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La véritable raison derrière la crise du drapeau des Confédérés

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lewRockwell
Publié le 02 juillet 2015
1602 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Rubrique : Editoriaux

Tous les deux ans environ, la gauche socialiste américaine (le parti démocrate et tous ses appendices) prétend s’indigner de l’existence, où que ce soit, de drapeaux des Confédérés. Leurs valets, les médias culturels marxistes, suivent son exemple et se mettent à traiter le drapeau des Confédérés de la même manière qu’ils traiteraient une victime de l’Ebola au milieu d’une foule. Les Américains entendent, une fois de plus, de la bouche de la classe médiatique de New York/Nouvelle-Angleterre/Ivy-League, qu’ils devraient haïr les citoyens du sud et tout ce qui les représente. Comme Jon Steward, de chez Comedy Central, l’a satiriquement mis en scène, les Sudistes « ont déclaré la guerre au gouvernement des Etats-Unis » !

L’hystérie qu’est l’opposition au drapeau des Confédérés n’est qu’un fragment de la stratégie de la gauche. Il s’inscrit dans sa stratégie de diversion de l’attention du public hors des échecs grotesques de l’interventionnisme gauchiste et de l’Etat-providence, vers le contrôle du gouvernement sur l’éducation ou encore la guerre contre la drogue. Et les néoconservateurs qui dirigent le parti républicain en sont souvent complices.

L’Etat-providence a décimé la famille Noire, et il décime aujourd’hui la famille Blanche et le stigma qu’est l’abandon par un homme de sa femme et de ses enfants, laissés sans rien de plus que des prestations d’aides sociales (voir Charles Murray, Losing Ground). Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça L’Etat-providence a détruit l’éthique professionnelle de millions d’Américains. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ? La Fed est responsable de la plus grosse dépression survenue depuis la Grande dépression, en raison de ses politiques de cycles de croissance et de récession. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ?

Les écoles publiques des centres-villes ont enrichi des « enseignants » eux-mêmes peu éduqués et des bureaucrates, mais ont ruiné la vie d’un grand nombre d’enfants Noirs avec une « éducation » frauduleuse. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ?

La guerre contre la drogue a eu des effets raciaux terribles dans le sens où elle est responsable de l’incarcération de milliers de jeunes citadins Noirs et où elle a apporté une raison à la violence des gangs et aux morts qui lui sont associées. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ?

La loi sur le salaire de base a toujours eu des effets dévastateurs sur le chômage des jeunes Noirs. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ? Impôts élevés, régulations onéreuses et dépenses gouvernementales incontrôlables à tous les niveaux du gouvernement ont extrait les ressources du secteur privé créateur d’emploi pour remplir les poches de la bureaucratie gouvernementale et priver les Américains d’opportunités d’emploi. Qu’est-ce que le drapeau des Confédérés a à voir avec tout ça ? Tout cela a été fait sous les auspices du drapeau des Etats-Unis.

La clé de voûte idéologique des Marxistes culturels qui dominent tant la politique américaine, les médias et les universités est l’argument selon lequel il n’existe qu’une seule raison qui justifie de l’existence d’une sous-classe Noire dans les villes des Etats-Unis, nommément le « privilège Blanc », ou « l’héritage esclavagiste ». Aux yeux des Marxistes culturels, rien d’autre n’a plus d’importance, et rien d’autre ne devrait être discuté. L’Etat-providence et guerrier, la guerre contre les drogues, les écoles publiques, et j’en passe, ne peuvent qu’avoir des effets positifs, disent-ils. Parce qu’ils ont tous été mis en place dans les meilleures intentions. Tout est la faute du « privilège Blanc », disent les politiciens Blancs privilégiés, les administrateurs d’universités Blancs privilégiés, et les journalistes Blancs privilégiés.

Le drapeau des Confédérés, disent-ils, est la bannière du privilège Blanc, la cause unique du problème de sous-classe ; d’où les réactions violentes à son encontre au cours de ces derniers jours. La gauche culturelle marxiste les perçoit comme des agressions contre le privilège Blanc, la source de tous les maux de notre monde.

Une autre caractéristique pouvant définir la gauche marxiste est la haine envers la liberté d’expression – que ressentent ceux qui s’y opposent. La liberté d’expression ne devrait profiter qu’aux victimes de l’oppression Blanche (de l’oppression des hommes Blancs hétérosexuels), disent-ils. Permettre aux mâles hétérosexuels Blancs de s’exprimer librement ne peut mener qu’à plus d’oppression pour les oppressés (qui sont aujourd’hui tous les individus qui ne sont pas des mâles hétérosexuels Blancs). C’est la raison pour laquelle tant d’administrateurs d’universités s’en prennent fièrement à la liberté académique grâce à l’établissement de codes d’expression dans leurs campus, la tolérance de soulèvements à l’encontre de professeurs conservateurs ou libertaires, ou encore la diffamation de ces professeurs lorsqu’ils obtiennent le droit de parole. Voilà qui les rend populaires auprès de la faculté culturelle marxiste qu’est celle des sciences sociales, et rend leur travail bien plus plaisant. Voilà qui les aide également à mettre en place le mantra marxiste selon lequel le privilège Blanc est l’unique source des problèmes de notre monde.

Pour illustrer ce phénomène, prenons par exemple l’étiquetage perfide du professeur Walter Block par un certain Brian Linnane, président de l’université de Loyola, dans le Maryland ; un évènement que de nombreux lecteurs de LewRockwell.com se remémoreront certainement. Suite à ma propre demande, le professeur Block a présenté un discours devant le Club Adam Smith, le soir de son dîner annuel. Le sujet abordé a été l’économie de la discrimination, un sujet grand public mentionné par tous les manuels d’économie (je vous recommande de lire le dernier livre de Walter Williams sur le sujet, intitulé Race and Economics: How Much Does Discrimination Explain?).  Le professeur Block est connu pour être un iconoclaste, mais ce jour-là, il a présenté des idées similaires à celles du directeur de son ancienne école supérieure, Gary Becker, auteur de The Economics of Discrimination - qui si je me souviens bien a été sa propre thèse, écrite à l’université de Chicago.

Le professeur Block a expliqué comment la discrimination raciale ou sexuelle sur le lieu de travail est pénalisée sur le marché libre, et la manière dont il offre des opportunités de profit aux compétiteurs. Par exemple, si un employeur rémunère un employé mâle Blanc 50.000 dollars par an, mais ne verse qu’un salaire de 25.000 dollars par an à une employée Noire de qualification égale et pour un même travail, qui permet à l’employeur de tirer disons 60.000 dollars de revenus par an ; l’employée Noire a de fortes chances d’être récupérée par un compétiteur. Ce compétiteur pourrait lui offrir 35.000 dollars par an et tirer 25.000 dollars de profits (60.000 – 35.000). Un autre pourrait ensuite lui offrir 40.000 ou 50.000 dollars par an, dépendamment de l’intensité de la compétition. Si la compétition est suffisante, l’écart entre les salaires finit par disparaître. C’est ainsi que le marché libre pénalise la discrimination sexuelle et raciale sur le lieu de travail. Sa présentation a reçu les applaudissements des étudiants.

Mais l’affaire a été sabotée par les Marxistes culturels du campus, sous la responsabilité du directeur de l’université, Brian Linnane. Ils ont envoyé un seul étudiant Noir au dîner, étudiant Noir qui s’est ensuite plaint (pas à moi, qui ai sponsorisé l’évènement, mais au gang marxiste multiculturel et à l’administration du campus, connus par les étudiants sous le nom de « clan de la justice sociale ») du fait que les remarques du professeur Block étaient trop épineuses. C’était il y a sept ans. Jusqu’à aujourd’hui, aucune personne associée à l’administration de l’université de Loyola n’a révélé quels passages du discours du professeur Block ont été jugé « épineux », ou expliqué pourquoi leurs étudiants devraient être traités à la manière d’enfants imbéciles dont les oreilles doivent être protégées des sujets trop délicats tels que l’économie de Gary Beck et de l’université de Chicago. Ils ont même refusé de répondre à la question lorsqu’elle leur a été posée par un journaliste du Baltimore Sun.

L’étiquetage du professeur Block a eu lieu lorsque Brian Linnane a envoyé un email aux étudiants de l’université pour s’excuser de l’insensibilité du professeur Block, dont il n’a pas personnellement entendu le discours, et pour proclamer sa dévotion à l’anti-discrimination. Il voulait clairement que ses lecteurs pensent, à tort, que le professeur Block prônait un agenda raciste.

La raison qui se cache derrière l’étiquetage perfide du professeur Block par l’université de Loyola m’a été révélée par une déclaration faite par l’un des étudiants de l’université suite au discours du professeur Block. « Mais nous voulons parler de l’héritage esclavagiste », a-t-il dit, l’air penaud. A l’exception des étudiants en économie présents dans la salle, plus éduqués en la matière, les autres étudiants présents avaient adopté le mantra marxiste du privilège Blanc, et l’idée que toute discussion concernant les autres causes possibles de l’écart de salaires entre les Noirs et les Blancs devraient être censurées au possible. Ils étaient incapables d’imaginer un débat avec le professeur Block, qui aurait nécessité un minimum de réflexion intellectuelle. Tout ce qu’ils avaient appris était comment prononcer slogans et platitudes politiques gauchistes.

Ainsi, l’objectif de l’étiquetage du professeur par Brian Linnane était de faire passer le message suivant : les discours autres que marxistes culturels ne seraient plus tolérés dans son établissement, et toute personne qui tenterait d’en prononcer serait qualifiée de raciste – ou pire. Un scénario similaire s’est développé dans de nombreuses autres universités. Tout cela s’inscrit, aux côtés de l’hystérie dont fait l’objet le drapeau des Confédérés, dans la croisade des Marxistes contre le « privilège Blanc » et leur campagne de déni des échecs grotesque du « libéralisme ».

 

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Thomas DiLorenzo est économiste et professeur au Loyola College du Maryland. Il est l'auteur de 10 livres sur l'histoire américaine, les politiques antitrust et l'interventionnisme de l'état dans l'économie en général.
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