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Cours Or & Argent

La fausse "valeur travail".

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Publié le 22 octobre 2014
1615 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Rubrique : Fondamental


Entre les "valeurs républicaines" et la "valeur ajoutée" (sans oublier la "valeur travail") si chères aux hommes de l'état du marché politique d'aujourd'hui qui s'y rattachent sans arrêt, les Français se meurent économiquement et perdent leurs "valeurs".


Le mot "valeur" fait partie de ces mots de l'économie politique, déformés ou dénaturés de plus en plus, dont l'empilement n'a de cesse malgré le fait que la "théorie de la valeur" en est le départ.


1. La "valeur travail" n'existe pas.


La démarche pernicieuse a commencé, d'abord, avec la fausse notion de "valeur travail" au milieu du XIXème siècle qui télescopait alors, à la fois, l'organisation ... de la "bourse des valeurs" et le nouveau concept d'utilité ou d'ophélimité.


Elle s'est poursuivie par la suite jusqu'à aujourd'hui comme le prouvent nombre de discours d'hommes de l'état, en passant par les ouvrages de Gérard Debreu à la fin de la décennie 1950 qui n'hésitait pas à écrire que:

"Le premier exemple d'un service économique sera le travail humain. Sa description est celle de la tâche accomplie [...]" (Debreu, 1960)


La notion de "valeur travail" est en ce sens une absurdité d'économistes relayés par des politiques.
Et qu'une analyse économique sans concept d'"acte humain", qui identifie le travail à un résultat d'action comme le faisait Debreu en évoquant la "tâche accomplie", n'y change rien.


2. La valeur de la chose.

Pour le comprendre, il faut considérer qu'existent des choses ("res" en latin) sensibles aux facultés des personnes juridiques physiques, vous et moi, à quoi celles-ci donnent séparément, chacune, une valeur ou non.
N'oublions jamais que :

"La valeur n'est rien d'inhérent aux biens [...]
[n'est] pas une propriété de ceux-ci, ni une chose indépendante existant en elle-même.
C'est un jugement que les individus font de l'importance des biens [...]
la valeur n'existe pas en dehors de la conscience des individus" (Menger, 1871, pp.120-21)

Toute chose, en nombre ou quantité, est une "valeur".
Et son propriétaire ou son locataire lui donne une "valeur d'usage" si l'on suit J. Locke cité par J.M. Keynes (1936):
"Locke explique que la monnaie a deux valeurs :
elle possède une valeur d'usage mesurée par le taux de l'intérêt « et en cela elle a la même nature que la terre, le revenu de l'une étant appelé Rente et celui de l'autre Intérêt ». (Keynes, 1936, p.356)

3. La valeur de la marchandise, valeur d'échange.


Les choses sont échangeables ou ne le sont pas.
Elles ne sont pas échangeables pour des raisons juridiques (interdiction, etc.), techniques (à commencer par "on ne sait pas"...) ou économiques (coût d'opportunité trop élevé, etc.).
Echangeables, elles sont dénommées "marchandises".


Mais elles cachent que, dans l'avenir, elles peuvent ne plus l'être: il y attente avec incertitude qu'elles ne le soient plus.
Et il est commun désormais de dire que la marchandise est un "risque".


Il n'empêche que, de ce fait, une marchandise est une "valeur... d'échange":


"Locke explique que la monnaie a deux valeurs : [...]
Elle possède ensuite une valeur d'échange « et en cela elle a la nature d'une marchandise », car sa valeur d'échange « est uniquement fonction du rapport entre l'abondance ou la rareté de la monnaie et celles des produits ; et « elle ne dépend nullement du niveau de l'Intérêt ». " ( ibid.)

. La valeur de l'acte d'échange synallagmatique.

Et échanger une quantité de marchandise contre une autre est un exemple d'acte d'échange à quoi donnent une "valeur" les personnes juridiques physiques qui procèdent à l'échange synallagmatique ou au marché, concept du savant, en question.
Les valeurs en question font intervenir le profit attendu avec incertitude et le coût d'opportunité de l'acte d'échange.


4. La valeur de la valeur de la chose: le bien ou le mal.

Si la chose, en quantité ou en nombre, reçoit une valeur d'usage, lui est aussi donnée, selon le "savant économiste", depuis le XIXè siècle, une "utilité marginale" (ou une "ophélimité élémentaire" comme aurait dit Vilfredo Pareto), valeur de la valeur...
Elle devient une chose de type "bien" - en abrégé un "bien" - si l'utilité marginale ou l'ophélimité élémentaire est positive.
Sinon, elle devient de type "mal" - un "mal" -.
Rappelons en effet ce qu'a écrit Pareto :

"Les choses qui ont une ophélimité élémentaire appréciable pour le plus grand nombre d'hommes sont appelées […] des biens économiques". (Pareto, 1896, §31, p.12)


5. La valeur de l'objet ou du service.


Les choses que tout un chacun peut discerner dans la réalité sont décomposables par ses soins en deux grandes catégories:
- l'objet matériel ou corporel, et
- le service, chose immatérielle ou incorporelle.
Comme l'écrivait Mises:

"Un bien économique ne doit pas nécessairement être incorporé dans quelque chose de tangible.
Les biens économiques non matériels sont dénommés services".
"An economic good does not necessarily have to be embodied  in a tangible thing.
Non material economic goods are called services" (Mises, 1949, p.94)

Mais, selon les uns, l'objet est essentiel, selon d'autres, c'est le service qui l'est, selon des troisièmes, il existe une relation entre objet et service à ne pas mettre de côté dans l'analyse et sur quoi il faut se situer.
Selon Frédéric Bastiat, au XIXè siècle, qui privilégiait la notion de service, il fallait aussi faire intervenir les circonstances qui contribuent à augmenter ou à diminuer le principe de la valeur.
5.a. L'utilité marginale ou l'ophélimité élémentaire.
Bref, seuls, vous ou moi, rendons ou procurons des (quantités de) choses, et non pas les choses elles-mêmes.
Le cas échéant, on identifie le bien (ou le mal) à telle ou telle quantité de chose, ce qui amène aussi à voir dans la "valeur" une quantité de chose...
Mais attention aux propos ambigus, voire dénaturant, de Pareto du type:

"Toute chose qui, soit directement, soit indirectement, par les services qu'elle rend ou les autres choses qu'elle procure, a une ophélimité élémentaire appréciable par un individu, est dite bien économique pour cet individu" (Pareto, 1896, §31 )

5.b. Les services.


Il existe des services, i.e. des choses immatérielles ou incorporelles, qui sont des actes d'échange menés par les gens, par vous et moi, sur quoi on ne met pas l'accent.  
Et, ex post, les services sont des résultats qui cachent les actes antérieurs effectués.
En tous les cas, ils sont de type jugé "bien" ou "mal", comme peuvent l'être les quantités ou nombre d'objets.


5.c. Le mythe des biens et services.


Il est classique aujourd'hui d'entendre parler des "biens et services" en général et d'en voir proposer une mesure - par l'utilisation de la "comptabilité nationale" - qui n'est autre que le "produit intérieur brut".
Mais la distinction est fallacieuse.
Il n'existe pas des biens et services.
Il y a soit des biens, soit des objets et des services (cf. ce texte de juin 2014 ).
Le service n'est pas un objet comme certains le supposent, explicitement ou non.
La fausse approche des biens et services rejoint celle de la valeur.


La jonction se produit quand le mot "valeur" désigne sans distinction bien ou service.
Et l'une s'appuie à l'autre.


Dans ce cas, le mot "valeur" désigne autant des biens que des services qu'il n'est pas possible de séparer les uns des autres, malgré le souci de l'économie politique d'y parvenir.
Ainsi, par exemple, le "produit intérieur brut" (P.I.B.), "somme des valeurs ajoutées" du pays comme le veut en principe la comptabilité nationale, varie arbitrairement en raison des prix ou des quantités considérés par les comptables nationaux et donne lieu à des combats à n'en plus finir entre pseudo-économistes qui ont pour point de départ ce faux fait du P.I.B., véritable forfait.
Et un des domaines de l'économie politique a approfondi l'absurdité en introduisant, en particulier, la fausse notion de "valeur travail".


5.d. Il n'y a pas de service "non marchand".


L'imposture est totale quand le mot "service" est prolongé par un qualificatif qui le déforme ou le dénature et devient, par exemple, "service non marchand".
Le service, acte d'échange de l'être humain, personne juridique physique, est nécessairement échangeable dès lors qu'il est mené, c'est fondamentalement une marchandise.
A l'opposé, le "service non marchand" est un oxymore sauf à transformer, sans le préciser, le mot "service" et à y voir, le plus souvent, un département dont on ne précise pas l'organisation d'où il procède ou bien à y faire intervenir la réglementation (en vérité, l'interdiction.


6. La "valeur travail" est une imposture.


La "valeur" fait enfin référence aux prix en monnaie et quantités des marchandises, résultats des échanges synallagmatiques - des actions économiques d'untel et untel - ou de l'offre et de la demande - du "marché", concept cher au savant officiel -.
Mais la démarche est fallacieuse là encore.
Le prix en monnaie d'une marchandise n'est jamais qu'un taux d'échange convenu ou consenti, donc résultat:

« 269. Une marchandise en laquelle s'expriment les prix des autres marchandises, est un numéraire ou une monnaie.” (Pareto, op.cit.)

Le prix en monnaie d'une marchandise n'est aussi qu'une quantité de monnaie unitaire, résultat (sous entendu, par marchandise autre). 
Et l'unité des quantités de monnaie unitaires est prise pour "unité de compte".


Les prix en monnaie ou les quantités (ou nombres) des marchandises sont donc des "valeurs" de même nature malgré des noms différents.
Ce sont des "valeurs" ex post signifiant des quantités intimement liées par les personnes juridiques physiques, mais sans valeur pour l'avenir.
Il en est ainsi du service "travail" en propriété de chacun.


La "valeur travail" ne signifie donc rien, sinon contribuer à cacher la "valeur" que chacun donne au travail qu'il mène, qui n'est connu que de lui-même, ex ante, et que ses prosélytes prétendent faussement connaître et crient à tue-tête dans le "marché du travail" - qu'ils dénomment aussi pour l'occasion "marché de l'emploi"! -.

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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