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Cours Or & Argent en

Le chant du cygne du monétarisme

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New World Economics
Extrait des Archives : publié le 30 octobre 2012
1358 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
( 24 votes, 4,9/5 ) , 4 commentaires
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Rubrique : Fondamental

 

 

 

 

Aux Etats-Unis, les Démocrates privilégient depuis longtemps les politiques d’argent flou, dans le même temps que les Républicains tendent à favoriser une monnaie saine. En pratique, cela signifie que les Démocrates soutiennent une politique de dévaluation monétaire ou d’argent facile, alors que les Républicains auraient tendance à préférer un étalon or.


Les élections de 1896 se sont jouées sur cette exacte controverse. Les Démocrates, afin de libérer les fermiers de leurs dettes excessives, supportaient une politique de ‘monétisation gratuite de l’argent’, ce qui aurait entraîné une dévaluation de 50% de la valeur du dollar. Les Républicains voulaient quant à eux maintenir la valeur du dollar à hauteur d’1/20,67eme d’une once d’or. Les Républicains ont remporté les élections.


En 1980, Ronald Reagan remportait les élections présidentielles grâce à sa position anti-inflationniste, face à l’adepte de l’accommodation ou, devrait-on dire, de l’accélération du déclin de la devise, qu’était Carter. Reagan lui-même désirait rétablir un étalon or qui, en 1980, avait déjà été aboli depuis neuf ans. Reagan a vécu les 26 premières années de sa vie (1911-1971) sous un système de dollar-or.


Malheureusement, en 1980, la pensée républicaine s’était déjà dissoute. Certains d’entre eux, comme Reagan, supportaient encore l’établissement d’un nouvel étalon or. En revanche, d’autres s’étaient laissés séduire par les idées ‘monétaristes’ de Milton Friedman.


Friedman s’est fait un nom en publiant un certain nombre d’ouvrages tels que La liberté du choix (1980), qui fut plus tard adapté au petit écran. Les écrits de Friedman n’étaient autres que des platitudes libertaires qui auraient semblé familières aux républicains du passé. Ses idées étaient importantes à l’époque – et elles le sont encore aujourd’hui -, mais n’étaient en rien différentes de ce qu’Adam Smith avaient déjà publié plus d’un siècle auparavant.


Friedman a cependant introduit une idée nouvelle à l’école libertaire : un système monétaire laissant entièrement de côté les principes conservateurs de monnaie saine et basé sur une série de lois économiques reposant sur la manipulation de devises. Friedman faisait partie de ceux qui ont salué l’abandon de l’étalon or en 1971.


Ceux qui marchaient dans les couloirs de la Maison Blanche au début des années 1980 ont tous dit que Friedman entravait toute tentative, qu’elle provienne de Reagan ou de quelqu’un d’autre, de promouvoir le retour à un étalon or. A cette époque, les gens le prenaient encore au sérieux.


Aujourd’hui, je pense que beaucoup réalisent que le ‘monétarisme’ de Friedman n’est autre qu’un Keynésianisme déguisé. Bien que ses arguments soient différents – agrégats monétaires plutôt que taux d’intérêts – le résultat en est le même. Il privilégie des politiques d’argent facile lorsque l’économie ne va pas fort et que les prix tendent à chuter, et un resserrement monétaire lorsqu’elle traverse une phase de croissance et que les prix commencent à grimper. Il ne s’agit de rien de plus que d’une autre manière de contrôler l’économie par la distorsion. La conséquence de tout cela, comme pour les méthodologies Keynésiennes, est une devise fiduciaire flottante.


Bien que les mathématiques hypercomplexes devinrent un outil d’évolution de carrière chez les économistes académiques au cours du XXe siècle – qu’ils soient Keynésiens ou Monétaristes – les principes de base en furent établis par James Denham Steuart en 1967 :

‘Le gestionnaire des devises se doit de maintenir à tout moment un équilibre juste entre les produits issus de l’industrie et la quantité de leur équivalent monétaire en circulation afin que ces nouveaux produits puissent être achetés. Grâce à une administration stable et judicieuse, il doit avoir à tout moment le pouvoir de contrôler la prodigalité et l’opulence et d’étendre l’industrie et la consommation domestique en fonction des besoins de ses citoyens et de l’esprit de son temps’.

La théorie de l’argent flou n’a rien de nouveau. Comme vous vous en êtes certainement rendu compte, elle n’a que très peu changé. Tous les arguments compliqués des Keynésiens et des Monétaristes ne sont que des justifications absurdes de ce que Steuart a su expliquer en langue de tous les jours.


Aujourd’hui, le monétarisme est mort. Ou, pourrait-on dire, il est devenu indissociable de la pensée Keynésienne, et il est désormais plus facile de les placer tous deux dans un même panier comme avocats de l’argent flou. Nous en sommes aujourd’hui à nouveau où nous en étions en 1896. Les avocats de l’argent flou veulent pouvoir contrôler leur devise à leur gré (une devise fiduciaire flottante), afin de pouvoir mener à bien leurs objectifs économiques sur le court terme. Les avocats d’une monnaie saine veulent établir une devise aussi stable et fiable que possible, un étalon commercial constant, que les gens pourraient utiliser en leur plus grand intérêt. En pratique, cela signifie un étalon or.


Contrairement à 1896, de nombreux conservateurs sont aujourd’hui en faveur d’un argent flou. L’édito du Wall Street Journal, géré par Paul Gigot, tend à favoriser des théories monétaristes dépassées, et est récemment allé jusqu’à dire que ‘la Fed a encore bien des tours dans sa poche’ et qu’avec une intervention accrue de la Fed, les banques commerciales commenceraient à accorder des prêts qui n’iraient autrement pas dans leur intérêt. Les partisans d’une monnaie saine, quant à eux, pensent que la Fed devrait arrêter de faire des tours de magie et commencer par laisser l’économie suivre son cours.


Ramesh Ponnuru, du National Review, utilise les arguments monétaristes pour rendre l'argent flou d'aujourd'hui encore plus flou qu'il ne l'est:


‘La Fed n’en a clairement pas fait assez depuis 2008 pour corriger ses erreurs… Il en va de même pour la banque d’Angleterre et la BCE…


Ce que nous avons aujourd’hui ne sont qu’un amas de politiques monétaires strictes qui ne font rien pour venir en aide à l’économie globale’.


Il ne s’agit pas là d’un mouvement important, simplement de désaccords insignifiants au sein du camp de l’argent flou. Les partisans de l’argent flou se contentent aujourd’hui de proposer des politiques d’impression monétaire toujours plus agressives afin de venir en aide aux problèmes économiques.


Je n’essaie pas de dire que les conservateurs sont tous devenus des avocats de l’argent flou. Chacun a son propre point de vue sur la question. Je vous demande simplement de savoir dans quel camp vous vous tenez : êtes-vous un partisan de l’argent flou, ou d’une monnaie saine ?


Je soutien un retour à une monnaie saine. Au cours de ces derniers siècles, les pays les plus puissants ont toujours été ceux qui ont attaché le plus d’importance aux principes liés à la monnaie saine. Qu’il s’agisse d’Amsterdam au XVIIe siècle, de l’Angleterre aux XVII et XIXe siècles, ou des Etats-Unis aux XIX et XXe siècles, les centres industriels et financiers ont toujours été ceux qui ont su maintenir leur devise aussi stable que possible. Lorsque ces pays ont abandonné leurs principes de monnaie saine, ils se sont enfoncés dans le déclin économique et l’insignifiance.


Nous entrons aujourd’hui dans une phase de changement de régime monétaire parce que les Etats-Unis ont abandonné leur rôle de protecteur de l’ancre financière dorée du commerce mondial et que le reste du monde, après la seconde guerre mondiale, a plongé dans le désarroi. Bien que les Etats-Unis aient connu un interlude entre 1980 et 1990, alors que leur dollar était relativement stable – et se maintenait aux alentours d’1/135e d’une once d’or – nous entrons désormais dans une nouvelle phase de détérioration de devise. Economiquement, les Etats-Unis sont déjà en déclin et les gouvernements du monde cherchent tous un moyen de les rendre insignifiants. Aucun d’entre eux ne veut être dans la zone de choc lorsque la petite fête des imprimeurs de monnaie prendra naturellement fin.


Le changement de régime monétaire dont nous avons besoin aujourd’hui est un passage d’un argent flou à une monnaie saine qui puisse annuler le système qui a été mis en place en 1971. Les Monétaristes n’auront certainement pas leur place au sein de ce nouveau régime.


Si vous tenez à savoir qui seront les dirigeants de ce nouveau régime, regardez quels gouvernements secondent les principes de monnaie saine – bien que les circonstances les forcent à participer à l’arrangement actuel dollar-centrique. Ces pays, ce sont la Chine, la Russie, et, dans une certaine mesure, l’Allemagne.


Nathan Lewis


 

 

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Nathan Lewis est l'auteur de Gold: the Once and Future Money, publié par Agora Publishing et J Wiley. Il est le directeur de Kiku Capital Management.
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Il me semble qu'il nous faut 4 changements basiques ,hyper simplistes.

Il faut s'attaquer à la cause,(remonter à la source)de tous nos problèmes quel qu'ils soient dans leur ensemble.

Là,est la seule solution!(soigner le mal à la racine)

1)rétablir l'étalon or pour toutes les monnaies mondiales,fini les monnaies flottantes.(Chaque pays défini sa parité avec l'or)
2)Que les gouvernements reprennent la fabrication monètaire pour leur compte.(plus d'interets à payer à des privés)
3)mais aussi que les gouvernements ,eux memes, soient controlés par le peuple (à définir comment,il ya des solutions)afin que celui-ci n'inonde pas le marché de monnaie papier ou électronique de façon incontrolée de la meme façon que la FED ou la BCE
4)Toute différence de change trop importante (à définir)devra etre payé en or par le pays débiteur et non en monnaie de singe(ce qu'on fait les usa après 1971 en achetant ainsi le monde et en financant leurs guerres interminables).Fini aussi les délocalisations sauvages,ect.....
A cela ,il faudrait ajouter ,une réduction drastique du controle de l'état sur les citoyens.
On peut toujours réver,n'est ce pas!
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Pour passer à l'étalon il faut préalablement avoir fait défaut.
Pas moyen de rembourser intérêts et principal dans une monnaie solide qui progresse en quantité de moins de 2% par an.
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Entièrement d'accord!(russ65)
mais nous avons 2 solutions(ou plus???):à mon humble avis : 1 utopique et 2 la plus probable

1)Arretons les frais et afin de repartir sur des bases saines, tous les pays(193 pays je crois) doivent faire défaut en meme temps????
bien sur beaucoup de pays seront lésés(à moins que tous s'entendent plus ou moins équitablement dans l'interet de tous les peuples),car de toute façon les dettes et interets sont déjà impossible à rembourser pour les pays occidentaux.
coté occidentale vous avez la force militaire et technologique et de l'autre(chine surtout....) vous avez avez un stock actuel de papier monnaie reçu en paiement+dettes de l'occident= autant dire rien du tout.
Peut- on trouver uns solution??

2)la solution N2,c'est la fuite en avant! mais qui ne peut que finir tragiquement pour les populations surtout occidentales,un jour............pas si lointain et après reconstruire sur des ruines......,s'il ya un après.....

L'etre humain,qui n'a d'humain que le nom est un prédateur pour sa propre race et qui de plus se dit civilisé.
Il est toujours pret à recommencer ses erreurs passées.
Nous sommes tous Dieu et diable ,ce n'est qu'une question de dosage........
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Un prêt c'est d'abord un contrat entre un créancier et un emprunteur.
Les clauses du contrat et son exécution (jusqu'à la non-exécution) ne concernent exclusivement que ces deux là

Tout doit être traité au cas par cas par les parties contractantes.

Je suis tout à fait opposé à une mesure générale, mondiale, uniforme etc qui mettrait à égalité les escrocs et les bons payeurs, ceux qui ont encore un chouilla de choix et ceux qui n'en ont plus.
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Rüss65 - 31/10/2012 à 12:09 GMT
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