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Crise ou reprise : le scénario d'une récession à double détente

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Publié le 07 septembre 2009
1155 mots - Temps de lecture : 2 - 4 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Après une crise sans précédent, la question, qui est à l’ordre du jour, est celle de la reprise. L’envolée du marché des actions, du prix des matières premières (pétrole, sources d’énergie et minéraux) en serait le signe annonciateur.

Le taux de croissance, en Allemagne et en France (et au Japon), est repassé en territoire positif (0,3% au deuxième trimestre), la chute du PIB américain est moindre que prévu (-0.3%) et le marché immobilier se stabiliserait (augmentation depuis trois mois des promesses de vente).On peut attribuer cela, aux effets mécaniques des plans de relance et à la fin du destockage des entreprises.

 

Peut-on en conclure pour autant que la crise est finie et est-il possible d’anticiper une reprise forte et durable ?. Trois facteurs essentiels plaident, en réalité, pour un scénario de récession à double détente (W) : les conséquences du chômage sur l'économie et le sytème financier, le dilemme de la politique économique ainsi que l'existence d'une bulle d'actifs.

 

 

Le relâchement de la politique monétaire a créé une bulle d’actifs :

 

 

L’extrême relâchement de la politique monétaire : intérêts à taux zéro, mesures de détente quantitatives, nouvelles facilités de crédit, émission d’obligations d’état et rachat d’actifs privés non liquides et à risque, auquel s’ajoute la dépense de sommes colossales pour stabiliser le système financier, est en train de créer une bulle d’actifs, dûe à l’injection massive de liquidités sur les marchés financiers et ceux des matières premières.

 

 Ceci conduit à une augmentation trop rapide et trop précoce du prix de l’énergie. Si le prix du pétrole se situait au même niveau que lors de l’été 2008 (franchissement de la barre des 100 dollars, voir des 140 dollars), cela nous mènerait tout droit à une récession en forme de W.

 

On peut donc dire que l’augmentation actuelle du prix des actifs par rapport à leur niveau de mars repose à la fois sur des anticipations, trop optimistes, de reprise rapide de la croissance vers son niveau potentiel et sur une bulle de liquidités qui fait augmenter le prix du pétrole et des actions de manière trop rapide et précoce.

 

Le scénario d’une récession à double détente se précise, d’autant plus que l’augmentation du chômage aggrave considérablement les choses.

 

 

Les conséquences de l’augmentation du chômage sur l'économie et le sytème financier :

 

 On peut prédire que le taux de chômage sera supérieur à 10% dans l’ensemble des pays développés en 2010. En effet les chiffres récemment publiés montrent une aggravation du chômage.

 

Ainsi aux Etats-Unis, la productivité a augmenté de 6,4% au second trimestre, du fait d’une contraction dramatique des heures travaillées (-7,6%) ainsi que d’une baisse du coût unitaire du travail -5,8% (la plus forte baisse depuis 9 ans).

En effet les entreprises demande à leurs salariés, afin d’éviter les licenciements, d’accepter des réductions de salaire. British Fairways a demandé ainsi à ses salariés de travailler un mois sans percevoir de salaire.

 

Cette baisse dramatique des emplois et des revenus du travail aura des conséquences majeures sur l’économie et le sytème financier.

 

La baisse des revenus implique une baisse de la consommation, d’autant plus que les ménages ont du faire face à une diminution de la valeur de leurs biens (et donc de leur richesse) et à une augmentation de leurs dettes.

La consommation représente, dans l’ensemble des pays développés, 70% du PIB, c’est dire l’ampleur du problème. La bonne tenue de la consommation (0,3%), dans notre pays (et en Allemagne), est due pour l’essentiel à la prime à la casse. 

 

Mais cela va aussi entraîner une crise immobilière bien plus conséquente et lourde, puisque le chômage et la baisse des revenus va entraîner une augmentation des taux de défaillances et des saisies immobilières (y compris sur la catégorie prime). Avant la fin de cette année, ce sera prés de 8,4 millions d’américains qui ont contracté un emprunt qui seront incapables de l’honorer.

 

L’augmentation des taux de défaillance ne se fera pas sentir uniquement sur les prêts immobiliers, mais aussi sur le marché des prêts commerciaux, des cartes de crédit, des prêts étudiants, des prêts automobiles ….etc.

Les pertes des banques sur leur actifs toxiques et leurs besoins en capitaux devraient être bien plus importants que prévus (stress test).Enfin l’augmentation du chômage enferme les politiques économiques des Etats dans un véritable « dilemme cornélien ».

 

le dilemme de la politique économique :

 

Elle entraîne une augmentation du déficit budgétaire, puisque les stabilisateurs automatiques font augmenter les dépenses et diminuent les recettes fiscales (dans notre pays, les recettes fiscales ont diminuées de 24% au second semestre).

D’un autre coté une telle augmentation (d’un point de vue politique) appelle la mise en place de nouveaux plans de relance.

Mais avec un déficit budgétaire dépassant les 10% aux Etats-Unis et les 8% en France, une dette publique dont on estime qu’elle va doubler, par rapport au PIB aux Etats-Unis, et atteindre 100% du PIB en France d’ici 2014 et la monétisation des déficits, on peut craindre (à moyen terme) une forte augmentation de l’inflation et donc des taux d’intérêts réels plus élevés, ce qui freinera la consommation des ménages.

 

Si,  comme le Japon dans les années 1990 et les Etas-Unis en 1937, les Etats réduisent les dépenses publiques et augmentent les impôts top tôt, leur économie sombrera de nouveau dans la  récession.

Mais s’ils acceptent l’augmentation des déficits, les taux longs monteront de manière inexorable traduisant l’impact des déficits budgétaire sur le risque souverain et sur l’incitation à monétiser ceux-ci. En conséquence et de la même manière, l’augmentation du prix de l’emprunt sur les marchés obligataires pourrait aggraver les déficits et donc les effets de la récession.

.

Les Etats n'ont plus de cartouche de réserves et la politique monétaire a peu d’impact sur les économies qui souffrent de problème d’insolvabilité et de liquidité. En outre, le risque inflationiste est très fort à moyen terme.

 

 

En conclusion l’existence d’une bulle d’actifs sur le marché des actions et des matières premières auquel s’ajoute les conséquences du chômage sur la consommation, le prix de l’immobilier, les bilans des banques, ainsi que le dilemme de la politique économique permettent de valider le scénario d’une récession à double détente, en forme de W : commencement de la seconde jambe haussière, en France et en Allemagne, au second trimestre, et aux Etats-Unis au cours du quatrième trimestre.

 

Paul Bara

Blog de la Finance et de l’Economie.com

 

 

Paul Bara a été trader, économiste de marché puis directeur financier. Il a parallèlement enseigné l'économie et la finance à Paris X et à l'ENA.

 

 

 

 

Paul Bara est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les siennes et peuvent évoluer sans qu’il soit nécessaire de faire une mise à jour.   Les articles présentés ne constituent en rien une invitation à réaliser un quelconque investissement.  L’auteur, 24hGold ainsi que toutes parties qui leur seraient directement ou indirectement liées peuvent, ou non, et à tout instant, investir ou vendre dans tous les actifs présentés dans ces colonnes. Tous droits réservés.

 

 

 

 

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Paul Bara a été Trader, économiste de marché puis directeur financier. Il a parrallélement enseigné l'économie et la finance à Paris X et à l'ENA.
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