabriqués à partir de charbon et plus tard de pétrole et de gaz naturel ont rendu caduque la culture de plantes, comme les arbres de caoutchouc et de quinquina – ce dernier était à un moment donné le seul remède connu contre le paludisme – l’indigo et la garance (éléments essentiels dans la production des colorants bleus et rouges), ainsi que le lin pour les cordes et les tissus. Ces produits synthétiques réduisaient aussi considérablement la quantité de terre allouée à la production de coton et de laine tout en réduisant les pressions sur la faune, comme les baleines et les animaux à fourrure.

 

Grâce à leur rôle de carburants pour le transport maritime et terrestre de longue distance, le charbon et plus tard les carburants à base de pétrole – principalement le diesel et les hydrocarbures de soute marine – ont encouragé la spécialisation agricole dans les zones les plus productives de la planète. Le charbon, le gaz naturel et le pétrole étaient indispensables à l’extraction, à la production, au transport et à la pulvérisation d’une vaste gamme de produits agricoles – comme l’eau d’irrigation, les engrais, les pesticides et les serres, qui ont considérablement augmenté les rendements et réduit les pertes liées aux parasites et aux maladies.

 

L’échelle et la portée des technologies de transport moderne ont également permis d’augmenter considérablement la taille de nos villes et de concentrer un nombre croissant de personnes sur des surfaces plus réduites.

 

Étant donné que l’espace est limité dans les zones urbaines, les habitants de la ville conduisent, polluent, consomment, et jettent beaucoup moins que les personnes qui vivent dans un environnement moins dense. Selon les termes de l’économiste Ed Glaeser, « résider dans une forêt peut sembler être une bonne façon de montrer son amour de la nature, mais vivre dans une jungle de béton est en fait beaucoup plus écologique… Si vous aimez la nature, restez loin d’elle. »

 

Pour mettre les choses en perspective, les villes, les banlieues, les routes et les autoroutes couvrent peut-être moins de 5% de la superficie terrestre des 48 plus petits États américains. Sur le plan mondial, les villes occupent approximativement 2% de la surface terrestre, une zone qui devrait doubler au cours du prochain demi-siècle.

 

Depuis plusieurs décennies aux États-Unis et dans à peu près la moitié du monde, bien davantage de terres agricoles sont retournées à l’état sauvage au lieu d’être converties en banlieues. Les héros méconnus de ce verdissement de notre planète ont été les combustibles riches en carbone tant calomniés, dont l’utilisation affecte considérablement moins les autres espèces végétales et animales que les alternatives « renouvelables » promues par les supposés écologistes, qui sont bien plus productrices de famines et qui sont bien moins efficientes.

 

 

 

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Pierre Desrochers est professeur agrégé au département de géographie de l'Université de Toronto. Ses principaux domaines de recherche sont le développement économique et les politiques alimentaires et énergétiques. Il a publié plus de quarante articles scientifiques dans plusieurs disciplines (géographie, économie, gestion, ingénierie, histoire et sciences politiques) et est le co-auteur de The Locavore's Dilemma: In Praise of the 10,000-mile Diet (PublicAffairs, 2012). Son site web est à http://geog.utm.utoronto.ca/desrochers/
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Voici ce que tout le monde devrait raconter à ses enfants, pour qu'ils soient heureux et fiers d'être des êtres humains doués d'intelligence ! Il faut lutter contre la désinformation, les mensonges et contrevérités, nouveau catéchisme propagé par les médias, diffusé jusque dans les écoles, Il faut argumenter rationnellement, afin d'expliquer que ce n'est pas La PLANETE qui est en danger, mais les ETRES HUMAINS, qui doivent préserver leur espèce et se soucier leur propre environnement, naturel ou/et artificiel !
C'est surtout leur espace vital, avec les métropoles, mégapoles où ils s'entassent, qui risque d'être souillé, encombré, pollué, mais pas les pôles ! Ni les déserts !
Ils ne sont à l'évidence pas assez puissants pour être responsables, encore moins coupables, de la température de Vostok, Poitiers ou Le Caire !
Il faut que les humains soient bien prétentieux pour se croire capables de faire la pluie et le beau temps, et bien ignares pour accepter de croire que la chaleur et la pollution de Mexico influe sur la température de la Sibérie !
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Mais bien sûr, et quel idiot serait suffisamment abruti que pour croire que le sable du Sahara puisse être soufflé au-dessus de l'Europe, ou que les plastiques déversés dans nos rivières puissent se retrouver au milieu du Pacifique ?

Quand il y a du sable au-dessus de l'Europe, c'est à cause des enfants trop turbulents dans les bacs à sable.
Et les déchets plastiques au milieu du Pacifique, ils sont la preuve de l'existence d'une civilisation secrète vivant au fond de l'océan mais que nos gouvernements tentent de nier.

Et puis, la pollution de Mexico ne peut pas influencer la Sibérie, d'autant plus que Mexico est la SEULE et UNIQUE ville polluée au monde. Merci pour ces précisions hautement intelligentes.
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Et paf, encore un joli coup de manipulation de l'info.

Si les surfaces boisées augmentent depuis 1830, c'est à cause d'un phénomène que l'auteur semble ignorer (volontairement) : la révolution industrielle.

Avant le 19e siècle, on surexploitait le bois (chauffage, construction), l'Europe se trouvait face à une pénurie de bois. La révolution industrielle a amené l'exploitation du charbon et le travail des métaux pour les constructions.

Du coup, les forêts n'étaient plus surexploitées, et elles ont pu repousser.

D'ailleurs j'en profite pour signaler une contradiction dans le texte : d'abord l'auteur minimise l'impact du CO2 en l'exprimant en fraction de pourcentage, et ensuite il prétend que ce CO2 a été GRANDEMENT bénéfique...

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@RalphZ

" d'abord l'auteur minimise l'impact du CO2 en l'exprimant en fraction de pourcentage, et ensuite il prétend que ce CO2 a été GRANDEMENT bénéfique..."

La contradiction que vous pensez déceler et effectivement décelable dans la partie mentionnée plus haut, n'est pas aussi évidente que cela!

Si l'auteur,selon vos termes, minimise l'impact du CO2,c'est à l'impact négatif qu'il pense. Quand l'auteur évoque le coté grandement bénéfique, c'est effectivement parce que le CO2 est essentiel à la croissance des arbres...

Le propos n'est pas aussi contradictoire que vous le pensez!
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Dans ce cas, sur quelle base scientifique pouvez vous baser vos propos selon lesquels l'effet "de serre" du CO2 est minime comparé à son effet "de croissance" sur les plantes ?

Quelle base scientifique prouve qu'un arbre pousse plus vite en l'an 2000 qu'en l'an 1800, toute intervention directe de l'humain mise à part ?
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Combien d'anciens ports sont actuellement très éloignés de la mer ?
Saint-Louis partit d'Aigues-Mortes, qui était un port, maintenant bien éloigné de la Méditerranée.
À la même époque, le Groenland était ... vert ( green land ).
Éphèse, aussi était un port au temps de St. Paul, maintenant aussi abandonné.
Saint-Omer sur la Manche, commerçait avec Londres. Maintenant entouré de marais, loin de la mer.
On peut donc imaginer facilement que le niveau de la mer a baissé, puis remonté. Un cycle, quoi !
La vie continue.
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Mais bien sûr, et quel idiot serait suffisamment abruti que pour croire que le sable du Sahara puisse être soufflé au-dessus de l'Europe, ou que les plastiques déversés dans nos rivières puissent se retrouver au milieu du Pacifique ? Quand il y a du sab  Lire la suite
RalphZ - 13/02/2015 à 10:12 GMT
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