A défaut de la gestion de ses actifs ET de ses passifs, la BNS s’est
spécialisée ces dernières années en publication de statistiques. En effet,
celles-ci s’affinent toujours plus, livrant ,aux yeux de ceux qui veulent
bien voir, les moindres détails de la stratégie menée à la tête du pays….
Voilà que dans cette abondante information, certaines données nous
intéressent particulièrement. Celles de la dette extérieure de la
Suisse. Celle-ci représente l’ensemble des dettes publiques-privées
dues par le pays à des prêteurs étrangers non-résidents (en dollars, euros,
yens ou autres…). Les dettes intérieures dues en franc suisse en sont
exclues.
Sont aussi exclus du calcul les actifs dus par l’étranger envers la
Suisse.
La dette extérieure brute est égale, à
toute date donnée, à la position des passifs courants effectifs, non
conditionnels, qui comportent l’obligation pour le débiteur d’effectuer un ou
plusieurs paiements en remboursement du principal et /ou de verser des
intérêts à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont dus à des
non-résidents par des résidents d’une économie. (définition selon le FMI)
Eh bien cette dette publique extérieure est passée de CHF 768’352 à fin
1999 à CHF 1’705’354 au premier trimestre 2017! Tout ceci en millions de
francs!
Cela nous fait une dette extérieure de 1’705’354’000’000 CHF!!!!
Ces chiffres plus qu’importants méritent d’être décortiqués.
Tout d’abord, ces dettes sont réparties entre quatre catégories:
- Les collectivités publiques
- La BNS (Eh oui. La monnaie -qu’elle n’imprime
pas mais- qui fait grandir son bilan est une dette!!! Nous l’avons
toujours soutenu. Voici l’info écrite!)
- Les banques
- Autres secteurs
Alors, si l’on posait la question du coupable de ce cumul de dettes
extérieures, tout le monde dira que ce sont les banques. Eh bien ce serait
pratique… Voici toutefois quelques chiffres:
- Les collectivités publiques
les collectivités publiques ont vu leurs dettes extérieures passées de
7’376’000’000 (7 milliards) à 35’446’000’000 (35 milliards), soit un
multiple de 5, entre 99 et le premier trimestre 2017!
2. La BNS
La dette extérieure de la BNS est passée de 6’900’000’000 (presque 7
milliards) à 119’783’000’000(environ 120 milliards), un multiple de
17 entre 99 et le premier trimestre 2017. Rien que pour la dette
extérieure! Est-ce à cela que lui sert sa très discrète agence de Singapour?
- Les dettes intérieures de la BNS:
Rappelons que le compte de virement en franc suisse de la BNS est sa
principale source de financement et de croissance de son bilan. Il regorge de
liquidités et de titres assimilés à des liquidités déposés par les
banques grâce à des directives sur les liquidités concoctées par BNS et
Finma sur la base des exigences de Bâle 3.
Enfin, relevons au passage que la BNS rechigne à publier ses
dettes intérieures (en franc suisse). Son directoire, cautionné par
l’organe de contrôle, dit dans le rapport 2016 ceci:
« Selon la Swiss GAAP RPC 31, les conditions afférentes aux
dettes financières doivent être indiquées dans l’annexe.
Compte tenu du statut particulier d’une banque centrale, la pertinence d’une
telle publication reste toutefois limitée.
La majeure partie des passifs de la Banque nationale
reflète directement la mise en œuvre de la politique monétaire, à
savoir l’injection ou la résorption de liquidités sur le marché monétaire. Les
dettes en francs ne font courir aucun risque de liquidité ni
de refinancement à la BNS puisque celle-ci dispose du monopole d’émission des
billets de banque. La BNS peut en tout temps faire face à ses obligations,
car elle est en mesure de créer elle-même les liquidités dont elle a besoin
et de déterminer le niveau ainsi que la structure de son financement.
Dans ces circonstances, on a renoncé à mentionner en
détail les conditions afférentes aux dettes financières« .
Eh bien, il y a manifestement de graves lacunes
dans l’information au peuple suisse -qui sont accessoirement les
contribuables et garants de cette banque- et autres élus qui sont encore en
fonction. En refusant de communiquer sur la réalité de ses dettes
intérieures, la BNS sort de son mandat et de l’exigence de transparence que
lui a impartie le législateur.
Remarquez que le directoire qui prend la décision de ne
pas publier les dettes intérieures a raison en disant qu’il peut imprimer
souverainement l’équivalent des dettes en franc suisse qu’il doit au trafic
de paiement suisse en numéraire (en pièces et billets)… Ce triumvirat
détient l’exclusivité de battre monnaie!
Comme personne ne veut faire ses courses avec des
brouettes remplies de billets de banque qui auraient perdu de leur valeur,
Berne impose au pays des restrictions à l’accès aux capitaux d’épargne
(dépôts, retraite, assurance-vie,etc) même si en le faisant, la garantie de
la propriété privée est atteinte gravement!
Bref, ceci révèle bien que la BNS ne crée pas ce qui est
dans son passif, hormis l’argent physique, dit numéraire!!!
3. Les banques
Les dettes extérieures des banques sont passées de 552 milliards de francs
en 99 à 745 milliards, soit un multiple de 0,35! Ridicule donc en comparaison
avec ce qui précède…
4. Les autres secteurs
Pour l’instant, nous ne savons pas ce qui est inclus dans cette rubrique.
Sont-ce des dettes spéculatives du genre repos? Avons-nous des entités telles
que des assurances ou Compenswiss?…
Nous savons en revanche, que cette rubrique, dans sa subdivision
« court terme » peut englober des dettes des collectivités
publiques et de la BNS elle-même. Eh bien, cette dette a été multipliée par 4
passant de 213 milliards à 805 milliards.
Nous avons ainsi en mains du marché financier, environ 937
milliards de francs de croissance -1999-Q1 2017- de la dette extérieure
suisse en devises étrangères! Par conséquent, à la première chute du franc
suisse, ces dettes vont prendre l’ascenseur!
937 milliard à fin mars 2017, est le coût partiel que les dirigeants
suisses ont bien voulu mettre sur la table de la mondialisation. Vous
comprenez bien pourquoi vos capitaux retraites sont gagés pour une durée
indéterminée…
Liliane Held-Khawam
Les finances de La Chaux-de-Fonds plombées par un emprunt toxique
Sans plafond du taux d’intérêt, l’ombre de l’emprunt
toxique chaux-de-fonniers risque de planner encore longtemps sur la Ville.
[Laurent Gillieron – ]
La Chaux-de-Fonds a contracté un emprunt de 20 millions de
francs en 2007 à un taux fixe favorable durant 7 ans mais sans plafond
d’intérêts. Ceux-ci, indexés sur l’euro, se montent aujourd’hui à 4 millions.
En 2007, la Ville de La Chaux-de-Fonds empruntait 20 millions à la banque
allemande Depfa Bank, à des conditions assez particulières, révèle L’Express-L’Impartial mardi.
Le prêt était consenti sur 15 ans, avec un taux fixe particulièrement
intéressant (2,63%) durant les sept premières années. Ensuite (dès 2015), les
intérêts se calculent sur une formule basée sur le cours de l’euro. Agrémenté
d’un facteur multiplicateur, le taux a explosé avec la plongée de la monnaie
européenne. Et le contrat ne prévoit pas de plafond.
Aucun plafond
Le taux actuel est de près de 20%, représentant 4 millions de francs pour
2015, et rien n’empêche qu’il monte encore.
Le contrat avait été signé par le président du Conseil communal et
argentier de l’époque Laurent Kurth, aujourd’hui conseiller d’Etat en charge
des Finances. Il dit « assumer son erreur » tout en précisant que
ceux qui lui ont succédé l’ont pérennisée.
sbad
Publié le 24 novembre 2015 – Modifié le 24 novembre 2015
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