Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent

L’impact de la délocalisation de la production sur la balance commerciale US

IMG Auteur
Publié le 16 août 2017
1128 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
( 2 votes, 5/5 ) , 3 commentaires
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
0
envoyer
3
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Article du Jour

Dans la série sur la balance des paiements et les zooms sur les balances commerciales, voici l’évolution de la balance commerciale américaine.

Nous voyons clairement qu’elle était neutralisée à 0 durant l’ère où les devises du monde devaient être arrimées, selon les Accords de Bretton Woods, au dollar qui lui-même était partiellement couvert par l’or.

24hGold - L’impact de la déloc...

La valeur du dollar devait se référer à un prix fixe de l’or de 35 dollars américains. Le 15 août 1971, le président Nixon décide de suspendre la convertibilité-or du dollar. Le  18 décembre 1971, il signe à Washington au Smithsonian Institute la fin du système monétaire international tel que défini par les accords de Bretton Woods.

Et pourquoi donc a-t-il pris cette décision? Eh bien, les Etats-Unis présentaient pour la première fois une balance commerciale déficitaire, avec un effet de fuite de l’or hors du pays. Un certain général de Gaulle n’a eu de cesse de dénoncer le privilège détenu par la monnaie américaine. Du coup, il mettait la pression sur la Banque de France pour faire échanger au fur et à mesure ses réserves en dollars contre de l’or physique. « En 1968, De Gaulle s’était retiré du Gold Pool de Londres — un cartel gouvernemental qui travaillait activement à contrôler le prix de l’or pour le maintenir en ligne avec les 35 $/once ordonnés par le gouvernement US. « (cf ci-dessous)

Bref, la décision du président Nixon va lever les dernières contraintes à la création monétaire. D’où la pléthore de liquidités dont nous inondent les banques centrales… Enfin, dont elles inondent les circuits fermés de la haute finance internationale et de leurs places boursières fétiches.

La mondialisation de la production

Pourtant ramener toute la problématique de la balance commerciale déficitaire à la question de l’or semble insuffisante du moment que nous sommes dans un système complexe, globale ET financiarisé par des privés, dont le garant final est l’argent public de l’Etat.

Il y a eu autre chose au début des années soixante-dix. Cela correspond à une période-clé de la mondialisation de la planète. Et celle-ci correspond avec la mondialisation de la production. Cela signifie que des entreprises se sont mises à se délocaliser et à produire à l’étranger. Cela a fatalement un double impact sur la balance commerciale: une fois sur les exportations et/ou  une autre sur les importations.

Les entreprises qui délocalisent des bouts de leurs processus de production vont devoir réimporter vers les  Etats-Unis ces produits non finis  pour les intégrer à leurs produits finis. En clair, lors de délocalisation, une partie des coûts qui affectait l’entreprise-mère sur son sol national est dépensée à l’étranger. Le fruit de cette production intermédiaire va devoir traverser la frontière dans le sens étranger-USA, avant d’être incorporée dans le produit final à exporter. La croissance des importations devient alors inévitable. La désindustrialisation et le développement de l’économie de services accompagnent le mouvement général… (voir les graphiques Wikipédia qui malheureusement s’arrêtent en 2004)

Wikipedia

Wikipédia

En comparant simultanément l’évolution des exportations avec celles des importations, nous voyons que les américains importent de plus en plus de biens et des marchandises et exportent des services.

La délocalisation de la production industrielle affecte en quantité et en nature l’économie nationale. Nous voyons des services qui augmente au fil des années jusqu’en 2004.

La balance commerciale américaine globale

La balance commerciale américaine est déficitaire depuis le début des années soixante-dix (septante). Rappelons que ces déficits se transforment en monnaie scripturale bancaire (privée) qui sont autant de dettes pour le peuple américain et autant de bénéfices pour certaines banques commerciales, et non la Fed.

  • La balance commerciale des biens

Nous voyons de manière frappante et interpellante à quel point les deux courbes d’exportation et d’importation des biens sont ressemblantes. Nous n’avons pas d’explication probante à ce stade. Gardons dans un coin de la tête que les produits en cours de fabrication sont comptabilisés à l’entrée du pays au niveau des importations. Une partie de ces produits sera comptabilisée une deuxième fois dans le cadre des exportations. De là, à avoir une telle ressemblance…

24hGold - L’impact de la déloc...

3.6 fois entre 1992 et juin 2017

La courbe des importations est toutefois plus marquée, ce qui confirme le déficit de la balance commerciale.

24hGold - L’impact de la déloc...

4.6 fois entre 92 et 2017

  • La balance des services est excédentaire

Les services sont le cheval de bataille des grandes multinationales américaines. Pour ce faire, elles ont besoin de la libéralisation des professions réglementées dans les différents pays de la planète. Des pays adeptes du processus se sont regroupés dans le cadre d’un accord appelé TISA qui est beaucoup plus révolutionnaire que ne peut l’être le TTIP ou le CETA.

C’est précisément ce sur quoi travaille actuellement en France le président Macron. Les choses sont différentes en Suisse qui avance dans ce domaine à grands pas grâce à une administration fédérale tout à fait acquise à la cause…

24hGold - L’impact de la déloc...

4,5 fois entre 92 et juin 2017

24hGold - L’impact de la déloc...

L’évolution de la bourse américaine

24hGold - L’impact de la déloc...

En fin connaisseur, le marché financier américain sait que les indicateurs de la balance commerciale ne sont pas représentatifs de la réalité économique des entreprises américaines qui se sont globalisées à travers la planète.

La flambée de la bourse est due donc à la rencontre entre des entreprises américaines qui ont conquis la planète et des investisseurs/ actionnaires qui bénéficient de la pléthore de cash qui découle de la création monétaire privée imposée aux Etats pour financer leurs déficits commerciaux par des… dettes publiques.

Les financiers/actionnaires/ gestionnaires d’actifs globalisant ont réussi l’exploit de globaliser les entreprises dont ils se sont emparés et de maintenir les Etats dans un carcan national quant à leur balance commerciale….

Au fait, le Boston Consulting Group nous promet que la concentration des richesses va s’accélérer avec les investisseurs américains en bonne position… http://www.zerohedge.com/news/2017-06-17/rich...h-2021-bcg-says

Cela risque d’être accompagné d’une accélération de la paupérisation et de l’endettement public. Ainsi l’exige le modèle basé sur la monnaie scripturale.

Liliane Held-Khawam

Les exigences du général de Gaulle

« Rien qu’en 1965, il – le général de Gaulle– a envoyé la Marine française de l’autre côté de l’Atlantique pour emporter 150 millions de dollars en or; en 1967, les proportions des réserves nationales françaises détenues en or étaient passées de 71,4% à 91,9%. La moyenne européenne n’était qu’à 78,1% à l’époque.

En 1968, De Gaulle s’était retiré du Gold Pool de Londres — un cartel gouvernemental qui travaillait activement à contrôler le prix de l’or pour le maintenir en ligne avec les 35 $/once ordonnés par le gouvernement US. Trois ans plus tard, alors que l’or était transporté par voie aérienne depuis Fort Knox vers New York pour répondre à la demande étrangère de paiement en or, Richard Nixon mit fin au petit jeu de De Gaulle. Il cessa purement et simplement de payer en or. » target="_blank" http://www.24hgold.com/francais/actualite-...;redirect=False

Données et statistiques pour les pays mentionnés : Etats-unis | France | Suisse | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : Etats-unis | France | Suisse | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :5 (2 votes)
>> Article suivant
"A force de tout voir on finit par tout supporter… A force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… A force de tout accepter on finit par tout approuver !" Saint Augustin (354-430)/
Publication de commentaires terminée
  Tous Favoris Mieux Notés  
Il est faux de dire que la Fed ne fait pas de bénéfices sur la dette, en fait, le rachat d’obligations auprès des banques (l’injection monétaire) aura gonflé les marchés actions. Les banques centrales ont changé de rôle depuis la crise de 2008. Avant, les banques centrales tiraient leurs ressources du seigneuriage sur les opérations de refinancement des banques, maintenant leurs ressources émanent des opérations sur titres. Elles se comportent désormais comme des banques d’affaire en achetant des titres sur les marchés financiers et cela leur a rapporté gros! Par exemple, la Fed a versé 98 milliards de dollars de dividendes au département du Trésor américain au titre de 2015. . En 2014, la Fed avait déjà versé près de 97 milliards de dollars. Son portefeuille d'actifs sert en théorie à couvrir les dépenses courantes de la Fed. Mais quand il y a un excédent, l'argent est fléché vers le Trésor pour alimenter le budget fédéral. Le dividende versé par la banque centrale au Trésor a ainsi été multiplié par trois entre 2008 et 2015. Et ce sont plus de 536 milliards de dollars que la Fed a apporté au budget fédéral américain sur cinq ans !
Quant à la banque de France, c’est 4,5 milliards d'impôts et de dividendes versé à l’état (contre 3,4 milliards l'an passé). Et on ne pose pas la question à savoir ce que font les états de tout cet argent…

La gauche essaie de nous faire pleurer avec les écarts de richesse sans cesse croissants en nous disant que les riches détiennent toujours une plus grande part de la richesse mondiale mais ils (les gauchistes) ne comprennent pas que tout cela est gonflé par les injections monétaires venant des banques centrales. Il suffirait d’un crash sur les marchés pour que l’on voie ces écarts diminuer considérablement. Beaucoup de gens ont profité de ces politiques : le nombre de ménages millionnaires a augmenté aux USA comme en France. Mais pour les socialistes il faudrait être égaux, c’est-à-dire également pauvres.
Remarquez, qu’ici, je ne défends pas le système, j’énonce des faits qui peuvent mettre en lumière ce qui se passera lorsque les banques centrales décideront d’alléger leurs bilans. Si la BCE cesse ses injections monétaires, la pression risque d’être grande sur le budget de l’état français car, non seulement les taux obligataires iront à la hausse, mais la banque de France ne pourra plus offrir de généreuses sommes en dividendes et taxes.

Quant aux délocalisations, c’est un peu court. La libéralisation des échanges c’est fait progressivement par des ententes à l’OMC et par des ententes bilatérales depuis l’après seconde guerre mondiale. Les américains ont signé plusieurs ententes notamment avec le Canada bien avant l’Alena. Si les entreprises américaines ouvraient des usines à l’étranger dans les années 1970, c’était essentiellement pour avoir accès à ces marchés puisqu’il existait des mesures protectionnistes à l’époque. Les délocalisations plus récentes du secteur automobile américain se sont effectuées pour une bonne part à l’intérieur même des États-Unis. Des états plus aux sud en ont bénéficié au détriment du Michigan.

Je crois qu’on essaie de nous berner dans cette histoire. Non seulement les USA nous imposent leur monnaie mais souhaite nous étouffer avec des mesures protectionnistes et nous imposer leur produits et services. La France est déjà en déficit commercial avec eux et ils feront tout pour qu’on ne puisse se passer d’eux. Regardez quels sont les secteurs d’activité où ils dominent et vous comprendrez que ce sont eux les gagnants de la mondialisation.
Evaluer :   1  0Note :   1
EmailPermalink
Vous dites "Il est faux de dire que la Fed ne fait pas de bénéfices sur la dette". Je n'ai pas dit ça. Je dis que la création monétaire de la dette américaine se fait sur le marché primaire composé de banques commerciales privées (dont des banques européennes d'ailleurs).
La Fed en rachète sur le marché secondaire. Ses bénéfices sont remis au pays, même si de mon point de vue l'enjeu n'est pas dans les bénéfices mais dans la création monétaire et dans la diffusion de la dette US dans l'ensemble des Etats de la planète. Le risque de la dette US est systémique et planétaire. La dette américaine est encore plus notre problème que la dette grecque!
Evaluer :   1  0Note :   1
EmailPermalink
« L’enjeu n'est pas dans les bénéfices mais dans la création monétaire et dans la diffusion de la dette US dans l'ensemble des États de la planète. Le risque de la dette US est systémique et planétaire. »
Bien d’accord avec vous, c’est bien ce dont je parlais lorsque j’évoquais la fin des assouplissements monétaire venant des banques centrales. Il reste que, pour l’instant, le marché a pris le relais de la FED pour ce qui est de la dette US. Pour ce qui est des dettes européennes, c’est moins sûr. Bien des banques européennes peinent à passer les mêmes testes de résistances que les banques américaines. Les assouplissements monétaires de la BCE visaient des objectifs politiques, tandis que ceux venant de la FED visaient à restaurer le système bancaire américain. Visiblement, l’opération est plus réussit côté Américain, les banques sont mieux capitalisées que les banques européenne qui, elles, sont fragilisées (plus dépendantes des injections monétaires) par les QE de la BCE. La fin des QE de la BCE risquent d’avoir un effet non seulement sur les pays endettés mais également sur le système bancaire européen. La crise de 2008 aura mis en exergue les faiblesses de l’Europe. On me traitera de conspirationniste, mais je crois que tout cela était voulu. Les USA, du moins, ceux qui sont aux commandes, feront tout pour maintenir le système dollar. S’ils ont accepté l’euro c’est qu’ils savaient très bien que le système euro ne pouvait tenir, il était mort dans l’oeuf. Myret Zaki, que vous avez évoqué dans un article précédemment, avait bien observé ce qui s’est passé suite à la crise de 2008 lorsque la Chine a joué l’euro plutôt que le dollar. Disons que cela a donné des sueurs froides aux américains car sans le système dollar, ce pays est en faillite. Ils ont étendu leur système de dette en nous obligeant d’utiliser leur monnaie avec Breton- Woods ainsi qu’avec le pétrodollar dans les années 1970. Certains chroniqueurs sur ce site croient avec naïveté que les DTS du FMI pourraient être une alternative au dollar US, mais lorsqu’on sait que l’organisme est basé à Washington et qu’il a eu recourt plusieurs fois à la FED dans ses opérations, c’est peu probable. Le plus triste dans l’affaire, c’est que les états européens n’ont rien fait pour prévenir les coups.

Dernier commentaire publié pour cet article
« L’enjeu n'est pas dans les bénéfices mais dans la création monétaire et dans la diffusion de la dette US dans l'ensemble des États de la planète. Le risque de la dette US est systémique et planétaire. » Bien d’accord avec vous, c’est bien ce dont je pa  Lire la suite
silvera - 17/08/2017 à 07:34 GMT
Top articles
Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.