Mes chères contrariées, mes chers contrariens
!
Comme je vous le disais, ce ne sont pas les prétendants qui
manquent à l’appel pour nous rejouer la partition du psychodrame
européen que nous connaissons depuis plusieurs années, environ
tous les six mois.
Nous avons eu la chance depuis l’été dernier de
vivre une superbe période de calme relatif. Mais depuis un an, rien
n’est réglé, rien n’a changé. Simplement,
tout le monde veut croire que tout pourrait aller mieux, que tout va aller
mieux, bref, que tout va mieux.
Hélas, ce calme est trompeur, et je ne prends aucun risque en
affirmant qu’une nouvelle tempête arrive à
l’horizon.
Est-ce que cette tempête viendra du Portugal ? C’est peu
probable, même si rien ne peut être écarté car le
Portugal est un « petit » pays en termes d’enjeux
financiers, et les mécanismes européens sont suffisamment
calibrés pour faire face à une déroute financière
de Lisbonne.
Il y a bien l’Espagne aussi, sans oublier la Grèce qui
est déjà morte, et Chypre qui se situe en coma
dépassé. Non, le vrai problème c’est
l’Italie. L’Italie est un trop gros morceau pour être
sauvé même avec toute la bonne volonté du monde des
autres pays européens.
Le risque principal avec le Portugal, c’est qu’il peut
être la mèche qui va mettre le feu aux poudres.
Portugal :
la démission du ministre des Finances fragilise le pouvoir
C’est une dépêche de l’AFP relayée par
le site Boursorama qui nous apprend la « démission surprise du
ministre portugais des Finances qui fragilise le gouvernement de centre-droit
et l'opposition de gauche, qui fustige sa politique
d'austérité, a renouvelé ses appels à des
législatives anticipées sur fond de mécontentement social
en hausse ».
Il est donc possible d’anticiper, là aussi sans trop se
tromper, qu’il va y avoir de nouvelles élections dont le
résultat ne changera strictement rien à la politique
menée.
S'il est de bon ton en France de parler de l’UMPS – ce qui
est parfaitement vrai tant les changements sont marginaux par rapport
à la ligne principale de conduite de notre pays qui ne varie pas
quelle que soit la couleur politique du parti aux manettes –, il faut
savoir que ce même mécanisme est à l’œuvre
partout en Europe.
À tel point d’ailleurs, qu’il est assez logique de
poser la question « à quoi cela sert-il désormais de
voter ? ». C’est également cela qui explique la
volonté d’électeurs de plus en plus nombreux à
s’orienter vers des partis susceptibles de renverser la table.
L’exemple le plus flagrant c’est la Grèce,
où malgré une situation absolument dramatique sur le front
social, malgré un poids important de l’extrême gauche,
l’austérité menée en Grèce se poursuit,
invariablement, inéluctablement.
La dette portugaise dépasse les 120 % du PIB et il faut encore
trouver de nouvelles sources d’économies. Encore et toujours,
alors que l’Europe du Sud se condamne par cette politique à la
plus grande déflation économique jamais connue.
Zone euro :
un groupe d’experts sur une mutualisation de la dette
Pendant ce temps, et sans doute parce que la crise est finie et
derrière nous, la Commission européenne a annoncé la
formation d’un groupe d’experts pour évaluer les avantages
et les risques d’une mutualisation partielle de la dette au sein de la
zone euro, vue comme une première étape vers la mise en place
d’obligations communes (euro-obligations) selon un article du journal
Libération.
On n’y est pas encore, rassurez-vous, puisque selon Libé,
« le rôle de ce groupe est d’analyser les avantages et
obstacles à la mise en place d’un fonds d’amortissement,
qui permettrait de mutualiser une partie de la dette de la zone euro, ou la
mise en place d'«eurobills», des titres
de dette communs à court terme ».
Ce qui est sujet plus qu’épineux puisque
l’Allemagne, qui est pleine de grands zamis
de l’Europe, n’est pas vraiment décidée à se
porter caution pour tous les autres membres de la zone euro.
Voilà qui va nous laisser un peu de temps pour vivre de grands
moments de stress et d’angoisses financières et patrimoniales
dans les semaines et mois qui viennent. Pour le moment, l’Allemagne ne
veut entendre parler ni de mutualisation des dettes, ni de
monétisation par la BCE. Résultat ? Il ne reste qu’une
seule possibilité, catastrophique au demeurant : la
récession/déflation pour tous… Et c’est maintenant.
Non, la
vraie nouvelle ? Vers les aspirateurs qui n’aspirent plus !
Comme vous le savez, nous nous saignons aux quatre veines tous les ans
pour financer et payer une bande de technocrates corrompus et vendus aux
intérêts des lobbies, le tout dans la plus grande des
opacités.
Ces gens de « l’Europe » ne semblent occupés
qu’à pourrir la vie de 450 millions d’Européens
avec des lois toutes plus stupides et sans intérêt les unes que
les autres.
On apprend aujourd’hui, pendant que les pays d’Europe
s’enfoncent dans une crise monumentale, que mi-juillet le Parlement
européen débattra de la mise en place de nouvelles normes et de
nouveaux étiquetages pour les… aspirateurs.
Oui le but, c’est le Prôgrèèès,
c’est les zéconomies
d’énergie et tout le toutim dont on nous rebat les oreilles pour
nous faire avaler les pires âneries.
Il fut un temps où lorsque j’allumais la
lumière… j’avais de la lumière. Aujourd’hui,
je n’ai plus droit qu’à un éclairage blafard,
jaunasse et hideux, ou alors de la lumière blanche aveuglante, le tout
avec des ampoules qui ne durent pas plus qu’avant, mais coûtent
beaucoup plus cher pour un service en grande diminution. Mais les entreprises
qui nous doivent plus que la lumière s’engraissent
consciencieusement. Enfin, je ne vois pas la facture
d’électricité baisser.
Donc si vous avez aimé les lumières sans
éclairage, vous allez adorer les aspirateurs qui n’aspirent
plus. C’est vrai quoi, finalement, aucun intérêt de
pouvoir faire le ménage chez soi.
« Dans un peu plus d’un an, les moteurs des aspirateurs ne
devront pas excéder 1 600 watts, alors que beaucoup dépassent 2
000 watts aujourd’hui. En 2017, la législation imposera de ne
pas aller au-delà de 900 watts. »
Voilà qui est dit au moins, mes chers amis, les achats
d’aspirateurs qui aspirent c’est maintenant. Je vous conseille
donc d’acheter 3 appareils d’avance, avec un stock de sacs allant
avec, car là aussi les prix vont augmenter, les sacs être
taxés car vous comprenez… faire le ménage ce n’est
pas bon pour la planète.
Avec un aspirateur de 900 watts, je vous assure que l’on ne va
pas aspirer grand-chose, et c’est fort dommage, car franchement, de
vous à moi, planquer la poussière sous le tapis, c’est
bon pour nos zélites ; nous, les gens
d’en bas… on aspire. On aspire, beaucoup même ces derniers
temps.
On aspire à plus de liberté, on aspire à une
autre politique, on aspire à un avenir qui ne sera plus bouché.
Face à vos aspirations, l’Europe n’a qu’une seule
chose à vous proposer : la baisse de la puissance d’aspiration.
Tout un symbole de là où nous en sommes. C’est un peu la
preuve de l’impuissance de l'Europe par la législation sur les
aspirateurs…
Charles SANNAT
Editorialiste et rédacteur du Contrarien
Matin
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
http://www.lecontrarien.com/
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reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin
est un quotidien de décryptage sans concession de
l’actualité économique édité par la
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Directeur des études économiques. Merci de visiter notre
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