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La philosophie de Quesnay

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Publié le 05 décembre 2014
561 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

L’Institut Coppet met en ligne, depuis quelques années, des textes libéraux assez anciens. Un grand nombre d’entre eux valent le détour. Parmi ceux-ci, se trouve une recension de l’œuvre globale de François Quesnay par Henri Baudrillart.

 

Ce texte montre à quel point l’école libérale française fut féconde, ayant même devancé son homologue anglo-saxon sur de nombreux sujets cruciaux, comme l’impact du droit de propriété privée en économie.

 

Bien avant Adam Smith, Quesnay – dont la profession principale était d’être… médecin ! – posa plusieurs principes économiques usités aujourd’hui encore. Pour le meilleur et pour le pire. Parce que Quesnay – et c’est particulièrement visible dans le texte de Baudrillart – insiste sur le travail comme source de la création de richesses ainsi que comme fondement de la propriété privée. Il a donc inéluctablement inspiré Adam Smith (puis David Ricardo et Karl Marx) qui ont créé cette notion pour le moins douteuse de « valeur-travail », reprise encore récemment par un fameux ex-(et peut-être futur ?) Président de la République. Heureusement, cette notion fut battue en brèche par de nombreux économistes chevronnés, à commencer par Jean-Baptiste Say. Pour autant – ce qui peut apparaître quelque peu paradoxal – Quesnay n’en oublie pas la transmission de la propriété privée par le biais d’une donation ou d’une succession, procédés qu’il juge légitimes.

 

En outre, Quesnay peaufine une théorie juridique, apparue justement au XVIIème siècle, propre aux milieux libéraux et extrêmement contestable et contestée : la propriété de soi. Une telle notion, reprise par la suite, par certains économistes modernes, comme Murray Rothbard et Hans-Hermann Hoppe, est un non-sens dans la mesure où elle aboutit à un dualisme inexplicable entre le propriétaire du corps humain (l’être humain…) et l’objet de cette propriété (l’être humain…). Elle ne fait d’ailleurs pas l’objet d’un consensus dans le milieu libertarien, Tibor Machan parlant, à son sujet, de « bizarrerie conceptuelle ».

 

Enfin, Quesnay est, à juste titre, fortement critiqué par Henri Baudrillart pour son goût appuyé pour le despotisme chinois auquel il a consacré un ouvrage. Quesnay ne réduit ainsi pas l’État à un rôle limité de « veilleur de nuit ». Baudrillart répondra qu’il est inconcevable de prôner, d’un côté, le libéralisme économique et, de l’autre, un gouvernement autoritaire. Comme le rappelait Milton Friedman dans son opus, Capitalisme et liberté, la liberté économique et la liberté politique vont de pair. Le despote sera inéluctablement tenté de s’emparer des libertés économiques de ses sujets, l’histoire étant assez révélatrice en la matière. Le despotisme n’est, en outre, nullement consubstantiel à l’individualisme défendu par Quesnay.

 

Cette apologie du despotisme est d’autant plus paradoxale que Quesnay rejette la théorie hobbésienne du droit naturel du fait des contraintes qu’elle recèle. Pour Quesnay, « le droit naturel est obligatoire, indépendamment de toute contrainte ». Pourtant, le droit naturel et la vie en société impliquent nécessairement des contraintes et des limites à la liberté dont nous jouissons. Il en irait évidemment différemment si nous habitions sur une île déserte… Les théoriciens modernes du droit naturel, à l’exception notable de Kant qui ne nie heureusement pas l’existence des droits individuels, tendent à oublier ou à minorer la notion de « devoir ».

 

Toutefois, force est de reconnaître que Quesnay ne succombe pas aux tentations de l’individualisme atomistique tel que développé par Descartes et Hobbes. Il reconnaît l’importance de la famille et, plus généralement, des relations sociales.

 

 

 

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