Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en

Trichet, le pompier pyromane

IMG Auteur
Publié le 21 juillet 2011
530 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 5 votes, 4,8/5 ) , 1 commentaire
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
[titre article pour referencement]
0
envoyer
1
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Imaginez un pompier qui, après avoir réduit l’arrivée d’oxygène pour éteindre plus rapidement un incendie, se met à jeter de l’huile sur le feu. On le prendrait, et à juste titre, pour un pyromane fou et dangereux.


Or, c’est ce qu’a fait la Banque centrale européenne (BCE), présidée par Jean-Claude Trichet, le 7 juillet dernier. Et curieusement, personne n’a crié au feu.


En effet, face à la flambée des prix et conformément à son mandat officiel, la BCE a augmenté son taux directeur de 25 points de base ce jour-là, le portant de 1,25% à 1,50%. Une telle décision renchérit le prix des liquidités auquel les banques empruntent, et vise par la même occasion à resserrer le crédit dans l’économie de sorte que , toutes choses égales par ailleurs, la pression sur les prix soit moins forte. Bref, il s’agit d’une décision timide mais allant néanmoins dans le sens d’une meilleure maîtrise de « l’incendie » inflationniste.


En parallèle, la BCE a cependant  décidé le même jour de donner un nouveau « coup de canif au contrat » qui limitait son pouvoir de créer de l’inflation.


La BCE a ainsi annoncé qu’elle acceptait désormais de racheter de la dette portugaise même si la note de celle-ci vient d’être dégradée par l’agence de notation Moody’s qui la considère comme une dette à haut risque (dette dite « spéculative », à l’image de la dette grecque).


À cet égard, il est fort à parier que la BCE poursuivra cette politique et acceptera la dette irlandaise d’aussi piètre qualité que celle du Portugal. Moody’s a en effet dégradé la note de la dette irlandaise le 12 juillet dernier, la classant désormais dans la catégorie des dettes « spéculatives ».


Il faut bien comprendre que cette  politique est hautement inflationniste. Car créer des quantités de monnaie comme le fait la BCE, puis les distribuer en contrepartie d’une dette hautement risquée – qui ne vaut rien ou beaucoup moins que la monnaie créée à cause du risque de défaut de l’Etat émetteur – revient ni plus ni moins à faire tourner la « planche à billet ».


La BCE avait déjà pratiqué une telle politique monétaire dès le mois de mai 2010 suite à la crise grecque, injectant dans l’économie des centaines de milliards d’euros fraîchement « imprimés », ce qui n’est pas étranger d’ailleurs à l’inflation actuelle dans la zone euro.


En effet, selon une étude publiée par Open Europe au début du mois de juin dernier, la BCE détiendrait ainsi de la dette grecque, irlandaise et portugaise, pour un montant d’environ 340 milliards d’euros. Si on y ajoute les dettes espagnole et italienne, ce chiffre grimpe à 444 milliards d’euros, soit un montant « équivalent aux PIB de la Finlande et de l’Autriche réunis » !




Figure 1 : Exposition de la BCE à la dette des pays PIIGS





Source : Open Europe, 2011.




Tel un pompier pyromane, Jean-Claude Trichet, est en train d’attiser le feu inflationniste en dépit de la volonté officiellement affichée de la BCE de le maîtriser grâce à l’augmentation de son taux directeur. C’est le pouvoir d’achat de l’euro qui inévitablement continuera d’en pâtir.




 


Valentin Petkantchin

Institut Economique Molinari


 



 

 

Données et statistiques pour les pays mentionnés : Finlande | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Finlande | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :4,8 (5 votes)
>> Article suivant
Valentin Petkantchin détient un doctorat ès sciences économiques et est diplômé du Magistère média et formation économique de l’Université d’Aix-Marseille III. Il a été chercheur au Centre d’analyse économique et enseignant d’économie au sein de cette même université. Entre 2004 et 2006, il a été le directeur de la recherche de l’Institut économique de Montréal. Il est l’auteur d’un livre sur l’histoire de la pensée économique et l’œuvre d’Adam Smith, intitulé Les sentiments moraux font la richesse des nations. Il est actuellement chercheur à l’Institut économique Molinari et analyste à la société de gestion Overlord France Finance.
Voir son site webS'abonner à ses offres
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
N'est il pas stupéfiant que les banques centrales, qui sont responsables de la création monétaire et donc de l'inflation, arrivent à faire croire que leur role est de la juguler ?

Le terme est parfaitement choisi. Ce sont des pompiers pyromanes.
Dernier commentaire publié pour cet article
N'est il pas stupéfiant que les banques centrales, qui sont responsables de la création monétaire et donc de l'inflation, arrivent à faire croire que leur role est de la juguler ? Le terme est parfaitement choisi. Ce sont des pompiers pyromanes. Lire la suite
FLYTOX - 20/07/2011 à 11:49 GMT
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX