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Cours Or & Argent en

La question controversée du dollar

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Publié le 03 novembre 2016
1739 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Rubrique : Editorial du Jour

Il ne fait aucun doute que la rapide expansion de la dette libellée en dollars et de la masse monétaire survenue depuis la crise financière nous mèneront droit vers une crise des devises.

Nous ne savons simplement pas quand. Et le dollar n’est pas le seul dans son cas. Toutes les devises papier majeures ont vu leur masse monétaire gonfler ces dernières années. Puisque le dollar est la devise de réserve du monde, les autres devises suivent son exemple. Jusqu’à ce que se développe un évènement cataclysmique, les devises se comporteront de manière inattendue, parfois même irrationnelle. Les bases fondamentales ne s’annoncent pas bonnes au Japon, et pourtant, le yen demeure la plus forte des quatre devises majeures. La zone euro risque de traverser un effondrement systémique, bouleversée par les vents politiques et financiers. Et pourtant, le taux de change de l’euro semble ne pas réagir à ces incertitudes. L’économie britannique est plus puissante, bien que la livre sterling soit la plus faible des quatre devises majeures.

Les taux de change actuels sont la preuve que la subjectivité l’emporte sur la pensée macroéconomique. Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, de Mackay, l’emporte toujours sur les modèles informatiques. Toute tentative officielle d’établir un taux de change en dollars doit répondre à deux questions : quelle est la valeur du dollar par rapport aux autres devises, et quel est son pouvoir d’achat en termes de biens et services ?

Le graphique ci-dessous indique comment le dollar s’est comporté contre les autres devises au cours e ces cinq dernières années, sur une base pondérée par les échanges et sur une base prédéfinie par les devises (DXY) :

24hGold - La question controve...

Nous devrions noter ici que le dollar a gagné de la valeur sur ces deux bases, avec environ 18% depuis 2014. Sur la même période, le yuan chinois a chuté de 12% contre le dollar, et a légèrement augmenté contre le panier du DXY, et notamment contre son composant euro, avec une hausse de 12% depuis 2014. Cela importe beaucoup, parce que le yuan n’a pas été dévalué, comme nous le répètent souvent les analystes. Il est resté relativement stable au fil du temps contre un panier de devises. Il a été faible contre le dollar et le yen, mais assez fort contre l’euro et la livre sterling.

Nous devrions adopter le point de vue du FOMC sur la question. Les Etats-Unis enregistrent un déficit commercial record avec la Chine, et les seules économies majeures auprès desquelles les termes commerciaux de la Chine se sont améliorés sont les Etats-Unis et le Japon. Ainsi, la Fed se doit d’être très attentive au taux de change du dollar contre le yuan chinois. En plus de cela, à deux reprises, la Fed a signalé qu’elle allait faire grimper les taux des fonds fédéraux avant de reculer après l’annonce d’une baisse par la Chine du taux auquel le yuan avait été rattaché au dollar. Les dévaluations de la devise chinoise contre le dollar sont évidemment une préoccupation majeure pour la Fed.

La situation peut être mieux comprise une fois la position de la Banque populaire de Chine prise en considération. La banque a vendu des bons du Trésor américain en de grosses quantités pour accumuler du pétrole et des matières premières, bien qu’elle se soit aussi tournée vers les obligations japonaises. Les dollars de la Chine ont été accueillis à bras ouverts par les marchés, qui manquent de collatéral de qualité et de devises. En revanche, les réserves de dollars vendues par la Chine n’ont pas empêché la hausse du dollar contre le yuan. Et la Chine n’est pas le seul pays asiatique à vendre du papier américain. La demande des joueurs internationaux est immense, suffisamment immense pour déterminer la direction du taux de change du dollar.

C’est une situation qui est aujourd’hui exploitée par la Banque populaire de Chine, qui est en position de dicter des politiques à la Fed en ajustant le taux auquel elle est prête à fournir des dollars sur le marché. Tant que le dollar demeure fondamentalement fort, elle n’a qu’à ralentir le rythme de ses ventes pour que le dollar grimpe et que les projets de hausse des taux d’intérêt de la Fed repoussés à plus tard. C’est quelque chose que les analystes occidentaux ont peine à comprendre. Ils pensent, à tort, que la Chine est forcée de défendre un yuan en déclin. Rien ne pourrait être plus dénué de réalité. Il sera intéressant de voir ce qui se passera suite à la réunion du FOMC du mois de décembre.

Ce qui influence grandement les décisions politiques de la Chine en termes de taux de change est l’avenir de l’euro. La zone euro représente un marché aussi vaste que les Etats-Unis, et est rendue plus importante encore par sa frontière commune avec l’Asie. Il ne fait aucun doute que la Chine pense se rapprocher de l’Europe plutôt que des Etats-Unis sur le long terme, malgré les problèmes actuels de la région. C’est une situation qui est d’une importance stratégique. L’économie européenne devra un jour être sauvée, et représente une grande opportunité pour l’intervention chinoise.

C’est un projet de long terme, qui devient de plus en plus valide à mesure que la zone euro creuse son trou. Une désintégration de l’Union européenne pourrait aussi bénéficier aux ambitions chinoises. Sur le court terme, l’euro a brisé une tendance cruciale contre le dollar, et a complété une formation en tête et épaules pour arriver aux alentours d’1,0600 – le record à la baisse de mars et novembre 2015. Voici mon second graphique :

24hGold - La question controve...

Ni la Banque populaire de Chine ni la Fed n’ont besoin d’experts pour comprendre ce qui se passe. Brexit a été une mauvaise nouvelle pour l’euro, parce qu’il est désormais certain que des difficultés surgiront en Europe sur le plan politique comme sur le plan financier. L’économie italienne implose, et son programme de prêts non-performants représente désormais 40% du PIB du secteur privé.

La Chine peut donc positionner son yuan entre un euro en dévaluation et un dollar en hausse. La Fed perçoit la faiblesse de l’euro comme le signe d’une déflation monétaire aux Etats-Unis, et une perte de compétitivité pour les producteurs de son pays. Les exportateurs chinois sont les bénéficiaires de la situation, c’est pourquoi la Chine sera blâmée pour ses manipulations des taux de change.

La Chine se moque peut-être plus que jamais des conséquences de long terme de ses actions pour l’économie américaine. La Chine a vendu ses bons du Trésor et réduit son exposition au dollar pour accumuler des matières premières et du pétrole. Elle cherche à garder sur pieds ses entreprises surendettées en maintenant un taux de change favorable avec le dollar, notamment face à ce que devient aujourd’hui la zone euro. Et la Fed ne peut rien y faire.

L’or et les matières premières

Le principal déterminant du prix de l’or est le potentiel de voir l’inflation monétaire se transformer en une inflation des prix, et de voir les banques centrales faire grimper les taux d’intérêt face à cette menace afin de pouvoir contrôler l’équilibre des préférences des consommateurs entre la monnaie et les biens.

Nous mesurons bien entendu le prix de l’or en dollars. Ce dernier est la devise de réserve qui règne sur toutes les autres. Mais comme nous l’avons vu plus haut, il y a deux choses à prendre en considération. La première est la valeur du dollar contre celles des autres devises, et la deuxième est la valeur du dollar contre un panier de devises. Nous devrions noter que sur le long terme, les prix des matières premières mesurés en termes d’or sont considérablement plus stables que lorsqu’ils sont mesurés en devises fiduciaires.

La Chine s’est comportée comme si elle était consciente des attributs de l’or et semble avoir établi une politique délibérée pour prendre le dessus sur le marché du métal physique. C’est très différent de la domination des Etats-Unis sur les marchés de l’or papier. Non seulement la Chine a investi sur des mines d’or non-profitables pour devenir le plus gros producteur d’or mondial avec 450 tonnes annuellement, l’Etat chinois monopolise les capacités de raffinerie du pays. La Chine importe aussi du doré depuis l’étranger afin de le raffiner sur son territoire, et a sans doute accumulé depuis 1983 des quantités substantielles de métal physique qui ne sont pas comptabilisées dans ses réserves officielles. Elle est aussi le seul pays à avoir encouragé l’achat d’or auprès de sa population, au travers de la télévision et des médias. Au cours de ces trente dernières années, le gouvernement chinois a fait une tentative crédible de prendre le dessus sur le marché de l’or physique et de protéger ses citoyens.

La Chine ne manipule pas le prix de l’or. Comme je l’ai dit plus haut, elle manipule le dollar en régulant le taux de change et en décourageant la Fed de rehausser ses taux d’intérêt. C’est un jeu d’équilibre temporaire qui se poursuivra tant que les banques et leurs emprunteurs surendettés continueront de chercher à se procurer des dollars, et la Chine le sait. Pour l’heure, la Fed semble impuissante quant aux conséquences économiques de la gestion monétaire de la Chine. Pire encore, l’euro aujourd’hui très faible, qui représente 57% du DXY, menace de forcer l’indice plus haut encore. La conséquence inévitable en sera que les politiques monétaires ne pourront plus répondre aux inflations de prix futures, ce qui nous garantit une hausse du prix de l’or dès 2017.

C’est pourquoi, malgré ce qu’espèrent les Américains, l’or demeure au cœur du système financier. Il est central à l’économie parce que c’est ce que souhaite la Chine, mais aussi parce qu’il sert la Chine de monnaie ultime à des fins commerciales. 

La Chine a certainement assez d’or pour compenser les pertes encourues par ses réserves au travers de la destruction du dollar et des autres devises fiduciaires. Elle vend délibérément des dollars, tant qu’elle le peut encore. Les économistes communistes chinois ont grandi en apprenant que le capitalisme est autodestructeur. Pour eux, il n’en existe pas de preuve plus évidente que les performances de l’économie américaine et du dollar, et ils ne souhaitent pas se laisser prendre dans cet effondrement. Comprenez cela, et vous comprendrez tout le reste.

Bien que le rôle futur de l’or n’ait pas encore été déterminé par la Chine ou par les marchés, il peut déjà être perçu comme l’assurance ultime contre l’effondrement des devises fiduciaires du monde.

 

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Monsieur Macleod,
On sait grâce à des article que Goldman Sachs a pour tradition de parier contre ses propres clients.
Et c'est tout à fait légal aux USA. Cette banque a donc incité des pays à lui acheter des produits financiers toxiques pour ensuite se positionner contre ses clients, en pariant sur l’effondrement de l'investissement de ses propres acheteurs. C'est ce qu'elle a fait avec le marché des subprimes..!
En 2006, sachant que ces produits financiers allaient s’effondrer, elle s'est débarrassés de ces produits financiers en les vendant à ces propres clients..? Résultats, elle a fait un très bon chiffres.
Elle a donc gagné une première fois..!
Puis Goldman Sachs s'est positionné une deuxième fois pour gagner sur les pertes qu’allaient faire ses propres clients... Elle a gagné une second fois sur le dos de ses clients grâce à la chute des subprimes en 2007 et 2008... Alors la tradition de cette banque d'affaire qui s'embarrasse pas d'éthique ou de morale sordides..???
La loi américaine n'a pas prévu ce genre de comportement et ne sanctionne donc pas ce genre de pratique. Cependant les clients ont ont pris conscience que des banques comme Goldman Sachs agissaient de la sorte, comprenant que leur propre banque pouvait parie contre eux..??
C'est peut-être cette prise de conscience qui va mettre un terme à cette pratique qui jusqu'à là , se faisait impunément.
Vous savez comme moi que les lobbies de la finance qui gagnent énormément d'argent, emploient des fonds considérables pour empêcher que toute loi de régulation bancaire soit votée aux USA ainsi quand Europe.!
C'est un cercle vicieux, elles gagnent des sommes d'argent qu'elles n'auraient jamais dù gagner..
Cet argent leur ouvre les portes des hémicycles qui soit US où bien Européennes, et cet enveloppes peuvent être distribuées afin qu'aucune loi ne puisse passer sans leurs permission.. Spéculation pour compte propre, délits d'initiés, effet de levier, dérivés opaques traités hors marché, peuvent continuer sans aucune régulation financière ne puisse entraver ces pratique, car le lobbying est légal aux USA, or en Europe les politiques font des compromis..!!
Toutes les décisions qui sont prises au sein des instances de du FMI, comme du G20 ne sont que des décisions qui viennent entériner ce que les marchés financiers ont déjà décidé.
Et à partir de là, le destin du pays est scellé, programmé..!
tout le reste ce ne sont que des fonctionnaires et Chef d’État qui tentent d'éteindre le feu.
A partir du moment où la dette d'un Pays est cotée sur les marché qui décide quel taux d'intérêt
le pays va payer..! La vulnérabilité est là, elle teint au faite que la dette est cotée sur le marché, il y a des investisseurs débridés et non réglementés auxquels personne n'ose s'opposer, qui peuvent déstabiliser cette dette et faire monter les taux pour maximiser leur profits..!!
Alors l'Europe veut réglementer la spéculation et les produits dérivés mais cela ne pourra être fait que sur l'Euroland...
Tout effort de réglementation européenne sera de faible efficacité du fait que Londres et New York n’entendent pas réglementer la finance. S'il y avait une décision globales, on pourrait moraliser les marchés, mais quelle instance globale a le pouvoir de coercition sur les États Unis et Londres pour réglementer les marchés..???
Ce système anglo-saxon ne peut être contraint par une instance extérieure. Il sera contraint, dissous par sont propre crash, sa propre perte..!
Aujourd'hui 75% du marché des dérivés est totalement déréglementé, opaque..
Or , il représente 10 fois le PIB mondial. Ses capacités de déstabilisation des États et du monde entier sont énormes. Les spéculateurs peuvent vraiment mettre en faillite des États sans qu'on puisse faire quoi que se soit..!!!
La France, la Grèce, l'Irlande, l'Italie n'ont pas causé eux-mêmes leur propre déstabilisation..!
Ce sont les manipulations des marchés financiers qui ont précipité ces Pays au bord de la faillite.
l'Austérité imposée dans des conditions consiste à prélever sur l'argent des citoyens pour payer des bonus sur des ventes et transactions baissières de la part des spéculateurs..
Les vrais attaques baissières contre l'Europe viendront toujours de New York, Chicago, et de Londres (City). Il y avaient une fenêtre de deux ans, pour mettre fin à l'Europe avec des attaques systématiques d'une grande violence jusqu'en novembre 2010...
Or, la destruction de l'Europe n'a pas eu lieu grâce à des apports et soutiens discrets de la part de la et Chine et de la Russie. En fait, les banques centrale des émergents plus lourds actuellement que les capacités Anglo-Saxonnes de déstabilisation. La fenêtre d'opportunité pour tuer l'Europe et de remporter le butin est passée...!!
On n'a pas encore vu la crise ultime des États-Unis qui sera l'épilogue de cette histoire...
Cette crise sera subite, violente et fera descendre l'économie américaine très bas, "voir l'effondrement", dans le classement des économies mondiales... l'Europe et les Pays émergents se sont progressivement découplés des USA et donc la crise les touchera durement (pas sur)...




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Monsieur Macleod, On sait grâce à des article que Goldman Sachs a pour tradition de parier contre ses propres clients. Et c'est tout à fait légal aux USA. Cette banque a donc incité des pays à lui acheter des produits financiers toxiques pour ensuite  Lire la suite
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