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On attend la BCE, aurons nous la FED ?

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Publié le 30 juillet 2012
946 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Rubrique : Editoriaux

 

 

 

 

Le comité monétaire de la banque centrale américaine va se réunir mardi et mercredi, dans le contexte d’un nouveau ralentissement de la croissance du pays – +1,5% au second trimestre – qui se poursuit depuis le début de l’année. Que va-t-il bien pouvoir décider cette fois-ci ?


Deux opérations successives de quantitative easing (assouplissement quantitatif) baptisées QE1 et QE2 ont déjà permis à la Fed d’injecter 2.300 milliards de dollars en achetant des obligations du Trésor ou des titres émis par des organismes de refinancement hypothécaires. Une troisième opération de création monétaire est depuis pendante, au vu des résultats mitigés des deux précédentes.


La Fed n’est pourtant pas restée les bras croisés, ayant lancé puis prolongé un programme intitulé « swift » d’un montant de 647 milliards de dollars, qui vise à augmenter la maturité de la dette en sa possession, afin de faire baisser le taux des titres longs sur le marché et de contribuer par ses achats au financement à long terme de la dette. Pour ce faire, elle procède à des échanges de titres au sein de son portefeuille : maturité courte contre maturité longue, sans création monétaire. Elle a aussi annoncé que son principal taux directeur resterait quasiment nul, « au moins jusqu’en 2014 », afin de donner aux établissements financiers visibilité et assurance.


Va-t-elle ou non aller cette fois-ci plus loin ? On va le savoir sans tarder. Mais une autre question restera sans réponse, au moins dans l’immédiat : quel effet une nouvelle injection monétaire pourrait-t-elle avoir ? Le débat à ce sujet s’est déplacé et au spectre d’un départ inopiné de l’inflation causé par une création à répétition a succédé une interrogation sur la capacité de la Fed à relancer la machine économique, Ben Bernanke, son président, accordant désormais toute son attention aux risques de déflation et n’hésitant pas à le dire.


La crise européenne a été mise en avant comme étant à l’origine des « vents contraires » auquel l’économie fait face, escamotant ses problèmes propres. La période électorale actuelle n’est pas propice à l’introspection, ni à l’anticipation de ce que fera le président nouvellement élu face au mur budgétaire en fin d’année. Faute d’accord sur des mesures de réduction du déficit au Congrès, un paquet de dépenses publiques et de réductions d’impôts expireront en effet automatiquement à cette échéance, mécontentant tout le monde mais permettant à chacun de se renvoyer la responsabilité. La réduction de la dette américaine n’a pas plus de solution que les autres.


L’impasse enregistrée dans la zone euro ne lui est donc pas spécifique. Le cousin britannique ne se comporte pas mieux non plus : selon une première estimation de l’Office des statistiques nationales, le PIB a diminué de -0,7 % au deuxième trimestre. Pour la troisième fois consécutive, une baisse est enregistrée, un phénomène de récession jamais enregistré depuis 1955, date de création des statistiques trimestrielles. À noter que le résultat définitif est généralement en baisse par rapport à l’estimation initiale.


La conséquence sur les finances publiques britanniques ne s’est pas faite attendre : les revenus fiscaux ont reculé et les allocations chômage progressé (-10,8 milliards de livres contre +15,4). De 944,6 milliards de livres en juin 2011, le déficit public a atteint 1.038 milliards en juin 2012. La stratégie de désendettement britannique ne fonctionne pas, ce qui n’empêche pas David Cameron de la poursuivre, sans s’appesantir sur la date lointaine à laquelle elle produira ses résultats. Gagner du temps allonge par contre la durée de la peine, ce qui n’est pas propre à la Grande-Bretagne.


Le conseil des gouverneurs de la BCE va se réunir jeudi prochain et il est attendu au tournant. Après Angela Merkel et François Hollande, Mario Monti a aussi déclaré qu’il fera tout pour sauver l’euro – ce qui tourne au gag involontaire, car personne ne dit comment – mais voilà au moins une chose sur laquelle tout le monde est d’accord. Jean-Claude Juncker a mis les pieds dans le plat en déclarant au Figaro : « Comment l’Allemagne peut-elle se payer le luxe de faire de la politique intérieure sur le dos de l’euro ? Si les seize autres pays en faisaient autant, que resterait-il du projet commun ? La zone euro n’est-elle plus qu’une succursale de la République fédérale ? ».


Tim Geithner, le secrétaire d’État au Trésor américain aura successivement rencontré Wolfgang Schäuble et Mario Draghi d’ici jeudi, dans l’espoir de forcer les décisions. Car si les hypothèses ne manquent pas à propos de ce que la BCE pourrait décider, aucun signe n’a été donné d’un déblocage allemand qui, dans les faits, semble la paralyser dès qu’il s’agit d’intervenir sur le marché obligataire. L’Allemagne semble encore bloquer l’intervention du FESF, ce qui stoppe celle de la BCE. Sauf de manière contournée en finançant une nouvelle fois les banques pour qu’elles se portent acquéreur de la dette espagnole et italienne, à condition d’encore diminuer ses exigences en matière de garantie. L’indépendance de la BCE est formellement réaffirmée par le gouvernement allemand, mais la Bundesbank veille à sa place au grain et le fait savoir. Mario Draghi rencontrera Jens Weidmann avant la réunion du Conseil des gouverneurs.


Les banques centrales ne sont plus ce qu’elles étaient.






Billet rédigé par François Leclerc




Son livre, Les CHRONIQUES DE LA GRANDE PERDITION vient de paraître




Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

 

 



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