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Cours Or & Argent

Les cycles de croissance et de recession du temps de l’étalon or

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New World Economics
Extrait des Archives : publié le 03 juillet 2013
865 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

 

 

 

 

Selon les économistes Keynésiens, les systèmes monétaires basés sur un étalon or auraient tout au long de l’Histoire été à l’origine de cycles de croissance et de récession. Très récemment, j’expliquais qu’aucun évènement économique majeur n’avait été causé par une devise à la valeur stable. L’objectif d’un étalon or est de garantir la stabilité de la valeur d’une devise – pour autant que ce soit possible dans notre monde imparfait – et j’aimerais ajouter qu’il y est parvenu pendant un certain nombre de siècles.


Des cycles de croissance et de récession se sont-ils développés alors qu’un étalon or était de vigueur ? Bien sûr que oui. Et pour plusieurs raisons qui n’ont rien à voir avec une devise stable.

 

Ce que disent vraiment les critiques de l’étalon or lorsqu’ils le blâment pour l’apparition de cycles de croissance et de récession est que l’étalon or prévient la gestion macroéconomique au travers de la manipulation de devises. Les économistes sont convaincus qu’ils peuvent se confronter à n’importe quel problème économique armés de leur boîte à outils de monnaie de singe.


S’il y a eu une récession en 1854 ou 1960, ils assument qu’elle aurait pu être évitée si leur magie monétaire avait été appliquée. Ils blâment donc l’étalon or de l’époque pour avoir empêché une telle ligne d’action.

 

La récession, c’est la faute de l’étalon or !


La gestion macroéconomique par le biais de la manipulation monétaire est-elle le remède magique à tous les maux économiques ? Les maîtres de l’argent flou ont eu la liberté de faire tout ce qu’ils voulaient depuis 1971. Et pourtant, des récessions apparaissent encore. Au cours de ces dernières années, Ben Bernanke a tenté de régler les problèmes du marché immobilier, de l’insolvabilité des banques et de l’emploi grâce à des politiques d’argent facile sans précédent. Ses stratégies n’ont pas fonctionné. L’amélioration du marché de l’emploi enregistrée ces dernières années ne peut être attribuée qu’à des interprétations statistiques.


Les vétérans de récessions passées – 2001 et 1992 – se souviennent certainement des raisons que les économistes ont données pour expliquer l’échec de leurs tactiques économiques.


Les avocats de l’étalon or sont parfois accusés de ne rien faire en cas de relâche économique. Et ces critiques sont souvent justifiées. Bien souvent, de vrais problèmes ont été laissés se développer de leur plein gré, parce que les avocats de l’étalon or pensaient qu’ils se règleraient d’eux-mêmes. Parfois, même eux ont réussi à faire s’effondrer leur économie en recommandant une austérité fiscale ou des tarifs douaniers.

 

Nous pouvons toujours nous attaquer aux ralentissements économiques grâce à des actions gouvernementales décisives et effectives. En revanche, ces actions doivent viser à des améliorations fondamentales plutôt que d’appliquer une solution d’argent facile à des problèmes dont les causes ne sont pas monétaires. Il ne faut pas jouer avec une devise. Cela ne fait que causer plus de problème que d’en résoudre. Et bien souvent, cela ne sert à rien de résoudre du tout.

 

Toutes ces manipulations monétaires ne sont rien de plus qu’une forme de dévaluation de devises, même si ce n’est pas là leur objectif premier. Avec le temps, la devise perd de sa valeur. Aujourd’hui, le dollar ne vaut plus qu’1/1700e d’une once d’or. En 1970, il valait 1/35e d’une once. Quatre décennies de politiques d’argent facile ont réduit la valeur du dollar d’un facteur de 48 !


Lorsque la valeur de la monnaie chute, la valeur des salaires diminue également. C’est une situation à laquelle on fait face en augmentant les salaires nominaux, bien que cela ne suffise pas à régler complètement le problème. Avec le temps, les gens s'appauvrissent. Sur le long-terme, les manipulations de devises découlent sur une généralisation de la pauvreté. C’est la raison pour laquelle la famille Américaine moyenne est plus pauvre aujourd’hui qu’elle ne l’était en 1968. Lorsqu’une monnaie ne vaut plus qu’1/48 de ce qu’elle valait en 1968, il vous faut payer plus pour vous acheter les biens dont vous avez besoin. Maman doit aussi travailler, et pourtant, cela ne suffit pas. C’est ainsi qu’entre en jeu les cartes de crédit, les prêts étudiants, et ainsi de suite – jusqu’à ce que même ces systèmes ne fonctionnent plus et que la famille Américaine doive faire face à sa malheureuse réalité économique.


Peut-être quarante années supplémentaires suffiront-elles à ce que la valeur du dollar diminue encore d’un facteur de 48. Le dollar ne vaudrait ainsi plus qu’1/2304e de sa valeur de 1968. Essayez d’imaginer à quoi l’économie, et les familles Américaines, ressembleront. Le prix du litre d’essence sera 48 fois plus élevé. Les salaires augmenteront-ils aussi d’un facteur de 48 ? Je ne le pense pas.


La valeur du dollar baissera, et en même temps, le niveau de vie de la famille Américaine moyenne. Il pourrait se passer un long moment avant que nous comprenions ce qui ne va pas. L’Argentine a fait l’expérience d’une devise de médiocre qualité un siècle durant, et ne cesse d’obtenir les mêmes résultats de ses interventions répétées. L’Argentine était autrefois l’un des pays les plus riches du monde. Aujourd’hui, elle n’est même plus considérée comme une nation émergente.


Faudra-t-il attendre un siècle pour que les Américains prennent conscience de ces principes simples ?

 

 

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Nathan Lewis est l'auteur de Gold: the Once and Future Money, publié par Agora Publishing et J Wiley. Il est le directeur de Kiku Capital Management.
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