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Cours Or & Argent en

La vitre brisée

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Extrait des Archives : publié le 18 octobre 2012
565 mots - Temps de lecture : 1 - 2 minutes
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Commençons par un exemple aussi simple que possible et prenons, à l'instar de Bastiat, celui d'une vitre brisée.

 

Un jeune vaurien lance une brique contre la devanture d'un boulanger. Celui-ci furieux sort de sa boutique. Mais le gamin s'est enfui. La foule s'amasse et d'abord considère avec une béate satisfaction le grand trou fait dans la fenêtre et les morceaux de vitre qui parsèment pains et gâteaux. Après un moment, voici que naît le besoin d'un peu de réflexion philosophique. A peu près sûrement, quelques personnes dans la foule se disent entre elles, ou même disent au boulanger : « Après tout ce petit malheur a son bon côté, cela va donner du travail au vitrier. » Et, partant de là, elles commencent à réfléchir à la question. Combien peut coûter une grande glace comme celle-là aujourd'hui ? 50 dollars ? C'est une somme. Mais après tout, s'il n'y avait jamais de carreaux cassés, que deviendraient les vitriers ? Et à partir de ce moment, la chaîne des raisonnements se déroule sans fin. Le marchand de vitres va avoir cinquante dollars de plus dans sa poche. Il les dépensera chez d'autres marchands, et ceux-ci à leur tour auront cinquante dollars à dépenser chez d'autres, et ainsi de suite à l'infini. La vitre brisée va donc ainsi devenir une source d'argent et de travail dans des cercles sans cesse élargis. Et la conclusion logique de tout ceci devrait être — si la foule voulait bien la tirer — que le petit vaurien qui a lancé la brique, loin d'être un danger public, fut un bienfaiteur public.

 

Mais voyons un autre aspect des choses. La foule a certainement au moins raison en ce qui concerne cette première conclusion. Ce petit acte de vandalisme va certes tout d'abord apporter du travail à quelque vitrier. Et le vitrier ne sera pas plus triste d'apprendre cet accident que l'entrepreneur de pompes funèbres ne l'est d'apprendre un décès.

 

Mais le boutiquier, lui, va perdre cinquante dollars qu'il avait affectés à l'achat d'un nouveau vêtement. Et puisqu'il doit faire remplacer la glace de sa vitrine, il va devoir se passer de son complet (ou de quelque autre objet dont il a besoin). Au lieu de posséder une vitrine et cinquante dollars, il n'a plus maintenant qu'une vitrine. Ou bien il avait décidé d'acheter son vêtement cet après-midi même, et alors au lieu d'avoir une fenêtre et un vêtement, il lui faut se contenter de sa fenêtre sans son vêtement. Et si nous pensons à lui en tant qu'élément de la société, nous voyons que la dite société a perdu un nouveau vêtement qui eût pu être produit et qu'elle est appauvrie d'autant.

 

En résumé, le gain en travail du vitrier est tout bonnement la perte en travail du tailleur. Aucun nouveau travail n'a été créé. Les bonnes gens de la foule n'ont pensé qu'à deux éléments du problème : le boulanger et le vitrier. Ils n'ont pas eu conscience qu'un troisième y était inclus : le tailleur. Et ils l'ont oublié tout simplement parce que celui-ci n'est pas entré en scène. Dans un jour ou deux, ils remarqueront la nouvelle vitre, mais ils ne verront jamais le beau vêtement neuf, tout simplement parce qu'il ne sera jamais fait. Ils n'aperçoivent donc seulement que ce qui est immédiatement perceptible à leurs yeux.

 

Remerciements : Hervé de Quengo, et traduction par Mme Gaëtan Pirou

 

 

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Henry Hazlitt (28 novembre 1894 - 8 juillet 1993) est un philosophe, essayiste, et journaliste libertarien américain. Journaliste au Wall Street Journal, à Newsweek et au New York Times, il s'est fait connaître grâce à son livre L'Économie en une leçon (en), un ouvrage de vulgarisation sur les principes de l'économie de marché, basé sur Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas de Frédéric Bastiat. Auteur prolifique, il est aussi l'auteur d'une œuvre majeure sur l'éthique, The Foundations of Morality.
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