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Cours Or & Argent

Dépasser la pauvreté : Liberté et capital humain

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Publié le 22 avril 2015
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

 

Quand on veut s’attaquer à quelque chose, il est très important de comprendre cette chose ainsi que les mécanismes de causalité qu’elle implique. Se tromper sur ces points implique d’appliquer des solutions erronées qui peuvent aggraver les problèmes. Il faut donc comprendre ce qu’est la pauvreté pour permettre une analyse critique des politiques mises en place. En effet, les politiques de redistribution ne sont en soi pas viables, et les deux facteurs qui importent au fond sont le capital humain et la liberté économique.

 

Définir la pauvreté

 

Qu’est ce que la pauvreté ? Voilà bien une chose difficile à définir. Est ce quelque chose d’absolu ? C’est à dire que l’on est pauvre si l’on se situe sous un seuil de revenu donné ? Est-on pauvre si on n’a pas accès à certaines commodités (un toit, de la nourriture, internet?); ou bien l’est-on par rapport à la situation des autres individus (généralement vivant dans le même pays) ? Il y a là matière à débat. Considérons ici simplement que la pauvreté est l’absence de richesse (biens matériels et financiers).

 

Au début de l’humanité, l’homme était pauvre, il n’avait pas ou peu de biens matériels (et au niveau financier c’était le néant). De même, quand un homme naît, il est nu, sans aucune possession. La pauvreté (i.e. l’absence de richesse) est la condition de départ de l’être humain, son « état de nature ». En partant de cette situation, l’homme s’enrichit en produisant des biens et des services, il sort de la pauvreté. La pauvreté n’a pas apriori de cause, mais la richesse, elle, en a. Vouloir lutter contre la pauvreté signifie faire en sorte que les individus produisent, qu’ils s’enrichissent. Ces considérations sont importantes, notamment sur les conséquences des politiques mises en place.

 

La redistribution

 

Mettre en place une politique de redistribution implique un raisonnement inverse : l’absence de pauvreté est une condition normale, et si certains sont pauvres, c’est un accident, un problème dans la distribution des richesses créées dans la société. Il faut prendre à ceux qui ont réussi à obtenir plus de richesses pour les redonner à ceux qui en ont reçu trop peu. C’est bien entendu une erreur, sur un marché libre les revenus que l’on perçoit viennent de l’échange libre, c’est à dire que plus vous rendez service, plus vous créez de valeur pour les autres, plus vous aurez un revenu élevé.

 

Le problème ainsi posé amène à comprendre que la pauvreté de certains n’est pas un problème de distribution de la richesse et qu’il faudrait la redistribuer (selon des critères là encore qui varieront d’une personne à l’autre…), mais bien un problème de production. La redistribution a un double effet pervers : Si l’on prend à celui qui réussit pour le donner à celui qui échoue, on pénalise la réussite et on encourage l’échec. Autrement dit, celui qui réussit va avoir tendance à réduire ses efforts pour réussir, et de même pour celui qui bénéficie de la redistribution : ses efforts pour améliorer son sort vont eux aussi diminuer.

 

Le capital humain

 

Ce qui permet aux êtres humains de sortir de la pauvreté, c’est leurs aptitudes à produire. Contrairement aux machines ou aux capitaux, le capital humain ne se déprécie pas : une guerre, une crise, n’entame pas le capital humain des individus, qui est le socle de toute production. Thomas Sowell donne une définition large du capital humain : « l’instruction formelle (la plus visible mais pourtant pas la plus importante), les tours de main pratiques, la discipline, les talents, l’organisation, la prévoyance, la frugalité, ou la simple bonne santé ». Les différences de capital humain entre groupes sociaux engendrent des différences de niveaux de revenus impressionnantes, tant sur le plan national qu’international.

 

Et c’est là que la réflexion sur la redistribution prend son sens. Le niveau de vie global augmentera que si les moins bien lotis en termes de capital humain ont l’incitation à faire l’effort d’investir par eux-mêmes en capital humain; et pour les mieux lotis, l’incitation d’utiliser au maximum leur capital humain pour engendrer le maximum de revenus.

 

L’ouvrage de Thomas Sowell regorge d’exemples historiques et internationaux, citons simplement les réussites économiques des immigrants juifs et japonais aux États-Unis ou encore l’immigration chinoise en Asie du sud-est. Faire l’effort d’acquérir du capital humain est parfois plus douloureux et plus long que de recevoir les fruits du travail des autres grâce à la redistribution…

 

Liberté économique

 

Il faut permettre à ceux qui ont une productivité faible de trouver du travail pour pouvoir acquérir une expérience et améliorer leur capital humain (ainsi que d’obtenir des revenus par eux-mêmes, c’est à dire les sortir de la dépendance des aides sociales), et cela passe principalement par la suppression du salaire minimum, véritable machine à chômage. Plus encore que le salaire minimum, le code du travail français mérite de grands coups de hache : simplifier l’embauche et le licenciement, réduire les charges sociales etc. Les individus devraient pouvoir s’ils le souhaitent travailler plus pour gagner plus, sans avoir de compte à rendre à personne, travailler le dimanche s’ils le souhaitent. Bref la liberté de travailler.

 

Au passage, le code du travail français a fait beaucoup pour le maintien de la pauvreté et de l’inégalité, en créant deux groupes : les insiders et les outsiders sur le marché du travail. Les insiders sont ceux qui ont réussi à obtenir un CDI, les autres sont voués à errer dans la précarité du CDD ou du chômage. Les syndicats défendent les travailleurs, pas les chômeurs, et c’est pour cela qu’ils réclament des hausses de salaires et autres avantages sociaux : les insiders voient leurs rémunérations et leurs conditions augmenter, tandis que les outsiders voient leurs probabilités de trouver un emploi baisser encore un peu plus car leur productivité est inférieure au coût qu’ils engendrent pour l’employeur.

 

Une baisse drastique des aides sociales ainsi qu’une simplification du système fiscal qui abandonnerait le principe de progressivité au profit d’un taux unique (la Flat Tax) sont plus que souhaitables pour pouvoir donner de bonnes incitations. Des réflexions sur l’éducation nationale doivent être aussi mises en place car l’instruction formelle tend à prendre de plus en plus de place dans une économie de plus en plus basée sur la création et la connaissance. Développer ce sujet ici nous amènerait à dépasser le cadre de cet article, mais il est certain que dénationaliser l’éducation ne peut pas être une mauvaise chose.

 

Conclusion

 

Le seul moyen de sortir de la pauvreté est de produire plus et plus efficacement : la productivité. Cette hausse de la productivité passe certes par une hausse du capital (machine, épargne,..) qui est une condition importante, mais surtout par l’amélioration du capital humain. Cette amélioration du capital humain est un effort long et pénible mais nécessaire. Vouloir le raccourcir à coup de politiques sociales est une illusion politique. Il convient de favoriser cette accumulation de capital humain par la liberté économique : donner la liberté et l’incitation à investir en capital humain mais aussi la liberté d’utiliser son capital humain pour s’enrichir. L’Etat-providence a échoué en empêchant les plus pauvres de s’enrichir, il faut donc en sortir.

 

Concernant le capital humain, la lecture de Race, Politique et Economie de Thomas Sowell est vivement recommandée, quant à la liberté économique, le livre de William Easterly Les pays pauvres sont ils condamnés à le rester offre un développement accessible et rigoureux.

 

 

 

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Romain Hery est diplômé d'un master recherche en analyse économique du droit de l’université Aix-Marseille
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