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Cours Or & Argent en

Immobilier : vers le rendement Zéro et la taxation meurtrière

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Publié le 28 novembre 2012
1883 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
( 29 votes, 4,4/5 ) , 5 commentaires
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Rubrique : Billets d'Humeur

 

 

 

 

Définition :


L'immobilier est un terme générique, définissant et incluant toute activité commerciale ou privée ayant trait aux biens immobiliers. Le terme désigne traditionnellement les transactions s'opérant sur ces biens. Au-delà, il touche également de nombreuses activités connexes comme : la construction, la promotion, le conseil, l'urbanisme, l'architecture, la gérance, etc.


D'après l'IEIF, le secteur immobilier contribuerait à plus de 20 % du PIB français. La récession pourrait être en 2013 d'autant plus forte qu'un dégonflement de la bulle immobilière semble fortement probable.


L'immobilier baisse déjà !


Si pour le moment Paris tient toujours bien que plus à un fil avec une forte baisse du nombre de transactions, une augmentation significative des biens à vendre et un allongement des durées de vente, pour la province, la situation est sans ambiguïté et la baisse s'installe.


La baisse des prix est devenue une nécessité politique.

Je crois qu'il faut être particulièrement conscient de cette idée. Alors que la récession économique sera forte en 2013, avec d'une part des augmentations d'impôts importantes et une détérioration forte du marché de l'emploi et donc du revenu des ménages, les niveaux de prix stratosphériques atteints par l'immobilier aussi bien à l'achat qu'en terme locatif deviennent insupportables pour la majeure partie de la population.


Baisser les prix de l'immobilier est la seule façon « facile » de redonner du pouvoir d'achat aux familles alors que le logement représente, et de loin, leur premier poste budgétaire.


Risques spécifiques associés à ce placement :


Risque de perte de capital (retournement du marché).

Risques locatifs et d'impayés. Gel des loyers. Suspension des expulsions et prolongement jusqu'à nouvel ordre de la trêve hivernale... devenant également estivale et sans doute automnale.

Risque fiscal. L'insécurité fiscale atteint des sommets. L'immobilier français n'est par nature pas délocalisable donc très facilement taxable.

Risque d'entretien, un propriétaire n'étant jamais à l'abri d'un ravalement ou de travaux lourds et imprévus.

Risque de dégradation et de difficultés de gestion des copropriétés, dont le taux de copropriété, à la dérive, augmente. 



Notre analyse :

 

Le marché de l'immobilier devrait enfin amorcer une phase de baisse durable à partir de 2013, initiée comme nous l'avions prévue dès 2012 notamment pour les marchés les plus fragiles comme ceux de province, mettant ainsi fin à une exception française puisque partout dans le monde les prix baissent depuis plusieurs années.


Il existe des facteurs de soutien qui s'expriment depuis le début de l'année et qui sont devenus peu nombreux, pour ne pas dire qu'il n'y en a plus. D'ailleurs, les derniers chiffres du secteur (sur les trois premiers trimestres de l'année 2012) sont catastrophiques avec des ventes dans le secteur du neuf en baisse de près de 30 %.


- Des taux d'intérêt qui restent relativement bas. Il devrait être difficile de trouver des taux de financement inférieur à 4 % (sur 25 ans) dans la mesure où les banques reconstituent leurs marges sur ce secteur où elles se sont livrées une guerre des prix impitoyable durant les 10 dernières années.

Si les taux demeurent bas, le problème aujourd'hui est d'avoir un dossier parfait, les banques étant devenues particulièrement sélectives. 

Fini donc les achats sans apport ou les dépassements du fameux seuil des 33 % des revenus pour le montant du remboursement mensuel.

Il en résulte une baisse significative du nombre de dossiers de crédits octroyés par les banques, ce qui vient assécher la demande solvable sur le marché d'environ 30 à 40 %, ce qui est colossal.


- Une demande de logement qui reste importante et qui est portée par une démographie française favorable (contrairement à l'Allemagne par exemple).

Cependant, nous nous inscrivons en faux en ce qui concerne la célèbre pénurie de logements. Il n'y a aucune pénurie de logements dans notre pays. Il y a une pénurie de logements peu cher, ce qui est une très grande différence. Il y a, en France, plus de 2 millions de logements vacants. Nous avons construit depuis 10 ans environ 4 millions de logements neufs. Il n'y a donc aucune pénurie en nombre de logements mais bien un problème de prix.


- La pierre reste à juste titre une valeur refuge dans l'esprit des Français. C'est le premier des actifs tangibles. Concernant la résidence principale, l'avantage énorme est bien entendu la valeur d'usage. On habite sa maison ou son appartement, on ne loge pas dans un contrat d'assurance ou dans un PEA.


Les facteurs de risques pour l'année 2013 sont nettement plus nombreux.


- La fin programmée de l'ensemble des mesures d'incitation fiscale à l'investissement locatif, comme la suppression définitive du Scellier en 2013. Cette fin prévue a déjà eu un impact fort sur les mises en chantier planifiées sur l'année 2012 et sur celles de l’année prochaine, malgré le futur dispositif Duflot qui va avoir pour conséquence de faire baisser la rentabilité déjà très faible dans l’immobilier locatif compte tenu du niveau des prix.

La construction s'effondre et avec elle le secteur du BTP, fort pourvoyeur d'emplois peu qualifiés.


- La fin de l'exonération d'impôt sur la plus-value pour la détention des biens inférieurs à 30 ans. Cet avantage perdure néanmoins encore pour la résidence principale.


- La fin du PTZ + dans l'ancien et qui ne bénéficiera plus qu'aux programmes neufs dont les niveaux de prix sont très élevés. Logiquement, les mises en chantier s'effondrent là aussi.


- Des conditions de financement bancaire qui se tendent, aussi bien en terme de taux (bien que ces derniers restent encore relativement bas) mais surtout en terme de risque, les banques se montrant de plus en plus prudentes. Cette prudence devrait se renforcer avec la baisse de prix prévisible l'année prochaine. Les dossiers sans apport ne trouvent désormais plus de financement, ou encore ceux qui dépassent les 33 %.


- Un climat d'inquiétude fort qui n'incite pas les ménages à faire des projets sur 25 ou 30 ans (durée moyenne des crédits).


- Une dégradation générale de la conjoncture économique qui fragilise même les plus privilégiés. Un couple de cadre à hauts revenus souhaitant acheter un bien de qualité en région parisienne doit débourser environ 1 million d'euros. Une somme que personne de normalement constitué n'empruntera sans visibilité sur son avenir professionnel.

Il est à noter d'ailleurs qu'à Paris, ce sont les biens les plus chers qui ont déjà commencé à baisser. Contrairement à ce que l'on croit, c'est le haut du marché qui baisse en premier.


-  Un rendement des placements immobiliers désormais très faible (de l'ordre de 3 %) et carrément négatif dans certaines zones aux prix très élevés. L'augmentation de la pression fiscale et des impôts continue à détourner les investisseurs de la pierre. Enfin, de nouvelles lois environnementales et d'isolation pèseront sur le coût d'entretien, augmentant significativement les charges.


Pour suivre l'évolution du marché et des transactions le site « Meilleurs Agents » est très fiable.

http://www.meilleursagents.com/


-       Un flux vendeur d’ampleur historique. Démographie et immobilier sont extrêmement liés.

Il est à noter que les baby-boomers sont majoritairement les propriétaires du parc immobilier français. Leurs niveaux de vie et de pension de retraite sont, pour le moment, supérieurs à la moyenne des salaires des actifs !! Ce phénomène ne durera pas, de même que cette génération devra tôt ou tard, hélas, revendre ses biens, pour financer la dépendance par exemple. Puis viendra, d’ici une dizaine d’années, la fin de vie et donc la mise sur le marché de nombreux biens en raison des successions.

On peut donc imaginer un flux de biens en vente qui sera très important pendant les vingt à trente prochaines années et qui pourrait ne pas être compensé par les achats des plus jeunes générations qui ont un véritable problème de niveau de vie et de revenus.


C’est sur cette idée que repose une étude de la FED, la Banque centrale américaine, intitulée « l’hiver immobilier, un cycle baissier de 50 ans » et qui repose sur une comparaison avec un « hiver nucléaire ».


Il faut garder cette théorie à l’esprit car elle pourrait bien se matérialiser même si nous ne pouvons avoir de certitudes pour dans 10 ans !



Notre conseil pour 2013 :


En raison de sa valeur d'usage, nous traitons le cas de la Résidence Principale (RP) à part. Nous sommes neutres sur les RP qui peuvent, en fonction des cas, avoir du sens. Enfin, acheter sa maison peut répondre à d'autres impératifs que financiers. C'est aussi des choix de vie et de famille.


Concernant l'immobilier de placement à usage locatif, nous sommes négatifs sur les perspectives. La possibilité de mécanismes de blocage de loyer du type loi 48, évoqués par la gauche, ne peut pas être occultée.

Il y a également eu le report sine die de la reprise des expulsions et donc un prolongement de la trêve hivernale qui est devenue aussi une trêve estivale !

Avec la récession annoncée pour 2013 et la politique d’austérité menée, le chômage et la précarité vont augmenter. On peut imaginer, en cas de scénario économique noir, tout à fait plausible l’impossibilité pour de plus en plus de locataires d’honorer les paiements de loyers.

In fine, on peut prévoir une hausse des expulsions qu’un gouvernement de gauche pourrait vouloir ralentir par de nouveaux dispositifs légaux.


Dans tous les cas, les déjà détenteurs d'immobilier locatif ont intérêt à migrer au plus vite vers des locations meublées qui devraient être moins touchées par les réformes que le gouvernement socialiste devrait entreprendre. Les mécanismes législatifs appliqués ne sont pas les mêmes, notamment en ce qui concerne la durée des baux, et les facilités d'expulsion.


Enfin, il est essentiel de souscrire à des assurances loyers impayés dont le coût est d'environ 2,5 % maximum du loyer annuel perçu. Cela évite les éventuels problèmes de discrimination à la location (la compagnie d'assurance devant valider le dossier de votre candidat, et vous donnera environ 24 mois de prise en charge en cas de problème).

Vous pouvez contacter la société SACCAP qui est très sérieuse et l'une des moins chères (beaucoup moins onéreux que les garanties proposées par les banques par exemple) et obtenir des informations en ligne à l'adresse suivante :

http://www.sacapp.com/site/contact.php


Ceux qui souhaitent réagencer leur patrimoine, c'est encore le moment de vendre. Il n'y a pas beaucoup d'alternative à l'immobilier en terme de sécurité dans la mesure où un appartement reste un actif tangible.


Garder du cash n'est pas la meilleure idée par les temps qui courent. Céder de l'immobilier doit donc s'envisager que si c'est pour faire autre chose avec les sommes récoltées.

Il reste donc le placement en or physique, en terres agricoles ou en forêts...


Si vous n'envisagez pas de placer dans ces différents types de placements, alors mieux vaut sans doute conserver vos biens immobiliers.


Enfin, et compte tenu de l’évolution potentiellement dramatique de la conjoncture économique, où il est possible que la France connaisse une certaine forme de « grècification », les maisons de campagne avec jardin ne constitueront sans doute pas un bon placement financier à terme, mais dans une optique de protection familiale, cela peut être envisagé puisqu’il est plus facile d’avoir un potager à la campagne… qu’en ville. Demandez aux 60 % de Grecs qui souhaitent partir des villes pour rejoindre la campagne.


La survie est toujours plus facile pour les ruraux que pour les citadins.


Charles SANNAT

Directeur des Études Économiques Aucoffre.com

 

 

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Charles Sannat est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires Il a exercé les fonction de directeur des études économiques de la société Aucoffre.com de 2012 à 2015, et créé le Contrarien Matin un site de « décryptage quotidien, sans concession, humoristique et sarcastique de l’actualité économique ». Il a fondé en Septembre 2015 le site Insolentiae.com et se consacre depuis pleinement à ce nouveau projet éditorial.
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En ce qui concerne Paris (et même certaines grosses métropoles) je ne crois pas à une baisse franche du prix de l'immobilier dans les années qui viennent. Et les raisons sont multiples. 1 - cela fait 10 ans que nous entendons parler de baisses avec des arguments tout aussi fondés que ceux énoncés ici. Au final il n'en a rien été. 2 - La valeur immobilière de PARIS au m² est encore en dessous de certaines grandes Métropoles comme Londres, New-York, Hong-Kong ou Tokyo etc ... Et pourtant les atouts de la ville Lumière sont là ! 3 - Le cas de Londres et Hong-Kong est particulièrement "intéressant" car il nous démontre que le maintien du prix de l'immobilier élevé est une réalité, sans un niveau de vie adéquate des populations, et sans volume de ventes 3- Crise ou pas crise être propriétaire a toujours représenté un risque, un risque calculé qui reste toutefois très ponctuel dans la vie global d'un projet finalement rentable (très rentable même). 4- D'ailleurs qu'est-ce que vont faire les heureux vendeurs qui ont bénéficié d'une revalorisation de leur capital de 300% en 10 ans ? L'investir sur l'or ? C'est déjà fait en ce qui me concerne et après ? Pas grand chose, sinon rien. Rien de fiable et pérenne en effet sur le marché à transmettre à mes enfants 5 - Que l'état plafonne ou pas les loyers n'a pas d'impacte sur le marché du locatif neuf. Car ces loyers sont déjà soumis à des plafonds par les lois de défiscalisation. 6 - En parlant de loi de défiscalisation, n'oublions pas que ce sont elles qui bloquent la remise en vente des biens par leurs propriétaires. Rappelons que la loi Robien la plus populaire (sinon la plus rentable) loi de défiscalisation s'est achevée que fin 2008. Le propriétaire qui défiscalise à 65% le montant de son investissement doit attendre 15 ans pour remettre en vente son bien. Celui qui a acheté en 2008 ne le vendra donc qu'en 2023. 7- L'état chassera les "méchants" propriétaires rentiers pour remplir ses caisses ? A défaut d'être heureux c'est rassurant : après tout l'état prend toujours de l'argent là où il y en a. En ce qui me concerne je préfère payé des taxes plutôt que d'injecter des sous dans un système financier galvaudé.
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Excellent article !!!

En France, quand on parle de l'immobilier on marche sur des oeufs, les français ne veulent surtout pas entendre parler de baisse.

Si ils achètent c'est pour revendre dans 10 ou 15 ans pour acheter plus grand ou prendre une marge.

Je pense qu'il va être difficile d'avoir une baisse significative de l'immobilier dans les deux prochaines années. Il est dur de changer les mentalités concernant l'appât du gain.

Petites questions:

-Les prix des terrains agricoles sont ils en hausse??? et les forêts ???

-En 1995, était-il plus judicieux d'acheter de l'or ou un logement ???
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Il y a de plus en plus de demandes vers l'immobilier agricole qui semble devenir une valeur refuge abordable pour le non-agriculteur. Niveau prix c'est suportable...en France profonde. Se rapprocher de la SAFER du département. Question forêts, attention, ne pas acheter n'importe quoi, surtout si on cherche de la rentabilité. Entretien des parcelles, exploitation des bois, obligation éventuelle de replanter. Là aussi, c'est un monde à découvrir. Mais honnêtement, je pense que ça vaut encore bien le coup.
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Quelqu'un sait il où on peut trouver l'étude de la FED "l'hiver immobilier ..." ?
Je pense que cela pourrait être ceci (je ne trouve pas de résultat direct avec "winter" et "housing")

http://www.federalreserve.gov/publications/other-reports/files/housing-white-paper-20120104.pdf
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merisier - 28/11/2012 à 16:34 GMT
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