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« Nous
faisons gonfler nos devises, nous supportons le commerce grâce à un crédit
illimité, et faisons désormais face à une insolvabilité sans fond » -
R.W. Emerson, The Young American, 1844
Joseph
Goebbels était le Ministre allemand de la propagande de 1933 à 1945. Il a un
jour dit qui si un mensonge est répété assez souvent, le peuple finit
éventuellement par y croire.
Les
gouvernements du monde, ainsi que leurs laquais des médias, semblent avoir
pris à cœur les commentaires de Goebbels. Ils omettent les faits et
distordent la réalité au service de leurs agendas, alors qu’un point de vue
diamétralement différent est présenté par des analystes hautement qualifiés
et intelligents sur de nombreux blogs et sites internet.
Marc Faber nous rappelle que si l’or a enregistré des
performances médiocres depuis 2011, il a vu son prix être multiplié par plus
de quatre depuis 2000 : « L’or ne s’en est pas si mal tiré, il a
enregistré des performances bien supérieures à celles des actions. J’ai
l’intention de m’offrir de grosses quantités d’or et d’argent, parce que je
n’ai plus aucune confiance en le système financier ». En réponse à une
question concernant les prévisions pessimistes faites par Goldman Sachs au
sujet de l’or, il nous dit ceci : « J’aimerai répondre que Goldman
Sachs est très douée pour prévoir une baisse de prix lorsqu’elle cherche à
acheter quelque chose ».
Jim Rickards, économiste et auteur du best-seller Currency Wars, estime que le
prix de l’or puisse grimper jusqu’à 7.000 ou 9.000 dollars. « Ce n’est
pas quelque chose qui se passera demain. C’est une prévision sur deux ou
trois ans, une multiplication du prix de l’or par cinq ou six ». Selon
Rickards, il existe deux moyens de restaurer la confiance du public :
inonder le marché de liquidités (inflationniste) ou s’en retourner à un
étalon or. « J’ai pesé le pour et le contre, et le prix
non-déflationniste actuel du prix de l’or est de 9.000 dollars l’once ».
Comme
vous le savez peut-être, je pense moi-même depuis 2003 que le prix de l’or
atteindra 6.250 dollars d’ici à 2017, une prévision qui est strictement basée
sur les théories Elliott Wave et de Fibonacci. Pour ce qui est du monde de
l’économie et de la finance, la manipulation, la distorsion et le mensonge
devraient être évidents aux yeux de tous ceux qui daigneraient faire un
minimum de recherches via les sources traditionnelles. A la racine du
désastre qui approche se trouve la philosophie keynésienne de gonflement de
la dette mise en place par les gouvernements occidentaux et leurs banques
centrales, et imposées au monde par les institutions scolaires socialistes
qui ne tolèrent pas la liberté de parole, l’économie de marché libre ou la
Bible sur leurs campus. L’expérience qui a commencé en 1933 et a atteint son
apogée en 1971 avance l’abandon de la convertibilité du dollar en or a formé
une hyperbole avec le Japon, aujourd’hui devenu l’enfant modèle d’un système
économique complètement fou. La création de billets de Monopoly ne peut continuer
de fonctionner que tant que personne ne se réveille et ne réalise que
l’Empereur est nu. Sans quoi le château de cartes s’effondrerait. Et c’est un
évènement qui se fait imminent. Nous sommes aujourd’hui dans la plus grosse
bulle de tous les temps. Que Dieu sauve ceux qui seront pris la main dans le
sac lorsque, comme toutes les autres bulles du passé, celle-ci finira par
exploser. Assurez-vous de ne pas faire partie de ceux qui tiendront le sac
quand la réalité sera réaffirmée.
Retour en
arrière
Je ne
suis vraiment pas intéressé par l’évidence, puisque l’aborder ne ferait que
réaffirmer mes prédictions passées. Contrairement à un certain nombre
d’économistes, je prends plaisir à examiner mes écrits passés pour examiner
mes erreurs et tenter de découvrir pourquoi je me suis trompé, ou me
féliciter d’avoir eu raison. Je me pose la plus importante de toutes les
questions : Vers où allons-nous maintenant ? Je suis certain qu’il
serait une bonne idée de revenir sur un article que j’ai écrit en 2005.
Les devises
fiduciaires : or et inflation
Selon
l’étymologie du dictionnaire Chambers, le mot « inflation »
signifie augmentation de la masse monétaire. « La devise des Etats-Unis
a gonflé à un taux de 10% supérieur au taux de croissance du PIB du pays pendant
plus de vingt ans ». La propagation des dommages inflationnistes
devraient bientôt galoper droit vers les devises du monde, non pas seulement
le dollar, mais toutes les devises papier, que personne ne semble pourtant
observer. Toutes sont engagées dans une course poursuite vers le fond du
gouffre. L’inflation monétaire continue n’est pas un évènement des XXe et
XXIe siècles qui atteindra la fin de sa course dans un futur proche.
Avant
que les banques centrales ne contrôlent les systèmes monétaires, la monnaie
consistait en une devise garantie par une marchandise. L’inflation était
alors plus souvent un produit des suspensions temporaires des étalons en
vigueur, comme en période de guerre ou de panique. De temps à autres, une
inflation est apparue alors que les réserves d’or et d’argent augmentaient
significativement (comme après la découverte d’or en Amérique). Des pics ont
été enregistrés dans certains pays ou régions alors que l’offre grimpait
suite à une découverte majeure (comme en Californie pendant la ruée vers l’or
de 1849). Mais en tout et pour tout, le dollar de 1900 a su conserver la même
valeur que le dollar de 1800.
L’Américain
du XXe siècle a vécu une expérience bien différente. Un billet d’un dollar
placé sous un matelas il y a 106 ans ne vaudrait aujourd’hui plus que 2% de
son pouvoir d’achat. C’est-à-dire que deux cents en 1900 avaient le même
pouvoir d’achat qu’un dollar aujourd’hui, en 2015. Une perte de valeur de
plus de 98%. Le rythme de la hausse des prix a été nettement supérieur après
1971 (suite à la rupture du dernier lien du dollar avec l’or). Les prix ont
augmenté en moyenne de 5,1% par an après cette date, contre 2,4% par an au
cours des soixante-dix premières années du conflit. Voilà pourquoi la Fed
d’aujourd’hui pense qu’une hausse de prix de 2% par an ne peut être qualifiée
d’inflation. Ce qui est particulièrement inquiétant au sujet du dollar est
qu’il a été la troisième meilleure devise du monde. Seuls le franc suisse et
le florin hollandais ont su mieux se tenir. Au Royaume-Uni, par exemple, le
taux de croissance moyen des prix au cours de ces 106 années a été de 4,5%,
contre 3,5% aux Etats-Unis – une différence qui peut sembler triviale. Et
pourtant, avec le temps, les prix ont été multipliés par 55 au Royaume-Uni,
plus de deux fois qu’aux Etats-Unis. Souvenez-vous que le dollar a perdu 98%
de son pouvoir d’achat… cela ne l’a pas empêché de faire mieux que ses
devises rivales. Et de loin.
Les
performances des devises fiduciaires au cours de ce dernier siècle ont été
misérables. Qu’est-ce qui a donc pu changer ? La conjoncture monétaire
actuelle est bien pire que celle du XXe siècle. Au début du siècle dernier,
il existait toujours un étalon or. De 1947 à 1979, nous avons eu un semblant
d’étalon or international. Les banquiers centraux aujourd’hui ne sont
confrontés à aucune limite économique. C’est pourquoi la menace d’inflation
est bien plus probable. Aussi terrible que la performance du dollar ait pu
être au XXe siècle, le XXIe siècle pourrait s’avérer bien pire. Les systèmes
fiduciaires ont tendance à imploser suite à ce qui est communément appelé
hyperinflation. Elles ne sont pas si rares qu’on pourrait le croire. Au XXe
siècle, qui n’a pas entendu parler de l’hyperinflation allemande de 1922-23,
qui a vu les prix grimper de 3.422% en 1922 (en janvier 1923, un dollar
pouvait acheter 20.000 marks, alors qu’en novembre de la même année, il
fallait 630 milliards de marks pour acheter ce même dollar). Ces chiffres
sont simplement bouleversants. Et pourtant, l’hyperinflation hongroise de
1945-46 a été encore plus spectaculaire, avec une inflation de 19.800% par
mois. Phillip Cagan a écrit dans les années 1950 ce que beaucoup considèrent
être une étude classique de l’hyperinflation, dans laquelle il définit
l’hyperinflation comme étant une inflation de plus de 50% par mois. Malgré ce
taux très élevé, Cagan est parvenu à trouver sept épisodes qui correspondent à
sa définition, et simplement parce que ces sept épisodes sont les seuls pour
lesquels des données mensuelles aient été disponibles. Font partie de la
liste l’hyperinflation allemande, deux hyperinflations hongroises, mais aussi
des hyperinflations survenues en Autriche, en Grèce, en Pologne et en Russie.
Elles ont toutes eu lieu entre 1921 et 1946. A l’époque, ce phénomène n’était
donc pas si rare. Pour ajouter aux propos de Cagan, les plus récentes
hyperinflations ont émané de marchés émergents comme l’Argentine, la Bolivie,
le Brésil, le Pérou et l’Ukraine – et ce n’est qu’une liste partielle qui est
sur le point de s’allonger. D’autres exemples d’hyperinflation se sont
développés au Zimbabwe (qui a récemment imprimé un billet d’un milliard de
dollars zimbabwéens), au Zaïre, en Géorgie et au Nicaragua. D’importants
épisodes d’inflations se sont développés depuis 1998 en Malaisie et dans
d’autres pays émergents d’Asie orientale, ainsi qu’en Russie. La Chine est
sur le point d’en souffrir à son tour. Je suspecte qu’il y en a eu d’autres
qui n’ont pas été recensées. Le passage le plus intéressant de l’essai des
chercheurs du FMI est sa conclusion. Ils y écrivent ceci :
« L’inflation bénigne de ces dernières années peut avoir poussé certains
à croire que l’inflation chronique et l’hyperinflation ont été éradiquées à
tout jamais. L’Histoire nous suggère qu’une telle conclusion ne puisse être
garantie ». En effet, c’est précisément ce qui est à retenir ici.
Structurellement, tous les prix sont susceptibles de traverser de fortes
inflations, même aux Etats-Unis, qui ont enregistré une inflation de 2% l’an
dernier selon les dires du gouvernement. N’oubliez pas la magie de la
composition : elle travaille pour et contre vous. Vous n’avez pas de
boule de cristal. Prédire les évènements des systèmes monétaires est un
travail extraordinairement difficile.
L’hyperinflation
est imminente aux Etats-Unis. Elle pourrait prendre un peu plus de temps à s’y
développer qu’elle a pu le faire dans d’autres pays, parce que le dollar
demeure aujourd’hui la seule devise de référence internationale. En revanche,
puisque l’Union européenne s’est récemment élargie à dix pays (avec le même
PIB que les Etats-Unis), l’euro pourrait prendre la place du dollar (ce dont
je doute) ou devenir une devise de référence alternative. Il semblerait que
le yuan chinois puisse aussi le devenir, à la manière de la livre sterling
dans les années 1900. Un plus grand danger encore serait de voir la Chine
élargir l’usage de ses droits de retrait spéciaux auprès du FMI, qui sont
composé d’un panier de devises. Y inclure l’or pourrait représenter un grand
danger pour le statut du dollar. Face à la réémergence de l’or et d’un dinar
d’or, les banques centrales dotées d’ateliers monétaires courent un grand
risque. Tout pointe du doigt la faiblesse éventuelle du dollar - ou de
n’importe quelle autre devise papier – en tant que « valeur de
réserve ».
A suivre…
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