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Depuis quand une baisse de prix est-elle mauvaise ?

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Publié le 13 novembre 2015
1214 mots - Temps de lecture : 3 - 4 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Le déclin soudain du prix du pétrole nous offre une opportunité unique d’examiner l’idée largement répandue que la déflation est un poison économique. Puisque de nombreux gouvernements et de nombreuses banques centrales se sont juré de combattre la déflation à tout prix en 2015, la question ne pourrait pas avoir plus d’importance.

Bien qu’une baisse des prix puisse enchanter les profanes, les économistes sont d’avis qu’ils donnent lieu à un cycle néfaste duquel il n’existe aucune échappatoire, et qui mène à une récession prolongée voire une dépression. Ces mêmes économistes sont d’avis que la baisse des prix de l’énergie puisse offrir un stimulus, l’équivalent d’une forte diminution des taxes, notamment pour les consommateurs les moins fortunés et la classe moyenne, pour qui les coûts de l’énergie représentent une part majeure des revenus disponibles. Ils suggèrent que l’argent que les consommateurs et les entreprises ne dépensent plus en essence ou en chauffage puisse être dépensé sur d’autres biens et services, générant ainsi une demande sur d’autres secteurs de l’économie. Même la gouvernante de la Fed, Janet Yellen, fervente avocate des bénéfices économiques de la hausse des prix à la consommation, a fait les louanges de la baisse du prix du pétrole.

Après avoir pris en considération ces tensions compétitives, les économistes sont pour la plupart d’accord sur le fait qu’une baisse des prix de l’énergie soit positive pour l’économie (à l’exception des pays exportateurs de pétrole comme la Russie et le Venezuela). Mais le fait est que ce débat reste choquant. Il devrait être évident aux yeux de tous que les consommateurs individuels, et l’économie dans son ensemble, bénéficient de la baisse des prix de l’énergie. Comme je l’ai mentionné à la fin du mois dernier, personne n’achète de l’énergie pour le plaisir. Nous l’utilisons simplement pour obtenir ce que nous voulons. Moins l’énergie est chère, moins les choses que nous voulons sont chères, et plus elles sont abondantes.

Si nous sommes tous d’accord sur le fait qu’une baisse des prix de l’énergie soit bénéficiaire, pourquoi ne pouvons-nous pas nous mettre d’accord quant à la baisse du prix des biens alimentaires ? Les consommateurs ne bénéficieraient pas d’une réduction de dépenses significative si le prix de leurs courses diminuait ? Qu’en est-il de la santé ? Ne nous en tirerions-nous pas mieux si nos hôpitaux et frais d’assurances devenaient moins cher ? Et si le prix de tout le reste venait à baisser ? Quand est-ce que les bonnes choses deviennent de trop ?

Selon les économistes modernes, bien qu’il soit acceptable qu’un ou deux secteurs enregistrent une baisse de prix, une baisse générale des prix représente un certain danger. Leur théorie est que si les prix à la consommation baissent au fil du temps, les consommateurs reportent leurs achats au lendemain pour bénéficier de produits toujours moins chers. Même si la baisse générale est relativement limitée, par exemple d’1% par an, ils pensent que la déflation éviscère la demande et donne vie à un cycle baissier de la demande qui génère une réduction des volumes de vente, une contraction du commerce, une accélération des licenciements, une dépression accrue de la demande et enfin un nouveau cycle baissier.

La vérité, c’est que la déflation n’est pas ce qui menace les consommateurs et les entreprises, contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire les gouvernements. Le bon sens et l’économie de base nous disent que les prix baissent pour deux raisons : un excès de l’offre, ou un manque de demande. Dans ces deux cas, une basse de prix est bénéfique, et non un inconvénient.

Tout au long de notre histoire, la hausse de la productivité a entraîné une hausse de la disponibilité des biens et services et forcé les prix à la baisse. Les baisses de prix ont rendu la vie plus abordable aux masses, et rendu possible l’apparition de la classe moyenne aux Etats-Unis. Au vu des données publiées par Historical Statistics of the United States, les périodes de déflation soutenue n’ont pas mis fin à la croissance économique aux Etats-Unis au cours des 150 premières années de la République (l’inflation soutenue n’est devenue la norme qu’en 1913, date de la création de la Réserve fédérale).

Les prix peuvent également baisser lorsque la demande baisse, en raison de la contraction économique. Tous les responsables de magasins vous diraient que si les consommateurs cessent d’acheter et que les inventaires deviennent trop importants, la meilleure manière de créer de la demande est de baisser les prix. C’est une règle de base de l’offre et de la demande. La demande grimpe à mesure que baissent les prix. En ce sens, la baisse des prix n’est pas la cause de la contraction économique, mais la solution des marchés face à un déclin de la demande.

Mais les économistes d’aujourd’hui récrivent cette loi fondamentale. A leurs yeux, la demande grimpe à mesure que les prix grimpent. C’est l’équivalent d’un physicien qui suggèrerait que la gravité force les objets à se repousser les uns les autres, et qu’une pierre jetée d’un toit tombe vers le haut. La logique est mise sens dessus-dessous par ceux qui disent que la baisse des prix est la cause de la baisse de la demande. C’est un peu comme blâmer la pluie sur le trottoir et en conclure que la pluie cessera le jour où les trottoirs pourront être séchés.

Selon les économistes, une baisse de prix est négative pour les entreprises et génère des pertes d’emploi. Ils oublient que la baisse des prix est aussi synonyme de baisse des coûts et de hausse des ventes, qui entraînent une hausse des profits, du capital d’investissement, de la production et des salaires réels. Henry Ford a connu un grand succès, ses employés ont prospéré, non pas en raison de la hausse, mais de la baisse des prix. Le rabais du prix de la Model T n’a pas été un fardeau pour le public, et n’a pas poussé Ford à réduire les salaires. L’industrie technologique a récemment prospéré, paie très bien ses employés, et ne cesse de réduire ses coûts.

En conséquence de ces idées, les économistes prêchent des politiques de hausse des prix, qui ne font rien de plus qu’étouffer la demande et prolonger le ralentissement qu’ils essaient de contrer.

Puisque Janet Yellen a loué les effets bénéfiques de la baisse du prix du pétrole pour les consommateurs, pourquoi est-elle incapable de nommer une seule catégorie de biens dont la baisse de prix puisse être bénéfique ? Si le déclin du prix d’un produit particulier est une bonne chose, alors le déclin du prix de tous les autres produits l’est encore plus. Suis-je le seul qui se rende compte du manque évident de logique ?

Peut-être ce déséquilibre pourra-t-il mettre en lumière un sujet que les banquiers centraux tentent désespérément de garder dans l’ombre : la baisse des prix à la consommation est une bonne chose pour les consommateurs et l’économie, mais une mauvaise chose pour les banques centrales qui cherchent à conserver les bulles sur les actifs et pour les gouvernements à la recherche d’une manière gracieuse de faire défaut de leur dette.

Si nous continuons de croire que la baisse des prix est la cause du malaise économique, nous continuerons de produire des économies dont le seul dénouement ne pourra être que le malaise.

 

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Peter Schiff est expert en économie politique et monétaire, et dans le conseil de la diversification internationale du patrimoine.
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Quand une chose comme la déflation est qualifié de calamité par les économistes à la botte des possédants, il y a tout lieu de penser que ce soit une bonne chose pour monsieur Toutlemonde.
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