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La vérité est toujours cruelle et blessante pour les
coupables, qui feront tout pour l’étouffer, mais surtout pour les victimes
qui auraient préféré ne pas la trouver.
On a tous fait un jour, ou plutôt une nuit, le cauchemar
suivant : vous voulez parler aux autres mais personne ne vous entend car
votre voix ne sort pas de votre bouche. Alors, vous ne parlez plus. J’ai
connu ça à cause des médicaments qui m’avaient enlevés mon organe vocal.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé ma voix et donc aussi ma voie, et je m’exprime,
pourtant j’ai toujours l’impression que personne ne m’entend, ne me
comprends. Soit parce que je dis A et on entend B. Soit parce que je dis A et
que les autres entendent bien A mais ne comprennent pas ce que A veut dire.
On écoute et on n’entend pas et, quand on ne vous entend pas, on en perd son
entendement alors on se tait et on écrit pour les générations futures.
Il est clair que l’on n’a toujours pas compris Euclide,
Pythagore et que l’on vient à peine de résoudre le dernier théorème de
Fermat, resté incompris et mystérieux pendant plus de trois siècles.
D’ailleurs, on n’a toujours pas saisi, notamment en France où l’on ne manque
pas d’excellents mathématiciens, la vraie nature des mathématiques qui furent
considérées par certains génies comme le langage de Dieu. Les mathématiques
sont la clé de lecture de la nature, de l’ordre économique et social, de la
science et de l’art. Pythagore est à l’origine des théorèmes les plus
essentiels mais aussi des gammes musicales que les musiciens du monde entier
et de tous les styles utilisent toujours. Il est aussi le père de la théorie
de nombres qui a permis d’identifier les nombres amicaux, les nombres
sociaux, le nombre unique 6 (comme mon mois de naissance Lol) ou le nombre
d’Or qui a permis à Léonard de Vinci de nous léguer le mystérieux regard de
la Mona Lisa.
En France, le niveau général des lycéens en mathématiques
diminue et les jeunes se détournent de la science faute d’en saisir les
enjeux et les infinies applications pour se détourner vers la connaissance
inutile et fumeuse qui endort les esprits, ramollit la conscience et détruit
la personnalité. Les conséquences économiques sont énormes car sans la science,
l’innovation technologique s’épuise, et sans l’innovation, la croissance
économique s’éteint inexorablement, faute de ressources humaines et
cognitives, fautes de neurones connectées sur le monde réel (et non sur
l’idéologie). Pensez aux évolutions de la technologie en l’espace d’une vie
humaine : pour utiliser les premiers téléphones portables, il fallait
transporter une batterie de trois kg qui avait une autonomie de moins de deux
heures. Aujourd’hui, la batterie a la taille d’une carte SIM et assure plusieurs
heures d’autonomie. Pareillement, les premiers lave-vaisselles brisaient les
verres et rayaient les plats et ils étaient extrêmement bruyants.
En quelques années, l’innovation incessante est passée par
là, libérant du temps, générant des emplois, de la productivité systémique et
du pouvoir d’achat, ce qui constituent les principaux moteurs de la
croissance économique structurelle, c’est-à-dire soutenable ou infiniment
renouvelable. Des encyclopédies ne suffiraient pas à faire le point des améliorations
techniques qui ont transformé les ordinateurs, les téléphones portables, les
automobiles ou les avions [1]. A chaque fois, les ingénieurs ont résolu des
problèmes techniques que les scientifiques considéraient insolubles, ce qui
nous permet d’utiliser tous les jours ces produits et services sans que nous
soyons nous-mêmes des ingénieurs. C’est l’apport fondamental de la
connaissance utile. Par contre, quand le génie humain s’engouffre dans les
sciences humaines et sociales, c’est une toute autre histoire, une histoire
de malentendus et de « dialogues » de sourds et bavards, sinon charlatans.
Ainsi, les « économistes officiels » - aux ordres des
princes - et les ingénieurs sociaux construisent des modèles toujours plus
sophistiqués sur lesquels s’appuient les gouvernements pour mettre en œuvre
des lois et des réglementations antiéconomiques, aux capacités destructrices
sans borne. Au nom du principe de précaution, dont j’ai fait cruellement les
frais, on devrait interdire les politiciens de faire des politiques
économiques : comme le médecin qui aurait trahi le sermon d’hyppocrate, ils
créent les maladies économiques (chômage, dette ou inflation) qu’ils
prétendent soigner. J’appelle cela faire allégeance au sermon d’hypocrite.
Alors commence le règne noir de la connaissance inutile clairement dénoncée
par J.F. Revel.
Elle est non seulement inutile mais fondamentalement
nuisible. Car, parfois, il vaut mieux ne pas savoir du tout que mal savoir
car le mauvais médecin achève toujours le patient qu’il prétend soigner. [1]
Caccomo J.L. [1996] Innovation technologique et évolution économique,
L’Harmattan, Paris.
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