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Cours Or & Argent

L’effet de richesse, une analyse autrichienne

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Gerard Jackson
Extrait des Archives : publié le 03 décembre 2014
1065 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Fondamental

Il est dit que si la Fed pouvait simplement relancer « l’effet de richesse » aux Etats-Unis, l’économie du pays pourrait se remettre complètement de la récession. Mais cet « effet de richesse » est un fantôme, une idée fausse économique que seul un Keynésien pourrait inventer. Ceux qui soutiennent cette fiction pensent que la performance d’un marché des actions est liée à un afflux net de fonds qui à son tour est généré par la croissance économique. Les Keynésiens vont encore plus loin en stipulant que la croissance est générée par l’investissement, l’innovation et la productivité, qui influencent les profits des corporations, qui à leur tour influencent les prix des actions. Naturellement, lorsque ces facteurs sont positifs, le PIB gonfle.

Voilà qui s’inscrit dans le raisonnement selon lequel la hausse des prix des actions dans un tel environnement est le signe d’une économie en expansion. Cette logique a été utilisée pour décrire l’état des économies américaine et australienne tout au long des années 1990 et jusqu’à aujourd’hui. Elle veut également que la baisse du taux de chômage entraîne une hausse des revenus des ménages, dont une partie se retrouve investie sur des actions. Tout ceci entraîne une réaction en chaîne, comme suit :

La demande additionnelle sur le marché des actions en fait gonfler le prix, ce qui entraîne ensuite une hausse du capital des ménages (plus vous investissez, plus vous devenez riche). Cette hausse de capital encourage les ménages à emprunter ce qui alimente la consommation et entraîne le gonflement des revenus des corporations et la demande en main d’œuvre, ce qui ensuite entraîne une hausse des revenus, qui sont eux-aussi réinvestis sur les actions.

Si cela résonne pour vous comme l’équivalent économique du mouvement perpétuel, vous avez tout à fait raison. Les logiciens ont un terme pour ce genre de raisonnement. Ils le surnomment pétition de principe. Mais voyons quelques règles économiques de base. L’épargne nourrit l’économie alors que l’entreprenariat la porte. Mais qu’est-ce exactement que l’épargne ? Il s’agit d’un processus au cours duquel les biens actuels sont convertis en des biens futurs. Ce processus entraîne une hausse de l’afflux futur de biens à la consommation. Les soldes en espèce ne sont pas l’épargne, même s’ils sont une consommation différée.

Chaque économie a une structure de capital qui consiste en des étapes complexes de production. L’effet de l’accumulation d’épargne est de rallonger cette structure* en y ajoutant davantage d’étapes complexes. Ces étapes consistent en des biens d’équipement auxquelles sont appliquées les avancées technologiques. C’est là la vraie nature de la croissance économique. Il devrait également être clair que la productivité est le fruit et non la source de la croissance économique.

Au sein d’une économie progressive, l’ensemble des bénéfices excède l’ensemble des pertes. Nous verrions donc non seulement se développer une tendance haussière continue sur le marché des actions, mais leurs rendements excèderaient également ceux des obligations, la différence étant le profit restant une fois le risque pris en compte. La productivité de biens physiques et de valeurs d’une entreprise peut continuer d’augmenter à mesure que la société fait faillite (il n’y a pas de paradoxe ici, souvenez-vous que ce qui importe est la demande pour le produit).

Les profits sont un mal-ajustement entre l’offre et la demande, tout comme les pertes. Cela signifie que si une industrie ou société est profitable, ses facteurs sont sous-évalués en relation à la valeur de leur produit. Nous pouvons en déduire qu’une modification importante de la demande puisse causer la banqueroute d’une société dont la productivité augmente et qui génère des profits.

Bien entendu, si un entrepreneur dispose d’un système de prévisions suffisamment efficace, il peut investir de manière à diminuer ses coûts de production, c’est-à-dire augmenter sa productivité, qui génère ainsi davantage de profits. Mais notez que la manière d’y parvenir est d’accroître le mal-ajustement entre l’offre et la demande, ce qui aura l’effet d’attirer davantage de compétition et finira par réduire les profits de l’entreprise à mesure que sa productivité continuera d’augmenter. Ce processus se trouve accéléré par la recherche d’une hausse continuelle de la productivité pour réduire les coûts. L’idée ici est que la productivité n’est pas la clé du profit – c’est la prévision entrepreneuriale ou la capacité de prendre des décisions qui en est la clé.

Deux choses émergent de cette analyse : (a) les ménages qui investissent sur le long terme finiront certainement par voir le capital s’accroître ; (b) dans cette situation, il ne peut y avoir de croissance spéculative. La cause de ces croissances est facilement déterminée, et le coupable en est l’expansion du crédit. Les banques centrales permettent au crédit de s’étendre, ce qui génère une hausse des revenus nominaux et de l’investissement**.

Ce crédit finit par intégrer le marché des actions, et coule les fondations d’une croissance spéculative. A mesure que les gens se considèrent plus riches, ils ont tendance à emprunter plus ou à investir (ou devrais-je dire parier) sur le marché. Des milliers de personnes se lancent dans la pratique risquée des marges d’emprunt, pensant que la gravité économique pourra toujours être défiée. Mais d’où provient tout ce crédit ? Du système bancaire.

Oubliez « l’effet de richesse » et les « emprunts de marge » qui alimentent les manias spéculatives : ils sont une illusion monétaire, une création de l’expansion de crédit – rien de plus.

* * *

*Strictement parlant, un rallongement des périodes d’investissement ne demande pas toujours davantage d’étapes de production. Dans certains cas, ce rallongement implique le remplacement d’étapes existantes par d’autres étapes plus avancées mais qui demandent un temps de développement plus long. J’ai mis l’accent sur la multiplication du nombre d’étapes pour souligner l’importance de l’analyse des étapes de production. C’est parce qu’ils n’ont pas pu comprendre son importance et le rôle vital de la théorie autrichienne du capital que R. G. Hawtrey et Keynes ont été surpris par l’arrivée de la Grande dépression. Malheureusement, aucun d’entre eux n’en a jamais appris la leçon.

**Selon Steve Kates, les économistes classiques pensaient que les cycles de croissance et de récession étaient des évènements spontanés causés par les erreurs du capitalisme. Complètement faux. L’école des devises a entraîné le développement d’une théorie monétaire sur les cycles de commerce, et c’est cette théorie qui a dominé l’économie jusqu’à la fin des années 1840. Je suis toujours surpris d’entendre des gens dire le contraire malgré avoir étudié la période.

 

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