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Trois grands oublis.

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Publié le 03 septembre 2017
4111 mots - Temps de lecture : 10 - 16 minutes
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Rubrique : Editoriaux

1. La "loi de l'économie".

On se serait attendu à ce que la loi de l’économie fût au départ de l’économie politique comme son expression le laisserait penser au premier venu.

Il n’en a rien été.

a. L'économie politique.

D'où vient l'économie politique ?

… C'est en 1615 que l'Économie politique a reçu pour la première fois le nom sous lequel elle est aujourd'hui connue, dans un livre français, le Traicté de l'OEconomie Politique, par Antoine de Montchrétien. (Gide, 1931, p.15)

après que Jean-Baptiste Say en 1815 avait précisé que :

"Qu’est-ce que nous enseigne l’économie politique ?

Elle nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société."

Tout cela est bel et bon, mais Say en était arrivé aussi à mettre l'accent 

- sur le gouvernement de l'Etat d'un pays et

- non pas sur la valeur, les richesses, les choses, etc. que les gens cernaient ou produisaient, valorisaient et échangeaient, étant donné la nature, la réalité, où ils se trouvaient et dont chacun ne pouvait qu'avoir une connaissance limitée (cf. ce billet d'août 2017) .

Et le fil conducteur de la valeur a été rompu.

Dans le livre intitulé Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses 1838, il y a donc 180 ans, Antoine Augustin Cournot précisait :

"La science a laquelle on donne le nom d'Economie politique, et qui a si fort occupé les esprits depuis un siècle, est aujourd'hui plus répandue que jamais.

Elle est entrée avec la politique proprement dite en partage de ces grands journaux qui sont le plus puissant instrument de publicité ;

mais on a tant été fatigué de théories et de systèmes, que maintenant on veut, comme on dit du positif, c'est-à-dire dans cette matière, des relevés de douance, des documents statistiques, des renseignements administratifs, propres à éclairer par l'expérience ces questions importantes qui s'agitent devant le pays, et auxquelles toutes les classes de la société sont si directement intéressées."

b. Les sciences non économiques.

En fait, la "loi de l'économie" a été au cœur de la "mécanique", domaine de la science physique, depuis le XVIIIème siècle avec les succès qu’on sait

Et les économistes ont tenté de singer la nouveauté dans leur domaine en procédant par analogie ...

La "loi de l'économie" a, en effet, fait les beaux jours des futurs "mécaniciens" (cf. Georges Matisse, 1925).

Grâce au principe sur quoi la "mécanique" reposait, ils ont pu développer un domaine qui a bénéficié au monde entier jusqu'à aujourd'hui, en théorie et en pratique (cf. ce texte)

La "loi de l'économie" n'est jamais que le principe que la "Nature" fait toute chose :

- au moindre temps,

- au moindre effort, ou

- à moindre action.

Temps, effort et action sont ainsi le cœur de la "nature".

Et le principe de la moindre action est resté, selon certains scientifiques, une énigme au cœur de la physique (cf. Roland Omnès, 1994).

Le temps a été, pour sa part, en tant que tel, une notion non définie par les physiciens (cf. audio de Lachieze-Rey de 2013).

Malgré cela, il a été développé en long et en large, le plus souvent à partir de la "cinématique" (cf. audio de Klein de 2006).

Mais, au XXème siècle, le "mainstream" économiste, en bon scientiste qu'il était, a procédé à l'analogie et s'est moqué des notions de "temps" ou de "durée", "longueur du temps" ... (cf. ce texte audiovisuel de Etienne Klein).

 

N'oublions jamais que ce serait Adam Smith (1723-90) qui aurait vu dans la "matérialité" et la "durée" de la chose cernée par l'observateur le point de départ de la "théorie de la valeur",

- si l'on en croît ce qu'a écrit en 1850 Frédéric Bastiat (1801-50) (cf. ce billet de mars 2017) et

- si on n'oublie pas que le propos n'a pas été démenti, mais qu'au contraire, il a été renforcé par la suite, en particulier par Vilfredo Pareto (1848-1923), fin XIXème siècle.

Reste maintenant à ce que le "mainstream" économiste se convainque néanmoins qu'en tant que tel, ce qu'on dénomme, consciemment ou non, le "temps" (ou sa longueur, la "durée") n'a rien à voir avec l'économie politique, une fois exclues les analogies frauduleuses avec d'autres sciences qui permettent d'y introduire le principe.

c. Temps, effort, action de l'être humain.

Curieusement, une habitude aveugle veut que l'économie politique soit une conséquence de la "mécanique" des XVIII-XIXèmes siècles qui résulte de tout cela alors qu'elle devrait en être la cause étant donné la "loi de l'économie" et ce à quoi celle-ci donne lieu (cf. ce texte d'octobre 2014).

Par analogie, la notion d'action de la "nature" est surtout définie par la notion de "travail" de l'être humain, pour ne pas dire son "service", notion autant physique qu'économique aujourd'hui.

La notion de "force" y est davantage utilisée que l'effort quand ce dernier n'est pas défini par l'"intensité" de l'action.

Et le "travail" a été mesuré depuis lors par des économistes, sans raison débattue, par la longueur du temps, i.e. par la durée...

2. La valeur.

Le point de départ de l'économie politique ayant été la "théorie de la valeur", les valeurs considérées par les économistes ou les commentateurs se sont accumulé jusqu'à côtoyer le temps, la durée, l'ignorance ou la connaissance, des "paramètres" selon les mêmes.

Aujourd'hui, le lien logique entre toutes les valeurs, variables ou paramètres, est en grande partie rompu.

a. "La théorie de la valeur" d'hier.

Jusqu'au XIXème siècle, le mot "valeur" en est arrivé à signifier :

- les choses (Adam Smith, matière et temps).

Soit dit en passant, il reste l'égalité que des savants de certaine science (cf. ce texte par exemple) aiment à établir entre espace et temps, entre matière et temps et qui les amènent à dire qu'on peut transformer du temps en matière...

Convenons que, si la réalité est telle, la démarche ne fait que rencontrer, à sa façon, le fameux "matérialisme historique" imaginé au XIXème siècle par de prétendus philosophes ...

- les objets et services (Frédéric Bastiat),

- les produits et facteurs de production,

- les marchandises,

- les intermédiaires des échanges,

- la monnaie,

- l'utilité (valeur subjective),

- les quantités de tout ce qui précède.

Soit dit en passant, l'économie politique a eu pour point de départ, en particulier, les valeurs qu'étaient une quantité de chose ou une quantité de chose unitaire (i.e. une quantité relative à une autre quantité de chose).

- les taux d'échange des quantités,

- les prix

- les utilités de quantité (dont l'utilité collective)

- les utilités marginales ou ophélimités élémentaires (cf. ce billet de mars 2017).

b. Frédéric Bastiat.

Au milieu du XIXème siècle (cf. texte de janvier 2007), comme pour mettre un terme à la divagation qu'il constatait en 1850, Frédéric Bastiat (1801-1850) avait fait le point sur le "principe de la valeur " en économie politique dans le livre intitulé Harmonies économiques.

D'après lui, la "valeur", c'était alors:

- pour Adam Smith (1723-1790), dans la matérialité et la durée,

- pour Henri Storch (1766-1835), dans le jugement,

- pour Jean Baptiste Say (1767-1832), l'utilité,

- pour David Ricardo (1772-1823), le travail,

- pour Nassau Senior (1790-1864), la rareté.

En d'autres termes, Ricardo n'avait pas été original.

Dans la droite ligne de Smith, de la matérialité et de la durée de la valeur, il avait privilégié quelque chose de non matériel, un objet non matériel, un service, à savoir le travail.

En mettant l’accent sur un des "facteurs de production", valeurs en général, il cachait le privilège donné par le savant économiste, au produit sur la marchandise, à la production sur l'échange comme si la production était plus importante que l'échange, comme si l'action humaine était d'abord action de production avant d'être action d'échange... comme si le travail n'était pas un service à la fois offert/produit, demandé/consommé!

Pour sa part, Storch avait mis l’accent sur le jugement de valeur de la personne sur la chose.

A sa façon, Say avait ciblé la notion en introduisant la valeur nécessairement subjective de l'"utilité" de la chose (cf. un de ses livres où intervenait Say https://archive.org/details/coursdconomiepo02saygoog).

Senior n'avait pas été non plus original.

Il avait mis l'accent sur un aspect de la matérialité et de la durée de Smith qu'il avait dénommé "rareté".

La "rareté" cachait, à la fois, la quantité ou le nombre d’objet matériel à l'instant "t" et la relation de cette quantité ou nombre à une norme donnée, mais non précisée, à savoir celle que ceux qui en parlaient dénommaient ainsi, sans le savoir ou en le sachant.

La quantité ou le nombre était a priori petit, faible...

c. Vilfredo Pareto.

A la question de l'état de la «théorie de la valeur" proposé par Bastiat, un demi-siècle plus tard, Vilfredo Pareto (1848-1923) a ajouté, pour sa part, dans son Cours d'économie politique (1896-97), les propos de :

- Karl Marx (1818-83) qui faisait référence explicitement à la "marchandise" et au "travail" et dont lui-même n'a pas hésité à démontrer les erreurs (cf. par exemple Pareto, op.cit. §18),

- Gustave de Molinari (1819-1912) qui expliquait la valeur par l'"intensité comparée des besoins" (cf. ibid. §81) et

- W. Stanley Jevons (1835-82) qui, selon lui, aurait introduit en économie politique le concept de "taux d'échange" d’une marchandise en une autre (cf. ibid. §74) et qu'il a préféré dénommer "prix d'une chose en une autre chose", ne mettant pas ainsi, malheureusement, l’accent sur l’accord convenu entre les parties.

Il n'a pas évoqué Carl Menger (1840-1921)...

Mais, en relation avec la rareté, dans son Cours d'économie politique de 1896-97, il remarquait que :

"Pourquoi, répète-t-on, l'air qui est si utile, n'a-t-il aucune valeur?

Au lieu de répondre simplement:

- parce qu'il existe à notre portée en quantité telle qu'elle excède celle que nous pourrions désirer,

on dit:

- parce qu'il ne faut aucun travail pour nous le procurer.

Et l'on croit prouver cela en citant l'exemple d'un homme dans une cloche de plongeur.

Mais si, dans cette même cloche, il se trouve un récipient contenant de l'air comprimé, la personne qui en dispose pourra, pour se donner la peine de tourner un robinet, se faire payer autant que les hommes qui manoeuvrent péniblement la pompe à air.

Il faut bien se garder de vouloir résoudre cette difficulté par la considération de la rareté (absolue) de l'air.

On retomberait ainsi dans l'erreur, qui se présente constamment, de confondre une propriété subjective avec une propriété objective.

Ce qu'il faut considérer, c'est, comme l'a fort bien dit Mr. Walras père, la disproportion entre

- la quantité d'une chose qui est à notre disposition et

- le besoin que nous ressentons de cette chose.

Mr. Ferrara dit avec raison (Préf. aux oenvres de Lauderdale, Malthus, etc., p.482) :

«La rareté est un fait extérieur comme tant d'autres et ne peut se convertir dans la cause de la valeur, sinon en tant qu'elle devient un des éléments d'appréciation qui constituent la valeur.

Et sous cet aspect, la blancheur, la dureté, l'élasticité, le poids ..., peuvent à leur tour devenir une des causes de la valeur

Il faut bien remarquer que la rareté dont parle Mr Walras, n'est pas la rareté absolue;

c'est la quantité

- que nous avons appelée ophélimité élémentaire, et

- qui se rapporte au besoin ou au désir qu'un individu a d'une chose." (Pareto, 1896-97,  pp.  )

Bref en relation avec la rareté, pour éviter toute ambigüité, Pareto identifiait la "rareté" et l'ophélimité élémentaire de la chose, sans faire intervenir de limite.

Alors que même les "économistes autrichiens" ont eu l'occasion de voir la "valeur" ... dans la rareté que l'être humain lui donnait, sans préciser la limite qui conditionnait leur choix.

d. Louis Baudin.

Si l'on en croît ce qu'a écrit en 1850 Bastiat sur ce que disait Smith à propos de la "matérialité" et de la "durée" de la chose, point de départ ... du point de départ de l'économie politique qu'était la "théorie de la valeur", et

si on n'oublie pas qu'il n'a pas été démenti, mais qu'au contraire, son propos a été renforcé par la suite, par Pareto, en particulier, fin XIXème siècle,

on ne peut qu'être intéressé par ce qu'a écrit Louis Baudin (1887-1964), en 1947, un demi-siècle plus tard, sur la question de la théorie de la valeur au point où Pareto l'avait laissée en 1896-97 en distinguant

- la "valeur utilité" et

- la "valeur rareté"

pour développer l'alternative "valeur d'usage"-"valeur d'échange":

"8° Il reste à examiner les théories marginalistes, synthèse moderne de la valeur-utilité et de la valeur-rareté ;

ce sont elles qui, en raison de leur importance, feront l'objet des paragraphes suivants.[...]

Depuis Aristote, la plupart des économistes ont distingué la valeur d'usage et la valeur d'échange (Adam Smith, Ricardo, Stuart Mill),

d'autres ont multiplié les valeurs :

- valeur d'usage concrète et valeur d'usage abstraite (Wagner),

- valeur subjective et valeur objective (Böhm-Bawerk),

- valeur de matière,

- valeur de forme,

- valeur de lieu,

- valeur de temps (Knies),

quelques-uns n'ont au contraire admis qu'une sorte de valeur:

- valeur d'usage (Rossi) ou

- valeur d'échange (Courcelle-Seneuil) ( 1 ).

(1) F. Oulès: Rapport au Comité d'initiative pour le Comité d'initiative pour le Vocabulaire international de la Science économique., mot "Valeur", pp. 3 et suiv.

Nous retiendrons seulement la distinction entre valeur d'usage et valeur d'échange.

La première est une estimation subjective, individuelle, l'expression d'une affinité entre un homme et une chose (2).

2) John Laird, The idea of value, p.317.

Elle ne se confond pas avec l'utilité, car chacun de nous, pour émettre une appréciation, tient compte à la fois de l'utilité et de la « désutilité » (effort, peine, coût).

La deuxième semble objective, mais elle n'est jamais que le résultat du heurt de désirs et de moyens individuels.

Elle est distincte du prix, comme nous l'avons noté dans l'introduction.

Certains biens ont une grande valeur d'usage et une faible valeur d'échange, par exemple un médiocre portrait de famille, d'autres ont une faible valeur d'usage et une grande valeur d'échange, tel un aliment sucré pour un diabétique.

Précisons le caractère subjectif de la valeur d'usage.

Pierre juge une automobile préférable à un piano, Paul juge un piano préférable à une automobile ;

c'est parce que les préférences ne concordent pas que l'échange se fait et que chaque partie trouve bénéfice à le faire.

La monnaie ne change pas l'aspect du phénomène, elle représente une automobile pour le vendeur de piano, un piano pour le vendeur d'automobile.

Pierre, qui possède le piano, n'a pas à savoir si le désir qu'il a d'acheter une automobile est supérieur à celui que Paul peut avoir d'acheter un piano.

Peut-être Pierre, étant à la fois musicien et sportif, désire-t-il plus ardemment que Paul les deux objets à la fois, peut-être en tirera-t-il plus grand profit, mais il importe peu.

Pierre peut tirer parti du piano mieux que Paul, pourtant il le lui cède parce qu'il préfère encore l'automobile au piano.

La comparaison s'établit, en somme,

pour Pierre, entre le piano réel qu'il possède et l'automobile virtuelle qu'il pourrait posséder;

pour Paul, entre l'automobile réelle qu'il possède et le piano virtuel qu'il pourrait posséder.

Il n'existe aucun lien entre ces deux comparaisons (1).

_____________

(1) Il n'existe aucun lien direct, mais une certaine opinion commune peut déterminer à la fois les jugements de Pierre et de Paul.

Ces remarques ne sont pas autre chose que la transposition sur le plan individuel de la théorie ricardienne des coûts comparés en matière de commerce international, sous cette réserve que Ricardo regardait le coût comme base de la valeur.

_____________

 En nous plaçant ainsi sur le terrain subjectif, nous évoquons l'origine humaine de tous les phénomènes d'échange :

c'est l'homme qui donne au bien immatériel son caractère de richesse ;

son désir rompt l'« état d'indifférence» qui existe entre la chose et lui (Simmel).

Nous sommes dès lors à même d'examiner comment chacun de nous établit sa courbe d'offre et de demande, en partant de ce postulat que nous agissons conformément à notre désir (2).

___________

(2) I. Fisher : Mathematical Investigations, p. 11.

 "La valeur des marchandises est régie par la valeur des besoins" (Von Wieser: Der natürliche Werth, p. 5).

___________

[...]

En confondant besoins et désirs, on revêt malencontreusement les seconds du caractère impératif que seuls possèdent les premiers.

Il ne faudrait pas croire que la valeur d'usage, étant subjective, reste cantonnée dans le domaine de la psychologie et n'ait pas à être estimée par des tiers.

Elle peut être mise en cause par les tribunaux lorsque règne une économie dirigée et que le prix taxé est manifestement arbitraire.

C'est bien alors la valeur d'usage qui apparaît conforme à la réalité.

Il faut la prendre directement en considération, puisque la valeur d'échange s'est écartée d'elle." (Baudin, 1947, pp. 37-40).

Au moment où Baudin a écrit ces lignes, des économistes, essentiellement mathématiciens, ont appliqué à l’économie politique, non plus la "loi de l'économie" évoquée ci-dessus, mais de nouvelles mathématiques qui excluaient, en particulier, des notions économiques importantes comme celles de "proportion de quantités" ou d’"utilité marginale".

La notion d’ « équilibre économique » à quoi ils sont parvenus en est arrivé à devenir à leurs yeux, une "valeur" (cf. l'ouvrage de G. Debreu, (1959), Theory of Value (An Axiomatic Analysis of Economic Equilibrium).

Ils confortaient la démarche des économistes qui avaient récemment émigré aux Etats-Unis et qui y développaient le socialisme (cf. Lange et alii).

e. Les impôts et taxes.

Soit dit en passant, la "théorie de la valeur" est aujourd'hui, selon les goûts, désolée ou galactique même si, par exemple en France, impôts et taxes sont assis sur des éléments de la théorie...

Ceci est peu connu mais il faut reconnaître que les impôts et taxes sont assis en France sur des éléments de la théorie de la valeur.

Comme cette dernière est oubliée en grande partie par les gens au profit de la macro économie, personne n'y comprend rien.

Ce n'est pas la notion nouvelle (à l'échelle de l'histoire) de "valeur ajoutée" qui a permis d'améliorer la compréhension.

Seule la fiscalité rappelle, en vérité, le point de départ de l'économie politique qu'est la valeur envisagée comme quantités de choses...

3. Les proportions.

Troisième considération importante de l'époque, oubliée aujourd'hui : la notion de "proportion" (le "meden agan" du grec ancien), symbole de l'harmonie.

Faut-il rappeler qu'une "proportion" n'est jamais qu'une égalité entre deux fractions, chaque fraction étant un rapport entre un numérateur et un dénominateur.

Et le mathématicien en tire des lois ... de proportionnalité qui sont des tautologies et non pas des lois de causalité.

A l’extrême, une proportion est une fraction supposée constante.

Dans ce cas, le mathématicien en tire une loide proportionnalité entre le numérateur et le dénominateur, le numérateur étant égal au dénominateur multiplié par un coefficient, la constante.

La proportion donne lieu ainsi à une loi de proportionnalité qui ne saurait être confondue avec une notion de "causalité" quoiqu'elle le soit, sans raison, le plus souvent (par exemple, l'équation des échanges d'Irving Fisher, 1911, qui amène à vouloir que la quantité de monnaie détermine les échanges..., cf. ce billet d'octobre 2012).

Cette notion de "proportion" est d'ailleurs restée chère aux juristes, jusqu'à aujourd'hui inclus, et à d'autres gens qui aiment à parler ... "toutes proportions gardées" (plutôt que "toutes choses égales par ailleurs").

Mais elle n'est plus guère envisagée par les savants d'autres domaines, à commencer par les économistes qui se sont polarisés sur des théories mathématiques nouvelles plus récentes d'où la proportion est mise de côté.

a. histoire.

Les proportions implicites dans la "loi de l'économie" ont été ainsi oubliées.

Par exemple, depuis le XVIème siècle, la "théorie de la quantité de monnaie" a reposé explicitement sur la loi de proportionnalité entre les variations de la quantité de monnaie et celles des prix.

Et elle est devenue au XXème siècle,  par l’intermédiaire de ce qu’en disaient des économistes (depuis au moins Fisher), une relation de causalité entre la variation de la quantité de monnaie et la variation des prix ou des revenus nominaux (qu'on soient monétaristes ou keynésiens).

Entre temps, Antoine Augustin Cournot a montré dans le livre intitulé Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses (1838) qu'il y avait plusieurs proportions entre quantités de marchandises et prix en monnaie de la marchandise (ou quantité unitaire de monnaie) à prendre en considération.

b. La loi d'offre.

L'une d'elles faisait référence à la population des gens qui vendaient la marchandise, ce qu'il a dénommé "offre de marchandises" et qui était supposée augmenter avec le prix.

c. La loi de demande.

L'autre proportion faisait référence à la population des gens qui achetaient la marchandise, ce qu'il a dénommé "demande de marchandises" et qui était supposée diminuer avec le prix.

d. Egalité de l'offre et de la demande.

Et Cournot a introduit l'égalité des deux proportions qui a donné lieu à une quantité de marchandises et un prix en monnaie d'égalité.

L'égalité a satisfait en fait deux des quatre populations qu'il a introduites.

Ont été satisfaites les deux populations d'offre et de demande dont les prix et quantités étaient inférieurs ou égaux aux prix et quantité d'égalité.

N'ont pas été satisfaites les deux population d'offre et de demande dont les prix et quantités étaient supérieurs au prix d'égalité.

4. Les comptabilités nationales.

Au cœur de la ruine de l'économie politique où on se trouve aujourd'hui, il y a non seulement les oublis précédents, mais aussi la "comptabilité nationale" qui est mise en œuvre par les statisticiens chers aux hommes de l'état socialo-communiste, depuis la décennie 1930 (cf. ce texte d'avril 2014) et qui est censée mesurer les éléments économiques, à partir de l'équilibre macroéconomique.

Cette comptabilité se moque bien évidemment de la "loi de l'économie" et des "proportions" qu'elle ignore.

Laissons de côté l'absurdité qui consiste à parler de "biens" et "services" et qui n'a rien à voir avec l'économie politique (cf. ce texte de février 2014 ou celui-ci de juillet 2014 ou encore celui-ci d'octobre 2014), ni avec la vraie comptabilité (en partie double et droits constatés) (cf. ce texte de juillet 2013) ou cet audio-video récent).

La comptabilité nationale a, en particulier, détruit la connaissance d'une partie des échanges de marchandises en agrégeant les échanges inter industriels de façon à ne retenir que ce qu'elle dénomme "valeur ajoutée" (cf. ce texte).

Cette façon de parler, originale..., qui déforme la notion de "valeur" de l'économie politique, recouvre, en pratique, le bénéfice de toute industrie, à l'exclusion de toute autre considération.

Elle laisse, en particulier, de côté que le bénéfice, en l'espèce le profit ex post, est un aspect de la valeur ex post, l'autre grand aspect ex post ou ex ante étant le coût de l'action menée par ls gens de l'industrie.

La comptabilité nationale réduit ainsi la "somme des échanges des industries" qui ont été menés dans une certaine proportion à une proportion largement inférieure qui devrait interdire de la comparer à de vrais échanges comme, par exemple, les importations de l'étranger ou les exportations vers celui-ci (cf. ce texte d'août 2009, celui-ci de février 2012).

Mais il n'en est rien.

La "somme des valeurs ajoutées" qu'est ce qu'elle dénomme "produit intérieur brut" (cf. ce texte de juin 2014) est

non seulement comparée à ces échanges "extérieurs",

mais encore elle leur sert de référence dans les données que sont les rapports "importations/PIB" ou "exportations/PIB" pour établir des comparaisons internationales.

Bien évidemment, ces comparaisons sont sans valeur.

Les chiffres de la comptabilité nationale pourvoient donc des idées fausses.

Les chiffres en question sont construits par des gens à partir d'axiomes et selon des méthodes ignorées de ceux à qui ils s’adressent.

Ces derniers ne sauraient donc les comprendre.

Et on comprend qu'ils n'y comprennent rien.

Pourquoi d’ailleurs les comptabilités nationales des pays sont-elles fonction des pays qui les construisent ?

Pourquoi ces comptabilités nationales font-elles l’objet d’« harmonisation » par des organismes mi publics, mi privés (eurostat, FMI, OCDE, etc.) ?

Quelles sont les règles de l'harmonisation ?

Pas de réponse digne de ce nom.

En France, comptabilité nationale, comptes des organismes de sécurité sociale et lois de finance font d'ailleurs trois…

5. Un dernier mot.

 "Loi de l’économie", "valeur" et "proportion" ne sont plus au cœur des travaux des économistes comme ils l'ont été et comme ils devraient l’être.

"Loi de l’économie" et "proportion" ont même disparu du raisonnement alors que des résidus de "valeur" y subsistent.

Reste que la "valeur" est un objet de définition sans fin qui, par exemple, amène beaucoup de gens à voir dans les règles de la fiscalité une "complexité" croissante alors que les règles en question ne font que s'instiller dans une "théorie de la valeur" en extension permanente, mais ignorée.

 

 

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Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
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