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La France adolescente : une séance chez le psy avec Mathieu Laine

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Publié le 27 mars 2013
928 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
( 7 votes, 4/5 ) , 3 commentaires
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

La France adolescente : et si on la laissait grandir ? Patrice Huerre* et Mathieu Laine*, éditions Lattès, Paris, février 2013, 18.00 €




Livre après livre, Mathieu Laine approfondit son diagnostic d’une France malade et préconise des remèdes novateurs et réellement audacieux. Déjà en 2007, dans La France est foutue (Lattès), M. Laine répondait à tous les prophètes de malheur. Il citait Sénèque : « Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles ». L’auteur montrait  qu’une réforme de grande ampleur est possible. Il faut simplement remettre les idées à l'endroit, provoquer une révolution des esprits et donner à chacun des outils clairs et vérifiables (faits, chiffres, réflexions, exemples concrets) pour démontrer que notre chute n'est pas irrémédiable, tels étaient les objectifs de ce livre.


Aujourd’hui encore, beaucoup pensent que la France n’est pas réformable et que la chute est proche. Mathieu Laine refuse de tenir ce type de discours catastrophiste ou décliniste. Inlassablement, il invite à regarder l’avenir avec confiance, en fondant son jugement sur des faits concrets et non sur des peurs imaginaires. De nombreux pays se sont sortis de situations bien pires que la nôtre et nous montrent la voie.


Mais pour ce nouveau livre, La France adolescente, c’est avec un psychiatre, que M. Laine s’associe pour aborder la crise que nous traversons et tenter de redonner aux Français un peu d’espoir. La thèse du livre est que la France est une adolescente en crise. C’est une crise parfois violente et souvent désagréable mais c’est une crise « normale ». Et pour peu que l’on sache comment l’appréhender et la surmonter, elle sera temporaire.


Les mutations en cours


Pour comprendre son mal, un pays doit regarder sa situation en face, en vérité. Or la France, expliquent les deux auteurs, connaît de profondes mutations de sa structure sociale, de ses représentations, de ses usages et de ses mentalités. L’accroissement sans précédent du niveau de vie depuis la seconde guerre mondiale s’est accompagné d’un bouleversement des modes de vie, des modes de production et de consommation. Le livre évoque la diminution de la population agricole (de 50% de la population active il y a un siècle, elle est passée à 3% aujourd’hui), l’augmentation corrélative de la population urbaine (de 1960 à aujourd’hui, elle est passée de 29 à 48 millions, soit plus de 60% d’augmentation), la tertiarisation croissante du salariat (la part du secteur tertiaire est passée de 65% à 76% de la population active entre 1984 et 2009), le développement d’un chômage de masse et la multiplication d’emplois à temps partiel ou de contrats de courte durée, ont transformé le rapport de la France au travail autant qu’ils ont modifié les rapports des Français avec leur activité. 


C’est la structure familiale elle-même, poursuivent-ils, qui a été bouleversée : le modèle nucléaire (les parents et les enfants), succède au modèle de la famille patriarcale (les parents, les enfants et les ascendants). À mesure que les logements se dépeuplaient et que les villes attiraient des habitants de plus en plus nombreux, les familles élargies ont fini de céder la place à des structures resserrées, construites sur le mode d’une association contractuelle.


La victimisation


La mondialisation, qui s’accompagne d’une crise violente de l’État-providence, achève de plonger les Français dans la déprime et la victimisation. Or notre époque, disent Mathieu Laine et Patrice Huerre, avide de coupables et de raisonnements binaires, fait volontiers de ces mutations la cause de ses errements ou de ses difficultés. Elles sont généralement perçues négativement, comme un signe de fragilisation et non comme un potentiel de progrès, de dynamisme et d’invention. Pourtant, selon les auteurs, on peut y voir en grande partie la source de ses richesses et de son dynamisme. 


De même que l’adolescent hérite d’une morphologie inédite pour lui, prenant 10 ou 15cm en une année, suscitant inquiétude et angoisse, en quelques décennies, la France a bel et bien « grandi ». En quelques décennies, la composition, la répartition et la structure de la société française - sa morphologie - ont changé plus profondément et plus rapidement que jamais au cours de notre histoire. Ces bouleversements, comme ceux qu’entraîne la puberté dans le corps de l’adolescent, ont apporté avec eux des désirs et des espoirs, certes, mais surtout des angoisses et des peurs.


Que faire ? Un remède : la liberté


Comme pour ces adolescents qui s’apprêtent à basculer dans le grand bain de la vie adulte, la France peut entrer dans une phase d’invention et de construction essentielles. Car l’adolescence, rappellent Mathieu Laine et Patrice Huerre, est aussi « un moment riche de promesses pour qui sait s’ouvrir au monde ». Notre pays est une nation vivante, impétueuse, inventive, capable d’initiatives remarquables et d’efforts reconnus. Mais ce qui lui faut, c’est la liberté concluent les auteurs. Car la liberté est le moteur de l’innovation et des bonnes solutions. Loin d’être antinomique avec l’ordre, la liberté en est bien plutôt la condition. C’est au contraire la perturbation de l’ordre spontané de la société par l’intervention de l’État qui engendre effets pervers et déresponsabilisation. Or depuis plus de quarante ans, la France s’est accoutumée à la drogue de l’étatisme. Car l’étatisme est une addiction sévère, parfaitement connue mais dont on peut guérir.


Moyennant donc une cure de désintoxication, ce qui nous attend à terme n’est pas le déclin mais l’opportunité de redonner leur chance aux individus en inaugurant une ère nouvelle de liberté, la seule capable d’offrir aux citoyens la pleine maîtrise de leur destin.


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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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Excellent article et très juste. Mais voilà ! L'état-providence a à peu près tout confisqué au plan des libertés. La population du pays est globalement en état d'addiction. La classe politique est elle aussi en état d'addiction par rapport à ses privilèges au même titre que les syndicats.
Défaitisme, catastrophisme ???? Quelle est la solution plausible pour en sortir ????
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Solution?
La discontinuité de l'Etat.
Ne serait-ce que pour un jour.
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La liberté pour sortir de l'ornière, c'est évident, mais aussi la justice. Qu'on me rende tout ce qu'on m'a volé, le reste j'en ai rien à fiche.
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