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Les conséquences du déclin d’Angela Merkel

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Publié le 28 juillet 2014
880 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Or et Argent

 

 

 

 

Depuis neuf ans, le magazine Forbes considère la chancelière allemande comme la femme la plus puissante du monde, notamment parce que son rôle  été central dans la gestion de crise des dettes publiques des pays de la zone euro.


Même s’il est légitime de se demander si la dame d’étain Angela Merkel a réussi à négocier au mieux les intérêts de son pays, il apparaissait – il y a encore pas si longtemps – qu’elle était en mesure de dicter sa volonté à l’Europe.


Plus maintenant. Et c’est une mauvaise nouvelle pour l’état de l’Europe.  Au fur et à mesure que l’influence de la chancelière s’amenuise, tout espoir de consolidation budgétaire des États européens se dissipe.  


Ce déclin a plusieurs causes.


Une marginalisation à domicile


Le premier handicap d’Angela Merkel est son partenaire politique au sein du gouvernement de coalition allemand. La formation d’un gouvernement entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates a affaibli sa capacité à exiger des politiques d’austérité en Europe.


Jusqu’aux élections fédérales de septembre 2013, le gouvernement allemand était composé d’une coalition entre les chrétiens-démocrates et les libéraux-démocrates. La priorité politique de Mme Merkel était de prendre en compte les éléments euro-critiques de son électorat.

 

Cela signifiait qu'elle devait paraître dure en négociation, exiger des réformes et des politiques d'austérité en échange du soutien donné par l’État allemand aux économies européennes en difficulté.


Étant donné que la chancelière dirige à présent une grande coalition avec les sociaux-démocrates, cette posture austère n’est plus nécessaire.


Au contraire, son adjoint social-démocrate, le vice-chancelier Sigmar Gabriel, est ouvertement sceptique à l’égard des politiques d'austérité. Le vice-chancelier est tranquillement en train d’aligner la position du gouvernement allemand sur celle des autres gouvernements de centre-gauche européens comme celui du président français François Hollande ou du premier ministre italien Matteo Renzi.


Jean-Claude Juncker élu à la présidence de la Commission européenne


Le second handicap d’Angela Merkel est Jean-Claude Juncker. Le nouveau président de la Commission européenne n'a jamais été le favori de la dirigeante allemande.


En réalité, Mme Merkel n'appréciait pas l’idée que le Parlement européen nomme des candidats à la présidence de la Commission européenne. Ce n’est que lorsque les sociaux-démocrates européens ont nommé Martin Schulz comme candidat que le centre-droit européen s’est trouvé forcé de désigner lui-aussi un candidat.


Quand il s'agit des affaires européennes, Jean-Claude Juncker représente tout ce qu’Angela Merkel a tenté de disqualifier au cours des années précédentes. Non seulement le nouveau président de la Commission européenne croit en une Europe beaucoup plus intégrée politiquement que ce que la chancelière allemande peut envisager, mais l’ancien chef de l’eurogroupe a également plaidé en faveur de la création d’euro-obligations (des bons du Trésor émis conjointement par les États européens), ce qu’Angela Merkel a rejeté catégoriquement « aussi longtemps que je vivrai ».


L'ancien premier ministre du Luxembourg n'est pas un grand amateur des politiques d'austérité. Il privilégie plutôt les transferts entre pays européens.


La perte de son allié britannique


Troisième handicap, la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission a aussi provoqué un important dommage collatéral pour Angela Merkel. Elle s’est aliéné le premier ministre britannique David Cameron, son allié le plus sûr en Europe.


David Cameron, sous la menace d’eurosceptiques de son propre parti et du poids électoral grandissant du parti souverainiste UKIP, s’est en effet encore plus opposé qu’Angela Merkel à la nomination de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission. Angela Merkel ayant changé de camp en cours de route – comme d’habitude – pour soutenir finalement Juncker, la chancelière a affaibli la position de David Cameron à Bruxelles alors même que le premier ministre britannique était son meilleur allié en faveur de la discipline budgétaire en Europe.


L’émergence d’une coalition anti-austérité en Europe


Les dirigeants politiques français et italiens représentent le quatrième et dernier handicap d’Angela Merkel.


Le président français est dos au mur après le mauvais bilan des deux premières années de son mandat et deux défaites électorales aux municipales et aux européennes. En Italie, le nouveau premier ministre Matteo Renzi a, quant-à lui, remporté une victoire éclatante aux élections européennes.


Bien que leurs fortunes électorales ne puissent être plus différentes, François Hollande et Matteo Renzi sont unis contre la poursuite des politiques d'austérité. Ils ont tous deux affirmé que l'assouplissement des règles budgétaires était une condition nécessaire aux reformes économiques. Cela tombe bien : le vice-chancelier allemand et le nouveau président de la Commission européenne sont d’accord avec eux.


Conclusion


On le voit, une coalition anti-austérité crédible se forme contre Angela Merkel. Fidèle à elle-même, la dame d’étain n’a pas tardé à déclarer par l’intermédiaire de son porte-parole  qu'il pourrait y avoir une certaine « flexibilité » dans l'application des règles prévues dans le Pacte de stabilité et de croissance. Comme si cela n’était pas déjà le cas en pratique…


Dans l'avenir, attendez-vous donc à des comptabilités nationales toujours plus créatives et à toujours plus de reculades de la part de la chancelière allemande. Le gouvernement français, par exemple, aimerait voir les dépenses de l’État en matière de politique énergétique, de recherche et de développement exclues du calcul du déficit budgétaire.


Ces considérations et la marginalisation d’Angela Merkel, la seule voix influente en faveur des politiques de rigueur, devraient alarmer les partisans de l’honnêteté budgétaire et de la réforme de l’État.

 

 

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En France, l'époque d'apres guerre a vu une période d'inflation de 25% l'an (4 ans +/-).
Cela a réglé en grande partie le probleme de la dette, héritée de la guerre.
Mais cela a eu pour effet d'anéantir les rentiers (dont les retraités!)
Ainsi fut mis en place au début des années 50, le minimum vieillesse, ceci pour assurer un revenu (indecent certes !) a ceux qui avait le plus souffert de l'inflation.
Un autre moyen de se protéger contre l'inflation est de posséder des biens durables : terre, immo etc etc.

A noter que certains voient dans l'inflation une taxe sur les capitaux immobilisés, stériles car non placés dans l'appareil productif

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Rappel historique : ce sont les politiques d'austérité allemande qui ont menées Adolf au pouvoir.

Le choix est relativement simple pour régler la dette
- austérité
- augmenter les impots
- augmenter l'inflation

Les deux premieres solutions sont en oeuvre, la troisieme est appelé de tous leurs voeux par les banques centrales.
A choisir, mieux vaut l'inflation que l'austérité : l'inflation fera raler le peuple (et l'appauvrira). L'austérité nous aménera des troubles sociaux et politiques.
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Je suis d'accord avec vous. L'inflation est certainement le meilleur choix, même s'il faut le regretter elle ruine les classes populaires, pas les riches. Il faudrait en cas d'inflation un dispositif d'accompagnement (mais lequel ?) pour amortir le choc pour les plus déshérités.
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J' ai bien peur que quelque soit la solution choisie (?) ce ne soit le grand "désordre".

Sans se cacher le fait que ces trois solutions ne s'excluent pas mutuellement .

Attachez vos ceintures .
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J' ai bien peur que quelque soit la solution choisie (?) ce ne soit le grand "désordre". Sans se cacher le fait que ces trois solutions ne s'excluent pas mutuellement . Attachez vos ceintures . Lire la suite
Y.Jullien - 07/08/2014 à 01:51 GMT
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