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Quelques
brèves pour ce mardi...
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Tout
ce que vous avez toujours voulu savoir sur la politique, sans oser le
demander --
Les secrets de la politique politicienne ont enfin été
révélés en termes compréhensibles par tous par un
maître ès qualité, le languedocien, pardon, le
septimaniaque Georges Frêche (cf.
photo), connu pour son raffinement, sa bonne éducation,
son honnêteté verbale, son exquise amabilité...
Les
étudiants du monsieur ont enregistré un de ses cours, avant
lequel l'affreux
jojo avait dû un peu trop forcer sur le Minervois et le
Pic Saint Loup. Et
ça donne... çà :
Oui, Ce que je vous dis
c’est l’évidence. Ah, mais si les gens fonctionnaient avec
leur tête, mais les gens ils ne fonctionnent pas avec leur tête,
ils fonctionnent avec leurs tripes. La politique c’est une affaire de
tripes, c’est pas une affaire de tête, c’est pour ça
que moi quand je fais une campagne, je ne la fais jamais pour les gens
intelligents. Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 %, il y en a 3 %
avec moi et 3 % contre, je change rien du tout. Donc je fais campagne
auprès des cons et là je ramasse des voix en masse.
Il va être content, le connard d'électeur, tiens... Continuons
le cours de science po' appliquée :
Les cons ne disent jamais
merci. Les cons sont majoritaires, et moi j’ai toujours
été élu par une majorité de cons et ça
continue parce que je sais comment les « engraner »,
« j’engrane » les cons avec ma bonne tête,
je raconte des histoires de cul, etc… ça un succès de
fou, ça a un succès fou. iIs disent, merde, il est marrant,
c’est un intellectuel mais il est comme nous, quand les gens disent
"il est comme nous", c’est gagné, ils votent pour
vous. Parce que les gens ils votent pour ceux qui sont comme eux, donc il
faut essayer d’être comme eux.
Là, les
catalans me font chier, mais je leur tape dessus parce qu’ils
m’emmerdent, mais dans deux ans, je vais me mettre
à les aimer je vais y revenir je vais leur dire, mon Dieu, je me suis
trompé, je vous demande pardon, ils diront : qu’il est
intelligent, ils me pardonneront, ils en reprendront pour 6 ans. C’est
un jeu, qu’est ce que vous voulez il faut bien en rire. Avant je
faisais ça sérieusement, maintenant j’ai tellement
l’habitude de la manœuvre que ça me fait marrer.
Qui
a dit que les français n'étaient pas heureux au boulot ? Voyez
notre Jojo: quand il vous prend pour des cons, il se maaaarre...
Les cons sont cons
et en plus ils sont bien dans leur connerie. Pourquoi les changer, pourquoi
voulez vous les changer ?
Comment
ça, monsieur Frêche, les socialistes ne veulent plus construire
un homme nouveau ? Tout fout le camp, tiens...
Si vous arrivez à
faire en sorte que les gens intelligents passent de 6 à 9 % voire
à 11, vous ne pourrez pas aller au-delà. Mais les cons sont
souvent sympathiques, moi je suis bien avec les cons, je joue à la
belote, je joue aux boules. Je suis bien avec les cons parce que je les aime,
mais ça ne m’empêche pas, mais après quand vous
avez raison, après ils vous donnent raison, mais toujours 3 à 4
ans après.
Toujours 3 ou 4 ans
après, ils disent, mais il est pas si con parce que après tout
ce qu’il a fait ça marche. Donc vous faites des trucs, vous vous
faites élire, 6 ans. Les 2 premières années vous devenez
maximum impopulaire, vous leur tapez sur le claque bec, etc… ah salop
le peuple aura t’a peau, on t’aura, moi je dis cause toujours, je vous
emmerde. Ensuite 2 ans vous laissez reposer le flan, vous
faites des trucs plus calmes. Et les deux dernières années,
plus rien du tout, des fontaines, des fleurs, et des bonnes paroles, je vous
aime, oh catalans, je vous aime, oh occitans mes frères, je vous aime,
vous faites un petit institut, une merde pour propager le catalan
auprès de 4 gugusses, tout le monde est content, tout le monde est
content, évidemment ils parlent catalan comme ça personne les
comprend à 3 km de chez eux.
Mais ça leur fait
plaisir.
Alors donc, la
politique, c'est simple, il suffirait de brosser les cons dans le sens du
poil, ceci dit sans la moindre allusion sexuelle -- quoique M. Frêche
ait également de bonnes anecdotes à raconter sur la
sexualité des anglaises, que je
vous laisse découvrir par vous même. Georges
Frêche, le roi des cons ?
Le reste du cours
est également... à lire. Monumental. C'est Machiavel
revisité par Coluche, la confluence osmotique de Confucius et de Jean
Marie Bigard ! On peut dire ce que l'on veut, mais un tel moment de
sincérité de la part d'un politicien, ça n'a pas de
prix.
Il ne reste plus
qu'à souhaiter qu'il y ait une seconde façon de faire de la
politique qui fonctionne, celle qui parle à la partie haute du cerveau
des gens. Sinon, Sabine Hérold
et Aurélien Véron
n'ont aucun avenir. Ou alors, un libéral faux-cul ? Si vous en
connaissez un, choyez le, la cause en a besoin.
A noter:
l'authenticité des propos du monsieur est certifiée par les
enregistrements MP3 qui sont disponibles en
bas de cette page. Il y a de quoi faire un bon morceau de rap...
"je-fais-cam-pagne-au-près-des-cons et
je-ra-masse-les-voix-en-masse (...)".
Et comme disait
Coluche:
"Alors ils
voudraient qu'on soit intelligents et ils nous prennent pour des cons ! et
comment on ferait alors ?"
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Henri Lepage
interviewe Vaclav Klaus pour "Politique internationale" -- Relevons un
peu le niveau de ce blog qui sombrait ci dessus dans la plus basse des
écumes de la vie politique.
Henri Lepage,
président de l'institut Turgot, est allé interviewer Vaclav
Klaus (photo),
le très libéral président tchèque. Et de quoi
parlent deux présidents économistes libéraux quand ils
se rencontrent ? Des libertés individuelles et économiques,
bien sûr ! C'est
à lire sur le site de l'insitut Turgot. Extrait:
H. L. — Je viens
précisément d'écrire un texte pour Politique
Internationale dans lequel j'explique que tout a commencé avec les
accords de Bâle en 1989.
V. K. — Absolument.
Ces accords de Bâle sont contemporains de la chute du mur de Berlin et
des régimes communistes en Europe centrale et orientale. À
l’époque, je n'y ai prêté aucune attention. Je
n'étais qu'un économiste subalterne, qui n'avait même pas
de bureau. Je ne pouvais suivre les nouvelles qu'à travers ce que les
journaux en disaient. Et, étant donné les circonstances,
j'avais bien d'autres chats à fouetter. Je me souviens que, plus tard,
lorsque je suis devenu ministre des Finances, au début des
années 1990, j'ai piqué une vraie colère lorsque j'ai
découvert l'existence de ces prétendus ratios prudentiels. J'ai
essayé de faire comprendre que les banques centrales commettaient une
grave erreur. Ce fut la même chose avec les accords de Bâle II
(au début des années 2000). Et aujourd’hui, nous nous
apprêtons à adopter des Bâle III, Bâle IV, et ainsi
de suite... qui ne feront qu’aggraver les choses.
Tiens,
visiblement, mon analyse des accords de Bâle est
partagée en haut lieu !
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Le micro-climat
du Texas - Ah,
la crise ! N'est elle pas la preuve que le capitalisme devenu fou a failli,
et que la régulation et l'intervention de l'état sont plus que
jamais nécessaires ?
Seul
problème avec cette brillante théorie : l'état
américain qui surmonte le mieux la crise semble être, une fois
de plus, le Texas (photo)
! Le Texas, avec son impôt additionnel sur le revenu de 0% et son droit
du sol réellement libéral interdisant les clauses de
restriction du droit d'usage de la propriété non
contractuelles... Le Texas, classé deuxième état le plus
libre de l'union, économiquement parlant, après le minuscule
Delaware.
Bref, il
semblerait que, pour aborder la crise avec le moins de dommages possibles, il
vaut mieux être un état fédéré peu
interventionniste comme le Texas, plutôt que la Californie, déjà évoquée longuement dans ce
blog, et que d'aucuns, dans le Wall
Street Journal, comparent... A la France, et ce n'est pas
un compliment.
Certains auraient
pu croire que le Texas allait être doublement impacté, par la
crise financière et par la chute des prix du pétrole. Cela ne
semble pas être le cas.
Extrait du
Houston Chronicle, sous
la plume de Kendall Miller, président des "houstoniens pour une croissance
responsable" :
Unlike
most other cities, however, we (NdVB: Houston) added more than 50,000 jobs
last year and housing values have declined less than in other cities. Because
real estate has been realistically priced here, there have been few examples
of cutting corners in mortgage lending. In Los Angeles, for example, the
median priced home is more than 11 times the median income. In Houston, the
median priced home is less than three times the median income. The downturn
will be milder in Houston.
Experts around the
world say this is no accident. The largest city in America without zoning has
enjoyed government policies that do not artificially constrict supply by
restricting land use. Instead, deed restrictions control what can be built
within most neighborhoods and the friction between growth and neighborhoods
that commonly inspires the ill-considered politics and policies in other
cities has been relatively rare in Houston.
While other major
cities have priced low- and moderate-income buyers and renters out of the
housing market, we have largely avoided prescriptive policy demands on
building design. And, for the most part, we have recognized that shifting
public infrastructure costs to builders inevitably ends up coming out of the
consumer’s pocket.
This has not gone
unnoticed, with many economists and land use experts citing Houston over the
past year as the city that “got it right.”
Et
un autre Texan, bloggueur de talent, Brian Shelley, apporte
quelques informations complémentaires:
Houston:
Best City to Live, Work and Play Kiplinger's Personal Finance —
July 2008
Best U.S. City to Earn a Living Forbes.com — August 18, 2008
Best City for Recent College Grads Forbes.com — June 26, 2008
Fastest Job Growth (11/07 to 11/08) U.S. Bureau of Labor Statistics,
Metropolitan Area Employment and Unemployment – January 4, 2009
Lowest Cost of Living Among Major Metro Areas ACCRA Cost of Living Index —
Second Quarter 2008
Largest IT Service Economy Onforce, Inc. (VoIP Monitor) –
December 5, 2008
Top U.S. Manufacturing Cities Manufacturers' News Inc. (as reported in the
Houston Business Journal) — May 30, 2008
Texas:
America's Top State for Business CNBC.com — July 2008
Most Favorable Business Climate in the Nation
Development Counsellors
International (DCI) — "Winning Strategies in Economic Development
Marketing" — July 2008
Best State To Do Business Chief Executive Magazine —
January 2008
[Most] Fortune 500 Headquarters Fortune Magazine - April 2008
U.S.'s Top Exporting State WISERTrade — February 2008
Quand je vous
disais que les villes les plus librement administrées ont de
nombreux attraits, je ne vous mentais pas !
Malgré
cela, Barack Obama a visiblement choisi d'appliquer le modèle
californien plutôt que le modèle texan à
l'Amérique : Environnementalisme fanatique, déficits
incontrôlés... Et visiblement, aucune mesure pour libérer
le foncier des états qui pratiquent l'urbanisme restrictif, dans
lesquels la bulle a fait de véritables ravages.
A la
décharge d'Obama, même l'ancien gouverneur du Texas qui l'a
précédé à la maison blanche, n'a pas compris
l'intérêt d'étendre le modèle économique
Texan à toute l'Amérique.
* Quel rapport entre le Texas et la
photo ? cherchez un peu, bon sang...
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Retour à
Perpignan
-- Nous étions à Perpignan au début de ces longues
brèves (sic) avec l'ineffable Georges Frêchouillard, retournons-y
avec quelqu'un qui pratique avec bonheur la communication vers la partie
intelligente du cortex cérébral, le plus célèbre
des libéraux de Catalogne française, Jean Louis Caccomo, qui
nous revient avec une excellente chronique en liberté, à moins
que ce ne soient les
chroniques du désespoir:
Il faut bien admettre que
les efforts conjugués de l’Education Nationale (dont 80 % du
corps enseignants votent à gauche) d’un côté et du
monde médiatique (dont 80 % expriment ses sympathies pour
l’extrême-gauche) de l’autre côté ont aboutit
à un phénomène unique dans le monde
développé : l’exception culturelle déclinée
à tous les modes. Notre
pays se complait de l’hystérie antiéconomique
qu’elle tend à faire passer pour une sensibilité sociale
exacerbée.
Cette exception culturelle
se bâtit sur une vision archaïque de l’économie en
vertu de laquelle la richesse des uns (des individus, des ménages ou
des pays) génère forcément la pauvreté des
autres. Dans cette conception, l’entreprise est réduite à
un lieu d’exploitation du travail, d’exploitation de «
l’homme par l’homme ». Ainsi, concurrence et profit ne
peuvent être tolérés tandis que l’activité
de l’entreprise se doit d’être encadrée par des lois
et réglementations précises, sous le regard attentif des
« partenaires sociaux » (syndicats) qui vont décider des
salaires, des promotions, du temps de travail et de la répartition des
bénéfices. L’outil de production est de fait collectivisé
dans un pays où la gestion privée est d’emblée
suspect !
Aujourd’hui, on
franchit un cran en socialisant la question du partage des
bénéfices. Dans un pays qui inscrit le principe de
précaution dans sa constitution, on veut bien partager les
bénéfices mais est-on conscient des risques qu’il faut
prendre pour espérer générer du bénéfice ?
Ce que Georges
Frêche traduirait sûrement par : "Je fais de la politique pour les cons, alors,
je coupe les bénéfices en trois tiers, je donne un tiers aux
salariés, ils croient qu'on leur fait un cadeau, les cons, et les
actionnaires, ils sont que 20% alors je les emmerde, et hop, je ramasse les
voix au prochain tour !"
Que l'on soit un
excellent économiste ou un piètre politicard, Il faut
être catalan pour comprendre la politique Française.
Vincent
Bénard
Objectif Liberte.fr
Egalement par Vincent Bénard
Vincent Bénard, ingénieur
et auteur, est Président de l’institut Hayek (Bruxelles, www.fahayek.org) et Senior Fellow de Turgot (Paris, www.turgot.org), deux thinks tanks francophones
dédiés à la diffusion de la pensée
libérale. Spécialiste d'aménagement du territoire, Il
est l'auteur d'une analyse iconoclaste des politiques du logement en France, "Logement,
crise publique, remèdes privés", ouvrage publié
fin 2007 et qui conserve toute son acuité (amazon), où il
montre que non seulement l'état déverse des milliards sur le
logement en pure perte, mais que de mauvais choix publics sont directement
à l'origine de la crise. Au pays de l'état tout puissant, il
ose proposer des remèdes fondés sur les mécanismes de
marché pour y remédier.
Il est l'auteur du blog "Objectif
Liberté" www.objectifliberte.fr
Publications :
"Logement: crise publique,
remèdes privés", dec 2007, Editions Romillat
Avec Pierre de la Coste : "Hyper-république,
bâtir l'administration en réseau autour du citoyen", 2003, La
doc française, avec Pierre de la Coste
Publié avec
l’aimable autorisation de Vincent Bénard – Tous droits
réservés par Vincent Bénard.
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