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Libéralisme vs. Statu Quo

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Extrait des Archives : publié le 15 mai 2012
819 mots - Temps de lecture : 2 - 3 minutes
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Quiconque défend le « libéralisme » sait à quel point, loin d’être la pensée unique et dominante de l’époque, une telle position expose à toutes les attaques. Au mieux, on sera considéré comme une sorte de grand autiste sans cœur, aveugle et sourd à tous les malheurs du monde. Au pire, on sera traité de psychopathe servile aux puissances les plus sombres et au statu quo en place.


Aussi véhémentes soient-elles, l’une et l’autre critique reposent cependant sur un malentendu.


Concernant la première, l’économiste autrichien Ludwig von Mises insistait déjà sur le fait qu’il existe un consensus de bon sens quant aux fins qu’il serait socialement désirable d’atteindre. Dans le domaine économique, tout le monde s’accordera sur un certain utilitarisme visant la plus grande prospérité possible pour le plus grand nombre possible. À cet égard, il n’y a pas grande différence entre un libéral, un socialiste, un communiste, etc. Ceux-ci ne s’opposent, comme il le notait, que sur les moyens qu’ils pensent les mieux à-même d’atteindre cette fin.


Mais alors le débat devient purement technique : il ne porte plus sur des questions de valeur, mais relève, ou plutôt devrait relever, d’un échange scientifique pacifié.


Pour prendre un exemple, la question du salaire minimum ne consiste pas, comme on a tendance à la présenter, à savoir si les entreprises sont en droit d’offrir n’importe quelle compensation de misère à des hordes qui sont bien obligées de travailler, et cela au nom d’une sacrosainte « liberté » ; elle consiste plutôt à savoir quel est le meilleur moyen de promouvoir le bien-être des moins qualifiés et si  une telle réglementation les protège réellement ? Ou bien une telle mesure, bien que marginalement utile peut-être, n’est-elle pas largement contreproductive en raison de la barrière qu’elle impose à l’entrée sur le marché du travail, et au chômage qui en résulte ?


La seconde critique est plus confuse encore, cependant. Généralement, elle revient à honnir le libéralisme pour ce qu’il n’est pas, et cela parce qu’elle préjuge que les libéraux défendent le statu quo.


L’origine de cette erreur n’est pas difficile à retracer : elle provient du présupposé marxiste selon lequel le « capitalisme » est un système par lequel une caste privilégiée accapare et exerce le pouvoir dans son intérêt. D’après cette définition, certes, le monde actuel est à bien des égards « capitaliste », et effectivement peu défendable.


Mais la confusion provient de ce que le capitalisme défendu par les libéraux, ou « libéralisme économique», n’a rien à voir avec ce triste état de fait. Ceux-ci refusant l’intervention du gouvernement dans l’économie, il est clair qu’ils s’opposent aussi bien aux faveurs faites aux grands intérêts privés qu’à tout autre groupe particulier dans la société.


On a ainsi beaucoup entendu, ces derniers temps, que les tenants du capitalisme prônent la libre poursuite du profit privé, et renvoient sans cesse les moins fortunés à la « responsabilité individuelle », mais n’en ont pas moins appelé au partage des pertes des banques. La conclusion logique, cependant, est non pas que le libéralisme est un système contradictoire et mensonger, mais que nos sociétés actuelles sont à mille lieues d’être capitalistes au sens où les libéraux l’entendent et le défendent.


Cette question n’est pas seulement d’actualité. Elle est des plus symptomatiques, car il existe un critère bien simple pour savoir si un système est véritablement capitaliste au sens libéral, ou non. De Marx à Rothbard, tout le monde s’entend au moins sur le caractère essentiel du libéralisme, à savoir la propriété privée du capital productif. Or, dans toute économie tant soit peu développée, à tout capital productif correspond un capital financier. Logiquement donc, un système ne peut prétendre être libéral si le capital financier n’est pas, pour l’essentiel, privé. Et il ne suffit pas non plus que les titres correspondants soient majoritairement détenus par des acteurs privés : il faut encore que ce soient ces derniers qui déterminent le montant de l’épargne, ainsi que le niveau des taux d’intérêt.


Pour le dire autrement, le libéralisme est incompatible avec la politique monétaire. L’existence même d’une banque centrale signifie en effet que c’est fondamentalement une branche du gouvernement qui décide de la marche de l’économie, en tentant de planifier le montant du crédit et de l’investissement.


Les critiques du « capitalisme » s’en prennent bien souvent aux banques. Mais si celles-ci constituent indéniablement un cartel, c’est parce que celui-ci est rendu obligatoire par toute loi de cours légal. De même, il est parfaitement oiseux de s’écrier contre la spéculation enflamment les marchés sans mettre les cycles financiers en relation avec les aléas de la création monétaire et le constant yo-yo des taux d’intérêt.


Certainement, la haine dont le libéralisme fait l’objet disparaîtrait bien vite si l’on se rendait compte que ceux qui le défendent le font au nom même de ces fins sur lesquelles tout le monde s’accorde, et en proposant des moyens bien différents du système actuel.

 

 

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Jérémie Rostan enseigne la philosophie et l'économie à San Francisco. Il est l'auteur, en plus de nombreux articles pour mises.org et le quebecois libre, de guides de lecture aux travaux de Condillac et de Carl Menger, ainsi que d'un ouvrage , Le Capitalisme et sa Philosophie, et de la preface a la reedition de l'ethique de la liberte de Rothbard (Belles Lettres)
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Cher Monsieur Rostand,
Je voudrais prendre ma plus belle plume pour vous remercier de prendre le temps de répondre à chaque commentaire sur ce site. Vous êtes, je crois, le seul contributeur à 24hgold à le faire. Je voudrais aussi vous féliciter pour votre patience et votre retenue, alors que les commentaires ne sont pas toujours agréables. Je le sais d'autant mieux que j'ai moi-même parfois versé dans le sarcasme facile (mea maxima culpa).
Vous faites ici oeuvre de pédagogie, comme l'a souligné Louis L., pour nous expliquer toute la différence qu'il y a entre le libéralisme "bien compris", d'autres diraient "pur", et la situation actuelle.
La lecture de vos articles et de vos commentaires, sans m'ébranler dans mes certitudes profondes, m'appelle à revoir mon vocabulaire et à apprendre à utiliser les mots justes. Que ce soit Lolo27, Louis L. ou D., contre quoi nous situons-nous ? Le libéralisme ? Il semble que ce ne soit pas le cas. Le néo-libéralisme ? Quelle différence avec le premier ? Le capitalisme ? Trop vague...
Quel nom donneriez-vous au système actuel que nous voulons combattre ?
Encore merci pour vos réponses et vos articles.
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Cher Boutros,

Vous avez raison au sujet de M. Rostand, en même temps, il est prof et donc la patience, la retenue et la volonté de bien se faire comprendre tend à prouver qu'il est plutôt "bon" prof. (quoiqu'un peu arrogant quand même..., mais bon, balayons devant notre porte, il m'arrive de l'être aussi surtout quand je m'énerve) même si on n'est pas toujours forcément d'accord avec lui sur tous les points de vues (comme les CDS par exemple...), ce qui me semble légitime.

En ce qui me concerne, j'éprouve quand même quelques frustrations en matière de "manque de connaissances" économiques pour pouvoir pousser plus loin les échanges comme Zoppas est capable de le faire car c'est une matière très complexe. Mais bon, on ne peut pas tout connaître dans tous les domaines, hélas...

Et à vrai dire, je suis tout aussi curieuse que vous d'obtenir une réponse à la question suivante : "Quel nom donneriez-vous au système actuel que nous voulons combattre ? Le "mafia-libéralisme" ou "crimino-libéralisme" ou alors tentons un néologisme le "bankster-planificalisme" ? ;-)
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C'est une idée de Spinoza que les désaccords entre les hommes sont toujours de simples malentendus sur les mots. Je ne sais pas si c'est totalement vrai: il existe peut-être de véritables désaccords, de fond. Mais je suis persuadé que cela est largement vrai. C'est une réflexion à ce sujet qui a motivé cet article: souvent, les désaccords relatifs au "libéralisme" tiennent à ce que l'on n'applique pas cette étiquette de la même façon. En tout cas, je suis très heureux que vous preniez le temps, non seulement de lire des billets dont vous savez pourtant qu'ils risquent de vous irriter, mais encore de commenter et chercher à échanger.
Pour ce qui est du "nom" du système que nous semblons tous critiquer, il est en effet bien difficile à trouver. Pour deux raisons, je crois. La première est qu'il faudrait un titre suffisamment général pour regrouper tout ce que nous critiquons en lui. Ainsi, j'aime beaucoup votre "bankster-planificalisme", mais il ne renvoie qu'à la question du moment, à savoir celle de la politique monétaire. Sa portée pourrait être plus large, comme les conséquences de la politique monétaire elle-même, et ainsi renvoyer à une dimension des marchés financiers, etc. Mais il me paraît difficile d'y inclure d'autres caractéristiques du système actuel que je critique tout autant, à commencer par les niveaux d'imposition et de dépense publique. Et bien d'autres encore.
Or ceci mène à une deuxième raison: je ne sais pas à quel point nous serions d'accord sur l'extension à donner à nos critiques. Je veux dire, nous semblons également refuser le système monétaire actuel. Mais serions-nous d'accord sur le reste (les impôts, la dépense publique, la protection sociale, la politique commerciale, etc.?).
Pour ce qui est de moi, je pars de l'idée que ceux qui sont attaqués pour ce qu'ils sont doivent toujours revendiquer le nom même dont on voudrait leur faire insulte. Un peu comme Senghor revendiquait la "négritude", si vous voulez. C'est pour cette raison que je n'ai aucune difficulté à me dire "capitaliste", ou même "ultra-libéral." Le problème est que cela est souvent mal compris, pour les raisons que j'indique dans le présent article. Par "ultra-libéral", j'entends par exemple "véritablement libéral", ou "libéral consistant dans tous les domaines", ce qui interdit la politique monétaire, les subventions des banques, la dette publique, etc.
Au même titre, je pense que l'on doit toujours donner à ses adversaires le nom qu'eux-même se donnent, et dont ils voudraient faire une louange. De ce fait, le nom que je donnerai au système que critiquent mes articles est : la social-démocratie, que je décrirais de la façon suivante. C'est le type de régime en place dans les pays les plus riches du monde et ayant "gagné" la bataille contre les démocraties populaires de l'Est, mais dont elles ne sont que les soeurs ennemies. Les dernières entendaient planifier la production même, ainsi que la distribution des richesses, et opprimaient leurs peuples en les privant de l'essentiel de leurs droits. Les démocraties sociales, elles, laissent l'activité économique comparativement libre (privée, concurrentielle, etc.), mais interviennent par réglementation et redistribution. De plus, elles conservent de larges aspects de l'activité du pays, à commencer par l'émission de monnaie. Elles interviennent également de multiples façons dans les vies et les droits naturels des individus. Nécessairement, leur action publique sert toujours les groupes ayant le plus de capital politique (les intérêts particuliers bien organisés, les syndicats, les grands groupes et les banques, etc.), ainsi que le propre intérêt de la classe politique qui s'en empare. J'essaierai d'expliquer dans un prochain article pourquoi et comment la logique même du pouvoir conduit n'importe quel type de régime à la même situation désastreuse que l'on a connu dans les démocraties populaires, et que l'on connaît de plus en plus dans les démocraties sociales, à savoir l'exercice du pouvoir et l'exploitation de la majorité au profits de minorités privilégiées, dont la classe politique et tous les groupes qu'il lui est nécessaire ou simplement utile de favoriser. Si je pouvais développer tout l'argument ici, je pourrais dire que le problème est au fond celui de la démocratie elle-même (mais, là encore, sans précision de ce que l'on entend par là, on risque de ne pas se comprendre et s'opposer pour rien.) Mais, plus largement, on verrait qu'il est celui du "gouvernement". Je suis assez à l'aise avec l'étiquette d' "anarchiste". Mais ce n'est pas vraiment l'État qui m'embête. Un État minimal protégeant les droits naturels de ses citoyens contre toute prédation, à commencer par celle d'un gouvernement, m'irait très bien. Le problème, je crois, vient toujours de ce qu'un gouvernement est légalement autorisé à intervenir dans la société et en modifier le cours, au lieu de défendre le droit de ses membres à interagir librement.
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Cher M. Rostand,

"Je suis assez à l'aise avec l'étiquette d' "anarchiste". Mais ce n'est pas vraiment l'État qui m'embête. Un État minimal protégeant les droits naturels de ses citoyens contre toute prédation, à commencer par celle d'un gouvernement, m'irait très bien."

Là, je vous rejoins totalement.

(cf. Alexander Berkman, "Qu'est-ce que l'anarchisme ?", édition l'échappée, 2005)

Ceci dit, les "social-démocraties" ont/avaient quand même l'avantage de protéger les handicapés et/ou personnes trop "faibles" pour pouvoir se débrouiller toutes seules. Comment nos sociétés assumeraient-elles ces personnes si personne ne payait un impôt redistribué pour elles ?

Car sans cela, c'est la politique d'Hitler et nos sociétés se retrouveraient obligées de les "éliminer". A moins que l'on revienne au système ancestral qui veuille que chaque famille assume pleinement le membre familial en état de faiblesse et sans aide aucune, ce qui n'est pas toujours évident en fonction de la gravité de l'handicap.



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C'est effectivement l'objection que l'on fait le plus souvent aux partisans d'un État minimal : quid, dans un système de liberté et de responsabilité individuelles, des personnes physiquement incapables d'autonomie?
Mais j'ai toujours trouvé qu'elle se retournait contre ceux qui la formulaient.
D'une part, il y a la réponse faite par Ayn Rand : "Dans une société libre, personne ne vous empêcherait d'aider qui vous voulez." Par là, elle voulait dire plusieurs choses. Tout d'abord, souligner le fait que ceux qui en appellent à la générosité le font toujours de telle sorte qu'ils demandent que le gouvernement intervienne et taxe. Mais, la générosité n'existe que si elle est libre, choisie. En ce sens, quiconque a un sujet qui lui tient à coeur devrait le prouver en s'engageant véritablement, en développant un organisme de solidarité, ou bien simplement en aidant ceux qui existent. Il n'y a en revanche aucune générosité à en appeler à l'État, ce qui revient à se décharger de sa responsabilité, et pire encore de vouloir faire financer ses propres bonnes actions par les autres. Ensuite, elle entendait aussi certainement que, une telle objection étant aussi immédiate que générale, il y a peu de soucis à se faire: les gens ont l'air bien préoccupés de la situation des moins fortunés. Plus exactement, de deux choses l'une. Dans une société libre, ou bien la société désirerait se charger des handicapés, etc., et alors le problème serait réglé, les individus étant libres de le faire. Ou bien la société délaisserait les moins aptes, mais alors ses membres n'auraient pas à se plaindre, car ce serait de leur fait. Je veux dire, ils ne pourraient pas s'en prendre au "système", car celui-ci les laisse libre de dépenser leurs ressources comme ils le préfèrent.
D'autre part, l'objection se retourne encore contra ceux qui la formulent parce qu'elle montre que le développement de l'État-Providence a délabré toute forme de solidarité authentique, au point de faire croire aux individus qu'aucune entraide n'est possible, à moins d'être contrainte et planifiée.
Je ne pense pas seulement que l'aide aux nécessiteux de toute sorte existerait bel et bien dans une société libre: je pense aussi qu'elle serait plus authentique, ainsi que plus efficace.
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Cher M. Rostand,

"Dans une société libre, personne ne vous empêcherait d'aider qui vous voulez."

Je suis plutôt d'accord. Mais cela n'est envisageable que si les êtres humains retrouvaient un minimum de solidarité et redeviennent capables d'actes non calculés en termes de bénéfices.

Nous avons fait le choix d'aménager un appart dans une annexe de notre maison pour prendre en charge nos parents, mais beaucoup de gens trouvent cela "fou" et, par facilité, préfèrent opter pour "les maisons de repos" que nous trouvons "inhumaines".

"D'autre part, l'objection se retourne encore contre ceux qui la formulent parce qu'elle montre que le développement de l'État-Providence a délabré toute forme de solidarité authentique, au point de faire croire aux individus qu'aucune entraide n'est possible, à moins d'être contrainte et planifiée."

Oui, c'est un peu l'impression que j'ai aussi. Dans les années 1990, mon mari avait de la famille très pauvre en Yougoslavie et il s'est avéré que leur solidarité, entraide et générosité était dix fois plus développée que dans nos pays devenus bien trop individualistes.
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Merci, je réponds à votre question dans la réponse à "Lolo27". Merci de votre lecture et de vos commentaires!
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Cher M. Rostand,

Si je comprends bien vos explications, il s'est passé avec le libéralisme exactement la même chose qu'avec le communisme : à savoir que ceux qui l'ont mis en place l'ont dévié de sa théorie initiale, de sa nature bénéfique profonde...

Conclusion, le communisme s'étant cassé la binette il y a une petite vingtaine d'années; aujourd'hui, c'est le libéralisme qui se casse la binette car par ces deux exemples, l'adage "bien mal acquis ne profite jamais" se vérifie aujourd'hui plus que jamais.

Qu'allons-nous mettre en place après ? Mais surtout, QUI mettra QUOI en place après ? Car c'est toujours cela le problème. Si ce sont des hommes sages, on peut raisonnablement penser que ce sera mieux, mais si ce sont les mêmes cupides qui veulent le pouvoir absolu sur tout ce qui bouge parce que sans cela ils s'ennuient dans la vie...
Je ne suis pas d'accord avec vous pour deux raisons.
La première est que l'on ne peut pas dire qu'il y ait eu une sorte de dévoiement historique du libéralisme, simplement parce que celui-ci n'a jamais été mis en pratique. On ne peut pas dire, par exemple, que le système bancaire actuel soit le résultat d'un dévoiement d'un système de liberté bancaire. Les banques centrales ne sont pas issues d'un marché libre, lequel aurait peu à peu abouti à une situation de monopoles. Ce sont au contraire des créations politiques, comme cela est particulièrement évident dans le cas de la BCE.
La deuxième raison est qu'il ne semble illusoire de fonder ses espoirs sur la bonne nature des gouvernants. Le problème n'est pas de confier le pouvoir à des personnes aussi intelligentes que bien intentionnées. En effet, si celles-ci peuvent arriver au pouvoir par voie démocratique, c'est que le problème est déjà réglé (le peuple est déjà suffisamment sage pour les élire.) Si elles y parviennent par voie de coup d'État, cela met gravement en doute leur bon naturel. Dans tous les cas, on suppose que de tels anges politiques existent, et que le pouvoir ne corrompt jamais.
Bref, comme le disait Spinoza, un système dont le bon fonctionnement requiert que ses dirigeants aient une meilleure nature que ceux qu'ils sont censés diriger est illusoire et structurellement défaillant.
Toute l'idée du libéralisme est d'ailleurs de limiter le pouvoir parce que celui-ci est intrinsèquement dangereux, et les individus imparfaits, et de promouvoir la libre concurrence parce qu'elle permet aux hommes de s'améliorer (leur permet de développer leur facultés, et les y incite) tout en limitant le pouvoir de chacun en particulier, puisqu'elle n'autorise aucune interaction qui ne relève d'un échange et d'un choix.
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Monsieur Rostand,

"L'on ne peut pas dire qu'il y ait eu une sorte de dévoiement historique du libéralisme, simplement parce que celui-ci n'a jamais été mis en pratique". Vous avez très probablement raison en ce qui concerne le libéralisme, mais de la même façon, le véritable communisme tel qu'il a été initialement pensé n'a jamais été mis en pratique non plus.

Chaque fois qu'une théorie qui pourrait améliorer les choses est inventée, l'Homme fait tout ce qu'il peut, et avec Grand Art, pour ne pas l'appliquer à la lettre dans sa mise en pratique ou la dévoyer de ses desseins premiers. Idem avec les Droits de l'homme qui, aujourd'hui, servent plus les intérêts des voyous que ceux des honnêtes gens victimes de ces derniers.

"Les banques centrales ne sont pas issues d'un marché libre, lequel aurait peu à peu abouti à une situation de monopoles. Ce sont au contraire des créations politiques, comme cela est particulièrement évident dans le cas de la BCE."

Oui et non. Car si on peut logiquement considérer que la BCE est une création politique, il n'en va pas de même pour la FED qui fut la création d'un ensemble de banquiers qui se sont réunis sur Jekyll island et dont M. Warburg a élaboré les statuts (si je ne m'abuse, cela ressemble fort à la création d'un monopole délibéré par la réunion volontaire de plusieurs acteurs bancaires privés). Banquiers qui, ensuite, se sont arrangés pour que la FED soit rendue légale en 1913 par le Congrès grâce à l'appui des sénateurs M. Aldrich et de M. Wilson ensuite. Je cite : "Jekyll island permit que la banque centrale qui serait établie aux USA donnât à ces banquiers tout ce qu'ils avaient toujours désiré" in "Les secrets de la Réserve fédérale" d'Eustace Mullins. Et ce qu'ils avaient toujours désiré c'est : "Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation, et je me moque de qui fait ses lois".

Dans votre article précédent vous persistiez à dire que c'est le gouvernement américain qui a la main mise sur la FED, mais mes sources d'informations démontrent que c'est la FED qui a la mainmise sur le gouvernement américain et depuis le début qui plus est. Tout président américain, avant d'avoir été élu, est passé par la Trilatérale, elle-même créée de toutes pièces par Rockefeller & co actionnaires de la FED dès l'origine et ce sont ces banksters là qui financent les médias et tout ce qu'il faut pour que l'élu de leur coeur soit également celui du peuple... C'est bien pourquoi les présidents US sont les pantins de la FED car ils sont redevables. Enfin, la FED étant indépendante, elle n'hésite pas à refuser de donner les réponses aux questions posées par les membres du Congrès voire carrément de leur mentir donc c'est bien la preuve qu'elle fait ce qu'elle veut et que le Congrès a juste le droit de se taire... ou de dénoncer sans preuves.

Et, franchement, vu votre spécialité, je ne peux pas imaginer que vous ne soyez pas au courant de cela.

"La deuxième raison est qu'il me semble illusoire de fonder ses espoirs sur la bonne nature des gouvernants [...] Toute l'idée du libéralisme est d'ailleurs de limiter le pouvoir parce que celui-ci est intrinsèquement dangereux, et les individus imparfaits."

On est bien d'accord et c'est bien pour cette raison qu'il faut des organismes de contrôle sérieux pour éviter toute dérive, ce qui est loin d'être le cas de nos jours.

Pire, lorsqu'il y a quelqu'un qui exerce ce contrôle avec sérieux, il est évincé. Ce fut notamment le cas d'une fonctionnaire US (dont j'ai oublié le nom, mais je sais qu'elle était noire) qui a été destituée de ses fonctions par les manigances de Greenspan lorsqu'il a compris qu'elle n'avaliserait pas le produit CDS... et qui fut réhabilitée dix ans plus tard, lorsqu'on a compris à quel point elle avait vu juste bien avant tout le monde et que le mal fut fait.

Les banksters et autres acteurs économiques de poids veulent moins d'Etat car ils veulent encore moins de contrôle. Le consensus de Washington n'est-il pas un document regroupant un ensemble de recettes pour détricoter les Etats afin que les acteurs économiques aient les mains plus libres ? L'encouragement ("éducation") à l'endettement des Etats est l'excuse parfaite pour cela, non ?

Je pense que les Etats ont été nécessaires à certains pour pouvoir créer des multinationales; maintenant qu'elles existent et qu'elles sont puissantes, les Etats sont devenus caduques et il faut les détricoter car ils sont devenus plus gênants qu'autre chose. Il faut désormais diviser pour mieux régner.

"... et de promouvoir la libre concurrence parce qu'elle permet aux hommes de s'améliorer (leur permet de développer leur facultés, et les y incite) tout en limitant le pouvoir de chacun en particulier, puisqu'elle n'autorise aucune interaction qui ne relève d'un échange et d'un choix."

On est effectivement loin du compte de la théorie du libéralisme telle que vous la décrivez.

Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, plus on dérégule avec l'excuse de la libre concurrence que prône le "véritable" libéralisme, plus ça creuse le gouffre entre riches et pauvres et moins les peuples ont de choix car les mafieux qui nous dirigent utilisent la socialisation des pertes, la privatisation des bénéfices, la famine, les guerres et les armes pour mieux SE servir.

Chez nous, en Belgique, ce sont bien des "libéraux" qui ont été à l'origine de la mise en place des intérêts notionnels qui permettent à des boîtes comme Mittal de ne payer aucun impôt sur un profit de 1,3 milliards d'euros... alors que la population est littéralement étranglée par les taxes. Ce sont ces mêmes "libéraux" qui ont vendu pour une croûte de pain les immeubles de l'Etat au secteur privé, immeubles qu'ils relouent ensuite à des prix faramineux à ces mêmes privés qui les ont rachetés. Cherchez l'erreur.

En résumé si d'après vous il n'y a pas eu de dévoiement historique du libéralisme puisque ce dernier n'a jamais été mis en pratique, il y a alors eu et il y a au minimum la MISE EN PRATIQUE D'UN DEVOIEMENT THEORIQUE du libéralisme et ce dévoiement nous le subissons de plein fouet dans la vie réelle.

C'est ce qui explique la grande colère du peuple contre ledit "libéralisme" et cette colère c'est la rétribution du mensonge.

Ceci dit, le socialisme n'est pas plus vertueux car il a abandonné sa cause depuis bien longtemps en se mettant au service de ce même libéralisme de pacotille. Le traître ! Il n'est même plus utile comme bouclier d'opposition, histoire de freiner un peu les ardeurs de nos "élites".

Je vais peut-être en choquer plus d'un mais je pense sincèrement que le seul moyen que nous ayons actuellement pour faire crouler les "puissants", "élites" et "autres" prédateurs aux commandes, serait tout simplement de nous passer d'eux. Fini de laisser ses sous à la banque, fini les courses dans les grands magasins et la consommation à tout va. Passage par l'autarcie locale avec re création de métiers artisanaux locaux et redevenir "courageux" et avoir un "esprit d'initiative" plutôt que "paresseux" et "rester dans l'attente". Taxes locales qui servent à la communauté locale. Entente et coopération avec les communes voisines qui, elle-mêmes s'entendent avec leurs communes voisines, etc. Evidemment, c'est relativement utopique car si c'est envisageable dans les campagnes, c'est nettement plus difficile à mettre en place dans les villes.

Pourtant, je crains fort que si nous ne faisons pas cela calmement mais fermement, on finira par y arriver violemment et sans y être préparés, ce qui serait la pire des choses.

Enfin, je pense que tant que la majorité des êtres humains n'aura pas été capable de désirer ardemment se comporter avec plus de sagesse, aucune théorie mise en pratique à grande échelle ne sera capable d'arranger les choses car pour que cela fonctionne, il faut d'abord la SAGESSE de la majorité et je l'appelle de tout mon coeur.


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Le livre que vous citez, La créature de Jekyll Island, a été écrit par un "ultra-libéral" partisan, comme moi, de la liberté bancaire. On peut parier qu'il n'en viendrait pas à une telle position s'il pensait que la banque centrale américaine, qu'il combat, est le fruit de la libre concurrence en matière d'émission de monnaie, qu'il défend.
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Cher M. Rostand,

Je pense que nous ne parlons pas du même livre. "La créature de Jekyll island" a été rédigé par Edward Griffin et je ne l'ai pas lu.

Celui dont je vous parle c'est "Les secrets de la Réserve fédérale" rédigé par Eustace Mullins et brûlé en autodafé en Allemagne dans les années 1960, considéré comme trop "sensible" surtout avec le quota d'Américains encore présents sur le territoire allemand à l'époque. Je ne sais pas si vous l'avez lu.

Mais si c'est le cas et que vous reconnaissez le travail de recherche qui a été effectué par M. Mullins (tous les documents officiels sur lesquels il s'est basé sont référencés), vous seriez alors d'accord sur le fait que ce n'est pas le gouvernement US qui contrôle la Fed, mais bien l'inverse et que cette dernière a infiltré le gouvernement US et la CIA pour mieux le contrôler.

Maintenant concernant la question de la "liberté bancaire" proprement dite et son fonctionnement, je dois bien vous avouer que je ne suis pas assez au faîte des mécanismes de l'économie pour aller plus en profondeur sur la question, mais je ne demande qu'à apprendre. ;-)

Ah oui, au fait, vous n'avez pas rebondi sur la "mise en pratique d'un dévoiement théorique du libéralisme". D'accord ou pas d'accord avec cette vision des choses ?

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Ok. J'avais mal compris. Non, je n'ai pas lu le livre auquel vous faites référence, mais jetterai évidemment un oeil.
Pour ce qui est de la "mise en pratique d'un dévoiement théorique du libéralisme", je ne suis pas certain d'être d'accord. Car l'essentiel des caractéristiques du présent système auxquelles je m'oppose sont plutôt justifiées par de prétendues "limites du libéralisme" et autres "défaillances du marché." À commencer par l'existence d'un cartel bancaire unique et obligatoire régenté par une banque centrale responsable de la politique monétaire (censément en réponse aux problèmes liés à la libre-concurrence en cette matière.)

Pour ce qui est de vos connaissances en économie, comme vous semblez lecteur, j'ose vous conseiller quelques ouvrages. Il en existe de très bons et très accessibles sans expertise préalable. Je pense par exemple aux ouvrages de Pascal Salin (économiste "autrichien", libéral, et ancien ponte de Dauphine.) Je vous recommande notamment son "Libéralisme", ainsi que "La vérité sur la monnaie."
En ligne, vous trouverez une traduction gratuite de "L'économie en une leçon" de H. Hazlitt.
Tout aussi peu technique, paraîtra en septembre 2012 un ouvrage collectif auquel j'ai collaboré, intitulé "Libres!", et présentant les multiples facettes du libéralisme.
Évidemment, une véritable formation à la science économique implique le travail d'ouvrages plus académiques. Il n'en existe pas moins d'agréables portes d'entrée, tel "L'invention de l'état" de philippe simonnot.
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Cher M. Rostand,

Je suis effectivement une lectrice insatiable. Aussi je vous remercie beaucoup pour les références littéraires qui me permettront d'en apprendre davantage.

A vrai dire, quand je m'intéresse à un sujet pour une raison "x", j'aime bien en apprendre assez pour être capable de bien comprendre ce dont on parle et ce dont il s'agit car sans cela la frustration est grande de ne pas savoir avancer dans la discussion.

Après, je ne suis pas certaine de me lancer dans une véritable formation à la science économique dans la mesure où j'ai déjà des activités assez prenantes qui me passionnent et que je ne suis pas certaine que ce soit une matière vers laquelle je sois particulièrement attirée. ;-)

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...Pour le dire autrement, le libéralisme est incompatible avec la politique monétaire. L’existence même d’une banque centrale signifie en effet que c’est fondamentalement une branche du gouvernement qui décide de la marche de l’économie, en tentant de planifier le montant du crédit et de l’investissement...
Le caractère réputé public des banques centrales ,est le point pivot de l'argumentaire.
Or , ce constat est faux , quelque soit la rigueur du raisonnement , le résultat est nul , sans valeur.
En effet , sauf à être autiste , tout le monde sait que les banques centrales sont privées , la FED , comme la BCE , BRI , BM , , etc..., toutes propriétés ou sous influence directe du cartel rotshildien.
Les statuts alambiqués de la BCE insistent sur son "indépendance" .
Indépendance du pouvoir qui signifie simplement que ce n'est pas une structure publique ,tout ce qui n'est pas public est privé , par définition.
CQFD
Dans son fonctionnement , la BCE prête de l'argent fabriqué ex nihilo à 0,5 % à des banques privées qui le prêtent à leur tour à 3 ou 6% à des états qui s'obligent ainsi par des lois imposées par des politiciens traitres , bafouant tout bien public pour le plus grand profit particulier des banquiers crapuleux.

C'est le principe de la servitude par la dette ,martingale crée de toute pièces , qui s’effondrera sur elle même lorsqu'une partie significative de la population en aura pris connaissance.
C'est une arnaque , résultat d'un coup d'état de la finance.

Le tarif normal pour tout criminel d'état et leurs complices ,c'est douze balles dans la peau.

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Mon cher D.,
" Le caractère réputé public des banques centrales est le pivot de l'argumentaire. Or ce constat est faux ...... "
Je suppose que vous faites là , référence à : "L'existence même d'une banque centrale signifie en effet que c'est fondamentalement une branche du gouvernement qui décide ......"
Il me semble que Mr ROSTAN ne présume pas, par là le caractère public des banques centrales mais plutôt qu'il souligne seulement le lien étroit, l'inévitable et fatale collusion entre banque centrale et pouvoir. Ce en quoi, lui et vous êtes d'accord, ce me semble.
Ce que personne ne relève guère c'est que des dizaines de millions de personnes sensées qui ne dépensent pas plus qu'elles ne gagnent, puissent tolérer que leurs dirigeants les endettent sans retenue et qu'ils reconduisent toujours, depuis plus de 50 ans les mêmes incapables et/ou félonnes formations politiques. JE persiste à dire que les Français (et tant d'autres) sont cocus, battus, toujours contents.


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Cher Louis ,
Certes , nous soulignons la collusion d’intérêt , le fascisme tel que le définissait Benito Mussolini, mais avec une différence de taille qui est celle du donneur d'ordre.

Il n’échappera à personne de censé de remarquer que le déficit se traduit par une augmentation de la dette et donc de la rente des crapules bancaires.
C'est voulu, toutes ces politiques imbéciles et autre gabegies sont volontaires et sont généreusement financées par de la monnaie fiat privée qui ne coute rien et en quantité infinie.
La main qui reçoit est en dessous de la main qui donne.
Par la forfaiture des gouvernements Janus dits de "gauche" comme de "droite" qui ont voté et pérennisé les lois d'abandon du privilège des états de gérer leur propre politique monétaire , nous sommes désormais sous le gouvernement des banques , des corporates apatrides.
Il n'y a , et c'est un truisme majeur , strictement aucun avantage pour la population à voir siphonner toutes les richesses produites et les richesses possédées par un pays dans la poches de ces escrocs qui payent une multitude de fosses d'aisance de la pensée libérale , des universitaires larbins , des médias catins pour essayer d'expliquer à la population ruinée et mise en servitude qu'il n'y a pas d'alternative , TINA , comme on dit chez les rosbeefs.
Il y a une alternative , comme en Argentine et maintenant en Islande et demain partout.

Prendre l'initiative de pendre toutes ces ordures qui ont collaboré à la chute de la civilisation occidentale avec leurs tripes et répudier toutes les dettes qui sont odieuses par nature pour la dette publique et frauduleuses pour les dettes privées.

De toutes façon , on y viendra , les QE et autres LTRO , ne font que retarder l'inéluctable effondrement , le rendre encore plus systémique et ultra violent, car les dettes se rajoutent aux dettes dans un gigantesque Ponzi sont désormais totalement impayables dans une conjonction de récession , de pic des ressources et de l'énergie.
Dans notre quotidien , que va t-il se passer ?
Un jour les banques vont s'effondrer, les distributeurs seront fermés ... il y a 3 jours de stock dans les magasins...
Je vous laisse imaginer la suite...
Les larbins qui ne possèdent pas de Jet privé , vont fuir à pieds...
On va rire.
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Cher D.
Je ne peux qu'être d'accord avec vous sauf à inclure, si c'est le cas dans votre envolée, Mr ROSTAN dans le clan des "Universitaires larbins" . Il ne cesse de marquer ses distances avec le système en place ( Rejet du principe de banque centrale, admission du principe de répudiation de la dette en monnaie de singe) , ce qui me le fait paraître plus proche de vous que vous ne semblez le supposer.
Il semble certes moins radical que moi qui le suis moins que vous, mais bon, chacun sa nature plus ou moins vive.
Et puis, il faut tenir compte du fait qu'en tant qu' "Analyste et Contributeur", il dispose d'une liberté de langage beaucoup plus réduite que la nôtre.
Il ne peut, dans sa position qu'expliquer ce qui, à son avis, ne va pas. Il ne dit pas, ni ne laisse entendre qu' "il n'y a pas d'alternative", il nous laisse seulement tirer nos conclusions. Cela me convient .
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Je réponds une seconde fois car il est une question sur laquelle j'aimerais revenir pour elle-même, et donc à part, pour plus de clarté.
Je ne crois pas que la description que vous faites de la machination de la dette soit exacte; non plus que la solution que vous proposez.
D'une part, vous faites comme si les banques créatrices de monnaie étaient les seules à financer les gouvernements. Mais un rapide check permet de vérifier que les principaux détenteurs d'obligations françaises, par exemple, sont des fonds y investissant de l'épargne privée. Et pas nécessairement celle de grands rentiers, mais plutôt les économies des classes moyennes.
D'autre part, vous présentez les choses comme si le problème était que le gouvernement emprunte à 6% plutôt qu'a 0%, ce qu'il pourrait s'il gérait directement la monnaie. Mais, prenons un exemple bien simple. Imaginons que le gouvernement emprunte actuellement 100€ et doive payer 6€ d'intérêt la première année pour cela dans la situation actuelle. Si cette dernière venait à changer et que le gouvernement puisse s'endetter sans frais, que ferait-il? Ne dépenserait-il que 100€ de plus que ses recettes? Il n'y a aucune raison de le croire, puisqu'il a prouvé être prêt à s'endetter de 106€. Il le ferait donc tout aussi bien, la seule différence étant que 6€ de ces 106€ n'iraient pas vers les banques et les épargnants, mais iraient avec le reste vers ceux auxquels le gouvernement destinerait ses dépenses. Celles-ci n'étant pas réellement productives, la seule conséquence en serait un transfert de ressources au détriment de l'investissement (redistribution), et une hausse des prix (inflation).
Mais il n'y a en fait aucune raison de penser que le gouvernement se contenterait de 106€. Le gouvernement ayant dans cette hypothèse la main sur la planche à billets, la dépense publique serait virtuellement illimitée. Elle est limitée, dans la situation actuelle, non seulement par le fait qu'elle se paie d'un intérêt, mais plus encore par le fait que celui-ci croît à mesure que le gouvernement abuse de sa prétendue générosité. Ce serait donc, peut-être, 150€ que le gouvernement imprimerait et dépenserait. En fait, tout comme dans la situation actuelle, il dépenserait autant qu'il pourrait. La seule différence serait qu'il en serait moins empêché.
Ce que je veux dire est que le véritable problème est celui du niveau des dépenses publiques, ainsi que de leur nature (non productives), d'une part, et celui de la création monétaire qui y est liée, d'autre part. Bien que je n'y sois pas du tout favorable, le présent système a au moins l' "intérêt", si je puis dire, de limiter ces dernières.
Certes, cela bénéficie (en partie) aux banques, et cela me paraît, comme à vous, illégitime. Deux remarques à ce sujet cependant.
1) Cette situation me paraît tout de même préférable (bien que détestable) à celle dans laquelle la dépense publique et la création monétaire seraient virtuellement sans limites.
2) Ce qui est illégitime, ce n'est pas que les banques prêtent à 6% de la monnaie qu'elles créent à peu près sans frais. Le même état de fait serait parfaitement légitime si ces banques émettaiet leurs propres monnaies en situation de concurrence. Elles produiraient alors un bien utile, et donc ayant une valeur (non pas tant l'unité monétaire elle-même, simple entrée informatique ou billet au coût de production minimal, que la tenue de comptes, l'effectuation de transferts et de paiements, le maintien d'une réputation rendant la monnaie en question généralement acceptée, etc. En situation de concurrence, il y aurait juste assez de banques et de monnaies pour que chaque émetteur gagne un retour "normal" comparativement au reste de l'économie.) Non, ce qui est illégitime est que la valeur produite par les banques actuelles est moins le fruit de leur propre activité qu'un simple privilège dont l'État leur permet de percevoir les rentes.
Au total donc, je dirais,
#1. Liberté bancaire où des systèmes en concurrence émettent leurs propres monnaies
#2. Situation actuelle
#3. Mainmise du gouvernement et des intérêts politiques sur la planche à billet.
Remarquez, j'accepterai que le gouvernement reprenne le contrôle de la banque centrale, à condition qu'il permette également la liberté bancaire, plafonne les hausses d'impôts à une augmentation proportionnelle au niveau de ses dépenses, et autorise les contribuables à s'en acquitter dans la monnaie de leur choix (parmi les monnaies à circulation importante et reconnues.) De ce fait, l'État dépenserait en monnaie de singe sans affecter le montant réel des impôts. Bien vite, l'État et tous ceux qui en dépendent serait en situation de banqueroute, évidemment, leur monnaie ayant perdu à peu près toute valeur d'échange.
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"Indépendance du pouvoir qui signifie simplement que ce n'est pas une structure publique ,tout ce qui n'est pas public est privé , par définition.
CQFD"

Je ne suis pas d'accord. La justice est indépendante du gouvernement, et pourtant il s'agit bien d'une structure publique, par exemple.
Une justice qui ne serait pas indépendante relèverait du tribunal militaire. Peut-être celle dont vous parlez lorsque vous dites que "Le tarif normal pour tout criminel d'état et leurs complices ,c'est douze balles dans la peau."
On peut dresser un parallèle avec la banque centrale. Aux USA, par exemple, la FED est bien une institution publique, au sens où elle a charge de la politique monétaire américaine, laquelle est, pour faire simple, décidée par des officiels nommés par le Président et confirmés par le Congrès.
On croit souvent que la FED est privée parce que les banques commerciales en sont actionnaires. Mais cet actionnariat n'est pas du tout comparable au fait de posséder une part de Apple, Inc., par exemple. La loi oblige les banques opérant sur le territoire américain, et donc en dollar américain, à détenir 3% de leur valeur nette en réserve auprès de la FED. C'est à cela que correspondent les "actions" en question. Celles-ci sont rémunérées à un taux fixe de 6%, lesquels représentent en gros 1.5 milliards de USD par an. Le reste des revenus de la FED (de l'ordre de 95% ou plus) sont légalement reversés au Trésor US. Ce qui est normal, puisque c'est une structure publique--une branche de l'État indépendante du gouvernement.
Je rappelle que je ne défends pas ce système. Mais la critique que l'on peut en faire n'est certainement pas qu'il s'agit là d'un système libéral, puisque privé. La FED dispose d'un monopole légal--chose impossible dans un système libéral où l'émission monétaire devrait être libre et donc ouverte à la concurrence.
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@ Jérémie
...Je ne suis pas d'accord. La justice est indépendante du gouvernement, et pourtant il s'agit bien d'une structure publique, par exemple...

Je vous aime bien ,Jérémie , vous semblez intelligent .

Mais , pour écrire de telles choses, quelle incongruité .

La dépendance totale de ce qui est appelé "Justice " au pouvoir est connue depuis toujours.
la liste n'est pas exhaustive :

- Les procureurs dont la carrière dépend des politiques , poursuivent ou non les affaires indépendamment des faits , pour aller contre , bonne chance ...
- Les lois sur mesure des putains des chambres , toujours dans l’intérêt des puissants.
- L'appartenance de ces traitres police et justice massivement à des sectes franmacs qui faits de ces guignols des parjures , qui devraient être démis de leur fonction et qui le seront tôt ou tard.
- les juges sous influences , les autres ont des accidents.
-l’entente des avocats marrons , bien plus fréquente qu'on ne le dit.

Pour les franmacaques des services justice/police ;
On ne peut pas prêter serment de défendre en toute circonstance un "frère" crapule et en même temps les lois de justice de la république , c'est totalement contraire , impossible.
Ces gens là appartiennent à une secte luciférienne et sont systématiquement parjure.
Faut être une buse pour ne pas le savoir.
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Mais en ce sens là vous pourriez aussi bien dire que les banques centrales ne sont pas indépendantes des gouvernements, ce qui va dans mon sens.
Je voulais juste souligner qu'il est parfaitement possible, en principe, d'avoir une structure qui soit à la fois publique, ou officielle, et cependant indépendante du gouvernement. C'est le cas, au moins dans l'esprit des institutions, de la Justice, comme de la Banque Centrale.
Que, dans les faits, l'une et l'autre ne soient pas véritablement indépendantes, c'est fort possible, mais à nouveau cela va dans mon sens.
Votre argument était que, étant indépendante, la Banque Centrale ne peut pas être publique. Mais ce que vous dites de la Justice, et qui pourrait être transposé à la Banque centrale, montre qu'elles sont de fait dépendantes du pouvoir, et donc bel et bien publiques. En cela nos conclusions au moins sont proches: la banque centrale n'est pas une structure privée indépendante du pouvoir.
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@ M. Rostand & D.,

Lorsque j'ai lu la remarque de D. concernant la Justice et l'expérience aidant, j'étais totalement d'accord avec lui. D'ailleurs, je n'ai plus aucune confiance dans la Justice actuelle.

En même temps, vu sous cet angle, je comprends mieux ce que M. Rostand veut dire lorsqu'il estime que les banques centrales dépendent du pouvoir tout en étant dites "indépendantes". Là il a marqué un point.

Par contre, en ce qui concerne la FED en particulier, je pense quand même que c'est l'inverse et que c'est bien elle qui dirige le gouvernement US.
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"Par contre, en ce qui concerne la FED en particulier, je pense quand même que c'est l'inverse et que c'est bien elle qui dirige le gouvernement US."

Ceci étant, je ne pense pas qu'il soit si important que cela de savoir si c'est le gouvernement qui contrôle de fait la FED, malgré son indépendance de principe, ou bien si c'est la FED qui contrôle le gouvernement US, malgré sa souveraineté théorique, et à travers lui celle du peuple américain.
Ce qui importe, en effet, est la mainmise sur le pouvoir d'État.
Ce que je veux dire est que, s'il se trouvait que la FED soit de fait contrôlée par les grandes banques, une famille quelconque, une secte, ou bien un dieu extraterrestre, cela n'aurait aucune importance tant qu'elle ne parviendrait à faire exercer dans son intérêt le pouvoir de l'État.
Pour être encore plus clair, s'il se trouve qu'une compagnie quelconque parvienne à mettre le gouvernement à sa botte, par exemple, le problème n'est pas que ce soit une compagnie privée (puisque cela aurait pu être une famille, ou bien une église ou bien quelque autre groupe que l'on puisse imaginer, et que le problème n'est certainement pas qu'il existe des familles, ou bien des églises, ou bien des groupes humains en général), mais qu'un groupe particulier puisse s'arroger l'exercice d'une violence légale, bref, un pouvoir d'État.
Le problème, donc, est le fait essentiel qu'un groupe soit légalement autorisé à exercer la violence à grande échelle dans le sens qu'il désire--c'est-à-dire le fait qu'il existe un gouvernement--, et non le fait accidentel qu'un tel pouvoir soit effectivement commandité par tel ou tel groupe, qu'il s'agisse des politiciens élus, des grandes banques, d'une famille richissime, etc.
C'est une illusion de croire que tout va bien tant que le pouvoir est effectivement exercé par des politiciens élus, comme si cela assurait qu'ils poursuivent l'"intérêt général", et non leur propre intérêt à travers l'avancement du composite d'intérêts particuliers qu'il leur est le plus avantageux de privilégier.
Pour résumer, que la FED contrôle le gouvernement, ou que le gouvernement contrôle la FED, le problème est qu'il existe un gouvernement.
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Cher M. Rostand,

"C'est une illusion de croire que tout va bien tant que le pouvoir est effectivement exercé par des politiciens élus, comme si cela assurait qu'ils poursuivent l'"intérêt général", et non leur propre intérêt à travers l'avancement du composite d'intérêts particuliers qu'il leur est le plus avantageux de privilégier."

Oui, évidemment, vous avez raison. C'est logique.

"le problème est qu'il existe un gouvernement."

Ok, mais comment avoir un Etat qui se charge uniquement de la protection de ses citoyens (pouvoirs régaliens) sans qu'il y ait un gouvernement pour ce faire ? A petite échelle (communes) cela me semble gérable, mais au niveau de l'échelle d'un Etat ?
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C'est normalement le rôle d'une constitution que de s'assurer de cela. Il y a peut-être simple malentendu sur les termes. Un État minimal implique bien, par définition, une autorité centrale--un État. Il n'implique pas de gouvernement, en revanche, si l'on entend par là un groupe de représentants pourvu du pouvoir légal de détruire et de créer des droits (les deux allant toujours ensemble, comme l'expliquait Ayn Rand: créer un nouveau droit social, c'est déduire un droit de propriété (sur les ressources nécessaires pour le financer.)) L'État devrait être là pour protéger au contraire les droits naturels de ses membres, ceux-ci étant énoncés dans la Constitution, et celle-ci interdisant clairement toute extension du pouvoir au-delà de cela.
Concrètement, il y aurait un code de loi énonçant les grands principes sur lesquels devrait se fonder l'appareil judiciaire, et qui légitimeraient seuls l'emploi de la force publique (police) pour les faire respecter.
Ce serait, si vous voulait, un État avec une constitution, un appareil judiciaire, une police et une armée, mais pas de premier ministre ou de gouvernement. Peut-être un président serait-il nécessaire, par exemple pour les relations internationales. Mais il n'y aurait aucun législatif.
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Les "Amis du peuple versus social" vous ont reproché, parfois avec une bien grande virulence, de soutenir les "Mafioso-banksters", au spécieux motif que : " qui n'est pas avec moi, est avec mon ennemi ! "
En conséquence, vous confirmez là être sur une troisième voie, celle du Libéralisme économique qui vous paraît, tout comme à moi, plus efficiente et n'exclut nullement les préoccupations sociales.
Vous mettez donc en relief le gouffre qui sépare le "Mafioso-bankstero-libéralisme" (un renard libre dans un poulailler libre), du Libéralisme économique bien compris.
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Merci pour votre lecture ainsi que vos commentaires
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C'est normalement le rôle d'une constitution que de s'assurer de cela. Il y a peut-être simple malentendu sur les termes. Un État minimal implique bien, par définition, une autorité centrale--un État. Il n'implique pas de gouvernement, en revanche, si l'  Lire la suite
jeremierostan - 18/05/2012 à 15:05 GMT
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