Avant-propos:
« Celui qui emprunte est
l’esclave de celui qui prête ». Cette affirmation trouve sa source dans
un des plus vieux livres de la terre: le livre des Proverbes dans la Bible!
La polarisation du monde
actuel est bien moins une question de droite ou de gauche, de
religions, de races que de celle de créancier à débiteur.
Toute la crise
financière vécue à ce jour et dont les racines remontent à plusieurs
décennies est une problématique d’endettement.
L’éclatement de la crise de
2007 qui a été suivi par le sauvetage des banques par les États lui-même
relayé par des politiques monétaires de banquiers centraux dispendieuses et
réservées à l’élite financière internationale ont exacerbé de manière
atomique les problèmes à l’échelle planétaire.
La crise actuelle que certains
prédisent comme annonciatrice d’un effondrement financier imminent (je ne le
crois pas personnellement) n’est rien d’autre que la conséquence naturelle de droit
régalien octroyé à des privés qui ont le pouvoir gigantesque et inestimable
de pouvoir créer de la monnaie exclusivement à partir de l’endettement
d’autrui.
Cela revient à dire que les bâtonnets des
histogrammes dessinés ci-dessous par M C Borio de la BRI et qui représentent
les dettes privées et publiques européennes, américaines, des pays émergents
et du reste du monde doivent
être cumulées pour se faire une idée de la création monétaire de
richesse totalement indue bénéficiant à quelques personnes dans ce monde.
Oubliez le 1% de la planète qui englobe les mercenaires du Système. Les
détenteurs finaux sont certainement moins nombreux que ça.
En clair, la théorie
de la croissance basée sur la dette est en train de mener l’humanité dans un
mur.
Un véritable effondrement du
Système piloté par le casino serait certes douloureux mais bénéfique.
En revanche, un effondrement
partiel du casino serait dramatique et pourrait faire revenir le servage dans
le quotidien de ces seigneurs actuellement invisibles et inconnus.
L’effondrement partiel
serait une défaillance des débiteurs mais qui n’entraînerait pas celle des
créanciers.
Regardez de près les textes de
lois sur le sauvetage bancaire, appelé Bail in. Tout est fait pour que les
actifs des banques, c’est-à-dire VOS DETTES ne soient jamais restructurées.
De manière strictement opposée, vos dépôts qui sont au passif de la banque
passent légitimement et cyniquement à la trappe.
La déflation -contraire de
l’inflation- est tout bénéfice si vous êtes créanciers. La valeur de vos
actifs prennent l’ascenseur sans rien faire. En revanche, en temps de crise
l’argent se fait plus rare pour le débiteur dont le salaire est fragilisé,
baissé voire supprimé s’il est au chômage.
Actuellement, le pouvoir
d’achat est en chute libre et avec lui la valeur des biens immobiliers. Une
méfiance absolue devrait être de mise car on nous annonce en Suisse romande
par exemple jusqu’à 20% de baisse sur les biens immobiliers. Selon le niveau
de votre endettement, votre banquier préféré pourrait se présenter chez
vous pour vous demander d’avancer un complément de fonds. Ne doutez
absolument pas de sa capacité à le faire. Il en a le droit!
Dernière réflexion suscitée
par l’analyse ci-dessous : M
Borio lie naturellement le déclin de la croissance de la productivité à
l’explosion de l’endettement. La spirale de l’endettement crée une économie
qui vit par elle-même et pour elle-même au profit exclusif de ceux qui créent la monnaie de la dette.
Ces gens-là -devenus entre-temps propriétaires de tout ce que le casino planétaire
a pu s’approprier- n’hésiteront pas à ramener plus bas que terre le niveau
des salaires, les avantages sociaux professionnels (y c congés payés,
week-ends payés,…) avec une automation totalement décomplexée…
La création monétaire par les
crédits, les politiques monétaires non conventionnelles des banquiers
centraux, l’endettement forcé des collectivités publiques auprès de tiers
privés, le sauvetage des banques sont des urgences absolues à remettre
en question.
Présentation
officielle par Claudio Borio, Chef du Département monétaire et économique de
la BRI, le 4 mars 2016
Le calme précaire a fait place
à des turbulences sur les marchés financiers. Dans l’édition précédente de
son Rapport trimestriel, la BRI mettait en évidence la précarité du calme qui
régnait sur les marchés financiers. À un moment ou à un autre, la tension
entre ce calme sur les marchés et les fragilités économiques sous-jacentes
allait devoir se dénouer.
Au
dernier trimestre, nous avons peut-être vu le début de ce dénouement. L’année
2016 a commencé par l’une des pires vagues de liquidation jamais vues. Les
investisseurs venaient tout juste de pousser un soupir de soulagement après
avoir vu passer, mi-décembre, ce qui s’était avéré être une hausse sans
remous, bien qu’historique, de 25 points de base du taux des fonds fédéraux :
il s’agissait en effet de la première augmentation du taux de l’argent au
jour le jour depuis qu’il avait été poussé à zéro, il y a sept ans – la plus
longue phase d’immobilité de l’après-guerre. Tout juste deux semaines plus tard, les marchés
dégringolaient. Comme pendant l’été, c’est la Chine qui a été le déclencheur
: les signes de ralentissement dans ce pays faisaient craindre une fragilité
plus générale des économies de marché émergentes. Partout
dans le monde, les cours des actions ont plongé, les volatilités se sont
envolées, les écarts de rendement relatifs à la qualité du crédit se sont
creusés, les monnaies des
économies émergentes ont chuté, surtout vis-à-vis du dollar, et le prix du
pétrole est tombé encore plus bas, au-dessous des creux
atteints pendant la Grande récession. Cette dégradation a alors suscité un
certain pessimisme au sujet d’autres économies, notamment les États-Unis,
propageant encore la morosité.
Et
ce n’était là que la première phase des turbulences. La seconde phase, plus
brève mais peut-être plus préoccupante, est apparue début février, motivée
par des craintes concernant la santé des banques internationales.
Leurs valorisations, sous pression
depuis quelque temps déjà, se sont encore affaissées tandis que leurs primes
sur défaut (CDS) s’envolaient.
Les
ratios cours/valeur comptable ont atteint des niveaux qu’on n’avait plus vus
depuis la phase la plus aiguë de la crise. La déception suscitée par les
perspectives de croissance mondiale et les annonces de résultats est venue
s’ajouter à des préoccupations spécifiques à certaines juridictions, comme le niveau obstinément élevé des
prêts improductifs et, dans
la zone euro, des craintes d’origine réglementaire quant à d’éventuelles
suspensions de versement du coupon sur les obligations convertibles sous
condition (CoCo). Et, très probablement, des stratégies de
couverture dynamiques de nature défensive n’ont fait qu’aggraver les choses ;
ainsi, les investisseurs ont vendu des actions bancaires et des CDS pour
atténuer leurs pertes sur les CoCo. Mais
la principale source d’inquiétude était la vision d’un avenir fait de taux
d’intérêt encore plus bas, bien au-delà de l’horizon visible, qui pourrait
peser sur les marges
des banques, leur
rentabilité et leur résilience. L’appréhension est montée
d’un cran et s’est propagée lorsque la Banque du Japon a décidé d’adopter des
taux directeurs négatifs. Au plus fort de cette tourmente, c’étaient plus de 6 500 milliards de dollars de titres
souverains qui s’échangeaient à des rendements négatifs : une fois de plus,
les limites de l’impensable avaient été repoussées. Les
marchés n’ont retrouvé un certain calme que tout récemment.
Pourtant,
si l’on veut chercher à comprendre les véritables forces à l’œuvre, il faut
regarder au-delà de l’oscillation habituelle des marchés entre espoirs et
craintes. Pour peu qu’on les cherche, les indices ne sont pas difficiles à
trouver. Sur la toile de fond du déclin de la croissance de la productivité,
engagé de longue date et exacerbé par la crise, le stock mondial de dette continue
d’augmenter et la marge de manœuvre des pouvoirs publics se rétrécit sans
cesse – c’est « la trilogie infernale ». Permettez-moi de
faire quelques commentaires à propos de l’essor de la dette et de la marge de
manœuvre, en particulier.
La
dette était à l’origine de la crise financière et, depuis lors, elle a continué
à enfler dans le monde entier par rapport au PIB (graphique). Dans les
économies avancées qui étaient au cœur de la crise, le secteur privé s’est
désendetté, dans une certaine mesure, mais la dette du secteur public, elle,
a poursuivi son ascension. Le fait le plus inquiétant, cependant, c’est la
forte hausse de la dette du secteur privé que l’on observe ailleurs, en
particulier dans plusieurs économies de marché émergentes (EME), notamment
les plus grandes – les principaux moteurs de la croissance depuis la crise.
Ce sont les entreprises, dont la rentabilité diminue, et les exportateurs de
produits de base qui enregistrent l’accroissement le plus marqué. Dans de
nombreux cas, comme l’indiquent nos dernières statistiques, ce phénomène va
de pair avec une envolée des prix de l’immobilier suscitée par une prise de
risque audacieuse – autant
de spectres qui rappellent les booms financiers observés avant la crise dans
les économies qui en ont ensuite été victimes. La dette
continue d’augmenter
La dette libellée en
devises occupe une place de premier plan dans cette hausse : depuis 2009, la
part de la dette des EME libellée en dollar a doublé pour atteindre quelque 3
300 milliards de dollars.
Les indicateurs BRI de la liquidité mondiale laissent aujourd’hui penser que
cette composante de la dette a cessé d’augmenter au troisième trimestre de 2015.
Par
ailleurs, les statistiques BRI sur les titres de créance internationaux
confirment que les emprunteurs des EME ont ralenti le rythme des émissions ;
en Chine, ils remboursent leurs dettes en devises, ce qui explique en partie
la contraction rapide des réserves de change.
Outre
l’évolution des écarts de rendement relatifs à la qualité de crédit et la
dépréciation de nombreuses monnaies face au dollar, il s’agit là de signes
indiquant que les conditions financières extérieures se sont durcies pour les
EME. Et cela
s’est produit alors que les cycles financiers nationaux étaient proches du
point de retournement ou en train de le franchir, comme si deux courants
d’amplitudes différentes se conjuguaient pour former une vague plus grande et
plus destructrice.
La
dette, par conséquent, est le facteur qui aide à comprendre des évolutions
apparemment sans rapport entre elles. Elle explique le ralentissement dans
les EME. Elle offre des
indices quant à l’inquiétant cycle vicieux qui se forme entre l’appréciation
du dollar et le durcissement des conditions financières pour les entreprises
ou les pays qui se sont lourdement endettés en dollar. Elle
permet de comprendre pourquoi les prix du pétrole sont si bas : la demande diminue dans des pays comme
la Chine, alors que les compagnies pétrolières doivent continuer à produire
pour assurer le service de leur énorme dette. Et elle peut
même éclairer l’intrigant ralentissement de la croissance de la productivité
: d’après des recherches récentes menées par la BRI, les booms du crédit sapent la
croissance de la productivité en s’accélérant, essentiellement parce qu’ils
entraînent une mauvaise affectation sectorielle des ressources.
L’impact
perdure, voire s’amplifie, si une crise financière vient à éclater. Par
ailleurs, un niveau d’endettement élevé est plus difficile à supporter
lorsque la productivité est faible. Autrement dit, il se pourrait que nous
soyons face non pas à des coups de tonnerre isolés, mais aux signes
avant-coureurs d’une tempête qui couve depuis longtemps.
Et
puis les marges de manœuvre des autorités vont en se rétrécissant. Le
dernier épisode de turbulences a clairement montré que les banques centrales
avaient été trop sollicitées, pendant trop longtemps, après
la crise, alors que les marges budgétaires se rétrécissaient et que les
réformes structurelles se faisaient attendre. En dépit de conditions monétaires exceptionnellement
accommodantes dans les principales juridictions, la croissance est décevante
et l’inflation reste obstinément faible. Cela n’a pas échappé aux intervenants
de marché et, probablement pour la première fois, ils semblent commencer à
douter que les banques centrales aient des pouvoirs de guérison. Les pouvoirs
publics seraient bien avisés d’en prendre conscience eux aussi.
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