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Les Guerres de l’Or

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Extrait des Archives : publié le 16 mars 2015
2787 mots - Temps de lecture : 6 - 11 minutes
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Rubrique : Université de l'or

 

 

 

 

Dans la guerre des monnaies à laquelle nous assistons, il me semble utile de rappeler la guerre qui est menée contre l’or depuis des décennies.

 

La Fin du Dollar Fixe

Première Guerre de l’Or – La London Gold Pool – 1961 à 1968

Au début des années 1960, le ratio de 35 dollars pour une once d’or est devenu de plus en plus difficile à maintenir. La demande en or grimpait et les réserves d’or des Etats-Unis se tarissaient en conséquence du déficit commercial des Etats-Unis avec le reste du monde. Peu de temps après l’investiture du président Kennedy en janvier 1961, et pour faire face à ce problème, le nouveau sous-secrétaire du Trésor Robert Roosa a suggéré que les Etats-Unis et l’Europe rassemblent leurs réserves d’or pour empêcher le prix de l’or sur le marché privé d’excéder les 35 dollars par once. Suite à sa suggestion, les banques centrales des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne de l’Est, de l’Angleterre, de la Suisse, de l’Italie, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg ont mis en place la London Gold Pool au début de l’année 1961.

La Pool a commencé à se défaire après que la France, sous Charles de Gaulle, a commencé à renvoyer ses dollars gagnés de ses exportations vers les Etats-Unis et leur demande de recevoir de l’or en retour. Sous les termes des Accords de Bretton Woods signés en 1944, la France avait parfaitement le droit d’agir ainsi. Le drain des réserves d’or Américaines devint évident, et la London Gold Pool ferma ses portes en avril 1968. La demande en or n’a quant à elle pas diminué.

A la fin des années 1960, les Etats-Unis avaient le choix entre éliminer leur déficit commercial ou réévaluer le dollar à la baisse contre l’or pour refléter la situation économique du moment. Le président Nixon ne fit rien de tout ça. Il décida de répudier l’obligation des Etats-Unis d’échanger des dollars contre de l’or, de la même manière que le président Roosevelt avait répudié son obligation domestique en 1933. Le 15 août 1971, le président Nixon ferma le guichet de l’or. Le dernier lien entre l’or et le dollar fut rompu. Et les conséquences en furent inévitables. En février 1973, les devises du monde étaient devenues flottantes. Avant la fin de l’année 1974, le prix de l’or était passé de 35 à 195 dollars par once.

Seconde Guerre de l’Or – les Enchères d’Or du FMI et du Trésor Américain – 1975 à 1979

Le premier janvier 1975, il devint à nouveau légal pour les citoyens Américains de posséder de l’or. Ayant anticipé la demande, le Trésor et de nombreuses autres banques centrales ont vendu de grandes quantités d’or et empoché des profits papier, ce qui a eu deux résultats. Le prix de l’or a baissé pour atteindre 103 dollars en 18 mois. Plus important encore, un grand nombre de petits investisseurs se sont retrouvés détruits.

Mais cette attaque préventive contre l’or n’est pas parvenue à contrer les déséquilibres inhérents au régime de devises flottantes. Alors que le prix de l’or a recommencé à grimper, le FMI (contrôlé par les Etats-Unis) et le Trésor ont commencé une série de ventes aux enchères de métal jaune dans l’espoir de maintenir son prix à un niveau très bas. Mais le dollar a à nouveau enregistré une chute de valeur. Entre janvier et octobre 1978, le dollar a perdu 25% de sa valeur contre un panier de devises comptant parmi ses partenaires commerciaux majeurs. En conséquence, au début de l’année 1970, la demande en or surpassait les quantités de métal mises en vente par le FMI et le Trésor, et les ventes aux enchères furent annulées.

L’or a de nouveau atteint son niveau de décembre 1974 (195 dollars) en juillet 1978. Il a ensuite atteint de nouveaux records à la hausse avec 250 en février 1979 et 300 dollars en juillet de la même année. Au mois de juillet, Paul Volcker a été nommé directeur de la Réserve Fédérale par un Jimmy Carter désespéré. Le prix de l’or a continué de grimper, atteignant 400 dollars au mois d’octobre, alors que Volcker participait à une conférence à Belgrade. Lors de la conférence, il fut dit que le système économique mondial était en passe de s’effondrer. Lorsque Volcker revint aux Etats-Unis, il prit une décision capitale. Il annonça le passage de la Fed d’une politique de contrôle des taux d’intérêts à une politique de contrôle de la masse monétaire.

Cette nouvelle politique mit du temps à être mise en place. L’or atteint 381 dollars le premier novembre 1979 pour passer à 850 dollars le 21 janvier 1980. Le public, qui s’était brûlé en 1975, n’arriva que très tard sur le devant de la scène. Il commença à acheter de l’or en masse quatre semaines après Noël 1979 et le record à la hausse du mois de janvier 1980. Comme en 1975, il se brûla à nouveau.

 

Les Guerres de l’Or Classées Confidentielles

Au début des années 1980, quand les marchés des actions du monde ont explosé tout autour du monde, le prix de l’or a atteint 500 dollars à deux reprises, la première en 1983, alors que la bulle faisait son apparition, et la deuxième à la fin de l’année 1987, deux mois après le fameux krach d’octobre 1987. Depuis 499 dollars en décembre 1987, le prix de l’or a chuté tout au long de l’année 1988 et s’est finalement stabilisé à 400 dollars en janvier 1989. Après ça, le prix de l’or n’a dépassé les 400 dollars qu’à quatre très courtes reprises.

L’or se vendait pour 422 dollars entre décembre 1989 et janvier 1990.
Il a atteint 415 dollars au début de la Guerre du Golfe en 1990.
Il a  atteint 408 dollars en août 1993.
En février 1996, il a atteint 414 dollars.

Au cours des années qui ont suivi le krach boursier de 1987, lors des points de crise, le prix de l’or n’a pas augmenté mais diminué. Le meilleur exemple de ce phénomène est la performance de l’or enregistrée le 17 janvier 1991, le jour où la phase ‘aérienne’ de la Guerre du Golfe a commencé. Ce jour-là, l’or a perdu 30 dollars. Il a même perdu 40 dollars par rapport à son record intra-journalier. Le prix de l’or a augmenté au cours des mois qui ont précédé la guerre. Dès que la guerre a été déclarée, il s’est effondré.

Le prix de l’or n’a pas réagi malgré le fait que la demande en or surpassait la production chaque année depuis 1988. Il a fait le contraire de ce qu’il aurait dû faire. Quelle en est la raison ?

D’ouverture à couverture

Comme je l’ai déjà expliqué, dans les années 1960 et 1970, les gouvernements s’en sont ouvertement pris à l’or. Ils avaient pour habitude d’annoncer ce qu’ils allaient faire. Bien entendu, ils ne rencontraient que des échecs cuisants. Mais les membres du gouvernement, comme le reste d’entre nous, sont capables d’apprendre de leurs erreurs. Et la première leçon qu’ils en ont tirée a été que le meilleur moyen de combattre l’or était de le faire sous couvert. Et c’est ce qu’ils ont fait.

L’idée première était de combattre l’or sur leur propre territoire. Pour ce faire, ils ont multiplié les moyens disponibles pour échanger de l’or. Plus important encore, ils ont introduit et développé un marché de l’or indirect en inventant un marché des produits dérivés.

La tornade de Papier – les Produits Dérivés

Les marchés à terme ne sont bien entendu pas une invention des années 1980. L’invention des années 1980 est l’augmentation des instruments papier. Ces instruments, qui ont été appelés produits dérivés, se sont d’abord développés sur les marchés des devises et de la dette. Ils ont ensuite intégré les marchés des capitaux propres et de l’or.

Les avantages des produits dérivés sur les marchés papiers ont deux aspects. D’abord, ils ont apporté des effets de levier accrus pour permettre un trading plus agressif. En plus de ça, ils ont permis d’étendre la quantité de monnaie en circulation sans étendre la masse monétaire ! Les mesures traditionnelles de la masse monétaire (M1, M2, M3…) grimpaient alors bien plus lentement. Ce qui s’est élargi a été le blizzard des produits dérivés qui utilisaient la monnaie papier comme ‘actif’ de support. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’inflation (ou augmentation des prix) a ralenti.

Un marché des produits dérivés de l’or présentait des avantages similaires. Les gouvernements ont appris dans les années 1960 et 1970 qu’il était impossible de satisfaire une demande croissante en or grâce à l’or physique. Ils avaient besoin d’un substitut papier. Les produits dérivés de l’or leur ont apporté le substitut dont ils avaient besoin. Avec plus d’alternatives à l’or physique, il est devenu plus simple de contrôler le prix de l’or. Mais au-delà des produits dérivés eux-mêmes, d’autres mécanismes spécifiques ont été développés pour que les gouvernements puissent avoir un contrôle total sur le prix de l’or.

Et l’un de ces mécanismes a été la vente à terme par les sociétés minières. Cette pratique a commencé après la retraite du prix de l’or depuis son niveau de 500 dollars à l’approche de la Guerre du Golfe. Au milieu des années 1990, les sociétés aurifères partout dans le monde, et notamment en Australie, vendaient à terme des années de production.

Comme l’illustre la performance de l’or entre le krach de 1987 et le début du marché haussier de l’or en 2002, ces mécanismes ont parfaitement fonctionné.

Les Ventes à Terme des Producteurs d’Or

Au cours de cette dernière décennie, les sociétés minières aurifères ont transformé la manière dont elles vendent leur or. La plupart d’entre elles pratiquent aujourd’hui la vente à terme. Ce mécanisme est assez simple. Une société minière qui dispose de réserves d’or prouvées dans le sol peut vendre ces réserves à l’avance. Les représentants de la société se rendent auprès d’un revendeur qui accepte de les leur acheter pour un prix fixe, par exemple 500 dollars l’once, et de se faire livrer son métal dans deux ans. Ainsi, la société se garanti un profit et dispose des financements nécessaires à l’extraction de l’or qui se trouve dans le sol.

Le marchand d’or est quant à lui exposé à une diminution future potentielle du prix de l’or. Pour garantir sa position, il vend de l’or – pour livraison immédiate. Mais où obtient-il l’or qu’il livre ? La réponse à cette question nous porte à la deuxième partie de ce mécanisme de maintien du prix de l’or sous le ‘plafond de verre’ de 400 dollars.

Les Prêts d’Or – une Contribution des Banques Centrales

Notre revendeur d’or intrépide va ensuite emprunter de l’or. A qui ? C’est très simple. Il les emprunte aux 36.000 tonnes de métal qui appartiennent aux banques centrales du monde.

Pour obtenir de l’or, il paie ce qui est connu sous le nom de taux de prêt en or (un intérêt extrêmement bas). Il vend ensuite cet or et investi l’argent qu’il tire de sa vente. C’est ainsi qu’est déterminée la différence entre les prix au comptant et à terme. Le prix à terme est le taux d’intérêt que reçoit notre revendeur pour son investissement, moins le taux d’emprunt qu’il paie pour emprunter de l’or.

L’idée est que ce fandango puisse être achevé en prêtant de l’or physique aussi bien qu’en prêtant du papier représentant de l’or. L’or des sociétés minières est toujours dans le sol. La banque centrale prête parfois de l’or, ou elle prête du papier qui représente de l’or. Et c’est ce que vend notre revendeur de métal. Puisque la demande en or est majoritairement une demande papier (contrats à terme…), ce mécanisme peut satisfaire la demande sans affecter l’offre en métal physique et une pression à la hausse sur le prix de l’or.

A chaque fois qu’on entend parler du prix de l’or ou des contrats à terme sur l’or, la première chose dont il faut se rappeler est que l’or est un métal politique. Son prix est ‘gouverné’ dans le sens le plus pur du terme.

C’est pour cette raison que le rôle historique de l’or en tant que devise est fondamentalement incompatible avec le système financier actuel. Jusqu’au 15 août 1971, il n’y a jamais eu une période au cours de laquelle l’or n’était pas lié à une devise. L’histoire de la monnaie regorge d’exemples d’impressions monétaires, de dévaluations et d’autres maladies monétaires. Jusqu’en 1971, les gens pouvaient toujours se tourner vers une autre devise soutenue par l’or capable de demeurer intacte. Mais depuis 1971, il n’y a plus d’échappatoire, parce que plus aucune devise n’est liée à l’or.

Et toutes les crises économiques, monétaires et financières de ces trente dernières années en sont la conséquence directe.

Le système financier global est très jeune. Son fonctionnement dépend de l’idée que la dette sur laquelle il repose sera un jour remboursée. Ce qui pourrait nuire à cette idée et donc au système financier lui-même serait une hausse brutale du prix de l’or en dollars.


Nous n’avons plus de Valeur Refuge

Le refus absolu de parler de monnaie est évident.  Notons le refus, du moins public, de combattre le spectre de la déflation autrement qu’en l’assommant avec toujours plus de monnaie grâce à la politique de taux d’intérêts proches de zéro, de déficits gouvernementaux et de plans de sauvetage de toutes sortes. En clair, personne ne semble vouloir s’intéresser aux vrais problèmes.

Les pouvoirs politiques, monétaires et financiers en place poursuivront donc leurs mesures orthodoxes (dans la théorie Keynésienne) et de plus en plus d’investisseurs se rueront vers la dernière valeur refuge qu’est la dette des gouvernements. Cette ruée a atteint son maximum aux Etats-Unis, les rendements sur trois mois ayant finalement disparu. Même les Japonais ne sont pas parvenus à atteindre un taux d’intérêt nominal négatif.

Cette situation a bien entendu des antécédents. Le FMI a financé les nations de tous les continents depuis sa formation suite à Bretton Woods. Mais c’est aujourd’hui la première fois que presque toutes les nations du monde font face en même temps à une implosion potentielle. Et il n’était encore jamais arrivé que la nation qui possède la devise de référence mondiale se retrouve en tête de la liste des candidats à la banqueroute. Les Etats-Unis sont devenus des débiteurs nets en mars 1985. Depuis lors, leurs chances de rembourser leur dette n’ont fait que s’amenuiser, et ont complètement disparu depuis le 11 septembre, non pas en raison des évènements eux-mêmes, mais du fait des réactions de l’administration Bush et de l’établissement Américain.

Mais rien de tout cela ne semble importer aux yeux de ceux qui s’aventurent sur les marchés des obligations. Les obligations sont ce sur quoi on leur a toujours dit de venir se réfugier si les choses venaient à mal tourner. Notez la ruée vers les obligations Américaines qui s’est développée au cours de ces derniers mois pour atteindre son apogée dans le même temps que les rendements des obligations sur le court terme atteignaient presque zéro.

Voici un résumé des points importants développés ci-dessus :

1) Le rôle de l’or en tant que devise représente une menace pour le système financier actuel basé sur la monnaie papier. Par exemple, si les étrangers commençaient à demander aux Etats-Unis de rembourser leur dette en or plutôt qu’en dollars sans valeur, le gouvernement des Etats-Unis perdrait le contrôle de ses finances et ferait face à une crise de financement.

2) Les interventions des gouvernements dont l’objectif est la suppression du prix de l’or ne sont pas des mythes ou des théories de la conspiration, mais des faits. La London Gold Pool est un exemple de ces actions gouvernementales.

3) Les prêts en or et produits dérivés aident les banques centrales à contrôler le prix de l’or.

4) ‘Jusqu’en 1971, les gens pouvaient toujours se tourner vers une autre devise soutenue par l’or capable de demeurer intacte. Mais depuis 1971, il n’y a plus d’échappatoire, parce qu’aucune devise n’est liée à l’or’. Cela signifie que puisqu’il n’existe plus de devise liée à l’or, et le seul actif sain qui existe aujourd’hui est l’or.

5) La ruée vers les obligations est pure folie. Les investisseurs ont appris tout au long de leur vie que les obligations sont un investissement sans risque. Ils sont sur le point d’apprendre qu’elles ne le sont pas.

6) L’or physique est la seule forme de monnaie à laquelle vous pouvez faire confiance. La demande en or physique augmente après chaque plan de sauvetage. Une fois que la backwardation aura fermé le COMEX, il n’y aura plus d’or physique à vendre, et ceux qui possèderont de l’or papier paniqueront et seront prêts à payer n’importe quel prix pour une once d’or.

 

 

 

 

 

 

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