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We have already
described one part of the contemporary flight from sound, free market money
to statized and inflated money: the abolition of the gold standard by
Franklin Roosevelt in 1933, and the substitution of fiat paper tickets by the
Federal Reserve as our "monetary standard." Another crucial part of
this process was the federal cartelization of the nation's banks through the
creation of the Federal Reserve System in 1913.
Nous
avons déjà décrit une partie du périple
contemporain menant d’une monnaie saine du marché libre à
une monnaie étatisée et inflationniste : l’abolition
de l’étalon-or par Franklin Roosevelt en 1933 et la substitution
par la Réserve Fédérale de tickets en papier comme
« standard monétaire ». Un autre aspect crucial
de ce processus a été la cartellisation des banques de la
nation grâce à la création du système de
Réserve Fédérale en 1913.
Banking is a particularly arcane part of the economic system; one of the
problems is that the word "bank" covers many different activities,
with very different implications. During the Renaissance era, the Medicis in
Italy and the Fuggers in Germany, were "bankers"; their banking,
however, was not only private but also began at least as a legitimate,
non-inflationary, and highly productive activity. Essentially, these were
"merchant-bankers," who started as prominent merchants. In the
course of their trade, the merchants began to extend credit to their
customers, and in the case of these great banking families, the credit or
"banking" part of their operations eventually overshadowed their
mercantile activities. These firms lent money out of their own profits and
savings, and earned interest from the loans. Hence, they were channels for
the productive investment of their own savings.
Le
secteur bancaire est une partie particulièrement archaïque du système
économique et l’un des problèmes rencontrés,
c’est que le terme « banque » recouvre de très
diverses activités ayant des implications très différentes.
Pendant la Renaissance, les Médicis en Italie et les Fugger en
Allemagne étaient des « banquiers » ; leurs
banques, cependant, étaient non seulement privées mais aussi et
au moins au début légitimes, non inflationnistes et avaient une
activité très productive. En essence, c’étaient
des « marchands-banquiers » qui avaient débuté
comme de prospères marchands. Au cours de leur essor, les marchands avaient
commencé à étendre leurs activités de
crédit à leurs clients et dans le cas de ces grandes familles
de banquiers, à un moment donné, la partie de crédit ou
« bancaire » de leurs opérations avait dépassé
leurs activités mercantiles. Ces entreprises prêtaient de
l’argent provenant de leur propre épargne ou de leurs propres
profits et gagnaient un intérêt sur les crédits. Donc,
elles étaient des canaux pour l’investissement productif de leur
propre épargne.
To the
extent that banks lend their own savings, or mobilize the savings of others,
their activities are productive and unexceptionable. Even in our current
commercial banking system, if I buy a $10,000 CD ("certificate of
deposit") redeemable in six months, earning a certain fixed interest return,
I am taking my savings and lending it to a bank, which in turn lends it out
at a higher interest rate, the differential being the bank's earnings for the
function of channeling savings into the hands of credit-worthy or productive
borrowers. There is
no problem with this process.
Dans la mesure où les banques prêtaient
leurs propres économies, ou bien mobilisaient l’épargne
des autres, leurs activités étaient productives et rien ne peut
être objecté à cela. Même dans notre système
de banques commerciales actuelles, si j’achète un CD (Certificat
de Dépôt) de 10 000 $ arrivant à terme dans 6 mois
et que je gagne un certain intérêt en retour, j’utilise
mes propres économies et je les prête à la banque qui
à son tour, les prête moyennant un intérêt plus
élevé, la différence étant le gain que la banque obtient
pour sa fonction de canalisation de l’épargne en direction d’emprunteurs
solvables ou productifs. Et il n’y a aucun
problème à cela.
The same is even true
of the great "investment banking" houses, which developed as
industrial capitalism flowered in the nineteenth century. Investment bankers
would take their own capital, or capital invested or loaned by others, to
underwrite corporations gathering capital by selling securities to
stockholders and creditors. The problem with the investment bankers is that
one of their major fields of investment was the underwriting of government
bonds, which plunged them hip-deep into politics, giving them a powerful
incentive for pressuring and manipulating governments, so that taxes would be
levied to pay off their and their clients' government bonds. Hence, the
powerful and baleful political influence of investment bankers in the
nineteenth and twentieth centuries: in particular, the Rothschilds in Western
Europe, and Jay Cooke and the House of Morgan in the United States.
La
même chose est encore vraie des grands noms des “banques
d’investissement” qui se sont développées avec le
capitalisme fleurissant au 19ème siècle. Les banques
d’investissement utilisaient leur propre capital ou bien le capital
investi ou prêté par d’autres pour garantir le capital
souscrit des sociétés en vendant des garanties aux actionnaires
et aux créditeurs. Le problème des banques
d’investissement, c’est que l’un de leur champs
d’investissement majeur était la garantie d’obligations
d’Etat qui les plongeait donc profondément dans la politique et
qui les incitait fortement à faire pression et à manipuler les
gouvernements, de manière à ce que des impôts soient
levés pour payer les obligations qu’eux-mêmes et leurs
clients détenaient. D’où l’influence politique
puissante et funeste des banquiers d’investissement du 19ème
et du 20ème siècle : en particulier, les
Rothschild en Europe occidentale et Jay Cooke et la maison Morgan aux
Etats-Unis.
By the late nineteenth
century, the Morgans took the lead in trying to pressure the U.S. government to cartelize industries they were interested in – first railroads and
then manufacturing: to protect these industries from the winds of free
competition, and to use the power of government to enable these industries to
restrict production and raise prices.
A la fin
du 19ème siècle, les Morgan avaient pris la tête
de file des opérations en essayant de faire pression sur le
gouvernement américain afin que celui-ci cartellise les industries auxquelles
ils s’intéressaient –tout d’abord les chemins de fer
puis l’industrie manufacturière : protéger ces
industries des tourmentes de la libre concurrence et user du pouvoir du gouvernement
pour permettre à ces industries de réduire la production et
augmenter les prix.
In particular, the investment bankers acted as a ginger group to work for the
cartelization of commercial banks. To some extent, commercial bankers lend
out their own capital and money acquired by CDs. But most commercial banking
is "deposit banking" based on a gigantic scam: the idea, which most
depositors believe, that their money is down at the bank, ready to be
redeemed in cash at any time. If Jim has a checking account of $1,000 at a
local bank, Jim knows that this is a "demand deposit," that is,
that the bank pledges to pay him $1,000 in cash, on demand, anytime he wishes
to "get his money out." Naturally, the Jims of this world are
convinced that their money is safely there, in the bank, for them to take out
at any time. Hence, they think of their checking account as equivalent to a
warehouse receipt. If they put a chair in a warehouse before going on a trip,
they expect to get the chair back whenever they present the receipt.
Unfortunately, while banks depend on the warehouse analogy, the depositors
are systematically deluded. Their money ain't there.
Les banques d’investissement en particulier agissaient
comme un groupe particulièrement actif en faveur de la cartellisation
des banques commerciales. Or dans une certaine mesure, les banques
commerciales prêtent leurs propres capitaux et des capitaux obtenus
grâce aux CD. Mais la plupart des banques commerciales sont des banques
de « dépôts » qui se fondent sur une
gigantesque arnaque : l’idée selon laquelle, et c’est
ce que croit la majorité des déposants, que leur argent est
déposé à la banque, prêt à être retiré
en liquide à n’importe quel moment. Si Jim possède un
compte courant de 1 000 $ auprès de sa banque locale, Jim sait
que ceci constitue un « dépôt exigible »,
ce qui veut dire que la banque lui assure de lui remettre 1 000 $ en
liquide sur simple demande à n’importe quel moment s’il
désire « sortir » son argent. Naturellement,
tous les Jim du monde sont convaincus que leur argent est bien en
sûreté là-bas, à la banque, et qu’ils
peuvent en disposer n’importe quand. D’où ils pensent que
leurs comptes-courants sont l’équivalent d’un reçu
dans un entrepôt. S’ils déposent un fauteuil dans un entrepôt
avant de partir en voyage, ils s’attendent à
récupérer le fauteuil dès qu’ils présentent
le reçu. Malheureusement, tandis que les banques utilisent
l’analogie avec les entrepôts, les déposants sont
systématiquement dupés. Leur argent n’y
est pas.
An honest warehouse makes sure that the goods entrusted to its care are there,
in its storeroom or vault. But banks operate very differently, at least since
the days of such deposit banks as the Banks of Amsterdam and Hamburg in the
seventeenth century, which indeed acted as warehouses and backed all of their
receipts fully by the assets deposited, e.g., gold and silver. This honest
deposit or "giro" banking is called "100 percent reserve"
banking. Ever since, banks have habitually created warehouse receipts
(originally bank notes and now deposits) out of thin air. Essentially, they
are counterfeiters of fake warehouse-receipts to cash or standard money,
which circulate as if they were genuine, fullybacked notes or checking
accounts. Banks make money by literally creating money out of thin air,
nowadays exclusively deposits rather than bank notes. This sort of swindling
or counterfeiting is dignified by the term "fractional-reserve
banking," which means that bank deposits are backed by only a small
fraction of the cash they promise to have at hand and redeem. (Right now, in
the United States, this minimum fraction is fixed by the Federal Reserve
System at 10 percent.)
Une entreprise
de stockage honnête s’assure que les biens qui lui sont
confiés sont bien présents dans ses entrepôts ou ses
coffres. Mais les banques opèrent très différemment, du
moins depuis que les banques de dépôts existent comme la Banque d’Amsterdam ou d’Hambourg au dix-septième siècle qui
agissaient véritablement en tant qu’entrepôts et
couvraient absolument tous leurs reçus par les fonds qui leur
étaient confiés, c'est-à-dire de l’or et de
l’argent. Ce dépôt honnête ou « compte
à vue » est appelé « réserves
à 100% ». Depuis lors, les banques ont habituellement
créé des reçus de dépôts (à
l’origine des billets de banques et maintenant des comptes de
dépôts) à partir de rien. En fait, ce sont des
faux-monnayeurs de faux reçus de stockage pour du liquide ou de la
monnaie courante qui circule comme s’ils étaient authentiques et
complètement couverts par des billets ou des comptes à vue. Les
banques font de la monnaie, littéralement en créant de la
monnaie à partir de rien et, de nos jours, à partir de dépôts
plutôt que de billets de banques. Cette sorte d’escroquerie ou de
faux-monnayage obtient ses titres de noblesse grâce au terme de
« banques à réserves fractionnaires », ce
qui signifie que les dépôts bancaires ne sont couverts que pour
une partie infime du liquide qu’ils promettent d’avoir à
disposition et convertible. (Actuellement, aux Etats-Unis, le minimum de
cette fraction est fixé par le système de réserve fédérale
à 10%).
Fractional Reserve Banking
Le système à réserves
fractionnaires
Let's see how the fractional reserve process works, in the absence of a
central bank. I set up a Rothbard Bank, and invest $1,000 of cash (whether
gold or government paper does not matter here). Then I "lend out"
$10,000 to someone, either for consumer spending or to invest in his
business. How can I "lend out" far more than I have? Ahh, that's
the magic of the "fraction" in the fractional reserve. I simply
open up a checking account of $10,000 which I am happy to lend to Mr. Jones.
Why does Jones borrow from me? Well, for one thing, I can charge a lower rate
of interest than savers would. I don't have to save up the money myself, but
simply can counterfeit it out of thin air. (In the nineteenth century, I
would have been able to issue bank notes, but the Federal Reserve now
monopolizes note issues.) Since demand deposits at the Rothbard Bank function
as equivalent to cash, the nation's money supply has just, by magic, increased
by $10,000. The
inflationary, counterfeiting process is under way.
Voyons comment fonctionne le processus de
réserves fractionnaires en l’absence d’une banque
centrale. Je crée une Banque Rothbard et j’investis 1 000 $
en liquide (en or ou en monnaie gouvernementale, cela n’a aucune
importance). Ensuite je « prête » 10 000 $
à quelqu’un, soit pour une dépense de consommation soit
d’investissement pour son entreprise. Mais comment puis-je prêter
plus que je n’ai ? Ah.., voici la magie des réserves
fractionnaires. J’ouvre tout simplement un compte-chèques de
10 000 $ que je suis heureux de prêter à M. Jones. Pourquoi
Jones emprunte-t-il chez moi ? Et bien, d’une part, je peux exiger
de lui un intérêt moindre que les autres épargnants. Je
n’ai pas à épargner l’argent moi-même mais je
le « falsifie/crée » à partir de rien (Au
dix-neuvième siècle, j’aurai du avoir le pouvoir
créer des billets de papier monnaie mais maintenant, c’est la Réserve Fédérale qui possède le monopole de la création
monétaire). Et comme les dépôts à vue de la banque
Rothbard fonctionnent comme étant l’équivalent du
liquide, l’offre de monnaie nationale a augmenté, par magie de
10 000 $. Ce processus inflationniste et de faux-monnayage est mis en
route.
The nineteenth-century English economist Thomas Tooke correctly stated that
"free trade in banking is tantamount to free trade in swindling."
But under freedom, and without government support, there are some severe
hitches in this counterfeiting process, or in what has been termed "free
banking." First: why should anyone trust me? Why should anyone accept
the checking deposits of the Rothbard Bank? But second, even if I were
trusted, and I were able to con my way into the trust of the gullible, there
is another severe problem, caused by the fact that the banking system is
competitive, with free entry into the field. After all, the Rothbard Bank is
limited in its clientele. After Jones borrows checking deposits from me, he
is going to spend it. Why else pay money for a loan? Sooner or later, the
money he spends, whether for a vacation, or for expanding his business, will
be spent on the goods or services of clients of some other bank, say the
Rockwell Bank. The Rockwell Bank is not particularly interested in holding
checking accounts on my bank; it wants reserves so that it can pyramid its
own counterfeiting on top of cash reserves. And so if, to make the case
simple, the Rockwell Bank gets a $10,000 check on the Rothbard Bank, it is
going to demand cash so that it can do some inflationary counterfeit-pyramiding
of its own. But, I, of course, can't pay the $10,000, so I'm finished.
Bankrupt. Found out. By rights, I should be in jail as an embezzler, but at
least my phoney checking deposits and I are out of the game, and out of the
money supply.
L’économiste
anglais du 19ème siècle, Thomas Tooke, a déclaré,
avec justesse, que « le commerce libre dans le secteur bancaire
équivaut au commerce libre dans le domaine de l’escroquerie ».
Mais dans le cadre d’une liberté sans support gouvernemental, il
y a un certain nombre de hics de taille dans ce processus de falsification ou
dans ce qui a été nommé « la banque
libre ». Et en premier lieu : pourquoi quelqu’un
devrait-il me faire confiance ? Pourquoi accepter les chèques de
la banque Rothbard ? En second lieu, même si on me faisait
confiance et si j’étais capable d’escroquer selon mon bon
vouloir les crédules, il y a un autre problème majeur
causé par le fait que le système bancaire est en concurrence et
que l’entrée dans ce secteur est libre. Après tout, la
banque Rothbard a une clientèle limitée. Après que Jones
a ouvert un compte à vue chez moi, il va dépenser son argent.
Pour quelle autre raison payer un intérêt pour un
crédit ? Tôt ou tard, l’argent qu’il
dépense, que ce soit pour des vacances ou l’expansion de son
entreprise va être dépensé pour des biens et des services
provenant de clients d’autres banques, disons la banque Rockwell. La
banque Rockwell ne tient pas particulièrement à détenir
des comptes à vue dans ma banque, elle veut des réserves de
manière à ce qu’elle puisse empiler son propre faux-monnayage
au sommet de ses propres liquidités. Et donc, le cas est
particulièrement simple : la banque Rockwell reçoit un
chèque de 10 000 $ tiré sur la banque Rothbard et elle va
exiger la somme en liquide de manière à pouvoir devenir
inflationniste à son tour. Bien sûr si je ne peux pas payer les
10 000 $, je suis fini. Je suis banqueroute. Failli. Selon la loi, je
devrais être jeté en prison pour détournement de fonds mais
heureusement, mes comptes factices et moi-même sommes en dehors de ce
jeu-là et en dehors de l’offre de monnaie.
Hence, under free
competition, and without government support and enforcement, there will only
be limited scope for fractional-reserve counterfeiting. Banks could form cartels
to prop each other up, but generally cartels on the market don't work well
without government enforcement, without the government cracking down on
competitors who insist on busting the cartel, in this case, forcing competing
banks to pay up.
Donc, dans
un système de concurrence libre et sans le soutien du gouvernement et de
son pouvoir coercitif, l’ampleur du faux-monnayage lié aux réserves
fractionnaires est donc limitée. Les banques pourraient certes former
des cartels pour s’épauler les unes et les autres mais
généralement, sur le marché libre, les cartels ne
fonctionnent pas trop bien si le gouvernement ne les fait pas respecter,
s’il ne s’attaque pas aux concurrents qui font pression sur le
cartel et dans le cas présent, contre les banques concurrentes prêtes
à payer un intérêt plus élevé [pour obtenir
des dépôts].
Central Banking
La banque centrale
Hence the drive by the bankers themselves to get the government to cartelize
their industry by means of a central bank. Central Banking began with the
Bank of England in the 1690s, spread to the rest of the Western world in the
eighteenth and nineteenth centuries, and finally was imposed upon the United States by banking cartelists via the Federal Reserve System of 1913. Particularly
enthusiastic about the Central Bank were the investment bankers, such as the
Morgans, who pioneered the cartel idea, and who by this time had expanded
into commercial banking.
D’où
la pression des banquiers eux-mêmes pour obtenir du gouvernement
qu’il cartellise leur industrie au moyen d’une banque centrale.
L’institution d ‘une banque centrale a eu lieu pour la
première fois en Angleterre dans les années 1690, et s’est
étendue au reste de l’occident aux 18ème et 19ème
siècles, pour finalement être imposée par le biais du
système de Réserve Fédéral de 1913 aux Etats-Unis
grâce aux cartels bancaires. Les banques d’investissement comme
Morgan, un des pionniers dans l’idée du cartel et qui à
cette époque là avait connu une expansion dans le domaine du
secteur bancaire commercial, étaient particulièrement
enthousiastes.
In modern central
banking, the Central Bank is granted the monopoly of the issue of bank notes
(originally written or printed warehouse receipts as opposed to the
intangible receipts of bank deposits), which are now identical to the
government's paper money and therefore the monetary "standard" in
the country. People want to use physical cash as well as bank deposits. If,
therefore, I wish to redeem $1,000 in cash from my checking bank, the bank
has to go to the Federal Reserve, and draw down its own checking account with
the Fed, "buying" $1,000 of Federal Reserve Notes (the cash in the United States today) from the Fed. The Fed, in other words, acts as a bankers' bank. Banks
keep checking deposits at the Fed and these deposits constitute their
reserves, on which they can and do pyramid ten times the amount in checkbook
money.
Dans le
système de banque centrale moderne, la banque centrale obtient le
monopole de l’émission des billets de banque (à
l’origine ils étaient écrits ou imprimés comme
reçus de stockage par opposition aux reçus intangibles des
banques de dépôts) qui sont identiques à la
monnaie-papier du gouvernement et deviennent donc le « standard
monétaire » du pays en question. Si, donc, je souhaite retirer
1 000 $ de mon compte, la banque doit aller à la Réserve Fédérale et elle-même acheter de la Fed 1 000 $ en billets de banque de la Réserve Fédérale (le liquide des Etats-Unis aujourd’hui). En d’autres termes, la Fed agit en tant que banque des banques. Les banques conservent des comptes-courants à
la Fed et ces dépôts constituent leurs réserves sur
lesquelles elles peuvent (et elles le font) empiler jusqu’à 10
fois le montant du solde de leur compte.
Here's
how the counterfeiting process works in today's world. Let's say that the
Federal Reserve, as usual, decides that it wants to expand (i.e., inflate)
the money supply. The Federal Reserve decides to go into the market (called
the "open market") and purchase an asset. It doesn't really matter
what asset it buys; the important point is that it writes out a check. The
Fed could, if it wanted to, buy any asset it wished, including corporate
stocks, buildings, or foreign currency. In practice, it almost always buys U.S. government securities.
Voici comment
marche le faux-monnayage dans le monde contemporain. Imaginons que la Réserve Fédérale, comme d’habitude, décide d’une
expansion de l’offre monétaire (inflation). La Réserve Fédérale décide d’aller sur le marché
(appelé « marché ouvert») et d’acheter
des actifs. Il n’est pas très important de savoir quel type
d’actif elle acquiert, le point important c’est qu’elle
établit alors un chèque. La Fed pourrait, si elle le souhaitait acheter n’importe quel actif, par exemple des actions
d’entreprises, des immeubles ou des devises étrangères.
En pratique, ce sont presque toujours des obligations du gouvernement
américain.
Let's assume that the Fed buys $10,000,000 of U.S. Treasury bills from some
"approved" government bond dealer (a small group), say Shearson,
Lehman on Wall Street. The Fed writes out a check for $10,000,000, which it
gives to Shearson, Lehman in exchange for $10,000,000 in U.S. securities. Where does the Fed get the $10,000,000 to pay Shearson, Lehman? It creates
the money out of thin air. Shearson, Lehman can do only one thing with the
check: deposit it in its checking account at a commercial bank, say Chase
Manhattan. The "money supply" of the country has already increased
by $10,000,000; no one else's checking account has decreased at all. There has been a net increase of
$10,000,000.
Imaginons maintenant que la Fed achète 10 000 000 $ de bons du Trésor de quelque négociant
“autorisé” (un tout petit groupe) d’obligations gouvernementales,
disons Shearson Lehman sur Wall Street. La Fed établit un chèque de 10 000 000 $ qu’elle donne à Shearson Lehman en
échange de 10 000 000 $ d’obligations
américaines. Mais où la Fed trouve-t-elle de quoi rembourser
Shearson Lehman ? Elle crée de la monnaie à partir de
rien ! Shearson Lehman ne peut faire qu’une seule chose avec ce
chèque : le déposer sur un compte à vue dans une
banque commerciale disons la Chase Manhattan. « L’offre de monnaie » du pays a déjà été accrue de
10 000 000 $; et le compte à vue d’aucune autre
personne n’a baissé. Il y a donc bien eu une augmentation nette
de 10 000 000 $.
But this is only the
beginning of the inflationary, counterfeiting process. For Chase Manhattan is
delighted to get a check on the Fed, and rushes down to deposit it in its own
checking account at the Fed, which now increases by $10,000,000. But this
checking account constitutes the "reserves" of the banks, which
have now increased across the nation by $10,000,000. But this means that
Chase Manhattan can create deposits based on these reserves, and that, as
checks and reserves seep out to other banks (much as the Rothbard Bank
deposits did), each one can add its inflationary mite, until the banking
system as a whole has increased its demand deposits by $100,000,000, ten
times the original purchase of assets by the Fed. The banking system is
allowed to keep reserves amounting to 10 percent of its deposits, which means
that the "money multiplier" – the amount of deposits the
banks can expand on top of reserves – is 10. A purchase of assets of $10 million by the Fed has generated very quickly a tenfold, $100,000,000
increase in the money supply of the banking system as a whole.
Mais
ceci ne constitue que le début de ce processus de faux-monnayage. Car la Chase Manhattan se réjouit d’obtenir un chèque de la Fed et se dépêche le déposer auprès de la Fed sur son propre compte, qui maintenant augmente de 10 000 000 $. Or, ce compte
à vue constitue les « réserves » des
banques qui se sont maintenant accrues de 10 000 000 $. Mais cela
signifie aussi que la Chase Manhattan peut créer des
dépôts basés sur ses réserves et que les
chèques et les réserves émanent des autres banques (tout
autant que les dépôts de la Banque Rothbard l’avaient fait) et chacun d’entre eux ajoute sa propre obole
inflationniste jusqu’à ce que le système dans son
ensemble ait augmenté la demande de dépôts à
100 000 000 $, soit dix fois le montant de l’achat
d’actifs de la Fed à l’origine. Le système bancaire
est autorisé à avoir des réserves de 10% de ses
dépôts ce qui veut dire que le « multiplicateur monétaire »,
le montant des dépôts dont les banques peuvent
s’élargir au-delà de leurs propres réserves est de
10. Un achat d’actifs de 10 millions par la Fed a très rapidement engendré dix fois la somme soit 100 millions
d’augmentation de l’offre de monnaie du système bancaire
dans son ensemble.
Interestingly, all economists agree on the mechanics of this process even
though they of course disagree sharply on the moral or economic evaluation of
that process. But unfortunately, the general public, not inducted into the
mysteries of banking, still persists in thinking that their money remains
"in the bank."
Il est
intéressant de noter que tous les économistes sont
d’accords sur les mécanismes de ce processus même si, bien
sûr, ils sont en fort désaccord sur l’évaluation
morale ou économique de ce processus. Mais malheureusement le grand
public qui n’est pas initié aux mystères du secteur
bancaire persiste à croire que son argent est bien
« à la banque ».
Thus, the Federal
Reserve and other central banking systems act as giant government creators
and enforcers of a banking cartel; the Fed bails out banks in trouble, and it
centralizes and coordinates the banking system so that all the banks, whether
the Chase Manhattan, or the Rothbard or Rockwell banks, can inflate together.
Under free banking, one bank expanding beyond its fellows was in danger of
imminent bankruptcy. Now, under the Fed, all banks can expand together and
proportionately.
Ainsi la Réserve Fédérale et les autres banques centrales agissent en tant que
créateurs et policiers gouvernementaux géants d’un cartel
bancaire ; le Fed vient à la rescousse des banques en
difficultés. Elle centralise et coordonne le système bancaire
de manière que toutes les banques, que ce soit la Chase Manhattan, la banque Rothbard ou Rockwell puissent profiter ensemble de l’inflation.
Dans un système de banque libre, une banque qui s’agrandirait
au-delà de ses concurrentes serait en danger imminent de faillite. En
revanche, sous le régime de la Fed, toutes les banques peuvent mener
leur expansion ensemble et de manière proportionnelle.
"Deposit Insurance"
“Garantie des dépôts”
But even with the
backing of the Fed, fractional reserve banking proved shaky, and so the New
Deal, in 1933, added the lie of "bank deposit insurance," using the
benign word "insurance" to mask an arrant hoax. When the savings
and loan system went down the tubes in the late
1980s, the "deposit insurance" of the federal FSLIC [Federal
Savings and Loan Insurance Corporation] was unmasked as sheer fraud. The
"insurance" was simply the smoke-and-mirrors term for the unbacked
name of the federal government. The poor taxpayers finally bailed out the
S&Ls, but now we are left with the formerly sainted FDIC [Federal Deposit
Insurance Corporation], for commercial banks, which is now increasingly seen
to be shaky, since the FDIC itself has less than one percent of the huge
number of deposits it "insures."
Mais
même avec le soutien de la Fed, le système bancaire à
réserves fractionnaires demeura fragile ; et donc, le New Deal en
1933 y ajouta le mensonge de « la garantie des dépôts »,
utilisant le mot garantie pour masquer un fieffé mensonge. Lorsque
l’épargne et le système de crédit s’effritèrent
à la fin des années 1980, la « garantie des
dépôts » de la FSLD fédérale [Société de garantie fédérale de l’épargne et
des crédits] a été démasquée comme une
escroquerie authentique. La « garantie » était
une simple tromperie pour le nom, non garanti lui, du gouvernement
fédéral. Et ce furent finalement les pauvres contribuables qui
tirèrent d’ennui le S&L mais nous avons maintenant sur les
bras le sacro-saint FDIC [Société d’assurance
fédérale des dépôts] pour les banques
commerciales, qui devient de plus en plus instable, puisque le FDIC
lui-même possède moins d’un pour cent du nombre
énorme de dépôts qu’il
« assure ».
The very idea of
"deposit insurance" is a swindle; how does one insure an
institution (fractional reserve banking) that is inherently insolvent, and
which will fall apart whenever the public finally understands the swindle?
Suppose that, tomorrow, the American public suddenly became aware of the
banking swindle, and went to the banks tomorrow morning, and, in unison,
demanded cash. What would happen? The banks would be instantly insolvent,
since they could only muster 10 percent of the cash they owe their befuddled
customers. Neither would the enormous tax increase needed to bail everyone
out be at all palatable. No: the only thing the Fed could do, and this would
be in their power, would be to print enough money to pay off all the bank
depositors. Unfortunately, in the present state of the banking system, the
result would be an immediate plunge into the horrors of hyperinflation.
L’idée
même d’une “garantie des dépôts” est un
leurre; comment peut-on assurer une institution dont
l’insolvabilité est inhérente à sa nature
(système bancaire à réserves fractionnaires) et qui
tombe en lambeaux chaque fois que le grand public finit par comprendre cette
fraude ? Supposez que, demain, le public américain devienne soudainement
conscient de cette escroquerie et aille à la banque et à
l’unisson demande à retirer ses fonds en liquide.
Qu’arriverait-il ? Les banques seraient instantanément en
faillite car elles ne pourraient trouver que 10% du cash qu’elles
doivent à leurs clients médusés. Et l’augmentation
énorme nécessaire des impôts pour tirer tout ce monde
d’embarras ne serait pas non plus acceptable. Non, la seule chose que la Fed puisse faire et qui soit en son pouvoir, c’est d’imprimer autant
d’argent qu’il est nécessaire pour rembourser tous les
détenteurs de comptes à vue. Malheureusement, dans
l’état actuel du système bancaire, le résultat
serait un plongeon immédiat dans les horreurs de
l’hyperinflation.
Let us suppose that total insured bank deposits are $1,600 billion.
Technically, in the case of a run on the banks, the Fed could exercise
emergency powers and print $1,600 billion in cash to give to the FDIC to pay
off the bank depositors. The problem is that, emboldened at this massive
bailout, the depositors would promptly redeposit the new $1,600 billion into
the banks, increasing the total bank reserves by $1,600 billion, thus
permitting an immediate expansion of the money supply by the banks by
tenfold, increasing the total stock of bank money by $16 trillion. Runaway
inflation and total destruction of the currency would quickly follow.
Supposons
que le total garanti des dépôts bancaires soit de 1 600
milliards de dollars. Techniquement, dans le cas d’une ruée sur
les banques, la Fed pourrait exercer ses pouvoirs d’urgence et imprimer
1 600 milliards de dollars en liquide et le donner au FDIC afin
qu’il rembourse les déposants des banques. Le problème
est que, enhardis par ce sauvetage massif, les déposants redéposeraient
leur nouvel avoir à la banque et augmenteraient ainsi les
réserves des banques de cette somme 1600 milliards de dollars et
permettraient une expansion immédiate de l’offre de monnaie des
banques par un multiplicateur 10 augmentant le stock total de la monnaie
bancaire de 16 000 milliards de dollars. Une inflation galopante et une
destruction totale de la monnaie suivraient rapidement.
This article originally appeared in the October 1995 issue of The Freeman and is reprinted with permission.
Cet article est paru la première fois
en octobre 1995 dans The Freeman et il est reproduit ici avec l’aimable
autorisation du Mises Institute.
Murray N. Rothbard
Murray N. Rothbard (1926–1995) est
l’auteur de Man, Economy, and State, Conceived in Liberty, What Has Government Done to Our Money, For a New Liberty, The Case Against the Fed, et bien
d’autres livres et articles.
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