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Albert Jay Nock, ennemi de l’État

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Extrait des Archives : publié le 08 décembre 2014
929 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

« L’État exerce le monopole du crime (…) Il interdit le meurtre privé, mais lui-même organise le meurtre à une échelle colossale. Il punit le vol privé, mais lui-même fait main basse sans scrupule sur tout ce qu’il veut, qu’il s’agisse de la propriété d’un citoyen ou d’un étranger. » Nock, On Doing the Right Thing, and Other Essays.

 

 

 

Avec Henry L. Mencken, Albert Jay Nock est le père de la Old Right, un courant fortement anti-étatiste et anti-New Deal. C’est aussi un iconoclaste, un anarchiste, un « radical » comme il se nommait lui-même. Pour Nock, le radicalisme signifie que l'État devait être considéré comme une institution antisociale et non comme l'instrument de réformes sociales. Selon lui, l’État n’a jamais été créé par un « contrat social », il est toujours issu de la conquête et de l’exploitation. Cette thèse avait déjà été développée par les libéraux français du XIXe siècle (Augustin Thierry, Charles Dunoyer ou Charles Comte) mais Nock l’emprunte au sociologue allemand Franz Oppenheimer.

 

Albert J. Nock est né en 1870 à Scranton, en Pennsylvanie et a grandi à Brooklyn. En 1887, il entre au Collège St. Stephen, un collège épiscopal à Annandale-on-Hudson près de New York et y poursuit des études théologiques. Après avoir servi comme pasteur dans plusieurs églises épiscopales, il décide de quitter le clergé en 1909 pour entreprendre une carrière dans le journalisme et l'édition.

 

Il travaille d’abord comme rédacteur en chef de l’American Magazine. En 1920, Nock commence comme éditeur et rédacteur en chef du magazine hebdomadaire The Freeman, un nouveau magazine d'opinion. L’expérience est de courte durée puisqu’en 1924 le magazine cesse de paraître, faute d’autonomie financière. Notre auteur se tourne alors vers l’écriture à la pige dans des revues éminentes comme Atlantic Monthly, Scribner, et Harper. Il commence aussi une collaboration avec Mencken dans American Mercury. En 1935, la croissance rapide du gouvernement fédéral l'incite à écrire Our Enemy the state, son œuvre la plus connue, dénonçant avec virulence les dangers du gouvernement centralisé.

 

Dans Memoirs of a superfluous man (1943), il retrace le développement de ses idées politiques et critique l'état actuel de la liberté en Amérique. Nock combine l'anarchisme politique avec un grand amour de la culture. La vraie liberté est quelque chose d'exigeant, de difficile à acquérir. Il est convaincu que la liberté n'est vraiment possible que pour ceux qui ont été à l’école de la haute culture et des grands livres. Nock décède le 19 Août 1945, à peine deux mois avant son 75e anniversaire.

 

Bien que Nock ne soit jamais devenu célèbre auprès du grand public, sa contribution à la pensée individualiste a grandement influencé un certain nombre d’intellectuels comme Frank Chodorov, William F. Buckley ou Murray Rothbard. Il a également eu une influence immense sur une autre figure majeure de la droite américaine, Ayn Rand. Selon Anne C. Heller, dont la récente biographie de Rand fait autorité, Ayn Rand And The Word She Made, c’est la conception de Nock, adaptée de Franz Oppenheimer, qui a inspiré Rand pour écrire son fameux roman The Fountainhead. Le héros Howard Roark, lors de son procès, fait écho à Nock quand il affirme : « La préoccupation du créateur est la conquête de la nature. La préoccupation du parasite est la conquête des hommes. »

 

La révolte contre l’État

 

Dans Our Enemy the state (1935), qui est devenu un classique pour les libertariens américains, Nock explique, à la suite d’Oppenheimer, qu’il y a deux moyens de gagner sa vie en ce monde. Il y a la voie économique et la voie politique. La première consiste à travailler de manière à produire des biens que les gens désirent. La seconde est la confiscation de la propriété légitime. « L'État est le groupe de personnes qui, ayant mis la main sur le mécanisme de contrainte, légalement ou non, s'en sert pour améliorer sa condition, c'est la voie politique. » L'État, écrit Nock, est « l'organisation des moyens politiques ». Il précise que l'État ne se réduit pas aux politiciens, mais concerne aussi tous ceux qui font usage des lois pour leurs propres fins, groupes de pression et lobbyistes qui obtiennent des privilèges spéciaux.

 

Il montre aussi que l'intervention de l'État, même si elle procède d’une bonne intention, est toujours contraire à l'intérêt économique des citoyens et toujours dangereuse pour la liberté. Comme toutes les institutions prédatrices ou parasites, son instinct premier est celui de la conservation de soi. Toutes ses entreprises sont d'abord dirigées vers la préservation de sa propre vie, et, par suite, vers l’accroissement de son propre pouvoir et de sa propre activité. Pour cette raison, il commet régulièrement tous les crimes que les circonstances permettent. La criminalité d'État n'a rien de nouveau. Elle a commencé lorsque les premiers prédateurs se sont regroupés pour former l'État, et elle continuera aussi longtemps que l'État existe dans le monde, parce que l'État est fondamentalement une institution antisociale, c’est-à-dire criminelle. Son projet originel est de maintenir une division dans la société entre une classe de possédants exploitant une classe dominée, sans propriété, à des fins criminelles. Aucun État connu dans l'histoire n’a commencé d’une autre manière, ou pour une autre fin.

 

À lire

 

Albert J. Nock, Jefferson, New York: Harcourt, Brace and Company, 1926

 

Albert J. Nock, The Theory of Education in the United States, New York: Harcourt, Brace and Company, 1932

 

Albert J. Nock, Our Enemy the state, 1935

 

Albert J. Nock, Memoirs of a Superfluous Man, New York: Harper and Brothers, 1943.

 

Albert J. Nock, The Disadvantages of Being Educated and Other Essays. Hallberg Publishing Corporation, 1996 (posthume).

 

 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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J'ai déjà lu cela ailleurs, mais avec une autre terminologie : l'Etat a le monopole de la violence.

Car dire "monopole du crime", implique qu'on a quand même le droit d'utiliser la violence en situation de légitime défense.... or tout semble fait pour réduire l'existence légale de cette situation à néant.

L'autre monopole de l'état est celui d'utiliser le vocable "crime" comme bon lui semble. Un service apparaît qui permet aux citoyens d'en transporter d'autres contre un peu d'argent, et l'état se réserve le droit de qualifier ceci de "crime" et de saisir les voitures concernées.

La planète se réchauffe, il est probable que l'activité humaine en est en partie responsable, l'état se réserve le droit de décider que le CO2 est le premier coupable et tend à en qualifier la (sur)production de "crime", ignorant royalement les autres gaz à effet de serre (méthane, fluoromachinstrucs), ainsi que les sources de chaleur artificielle (et oui, une centrale nucléaire, ça chauffe de l'eau, on peut constater une différence jusqu'à 3°C pour un fleuve "équipé" d'une centrale nucléaire, comme la Meuse en Belgique... ces masses d'eau réchauffées n'ont-elles aucun impact ?)

Des gens meurent sur les routes à cause de l'alcool, la drogue, la colère, des malaises, des distractions..... et l'état se réserve le droit de qualifier la vitesse de "crime".

Maintenant, vous me direz que c'est justement ça le rôle du législateur... mais qui contrôle celui-ci ?
En théorie, le peuple, car nous vivons en démocratie, mais n'est-ce pas paradoxal ? Le peuple devrait contrôler celui qui le contrôle lui.... il y a forcément conflit.
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La raison pour laquelle l'état qualifie tout de "crime", ou de "guerre" (guerre contre la vitesse, contre la fraude, etc.) c'est parce qu'il tire sa légitimité de la lutte contre le crime (on lui confie la justice) et la guerre (on lui confie la défense extérieure).

En nommant tout "crime", et en justifiant toutes ses actions par la "guerre" contre ceci ou cela, il ne fait que justifier ses interventions en les englobant dans sa raison d'etre.
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Salut RalphZ,

"La planète se réchauffe, il est probable que l'activité humaine en est en partie responsable"
>>>j'adore "en partie" ... tu as calculé cette partie d'origine humaine immorale et responsable du climat? tu devrais!
j'ai tenté de faire valider les chiffres du livre ci-dessous par mon gouvernement... MDR...j'attends!

je viens de lire le livre de Hartmut Bachmann - "Die Lüge der Klimakatastrophe" (un must read)
une énorme arnaque instiguée par les mouches à merde des maitres du fric US! c'est d'un nul...et pourtant ça marche nickel chrome.
au fait, il est disponible qu'en allemand. snif!

selon lui, 96% du CO2 dans l'atmosphère est d'origine naturelle, 4% d'origine humaine, dont 3.1% viennent de l'allemagne,
dont ils pensent réduire 20%? (très optimiste!) avec des ventilateurs en mer du nord qui ne seront jamais rattachés au
réseau éléctrique en raison des coûts et des oppositions prévisibles...et qui vont rouiller peinards. MDR

0.04*0.031*0.2=0.0248% du CO2 humain produit par l'allemagne. LOL, on le cherche encore!
investissement actuel pour le climat en taxes, etc... en Allemagne: 500 milliards... and counting! sans compter le démantellement des
centrales nucléaires.! là, c'est reLOL au carré!

la plus grosse arnaque financière... et ce n'est pas fini... sur la base de ce mensonge, on peut forcer les gens à:
- isoler leurs maisons comme des thermos... avec moisisures et algues murales en prime.
- forcer l'achat de nouvelles voitures. électriques! LOL
- taxer le fioul, bon, le prix baisse...
- taxer le charbon
- imposer les certificats CO2! (Al Gore vous dit merci, et vous tend un doigt dont il ne sied de parler ici!)
ils sont forts ces Jays. Kissinger doit se plier de rire.

dans son livre, Bachmann compare le CO2 humain aux "indulgences" du 15ème siècle qui permettaient aux connards de se dédouaner
financièrement de leur pêchés et d'atteindre le paradis facile. donc:

"église catholique"=Al Gore, et ses copains LOL
"indulgence"=certificat CO2
"croyant catholique naïf"=humain du 21ème siècle, encore plus naïf!

l'effet de serre? quelle connerie, à 6000 mètres au dessus de nos têtes? quels cons... le CO2 est plus lourd
que l'air... il a une peine énorme à s'y tenir de manière constante... parler de couche de CO2 est un concept vieux de 100 ans.
le jet stream, les cyclones, la thermique, etc. .. se font un malin plaisir à mélanger les couches et les strates...
Ils nous prennent pour des imbéciles et ils ont raison!

au fait, tu savais qu'ils n'ont pas intégré la vapeur d'eau, les nuages, le brouillard et les fluctuations du rayonnement solaire dans leurs super simulations de climat? "ihr duennbrett bohrer!"

tu savais que ce comité du climat n'est pas élu, qu'il n'est redevable à personne...que ses résultats sont des "dogmes" validés par Kioto.
en angleterre, un mec a déjà été accusé d'héresie en remettant en cause le réchauffement climatique dû à l'homme. un révisioniste dangereux!!

une autre:
"En théorie, le peuple, car nous vivons en démocratie,"
>>>LOL, où ça? en France? en Allemagne? il faut déniaiser rapidos, mec... la seule démocratie (la pyramide inversée)
qui tienne encore "un petit peu" la route dans ce monde, c'est la suisse... le reste n'est qu'un leurre.
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Oui. Mais faites attention de ne pas sombrer dans l'idéologie. Nous savons que l'absence d'Etat c'est la Mafia. Ainsi, 80% des biens immobiliers dans le monde n'ont pas de droit de propriété légal, autrement dit, la propriété y est protégée par la Mafia locale. Dites vous bien que l'anarchie ça existe: c'est le Mexique par exemple où l'Etat n'exerce plus aucun contrôle dans beaucoup de zones de son territoire. Je ne dis pas que Nock a tord, je dis qu'il y a souvent pire que l'Etat Nation. Bien pire. Si l'Etat est une "mafia soft", je pense que les élections sont une opportunité pour une certaine alternance qui limite les dégâts... à moins que vous pensiez qu'une Mafia comme en Italie du Sud est préférable à l'Etat...
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D'un autre coté, la mafia vous "protège" contre 5 à 10% de votre chiffre d'affaires. Nos Etats ne nous protègent plus et nous piquent 80% de ce que nous gagnons...

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C'est une remarque intéressante car c'est exactement ce que pense les Italiens du Sud. C'est ce que l'on appelle "le besoin de mafia". Lorsque vous dites nos Etats, il faut comprendre principalement l'Etat Français. Nous sommes les champions pour les prélèvements. De plus nous vivons une époque très dangereuse car la France a bradé sa souveraineté, donc l'Etat n'a plus la main. Je n'aimerais pas que la France devienne un jour comme le Mexique, la Grèce ou l'Italie du Sud. Je sais que lorsqu'une mafia veut votre bien pour une raison x ou y, il faut donner ou mourir. Ce n'est plus un Etat de droit. Mais je suis de votre avis tout en vous incitant à la prudence, il est urgent de retrouver notre souveraineté et je pense que 20 à 30 % de prélèvements maxima devraient être inscrits dans la Constitution, surtout à une époque où le traitement administratif est informatisé.
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20 à 30% de quoi ??
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20 à 30% au lieu des 80% que vous avez noté. Un plancher quoi... 20% pour les classes moyennes et 30% pour les "riches"... bon c'est l'idée générale. Ces 20% ou 30% incluent bien entendu la TVA qui un impôt indirect. Bien entendu, je ne compte pas les dépenses de santé, retraite etc...
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Je suis contre le principe de la déclaration des revenus. Ils relèvent de la sphère privée.
L'Etat ne devrait asseoir ses ponctions que sur des objets ou des états ou actions publics.
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Il y a effectivement un gros problème de fond avec l'impot sur le revenu, c'est qu'il est totalement incompatible avec la propriété privée.

En effet, à partir du moment où il est accepté dans son principe, reste à en définir le niveau. Et comme ce niveau peut aller de 0 à 100%, il n'y a plus aucune sécurité juridique, et donc plus aucun principe de propriété privée.

Je suis donc absolument d'accord avec vous, il faut supprimer l'impot sur le revenu parce qu'il est incompatible avec les droits de l'homme
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OK. c'est vrai que l’impôt sur le revenu est incompatible avec les droits de l'homme. L'Etat est bien une 'mafia soft'. Disons que c'est moins sanglant de changer de chef de gang avec les élections que d'éliminer Pépé le Moko ou Francis le Belge une fois qu'ils sont au pouvoir. Cependant, rien n'est plus vicieux que la TVA. En effet, si vous êtes un mendiant vous payez aussi. D'autre part, celui qui paie ses impôts directs (prélèvement obligatoire) peut râler et demander des comptes: avec la TVA c'est plus difficile.
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Avec ou sans les grands mots...
Pour asseoir un impôt sur un objet ou un évènement PRIVE, il faut bien à la force PUBLIQUE d'entrer dans la vie privée.
Pour moi "vie privée" est plus large que la seule "propriété privée".

Pour ce qui est des revenus du travail, la république a fait plus fort: le travail privé y est interdit ! Tout travail doit être publié !
Qu'elle ne s'étonne pas de voir le travail disparaître.

Sur le choix de l'assiette ensuite.
Si l'impôt ne peut être parfait, on peut quand même s'efforcer d'en exonérer le bien et de taxer si possible ce qui présente un inconvéient social. Quel est l'inconvénient à avoir des revenus, en quoi faut-il dissuader d'en avoir ?

Sur le taux enfin.
En fixant le taux d'imposition, la république fixe en fait le taux de revenus que nous sommes autorisés à conserver à notre disposition. Ce qu'elle estime suffisant ou bien pour nous. Je lui refuse ce droit, et même cette compétence.
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réponse à Hansel
le super pizzo du fisc français pour entretenir les 1 à 2 millions de ponctionnaires en sureffectifs délirants, armée mexicaine de bien plus de généraux que de soldats.
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