Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
AnglaisFrancais
Cours Or & Argent en

L'austérité fiscale, une réalité bien française

IMG Auteur
 
Publié le 24 octobre 2014
722 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
( 4 votes, 5/5 ) , 1 commentaire
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
1
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Les années se suivent et se ressemblent. Comme d'accoutumée, la présentation du projet de loi de finance donne lieu à une surenchère de créativité pour masquer la situation difficile dans laquelle  nous sommes. En parallèle, le débat sur l'austérité reprend. Un débat en trompe l'œil puisque là où certains fustigent une austérité budgétaire, c’est dans les faits une austérité fiscale que nous subissons. Celle-ci prend des proportions d’autant plus importantes qu’au-delà de la crise, nous avons à assumer des décennies de dérapages des finances publiques.


Contrairement à une idée reçue, l'austérité française n'est pas liée à une hypothétique baisse des dépenses publiques dans un contexte de retour à la normale suite à la crise de 2008. Les dépenses françaises continuent, en effet, d’augmenter chaque année de 21 milliards d’euros par an depuis 2009. Même si l’augmentation annuelle est moindre que sur les 40 dernières années, marquées par une hausse de 28 milliards d’euros par an, l’on ne constate pas de réduction des dépenses publiques d’un point de vue comptable depuis la crise. Les dépenses publiques continuent aussi d'augmenter par rapport au PIB, de l'ordre de 0,1% par an. Certes elles augmentent moins vite que durant les 40 dernières années, caractérisées par une hausse de 0,4% par an en moyenne, mais cette hausse détonne par rapport aux autres pays de l’union européenne. Nos dépenses publiques ont augmenté de 0,4% du PIB depuis 2009, pour atteindre 57,1% du PIB en 2013, tandis que l’Union à 28 a diminué ses dépenses de 1,9%, pour revenir à 49,1% du PIB. Nous sommes donc clairement à contre-courant, ce qui rend les discours fustigeant les effets contreproductifs des baisses de dépenses publiques inadaptés à la situation française.


L'austérité, bien ressentie par les français, ne s’explique pas par la baisse des dépenses publiques, véritable arlésienne. Elle résulte avant tout de la hausse de la pression fiscale, d’autant plus douloureuse qu’elle se fait dans un contexte de faible croissance. Les recettes publiques françaises croissent en effet à un rythme de plus en plus soutenu. Depuis 2009, elles ont augmenté de 32 milliards d’euros par an. C’est plus que dans les 40 dernières années, caractérisées par une hausse moyenne des recettes publiques de 26 milliards d’euros par an. Ramenées au PIB, l’effet est encore plus saisissant avec des recettes publiques en hausse de 0,7% par an dans les 4 dernières années, contre 0,3% du PIB par an en moyenne durant les 40 dernières années. Contrairement à une idée reçue, les impôts et charges rentrent donc bien. Les recettes des administrations publiques n’ont d'ailleurs jamais été aussi importantes, elles représentent 52,8% du PIB l'an passé, un record historique. Cela explique très bien le sentiment de « ras le bol fiscal ». Là encore, nous nous distinguons par rapport à nos voisins. Selon Eurostat, depuis 2009 les recettes des administrations publiques ont augmenté deux fois plus vite chez nous que dans l'Union européenne, où elles représentaient 45,7% du PIB en 2013.


Face aux effets délétères de cette austérité fiscale, certains s’inquiètent de l’impact de cette politique qui risque de mettre l’économie à l’arrêt. D'où la tentation de laisser dériver les déficits. Après tout trop de rigueur risque de nuire à la croissance. Pourtant l'équation française est bien plus complexe. D'une part, les déséquilibres restent significatifs, en dépit des hausses massives de charges et d'impôts. En 2013 les administrations publiques ont dépensé 87 milliards d'euros de plus que leurs recettes, soit l'équivalent de 4,2% du PIB, nous sommes donc bien loin de l'équilibre. D'autre part, ce dérapage n'est pas conjoncturel, puisque cela fait en effet 39 ans que les pouvoirs publics français n'équilibrent plus leurs comptes. Nous nous en sommes sortis car la France était initialement peu endettée, mais la situation devient de plus en plus critique d'année en année. En quarante ans, la dette a été multipliée par 5 rapporté au PIB. Si elle représente aujourd'hui une facture supportable, en raison de l'exceptionnelle faiblesse des taux, l'expérience de plusieurs voisins européens montre que de tels niveaux

d'endettement ne sont pas sans risques. Si la confiance dans la crédibilité des finances publiques française venait à se détériorer, nous serions très rapidement dans une situation incontrôlable. Un minimum de prudence devrait nous conduire à remettre à plat notre modèle de finances publiques, basé sur un développement non soutenable des dépenses,  de fiscalité et des déficits.

 

 

Données et statistiques pour les pays mentionnés : France | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : France | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :5 (4 votes)
>> Article suivant
Nicolas Marques est docteur en économie de l’université Aix-Marseille 3. Il est spécialiste des systèmes de retraite.
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
Evident . Encore fallait il le dire et le dire clairement .
Evaluer :   4  0Note :   4
EmailPermalink
Dernier commentaire publié pour cet article
Evident . Encore fallait il le dire et le dire clairement . Lire la suite
Y.Jullien - 24/10/2014 à 01:06 GMT
Note :  4  0
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX