Fermer X Les cookies sont necessaires au bon fonctionnement de 24hGold.com. En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir plus sur les cookies...
Cours Or & Argent

Méthode économique : informations et cryptomonnaies.

IMG Auteur
Publié le 10 novembre 2019
9000 mots - Temps de lecture : 22 - 36 minutes
( 0 vote, 0/5 )
Imprimer l'article
  Article Commentaires Commenter Notation Tous les Articles  
[titre article pour referencement]
0
envoyer
0
commenter
Notre Newsletter...
Rubrique : Article du Jour

24hGold - Méthode économique :...

A Paris, le 9 novembre 2019

1. Introduction

A une époque où la notion d’« information », inconnue il y a deux siècles, envahit le discours, on peut s’interroger sur ce qu’en devrait dire l’économie politique.

Dans la décennie 1930, des économistes autrichiens (Hayek, etc.) s’y sont référés.

Dans la décennie 1960, des économistes « mainstream » (Arrow, etc.) l’ont assujettie aux canons de l’époque, supposés définitifs (utilité marginale, quantité de marchandises) et rien ne semble changer.

Entretemps, l’« information » s’est imposée en physique avec, en particulier, les travaux de Claude Shannon mi XXème siècle … et les ordinateurs.

En économie politique, la notion d’« information » bringuebale aujourd’hui avec le phénomène des « cryptomonnaies » à quoi des informaticiens ont donné naissance fin décennie 2000 (dans le cas du « bitcoin »).

Malheureusement, leur inculture sur ce qu’on dénomme « monnaie » (en abrégé, CQDM) est exemplaire et ne peut qu’avoir des conséquences déplorables pour leur création.

Il y a cent ans, comme on le rappellera ci-dessous (section 2), CQDM était encore un ensemble de formes d'état solide de la matière (pièces de monnaie en métal, coupures de billets en papier, comptes bancaires), peu réglementé par les hommes de l’état, toutes proportions gardées.

Les économistes s’y intéressaient dans leur étude comme un type d'état solide de la matière valeur plutôt que comme une originalité monétaire.

Ils ne considéraient pas qu’il y avait une offre et une demande de CQDM(celles-ci sont apparues au début du XXème siècle).

Ils en restaient à la « théorie de la quantité de monnaie » du passé et aux proportions entre les prix en monnaie et la quantité de monnaie à quoi donnait lieu la théorie .

Tout a changé à partir de la décennie 1930 avec la multiplication, sans raison (cf. ci-dessous Rueff), des réglementations par les hommes de l’état, nationalement et internationalement.

En théorie, des économistes ont envisagé l’offre et la demande de CQDM et oublié les réglementations.

Leurs travaux ont donné lieu à un marché susceptible de modifier les autres marchés et, à ce titre, très sensible.

Ce fut l'émergence de la macroéconomie et l’économétrie.

On n’en est jamais sorti.

Information et cryptomonnaies sont-elles des « valeurs » à juxtaposer à la liste des « valeurs » antérieures, celles de la « théorie de la valeur », origine de l'économie politique, ou à expliquer par ces dernières ?

Pour répondre à la question, je vais mettre le doigt dans cette « théorie de la valeur » … dont la littérature sur le sujet est plus qu’abondante.

Mais je laisserai de côté la démarche marxiste de la pensée économique qui y est la démarche traditionnelle et majoritaire.

Pour fixer les idées, je me limiterai à ce qu'ont écrit, au XIXème siècle, Frédéric Bastiat (1801-50) et Vilfredo Pareto (1848-1923) et, au XXème, Ludwig von Mises (1881-1973).

Il y a soixante-dix ans précisément, Mises a publié un traité d’économie intitulé L’action humaine.

Avec un tel titre, il s’opposait tacitement à la pensée économique majoritaire pour qui l’économie politique, la science économique devait s’intéresser aux seuls résultats de l’action humaine.

Cinquante ans auparavant, Pareto avait eu l’occasion d’enfoncer le clou du débat en précisant dans son Cours d’économie politique (et de sa théorie pure de moins de 100 pages), qu’il traiterait des phénomènes résultant de l’action humaine.

Pour leur part, Bastiat et Pareto ont schématisé, à cinquante ans d’intervalle, la « théorie de la valeur » en des termes analogues qui méritent attention sinon que Pareto a pu y inclure une partie de son élargissement.

Bastiat (1850) a pris pour point de départ les propos d’Adam Smith (et ses références à la matérialité et à la durée).

Reste qu’Henri Bergson (1859-1941) a expliqué dans son ouvrage intitulé Matière et mémoire (1896) que, philosophiquement, la notion de « matière » était antérieure à l’alternative entre réalisme et idéalisme, laquelle était elle-même antérieure à l’alternative entre existence et apparence.

Dans ces conditions, il était donc difficile de concevoir sereinement la notion de « matière » ou de « matérialité ».

Pareto (1896-97) a repris Bastiat et complété ce qu’il avait écrit avec les notions nouvelles d’« ophélimité élémentaire/utilité marginale » et de « résultat d’action humaine » .

Curieusement, ni Bastiat ni Pareto n’ont parlé de « CQDM» (section 3) ni du « prix » (section 4) dans leur recension de la « théorie de la valeur » …

On ne peut que s’en étonner tant le public a l’habitude de dénommer « valeur » le prix en monnaie d’une marchandise ... et tant des économistes s'attèlent à comprendre CQDM.

Ils n’ont pas parlé non plus des « quasi matières » nouvellement découvertes au XIXème siècle, comme les phénomènes d’ « onde » ou de « cycle » qu’avaient mises en évidence les chimistes ou les physiciens… et qu’ont transposées certains économistes dans leur domaine (Kondratieff, etc.) (section 5).

En particulier, quoiqu’ouvert à la physique, Pareto ne s’est pas formalisé que les physiciens opposent les phénomènes naturels d’« onde » à la notion de « corpuscule », élément de « corps », de « matière », bref de « matérialité ».

Il n'en a pas tenu compte.

Pourtant, cela remettait en cause la démarche de Smith sur la "valeur" avec qui il s’entendait.

Faut-il voir dans l’« onde » une « valeur » d'un ordre autre que la matière à juxtaposer aux « valeurs » existantes ou bien une conséquence d’une des valeurs traditionnelles, par exemple, … de celles de Smith ?

Ni Bastiat ni Pareto n’ont parlé, et pour cause..., de la « quasi matière » nouvellement découverte au XXème siècle, … à savoir l’« information » qu’avaient mise en évidence des chimistes ou des physiciens (section 6).

Ceux-ci l’avaient déduite du phénomène naturel d’onde.

Emise, l’onde était aussi reçue et sa réception par l'homme a été dénommée « information » ou « donnée »… à défaut de résultat...

Faut-il voir dans l’« information » ou la « donnée » une « valeur » d'un ordre autre que la matière à juxtaposer aux « valeurs » existantes ou bien une conséquence d’une des valeurs traditionnelles, par exemple, … de celles de Smith ?

1. Un peu d’histoire sur la « théorie de la valeur ».

a. A partir de Frédéric Bastiat…

Dans un billet de mon blog de mars 2017, j'ai eu l'occasion de faire apparaître que Bastiat avait eu l’occasion de faire le point sur le "principe de la valeur " en économie politique dans le livre intitulé Harmonies économiques (1850, chap.5), titre qui lui-même n'était qu'une façon tacite de parler des "résultats des actions humaines".

Selon Bastiat, la "valeur", c'était alors:

- pour Adam Smith (1723-90), ce qui était dans la « matérialité » et la « durée » et donnait lieu aux objets matériels et services,

- pour Henri Storch (1766-1835), un jugement,

- pour Jean Baptiste Say (1767-1832), une utilité,

- pour David Ricardo (1772-1823), un travail,

- pour Nassau Senior (1790-1864), une rareté.

Il n'y avait pas de distinction entre la physique de la nature et la valeur de la matière.

Comme l'objet matériel, le service a été cerné par l’intelligence de l’homme dès lors que celui-ci en recevait une, de sa part.

Peu a été écrit alors sur le sujet de l'utilité d'un service, peut-être est-ce à cause de sa mesure et parce qu'il était difficile de donner une quantité concrète à un service...

Reste que Bastiat s'était posé la question suivante :

… … "Faut-il voir le principe de la valeur dans l'objet matériel et, de là, l'attribuer par analogie, aux services ?".

Et Bastiat de répondre :

… "Je dis que c'est tout le contraire, il faut le reconnaître dans les services et l'attribuer ensuite, si l'on veut, par métonymie, aux objets matériels."

Comme pour encadrer la notion de « valeur », il n’a pas hésité à parler de l’« utilité générale » et de la décomposer en « utilité gratuite » et « utilité onéreuse », et de l’« utilité commune ».

Soit dit en passant, les propos de Smith ne doivent pas cacher

- une analogie entre l’« économie politique », nouvelle science alors, et la « mécanique », science physique du moment, sur la distinction faite par les savants entre la « matérialité » et la « durée », d’une part, et,

- d’autre part, leurs conséquences directes, comme les notions de « vitesse » ou d’« accélération », ou indirectes, comme les notions de « quantité de mouvement », de « force » ou d’ « énergie »…

Storch avait mis l’accent sur le jugement de valeur de la personne sur la « matière », « chose » ou « bien », types de « valeur ».

A sa façon, J.B. Say a été plus original en ciblant les notions de « chose », de « bien » ou d' « objet matériel », et en introduisant la notion d'« utilité » comme autre type de « valeur » qu’étaient celles-là (cf. un de ses livres https://archive.org/details/coursdconomiepo02saygoog).

On peut aussi regretter que Say ait été flou sur la notion de "service", l'autre type possible de « valeur » (« produit » incorporel et non pas corporel, immatériel et non pas matériel) dans la perspective de Smith, et diamétralement opposée à l'"objet matériel"…

… "Qu’entendez-vous par l’utilité ?

J’entends cette qualité qu’on certaines choses de pouvoir nous servir, de quelques manières que ce soit.

Pourquoi l’utilité d’une chose fait- elle que cette chose a de la valeur ?

Parce que l’utilité qu’elle a la rend désirable, et porte les hommes à faire un sacrifice pour la posséder.

On ne donne rien pour ce qui n’est bon à rien : mais on donne une certaine quantité de choses que l’on possède (une certaine quantité de pièces d’argent, par exemple) pour obtenir la chose dont on éprouve le besoin. C’est ce qui fait sa valeur " (Say, op.cit., p. 12)

Malheureusement, simultanément, il a considéré que la chose/bien/objet matériel… était une qualité donnée à ce qui était cerné par l’esprit de la personne ... (cf. Say, 1815 et ce texte de novembre 2015).

N’écrivit-il pas dans son Catéchisme (1815) :

… "Comment donne-t-on de la valeur à un objet ?

En lui donnant une utilité qu’il n’avait pas." (Say, op.cit., p. 10)

Plus encore que la "valeur" - si on peut dire... -, l' « utilité » donnée faisait qu’elle était nécessairement subjective ?

Mais cela cachait une ambiguïté.

A sa façon, la notion d'"utilité" de Say a recouvert, implicitement, à la fois, - le résultat de l’action humaine qu’était la valeur d'usage ou la valeur d'échange et - les deux actions elles-mêmes.

Ce florilège de Bastiat sur l’utilité ne saurait cacher l'alternative ancienne à quoi il ne faisait pas référence et qui a été reprise, par exemple, par John Locke (1632-1704) entre « valeur d'usage » et « valeur d'échange ».

Elle s’articulait sur les propos d’Aristote ou de saint Thomas d’Aquin sur le sujet de la « valeur » (cf. Gordon, 1964 ou Kauder, 1953).

Elle allait de pair avec le fonctionnement des droits de propriété, « récipient à valeur » selon l’expression de Jacques Rueff (1896-1978) dans son ouvrage intitulé L’ordre social (1945).

Elle ouvrait tacitement la voie en économie politique à l'action humaine d'usage ("usus") et à l'action humaine d'échange.

Pour sa part, Ricardo n'avait pas été original.

Dans la droite ligne de Smith, de la « matérialité » et de la « durée » données par le savant à partir de ce qui l’intéressait, il avait privilégié un objet non matériel, un "service", à savoir le "travail", sans le savoir ou en le sachant…

En mettant l’accent sur un des "facteurs de production" pris pour type de valeur, il cachait le privilège donné par l’économiste, à la production sur l'échange comme si la production était plus importante économiquement que l'échange...

Au nombre de ces types de « valeur », il y avait la notion de « ressource »… qui est une façon de parler d’un des facteurs de production (il est alors question de « ressource », naturelle ou autre, plutôt que de « matière première »).

On regrettera d’ailleurs que Say ait contribué à la confusion qui a consisté à mettre en regard ce qu’il a dénommé « valeur » et la notion de « produit » : Les choses auxquelles on a donné de la valeur ne prennent-elles pas un nom particulier?

Quand on les considère sous le rapport de la possibilité qu’elles confèrent à leur possesseur d’acquérir d’autres choses en échange, on les appelle des valeurs ; quand on les considère sous le rapport de la quantité de besoins qu’elles peuvent satisfaire, on les appelle des produits." (Say, 1815, p. 14)

La notion de « coût » a rassemblé divers types de « valeur » au nombre de quoi le « coût de production ou le « coût d’opportunité » (cf. Buchanan, 1969).

Senior enfin n'avait pas été non plus original. Il avait mis l'accent sur un aspect de la « matérialité » et de la « durée » de Smith qu'il avait dénommé "rareté" (cf. appendice).

Enfin Bastiat a insisté en particulier sur le fait que :

… « C’est par pure métonymie qu’on a attribué la valeur à la matière elle-même, et, en cette occasion comme en bien d’autres, la métaphore a fait dévier la science.»

cf. http://bastiat.org/fr/echange.html 1850.

http://blog.georgeslane.fr/category/Ignorance-action-humaine-et-duree/page/147

Bref, Bastiat faisait une différence entre matière et valeur différente de Smith.

b. L’ajout de Vilfredo Pareto.

Au florilège de Bastiat qu’il a évoqué dans son Cours d'économie politique (et de sa théorie pure de moins de 100 pages), Pareto a ajouté les considérations de :

- Karl Marx (1818-83) qui faisait référence explicitement à la "marchandise" et au "travail" et dont lui-même n'a pas hésité à démontrer les erreurs (cf. par exemple Pareto, op. cit. §18),

- Gustave de Molinari (1819-1912) qui expliquait la valeur par l'"intensité comparée des besoins" (cf. ibid. §81) et

- W. Stanley Jevons (1835-82) qui a introduit le concept de "taux d'échange" d’une marchandise en une autre (cf. ibid. §74).

Et son ouvrage a été l’occasion de développer deux notions :

- l’utilité marginale plutôt que l’utilité et

- les résultats de l’action humaine plutôt que l’action humaine.

i. Les notions d’ophélimité élémentaire et d’utilité marginale.

Pareto a insisté dans la seconde moitié du XIXème siècle sur la séparation à faire entre ophélimité élémentaire et utilité marginale.

Pareto de préciser ainsi:

"L'ophélimité élémentaire est le final degree of utility de Jevons, la marginal utility des auteurs anglais... "

Pareto a insisté dans son Cours sur le caractère subjectif et employé à cet effet la notion d’« ophélimité » pour la distinguer de l’ « utilité … objective ».

Ce qui lui a permis de distinguer la notion d'"ophélimité élémentaire", nouvelle alors, de l'ancienne qu’était la notion d' « utilité ».

Reste que Pareto fait partie de ces économistes qui ont adhéré, dans la seconde moitié du XIXème siècle, à la notion d’ « utilité marginale » de la valeur, etc. pour faire valoir le jugement que chacun pouvait donner à des éléments ultimes de « valeur »…

L’« ophélimité élémentaire », l'"utilité marginale", de Pareto, allait ainsi, à la fois, - être distincte du jugement de "rareté des choses" et - la dénommer ainsi.

. Carl Menger oublié.

On peut se demander pourquoi Pareto a été muet sur, par exemple, Carl Menger (1840-1921) et la précision que ce dernier a apportée à la « théorie de la valeur » . Certes, c’était un contemporain. Mais Menger a développé le sujet de la valeur dans son ouvrage intitulé Principles of Economics en des termes analogues à ceux de Say, mais sans trop le citer:

… "La valeur n'est rien d'inhérent aux biens [...] [n'est] pas une propriété de ceux-ci, ni une chose indépendante existant en elle-même. C'est un jugement que les individus font de l'importance des biens [...] la valeur n'existe pas en dehors de la conscience des individus" (Menger, 1871, pp.120-21)

Et par la suite, il a été admis que, comme la notion d’ « utilité », la notion de « coût » ne tombait pas du ciel, quelqu’un la dénommait ainsi, elle était subjective : "Cost cannot be measured by someone other than the decision-maker because there is no way that subjective experience can be directly observed" (Buchanan, 1969, p.42)

ii. La notion de « résultat de l’action humaine ».

Pareto m'a intéressé en particulier car, dès le départ, il a écrit dans son Cours qu'il ferait intervenir les « résultats des actions des gens » et non pas les actions elles-mêmes.

Dès la première page du Cours d'économie politique, il prévenait que:

… "Notre étude a pour objet les phénomènes qui résultent des actions que font les hommes pour se procurer les choses dont ils tirent la satisfaction de leurs besoins ou leurs désirs.

Il nous faut donc - d'abord examiner la nature des rapports entre les choses et la satisfaction de ces besoins ou de ces désirs, et - tâcher ensuite de découvrir les lois des phénomènes qui ont précisément ces rapports pour cause principale." (Pareto, 1896-97, §3).

Il a contribué à faire « observer », mais très brièvement et surtout tacitement …, l’opposition qui commençait à se faire jour entre les économistes autrichiens et les autres, sur l’alternative entre les « résultats des actions humaines » et les « actions humaines » elles-mêmes.

Dans la foulée, il a laissé entendre son choix pour les « résultats des actions humaines » ex post, dans quoi on peut voir une toute nouvelle façon de parler de la « valeur », à juxtaposer à tous les types qui avaient été introduits jusqu’alors.

Pareto n’en a pas moins verbalisé un nouveau type de « valeur » de la « matière » (de la « substance » ou des « éléments »…), conséquence de ce que ces derniers évoquaient indirectement, à savoir les « résultats des actions humaines » tout comme traditionnellement les scientifiques de domaines autre que l’économie politique s’intéressaient aux faits de la nature, « résultats des actions » de celle-ci, avant de les théoriser.

Tacitement, il évoquait le débat du moment entre les économistes qu'évoquait Asser (1893) quelques années plus tôt, à savoir entre économistes « mainstream » et « néo économistes autrichiens ». Représentatif du raisonnement « mainstream » de l’économie politique ou de la science économique, il s’était insurgé, certes tacitement, contre des économistes contemporains qui se voulaient originaux et ont été dénommés « autrichiens ».

Avec cette façon de s’exprimer, il se référait très vraisemblablement, mais tacitement

- à l'approche "autrichienne", toute nouvelle alors, de l'économie politique et

- à l'accent qu'elle mettait sur la notion d'« action humaine » (et plus généralement sur la « praxéologie »), le "résultat de l'action humaine" pouvant être considéré désormais comme un type de « valeur » par excellence.

Pareto a contribué à développer des hypostases en relation avec les notions de "biens" et de "concurrence".

. Les néo économistes autrichiens.

Pareto a laissé entendre par son propos qu'il se séparait des auteurs « autrichiens » pour conserver l'approche originelle de l’économie politique, à savoir la « théorie de la valeur »,

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, des économistes "autrichiens" ont commencé à mettre l'accent sur les conséquences logiques des « actions humaines », des actes économiques des gens plutôt que sur les résultats de ces actes, étant donnés leurs intentions, besoins ou désirs et le fait que la réalité économique n’était jamais que l’ensemble de tous ces résultats, observés ou non.

Et, en 1949, un demi-siècle plus tard, Mises a publié son traité d’économie intitulé L’action humaine.

3. Quid de CQDM.

Dans leur recension de la « théorie de la valeur », ni Bastiat, ni Pareto ne voyaient dans la « CQDM » une valeur ou un type de valeur particulier.

Longtemps, l'économie politique a procédé de la seule théorie dite "de la valeur", la « théorie de la quantité de la monnaie » et la « théorie du commerce international » deux théories antérieures mises de côté. (cf. ce billet de mon blog de juillet 2014).

Malgré les débats du XIXème siècle entre l'"école de la pièce de monnaie" – qu’il est habituel de dénommer « école de la circulation » en France - et l'"école de la banque" ou entre le monométallisme et le bimétallisme, la « pièce de monnaie » et les autres formes de monnaie étaient « intermédiaire récurrent des échanges » (cf. Say).

Et la "quantité de monnaie" a donné lieu à une attention particulière après, par exemple, l’article de Menger (1892) intitulé "La monnaie, mesure de valeur".

Reste que l’une des améliorations qu’ont inventées les gens, et non pas les hommes de l'état, il y a bien longtemps, se trouve dans la « matière » dénommée « pièce de monnaie ».

La matière « pièce de monnaie » a été prise pour un « intermédiaire récurrent des échanges » (cf. Say).

En effet, il est un fait que l’échange de (droits de) propriété avec autrui est une action humaine coûteuse qui conduit les gens qui la mènent à améliorer leur position/situation/état économique, pour autant qu’elle a abouti.

Si elle n’a pas abouti, c’est que son coût était trop élevé.

Dans ce cas, l'échange a été jugé impossible, les gens incapables d'atteindre leur but à cause des entraves (juridique, technique, économique ...).

On ne saurait ignorer que l'invention des gens dans le passé a consisté à transformer l’échange direct coûteux en échange indirect moins coûteux, l’échange synallagmatique coûteux en échange catallactique moins coûteux.

Dans ce but, ils ont pris progressivement, sans ligne directe claire, une matière pour un intermédiaire récurrent des échanges dénommé « pièce de monnaie ».

Sans échange direct coûteux, sans échange synallagmatique coûteux, la matière « pièce de monnaie » n’aurait pas vu le jour.

Mais avec la « pièce de monnaie », des échanges indirects, des échanges catallactiques, n’ont pas toujours eu lieu malgré tout.

En effet, la « pièce de monnaie » est elle-même un type de matière qui cache un coût que lui donnent les gens.

Elle est, le cas échéant, profitable pour son producteur ou ses possesseurs.

On dira que, pour que l’échange indirect ait lieu, il faut que le coût de la « pièce de monnaie » soit inférieur au coût de l’échange indirect attendu.

S’il devient supérieur, la « pièce de monnaie » ne peut que disparaître.

Ponctuellement, des échanges indirects, des échanges catallactiques n’aboutissent pas car le coût de la « pièce de monnaie » y reste supérieur à leur coût.

Depuis qu’elle a été inventée, la « pièce de monnaie » a été transformée par les gens malgré le monopole de production que s’étaient accordés les hommes de l’état.

On est passé de l’ère « état solide de la matière » à l’ère « bancaire » qui s’y est juxtaposée, puis, aujourd'hui, de l’ère « analogique » à l’ère « numérique ».

CQDM n'a pas posé de difficulté aux économistes jusqu'au début du XXème siècle où les hommes de l'état ont décidé de modifier sa réglementation unilatéralement (avec l’interdiction de la conversion des billets et comptes bancaires en or, convenue jusqu'alors…).

Cela explique d'ailleurs que ni Bastiat (1850) ni Pareto (1896-97) n'ont particularisé CQDM dans leur rappel de la « théorie de la valeur. », à cinquante ans d'intervalle au XIXème siècle. La matière « « pièce de monnaie » avait seulement amené à des nuances (invention des coupures de billet en papier et comptes bancaires).

 

Reste que la proportion entre quantité de monnaie et prix en monnaie décrite par la « théorie de la quantité de monnaie » dans le passé, a été transformée, sans raison, en causalité entre quantité de monnaie et activité économique (depuis au moins Fisher, 1911)

Les réglementations nouvelles, à partir de la décennie 1930, des formes de CQDM existantes édictées par les hommes de l’état d’un grand nombre de pays ont provoqué les difficultés économiques à venir qu'on connaît aujourd'hui,

Suite à de nouvelles réglementations nationales et, surtout, à maints accords internationaux contre le principe de quoi Jacques Rueff s'était d’ailleurs élevé dès leur naissance et avait mis en garde au début de la décennie 1930, par exemple en ces termes :

"Un comité a prolongé l'oeuvre de la Conférence de Gènes, en lui donnant la base doctrinale dont était dépourvue. 

Il est connu sous le nom de Comité MacMillan, du nom de son président, et siégea à Londres en 1930 et 1931. 

On ne saurait exagérer l'importance du rapport MacMillan [cf. cette exégèse]. 

Il résume, avec une extraordinaire lucidité, toutes les tendances de notre époque. 

Il constituera, pour ceux qui l'étudieront, dans l'avenir, l'un de ces monuments les plus caractéristiques et, probablement, l'une des étapes essentielles sur la voie des catastrophes que nous sommes en train d'organiser [...]

Je retiendrai seulement l'affirmation de principe qui figure dans son introduction (p.4) :

"La caractéristique essentielle de notre époque, c'est le développement de la conscience que nous avons prise de nous mêmes.

Tant en ce qui concerne nos institutions financières que nos institutions politiques et sociales, nous pourrions bien avoir atteint le stade où un régime d'organisation consciente devrait succéder à l'ère des évolutions spontanées ...

Nous sommes à la croisée des chemins et le futur dépend de notre choix"

Je ne suis pas d'accord avec cette conclusion [...]

Le problème de l'économie organisée, c'est le problème des vagues de la mer. 

Nous connaissons les forces qui les déterminent, nous concevons les conditions auxquelles la solution du problème doit satisfaire, nous pouvons même la mettre en équation ; mais, quant à la résoudre, nous n'y saurions songer." (J. Rueff, 1932)

Soit dit en passant, Rueff a écrit cela après que, entre autres, Pareto se fut formalisé de la réglementation de la monnaie et eut écrit en 1896-97 que :

… "La plupart des pays s'imaginent obtenir des bénéfices en réglant l'émission et la circulation de la monnaie, tandis qu'ils n'aboutissent de la sorte, qu'à détruire une somme considérable de richesses".

Pareto eut, à coup sûr, partagé le point de vue de Rueff s'il avait été encore en vie.

Par dénaturation réglementaire, CQDM (jusqu'au début du XXème siècle) a donc laissé place par la suite à des « substituts de rien bancaires » (« coupures de billet en papier » et « comptes bancaires » non convertibles en or…) qui ont été dénommés malgré tout « monnaies » et qui ont ouvert la voie non pas à la "paix des monnaies", comme certains l'ont soutenu, mais à une « guerre des monnaies » sourde.

Tacitement, en matière de monnaie, du fait des réglementations nouvelles, certains diront qu'il y a eu passage de l'état solide de la matière à l'état liquide, à la liquidité...

L’apparition actuelle des cryptomonnaies se déduit logiquement de l’évolution passée, en dépit de l’augmentation des réglementations.

Elle fait apparaître la vanité à terme de ces dernières, l’amoindrissement des coûts étant déterminant.

Ce que disent des cryptomonnaies les informaticiens n’a rien à voir avec tout cela !

Un double fait est certain.

La monnaie n’est pas une hypostase, une représentation, un être susceptible de manipulations qu'il déciderait.

Les « fonctions de la monnaie » qu’évoquent certains depuis le XIXème siècle, ne sont qu’une façon de parler, elles ne doivent pas être identifiées à l’hypostase « monnaie »…, ni à l’hypostase « marché de la monnaie »…

Sous ses formes actuelles, la monnaie n’est pas non plus un « actif » malgré ce qu’en disent certains (depuis au moins Gurley et Shaw, 1960 et l’approche comptable pernicieuse …).

4. La notion de « prix » ne serait pas une valeur.

Dans leur recension de la « théorie de la valeur », ni Bastiat, ni Pareto ne voyaient dans le « prix » d’une marchandise une valeur ou un type de valeur, ils n'en parlent pas.

Le prix était pourtant un fait observé.

C’était un fait qui accordait, en théorie, les échanges de « valeur » de deux (populations d’)individus entre eux (cf. Cournot, 1838, Jenkin, 1870).

Et cela a donné lieu à la théorie de l’équilibre économique général, à la macroéconomie, et à l’économétrie.

a. La notion de « prix relatif ».

Il y avait le fait ou la notion de "prix" … relatif d’une valeur dans une autre, convenu entre les deux parties.

C'était le taux d'échange de Jevons convenu par les deux parties. Sans (droit de) propriété, pas d’échange et sans échange, pas de prix.

Le « prix relatif » occultait, le cas échéant, - la notion de "marchandise", autre type de « valeur », et - ses mesures, leurs nombres ou quantités ... abstraites ou concrètes.

Il allait de pair avec les quantités d’échange de marchandises en question.

Simultanément, ont été dénommés types de "valeur"

- des « prêts/emprunts » d’objets plus ou moins matériels, des « principaux », et

- leur mesure, leurs quantités ou nombres… etc.

Pour sa part, le "titre financier" en monnaie dénomme un (acte d')échange de valeur (monnaie et autre type de valeur) entre un prêteur et un emprunteur « de monnaie », nécessairement individus (et non pas populations) (cf. ce billet de novembre 2013).

Et à leurs échanges convenus, devenus « titres financiers juridiques », ont été associés des taux d’intérêt, autre types de « valeur ».

Le "titre financier juridique" illustre un (acte d')échange de quantité de types de « valeur » entre un prêteur et un emprunteur « de marchandise », nécessairement individus (cf. ce billet de novembre 2013).

Le taux d’intérêt convenu est un rapport entre l’intérêt et le principal. Sans (droit de) propriété/principal, pas de prêt/emprunt.

Sans prêt/emprunt de principal, pas de taux d’intérêt.

b. La notion de « prix en monnaie ».

Il y avait enfin la notion de "prix en monnaie" …

La « quantité de ce qu’on dénomme ‘monnaie’ » ne saurait en effet cacher le "prix en monnaie", autre valeur ou type de « valeur ». Sans « quantité de ce qu’on dénomme ‘monnaie’ » échangée, pas de prix en monnaie. Le "prix" … en monnaie était le taux d’échange convenu entre deux parties, individu ou population, d’une « quantité de ce qu’on dénomme ‘monnaie’ » contre une quantité de marchandise.

Le caractère « convenu» de l’échange est essentiel, mais trop souvent laissé de côté.

Le "prix en monnaie" n’était qu’un rapport unitaire convenu de la « quantité de ce qu’on dénomme ‘monnaie’ » en marchandise par les parties.

A la différence des prix relatifs qui désignent des taux d’échange de marchandises convenus entre deux individus, les prix en monnaie désignent des taux d’échange de monnaie contre marchandise convenus entre deux individus ou deux populations.

Je regretterai que Pareto ait préféré dénommer "prix d'une marchandise en une autre " le « taux d’échange » (ce taux/rapport de quantités de valeur de Jevons) car il ne mettait pas ainsi, malheureusement, l’accent sur l’accord convenu entre les deux parties.

Il laissait de côté sa différence avec le « taux d’échange » qui n’était pas nécessairement convenu mais seulement attendu.

Les prix en monnaie sont toujours les quantités unitaires de monnaie en marchandise convenues entre les parties. Quantité unitaire de marchandise et rapport de deux quantités de marchandises convenus sont deux façons de parler de la même réalité, à savoir le rapport convenu de la quantité d’une marchandise ou monnaie et de la quantité d'une autre.

Reste que, quand les accords d'échange ont abouti et sont réalisés, les échanges convenus sont des quantités de marchandises et de monnaie, et des prix en monnaie.

L’un d’eux ne saurait être privilégié par rapport aux autres.

5. Les chemins ouverts par la « théorie de la valeur ».

Bref, au total, début XXème siècle, il y avait la « valeur » avec un grand « V », objet de la « théorie de la valeur », et sa division en tous les types de « valeur » précédents.

Mais la « théorie de la valeur » ne s’est pas arrêtée à ce stade.

De même qu’on peut considérer qu’elle a été développée, tacitement ou non, par nos auteurs en parallèle avec des innovations physico-chimiques qui ont vu le jour à partir du XVIIIème siècle (articulées sur matérialité et durée) et qu’ils reprenaient,

de même, au XXème siècle, elle l’a été avec des innovations empruntées à d’autres sciences, a fortiori, ignorées tant de Pareto que de Bastiat ou de Smith , et très compliquées pour l’homme de la rue.

Je mettrai l'accent sur l'"onde" et sur l'"information".

a. La notion d'"onde".

Conséquences directes des sciences physiques, les notions d’« ondes », d’« énergie » ou d’« entropie » avaient vu le jour en relation avec la notion de "mouvement";

« L’onde était transparente, ma commère la carpe y faisait mille tours avec le brochet son compère »

Qu'est-ce qu'une onde ?

« Une onde est un phénomène physique de propagation d’une perturbation. Sur son passage, une onde modifie de façon réversible des propriétés locales du milieu de propagation . une onde transporte de l’énergie sans transporter de matière. » . fait … sans relation avec ce qui existait ... https://ecoinfo.cnrs.fr/2015/10/29/comprendre-les-ondes-electromagnetiques/

Conséquences physico-chimiques directes de la notion de « matérialité », des physico-chimistes les trois « états de la matière » (solide, liquide et gazeux), qui sont devenus cinq aujourd’hui, au XXIème siècle, avec les notions de « plasma » et d’« isolant topologique » … substituables.

Dimitri Mendeleiev (1834-1907) a inventé le « tableau périodique des éléments ».

On commençait à être loin de la matérialité et de la durée de Smith.

Et un domaine de la physique, lui-même controversé au sein des physiciens, est parvenu à mettre le doigt sur une nouvelle notion, à savoir la notion d’« onde » (mécanique ondulatoire, électromagnétisme, etc. ).

Depuis le XVIIème siècle et l'étude de la lumière du Soleil, des physiciens était en opposition avec la notion de « corpuscule », type de « état solide de la matière », bref de la "matérialité à la Smith".

En particulier, mathématiquement, l"« onde » avait une longueur ou une fréquence.

Elle était émise et reçue.

La lumière du Soleil était un paquet d’ondes (non conditionné par quoi que ce soit).

Les sons étaient des ondes (conditionnées par température et pression et non par la durée ou le temps).

Et les physiciens en sont arrivés au XXème siècle à procéder à la mesure de l'onde en termes numériques « binaires » et non plus « analogiques » .

Pour leur part, des économistes ont commencé à faire des analogies entre cycle économique et cycle physique. Ils ont introduit la notion d’onde ou de cycle économique.

On était loin de la matérialité et de la durée de Smith.

b. La notion d’action humaine.

Il semble possible d’identifier l’onde à l’"action humaine", généralisation du "travail".

i. La notion abstraite de « travail ».

Selon le raisonnement économique « mainstream », la "valeur travail" (chère à certains économistes, Ricardo et consorts...) est envisagée, à la fois, de façon autonome et en relation avec la notion de « service », à l'exemple de Gérard Debreu (1921-2004) qui n'a pas hésité à écrire dans son ouvrage de 1960 sur la Théorie de la valeur que:

… "Le premier exemple d'un service économique sera le travail humain.

Sa description est celle de la tâche accomplie [...]" (Debreu, 1960)

Il magnifiait ainsi, sans le dire, un résultat d’action humaine ex post… et non pas une action humaine économique. Implicitement, ce résultat était un type de « valeur », la "valeur travail", mais n'était pas évoqué en tant que telle dans la théorie.

ii. La notion abstraite d’ « action humaine ».

Un fait est certain, l’action humaine choisie par l’homme ne saurait être définie comme la définissait Debreu en 1960, principalement à partir d’abstractions mathématiques, quand il écrivait :

… « Une action a d’un agent est un point de l’espace des marchandises Rl […]

un système de prix p est un point de l’espace des marchandises Rl […]

la valeur d’une action a relative à un système de prix p est le produit intérieur p.a » (ibid., p.35).

Certes, on peut faire des abstractions mathématiques, mais une action humaine n’est pas un « point », un système de prix ne saurait être un « point », la valeur d’une action humaine n’est pas un « point »… sauf à se situer dans la géométrie de Riemann (1826-66), seconde géométrie à refuser des postulats de la géométrie d’Euclide après la première de Lobatchevsky (1792-1856) et Bolyai (1802-60), ignorée, en particulier, par Smith.

Dans la perspective de Riemann, David Hilbert (1862-1943), autre grand mathématicien, n’avait pas hésité à soutenir que:

… "[...] les axiomes devaient être tels que si on remplaçait les termes de 'points', 'droites', et 'plans' par 'bière', 'pieds de table' et 'chaises', la théorie devait toujours tenir. [...]

Il ne fallait pas compter sur l'intuition pour combler les lacunes." (O'Shea, 2007, p.169)

Dans ces conditions, on pourrait remplacer le géomètre par le "piano à raisonner" imaginé par Stanley Jevons, l'économiste de la « double coïncidence des besoins »..., avait souligné, pour sa part, par anticipation, Henri Poincaré (1854 -1912), autre grand mathématicien.

Et ce dernier avait conclu.

"Il y a là une illusion décevante" (Poincaré, 1908, p.4)

Dans ces conditions, on comprend aussi que l’application d’une mathématique à l’économie politique ou à la science économique, soit, au minimum, source de confusion.

iii. La notion d’ « action humaine … potentielle ».

Reste que le raisonnement « autrichien » est, pour le moins, flou sur l’hypothèse de l’« abondance des actions » malgré l’accent qu’il met sur l’« action humaine »

En vérité, il n’évoque pas l’hypothèse à ma connaissance.

L’être humain a cherché en permanence à changer sa situation économique insatisfaisante et le coût qu’il lui donnait, par le seul moyen à sa disposition, à savoir les actions économiques aux résultats de quoi il donnait également des « valeurs » :

« L'homme qui agit est désireux de substituer un état de choses plus satisfaisant à un moins satisfaisant» (Mises, 1949/1966, I.2)

iv Abondance des actions humaines potentielles.

Au contraire de l’hypothèse de la « rareté des choses », l’hypothèse de l’« abondance de quoi que ce soit » implique celle du « choix des quoi que ce soit » de la part des gens dès lors qu’on fait intervenir des conditions, en particulier, leur infirmité, leur incapacité de faire comme ils le désirent ou en ont besoin.

. division du travail.

L’« abondance des actions humaines potentielles » est en définitive une autre façon de parler de la « division du travail », travail avec un grand « T ».

Il faut rappeler que:

“Adam Smith is the first author who used a concept of the division of labour. He pointed out that this phrase was not used earlier, except in Mandeville’s The Fable of the Bees (1729).

Moreover, the first book of his masterpiece An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations begins with the following three chapters:

“Of the Division of Labour,”

“Of the Principle Which Gives Occasion to the Division of Labour,”

“That the Division of Labour is limited by the Extent of the Market.”

His analysis of the division of labour begins with a description of the process of manufacturing pins.”

La « division » néglige le « travail » pris comme « action humaine », pour le prendre comme « résultat d’action humaine », comme « service », comme « produit » ou « facteur de production » (mais « ex post » ou « ex ante » … d’un pays, d’une nation…, on ne sait…).

. infirmité des gens.

J'aurai tendance à opposer au jugement de valeur qu’est la « rareté des choses» fondée en définitive sur la psycho(socio)logie des gens (assise sur besoin ou désir de l’homme) un autre jugement de valeur, à savoir celui de l'"abondance des actions humaines potentielles" de vous et moi fondée sur une réalité qui ne saurait cacher la notion d’ « action humaine ».

Dans l’information (conséquence de l’ignorance limitée) où il se trouve et dont il a conscience, l’homme, infirme de corps et d’esprit, mène des actions, une à la fois… il doit être spécialisé.

Les actions menées successivement lui sont coûteuses et profitables, elles donnent lieu à gains ou pertes économiques ex ante, attendus avec incertitude, puis montrés ex post… aux observateurs.

Et en qualifiant les actions humaines de « potentielles », j’insisterai sur le point de vue de celui qui parle et j’exclurai qu’il s’agisse de « résultat d’actions » ex post, ce sont des actions humaines ex ante.

L’« abondance des actions humaines » est plus ou moins parallèle dans son principe logique à l'« abondance des besoins ou désirs » de chacun, de la nature humaine, des hommes si ce n’est que l’économiste devrait laisser de côté la question sauf à vouloir s’immiscer dans les études de la psycho(socio)logie... Mais cela est un autre problème…

Pour ma part, je dirai que chacun d'entre nous est d’abord confronté à une multiplicité de travaux… ou d’actions potentiels, pour ne pas dire, comme semblent l’avancer des économistes, à une division potentielle de l’Action humaine avec un grand « A », fruit d’une idée a priori de type « holiste », qui s’offre à chacun…

v. Le raisonnement « autrichien » sur l’ « abondance des actions humaines potentielles ».

Le raisonnement « autrichien » est, pour le moins, flou sur l’hypothèse de l’« abondance des actions humaines», a fortiori sur l’hypothèse de l’« abondance des actions humaines potentielles », malgré l’accent qu’il met sur l’ « action humaine ».

A ma connaissance, il n’évoque pas l’abondance.

Pour les économistes autrichiens, il y a les types de « valeur » que sont les (droits de) propriétés des gens à valeur d’usage ou d’échange, qui ont été créés par l’homme et qui sont appliqués.

Ces types de « valeur » attendus avec incertitude résultent des actions, des opérations menées par les gens, de leur corps et esprit , pour atteindre les buts qu’ils ont choisi de viser.

L’ « action économique » de l’être humain est ainsi l’axiome de l’« économie politique autrichienne »:

« L'action est une tentative de substituer un état de choses plus satisfaisant à un autre état de choses» (Mises, op cit. IV.4)

« L'action est toujours essentiellement l'échange d'un état de choses contre un autre état de choses » (ibid. X.1)

Disons qu’il semble qu’il soit plus aisé d’envisager l’ « abondance des actions » dans la perspective de l’« action humaine » ex ante que dans celle des « résultats de l’action humaine » … ex post.

Disons que la notion d’ « action humaine » est plus qu’un axiome, c’est une réalité sauf à ce que vous preniez ce que vous faites pour un axiome et soyez prêts à en prendre un autre (question de coût d’opportunité…), mais où le prendrez-vous et pourquoi cette substitution ?

Ensuite, l’homme est infirme, il n’a pas en particulier le don d’ubiquité, ni celui de l’omniscience ou de l’omnipotence…

Il a des incapacités de faire, incapacités juridique, technique ou économique au nombre de quoi son ignorance sur la réalité est essentielle.

Compte tenu de ce fait de l’infirmité humaine, des incapacités humaines, malgré l'abondance des actions potentielles qui s’offre à lui, il ne peut mener qu'une action à la fois.

Ce double fait de l'"abondance des actions potentielles" et de l'"infirmité humaine" se suffit à soi-même pour comprendre et développer l'économie politique.

"Pourquoi donc les échanges jouent-ils un si grand rôle dans l’économie sociale ?

Parce que chaque personne ne se consacrant qu’à un seul genre de production, et une multitude de produits lui étant nécessaires, chaque personne ne consomme jamais qu’une très-petite partie de ce qu’elle produit, et se trouve forcée de vendre tout le reste pour acheter la presque totalité des objets dont elle a besoin. (Say, 1815, p.50)

C’est le problème de la spécialisation de l’action humaine ou, si on préfère, de l’action unique à la fois.

L’« abondance des actions humaines potentielles » qu’estime l’homme prêt à mener une action va de pair avec l'« abondance des faits » à quoi se heurte le savant et dont Poincaré a développé un raisonnement dans un ouvrage intitulé Science et méthode (1908).

Poincaré a mis l'accent sur l'infirmité, sur la capacité réduite que connaissait tout savant dans le travail d’étude de faits que celui-ci avait choisi de mener, étant donné l’ « abondance des faits » qui s’offrait à lui. Et il en déduisait le fait choisi par le savant.

Seulement ce qu'a écrit Poincaré et qui, pour moi, a donc été une première et dernière approche de la « théorie microéconomique du savant », est resté lettre morte. L'accent doit être pris en considération.

La démarche de Poincaré se généralise d’ailleurs sans difficulté pour passer de l’infirmité du savant confronté à l’« abondance des faits» à l'infirmité, à la capacité insuffisante de vous ou moi face à l’« abondance des actions humaines potentielles » .

Avant d’être producteur … ou consommateur comme le veut le raisonnement « mainstream », l’homme doit être découvreur ou inventeur, bref créateur (même si on met de côté le « principe des règles de droit »… comme c’est souvent le cas aujourd’hui et depuis longtemps).

Compte tenu du fait qu’il est infirme, incapable en partie d’agir (en particulier, qu’il est en partie ignorant, ou d’une rationalité limitée), il ne peut mener qu'une action à la fois. En conséquence, il doit choisir dans l’ « abondance des actions humaines potentielles » qu’il juge s’offrir à lui, l’une d’elles et la mener. Sa vie est ainsi une succession de telles actions humaines.

Il n’est pas nécessaire, me semble-t-il, de faire intervenir d'autres hypothèses (et d'insister, par exemple, sur les monopoles de production car chacun est en situation de monopole), ce double fait de l'"abondance des actions potentielles" et de l'"infirmité humaine" se suffit à soi-même pour comprendre et développer l'économie politique.

Quelle règle de choix employer dans l’ « abondance des actions humaines potentielles » ?

A chacun de le montrer. On ne peut donner une règle a priori, sinon celle de sa liberté et de sa responsabilité.

6. La notion d’information.

Le nouveau grand type de « valeur » évoqué par des économistes, consciemment ou non, est la notion d’"information" …

Et le mot « information », après celui de « consommation », a envahi la seconde moitié du XXème siècle.

Aujourd’hui, et bien qu’il soit ignoré, en grande partie, en tant que tel depuis le XXème siècle, par les observateurs, un nouveau type de « valeur » a émergé, c’est la notion d’« information ».

L’« information » est différente, par nature, des types de « valeur » qui avaient précédé sa transposition de la physique.

Elle a été le fruit de la recherche des physiciens qui, au XIXème siècle, s’est articulée sur la notion d’« onde », à savoir celui de la notion d’« onde » créée par les mathématiciens et les physiciens (« mécanique ondulatoire ») à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, notion à émetteur et récepteur de données… plus ou moins comparable aux notions d’offre et de demande de « valeur ».

Mais il est passé à côté d’une nouvelle notion qui a été créée par ces autres scientifiques dans leur domaine, qui pointait à l’horizon et à quoi les économistes médits allaient, eux, porter attention à défaut d’y voir un nouveau type de « valeur » de la « matière », c’est la notion d’« information ».

La notion d’ « information » ne saurait être classée dans des types de « valeur » de la « matière » existants comme beaucoup s’y sont adonnés ces dernières décennies (par exemple, Arrow, Debreu, etc.) et perdus.

L’« information » ne saurait être confondue avec les autres types de « valeur » avancés ci-dessus comme, par exemple, le « service » (cher à Arrow, 1962, et ses disciples) déduit directement de Smith , un siècle plus tôt, avec les notions d’« objets matériels » et de « services » fondés sur la « matérialité » et la « durée »,

Quitte à la juxtaposer à quelque chose, je considère qu’elle s’est déduite de la notion d’« action humaine » pour allonger la liste des types de « valeur ».

Il s’agit aujourd’hui

- de la juxtaposer à tous ces types de « valeur » connus,

- voire de faire qu’elle les contienne, et

- non pas de l’enfouir, sans raison, dans certains qui existaient auparavant, économiquement. .

7. Conclusion.

Le présent texte ne se voulait pas être un article d’ « histoire de la pensée économique » ou d’« histoire des idées économiques ».

Il a visé seulement à cerner des récifs de la pensée, autant de (types de) « valeur » dont les économistes du raisonnement « mainstream » de l’économie politique ont cru pouvoir s’acquitter.

Information et cryptomonnaies sont-elles des « valeurs » à juxtaposer à la liste des « valeurs » antérieures, celles de la « théorie de la valeur », ou à expliquer par ces dernières ?

Telle était la question qu’il a posée.

Il a évoqué que sont survenus, à la fin du XIXème siècle, des savants des sciences physiques qui ont montré que la notion d’onde était indépendante de la notion d’état de la matière, d’une part, et qui d’autre part, allaient faire apparaître la notion d’ « information ».

Les physiciens avaient découvert le phénomène naturel d' « onde » et ce qu'elle implique... à savoir la notion d' « information ».

Tout cela (onde et information) était ignoré par Smith, mais aussi s’oppose à la matérialité comme l’ont expliqué les physiciens …

Les derniers récifs en date apparus en économie politique que sont les notions d’ « information » et de « cryptomonnaie » se sont infiltrés dans la « théorie de la valeur » à partir de la décennie 1930, et ont semblé échapper néanmoins à tout le monde économique traditionnel.

Références.

Arrow, K.J. (1962) « EconomicWelfare and the Allocation of Resources for Invention », The Rate and Direction of Incentive Activity : Economic and Social Factors, National Bureau of Economic Review, Princeton University Press, pp.609-626.

Asser, H.L. (1893) “Frédéric Bastiat et les néo économistes autrichiens”, Journal des économistes, mars, pp. 337-346.

Barrère, A. (1981) « L’économie imparfaite : le marché et le circuit. Propos sur un livre d’Henri Guitton », Revue économique 32-2 , pp. 405-417.

Bastiat, F. (2008) Harmonies économiques, 1ère ed. 1850, éditions du Trident, Paris.

Bergson, H. (1896) Matière et mémoire (Essai sur la relation du corps à l’esprit), Félix Alcan, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», Paris. http://classiques.uqac.ca/classiques/bergson_henri/matiere_et_memoire/matiere_et_memoire.html

Buchanan, J. (1969) The Collected Works of James M. Buchanan, Vol. 6 : Cost and Choice: An Inquiry in Economic Theory, https://oll.libertyfund.org/titles/buchanan-cost-and-choice-an-inquiry-in-economic-theory-vol-6-of-the-collected-works

Claassen E.M. (1970), L'analyse des liquidités et sélection de portefeuille, PUF, Paris.

Debreu, G. (2001) Théorie de la valeur (Analyse axiomatique de l'équilibre économique suivi de Existence d'un équilibre concurrentiel), 1ère ed. 1960 , Dunod (Collection : Théories économiques),

En anglais, Theory of Value (An Axiomatic Analysis of Economic Equilibrium), Yale University Press (Cowles Foundation Monograph, n°7), 1959, NewHaven et Londres.

Dostaler, G. (2006) « L'École autrichienne dans le panorama de la pensée économique, De sa naissance à la Deuxième Guerre mondiale », Cahiers d'économie Politique / Papers in Political Economy, 2 (n° 51), pp. 27 - 48 https://www.cairn.info/revue-cahiers-d-econom...6-2-page-27.htm

Gordon, B.J. (1964) “Aristotle and the development of value theory”, The Quarterly Journal of Economics, Vol. 78 Issue 1, Feb, pp. 115-128.

Guitton, H. (1979) De l’imperfection en économie, Calmann-Levy, Paris.

Hayek, F.A. von (1945) “The Use of Knowledge in Society”, The American Economic Review, Vol. 35, No. 4, Sep., pp. 519-530. target="_blank" https://www.econlib.org/library/Essays/hykKnw.html

Hayek, F.A. von (1937) “Economics and Knowledge”, Economica, New series; Vol. 4, No. 13., février., pp. 33-54.

Hayek, F.A. von (1933) “The Trend of Economic Thinking”, Economica, Vol. 40, No. 4, mai., pp.121-137.

Hayek, F.A. von et Mises, L. (1939) “L’économie dirigée en régime collectiviste”. target="_blank" https://www.institutcoppet.org/leconomie-dirigee-en-regime-collectiviste-f-a-hayek-et-ludwig-von-mises/

Hoppe, H.H. (1993) “From the Economics of Laissez-Faire to the Ethics of Libertarianism", The Economics and Ethics of Private Property. Boston/Londres/Dordrecht : Kluwer, ch. 8.

Traduit en français par François Guillaumat sous le titre « de la théorie économique du laissez-faire à la politique du libéralisme », target="_blank" http://www.hanshoppe.com/wp-content/upload...aissezfaire.pdf

Kauder, E. (1953) « Genesis of the Marginal Utility Theory. From Aristotle to the End of the Eighteenth Century », Economic Journal, septembre, vol. 63 (251), pp. 638-6 target="_blank"50. https://www.jstor.org/stable/2226451?se...an_tab_contents

Laffont, J.-J. (1985) Cours de théorie microéconomique, Dunod, Paris.

Lane, G. (1999), « La monnaie électronique est-elle une monnaie nouvelle ? », texte présenté au séminaire de théorie économique J.B. Say, université Paris Dau target="_blank"phine. http://blog.georgeslane.fr/category/...e-civile/page/5  

Langlois, M. (…) « Rareté, utilité et valeur : l’approche économiqu target="_blank"e » http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/010013723.pdf

Machlup, F. (1958) "Equilibrium and Disequilibrium: Misplaced Concreteness and Disguised Politics", The Economic Journal, Vol. LXVIII, mars.

Marchal, A. (1952) « L'objet de l'économie politique », Revue économique, 3-2, pp. 287-290

Matisse, G. (1925), Les sciences physico-chimiques et mathématiques, collection Payot, Paris.

Menger, C (1892), "La monnaie, mesure de valeur", Revue d’économie politique target="_blank", vol. 6. https://www.institutcoppet.org/la...sure-de-valeur/

Menger, C. (1871), Principles of Eco target="_blank"nomics, https://mises.org/library/prin...iples-economics

Mises, L. von (1962) Theory and History: An Interpretation of Social and Economic Evolution, 1&egra target="_blank"ve;re ed. 1957. https://en.wikipedia.org/wi...ory_and_History .

Mises, L. von (1966), L’action humaine, 1&e target="_blank"grave;re ed. 1949. https://mises.org/librar.../human-action-0.

Omnès, R. (1994), Philosophie de la science contemporaine, Gallimard (coll. Folio, essais), Paris.

O’Shea, D. (2007), Grigori Perelman face à la conjecture de Poincaré, Dunod, Paris.

Pareto, V. (1896-97), Cours d’économie politique, F. Rouge, Lausanne target="_blank". https://www.institutcoppet.org/cours-deconomie-politique-1896-de-vilfredo-pareto/ .

Poincaré, H. (1908), Science et méthode, target="_blank"E. Flammarion, Paris. http://www.mypandora....-1908-poincare/

Rueff, J. (1945) L’ordre social, Librairie d target="_blank"e Médicis, Paris. https://epdf.tips/lordre-social-nouvelle-edition-revue-augmentee-troisieme-edition.html  .

Salin P. (2001) « La concurrence », Dictionnaire des Sciences Economiques, Editions PUF, Paris. https://www.catall...:La_concurrence

Smith, A. (1776) Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des target="_blank" nations, http://classiques.uqac.ca/classiques/Smith_adam/richesse_des_nations/livre_1/richesse_des_nations_1.pdf

Données et statistiques pour les pays mentionnés : France | Tous
Cours de l'or et de l'argent pour les pays mentionnés : France | Tous
<< Article précedent
Evaluer : Note moyenne :0 (0 vote)
>> Article suivant
Georges Lane enseigne l’économie à l’Université de Paris-Dauphine. Il a collaboré avec Jacques Rueff, est un membre du séminaire J. B. Say que dirige Pascal Salin, et figure parmi les très rares intellectuels libéraux authentiques en France. Publié avec l’aimable autorisation de Georges Lane. Tous droits réservés par l’auteur
Publication de commentaires terminée
Dernier commentaire publié pour cet article
Soyez le premier à donner votre avis
Ajouter votre commentaire
Top articles
error

 

 

THE REQUESTED URL IS UNCORRECT

Flux d'Actualités
TOUS
OR
ARGENT
PGM & DIAMANTS
PÉTROLE & GAZ
AUTRES MÉTAUX
error

 

 

THE REQUESTED URL IS UNCORRECT

Profitez de la hausse des actions aurifères
  • Inscrivez-vous à notre market briefing minier
    hebdomadaire
  • Recevez nos rapports sur les sociétés qui nous semblent
    présenter les meilleurs potentiels
  • Abonnement GRATUIT, aucune sollicitation
  • Offre limitée, inscrivez-vous maintenant !
Accédez directement au site.