Le Hope

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From the Archives : Originally published June 19th, 2009
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Category : Gems and Treasures

 

 

 

 

Le Hope est un grand diamant de 45.52 carats (9.10g) d’un bleu vif et éclatant qui est désormais la propriété du Smithsonian Natural Museum à Washington DC. Il est classé diamant de type IIB et est devenu célèbre grâce à une légendaire malédiction qui toucherait tous ses propriétaires. La pierre originale était bien plus grande que le diamant actuel et aurait été taillée au moins à deux reprises au court des trois derniers siècles.

 


 

Ce diamant d’un bleu profond fût trouvé en Inde au 17ème siècle et pesait à l’époque 115 carats. Le Hope est une pierre précieuse et unique en son genre. Il est bleu à l’œil nu grâce à une quantité de bores (élément chimique) à l’intérieur de la structure même de son cristal, mais lorsque que l’on observe la pierre à la lumière ultraviolet celle-ci brille d’un rouge vif et continue même de luire pendant 5 minutes après avoir été retirée de la source de lumière.

 

Les chercheurs ont découvert que tous les diamants bleus sont phosphorescents, leur brillance est si unique qu’un examen spectroscopique peut être utilisé pour identifier chacun d’entre eux et peut également permettre de déceler les diamants artificiels créés en laboratoires des diamants naturels.

 

Le Hope vu à la lumière normale

 

Le Hope vu sous ultraviolets


 


 

 

La légende dit que le Hope (que l’on pense venir de la mine Kollur en Golconda) ornait l’œil de l’idole « Sita » dans un temple le long de la rivière Coleroon en Inde et qu’il fût dérobé par un prêtre hindou qui fût par la suite capturé et torturé pour ses méfaits. Si cela s’avère être véridique, cela veut également dire que la statue possédait un second œil en diamant. Or l’histoire ne fait aucunement référence à un second œil ou tout du moins ce qu’il en serait advenu n’est pas parvenu jusqu’à nous.

Le Hope ne serait pas le premier diamant célèbre qui aurait commencé sa notoriété sur une statue religieuse. Selon la légende L’œil de l’Idole et l’Orloff viendraient tous deux de la statue d’une idole.

Concernant le Hope d’autres sources disent que ce serait Jean-Baptiste Tavernier lui-même qui aurait volé le Hope sur l’idole Sita en 1642, cependant aucune preuve ne corrobore cette théorie.

 

Le premier nom connu du Hope était le « Diamant Bleu de Tavernier », une pierre triangulaire vulgairement taillée de 115 carats (22.44g) qui tira bien entendu son nom du célèbre marchant de diamants et voyageur français qui aurait apporté le diamant en Europe en 1642. Dans son livre « Les 6 Voyages°» JB Tavernier fait plusieurs fois référence à des diamants de grande taille ainsi que des dessins de ces pierres qu’il aurait vendu au roi Louis XIV en 1669. Alors que le Diamant Bleu figure parmi ces pierres précieuses, Tavernier ne fait aucune référence sur le lieu et la date où il entra en possession du diamant. L’historien Richard Kurin a émis une théorie plausible sur l’année de l’acquisition qui serait vraisemblablement 1653, et l’origine du diamant ne serait autre que la mine Kollur dans le district Guntûr à Andhra Pradesh (par la suite faisant partie du royaume de Golconda) en Inde. Mais ce que nous pouvons dire avec plus de certitude est que Tavernier obtînt le diamant lors d’un de ses 5 voyages en Inde entre 1640 et 1667.

 

Tavernier revînt en France en 1668, 26 ans après avoir acheté le gros diamant bleu. Le roi de France Louis XIV, dit le roi Soleil, acheta la pierre précieuse à Tavernier et le fît devenir noble. Tavernier mourrût en Russie à l’âge de 84 ans où il fût dévoré par des chiens sauvages.

Ce fût la première mort attribuée à la légende de la malédiction du Hope.

 


Les dessins de Tavernier représentant le Hope à l’état brut de 112 carats

 


En 1673 le roi Louis XIV décida de retailler le diamant pour renforcer sa brillance (la précédente taille était dans le but de mettre en avant sa taille et non sa brillance).

La pierre nouvellement taillée passa de 112 carats à 67 1/8 carats. Le roi Louis XIV le nomma alors officiellement « Le Diamant Bleu de la Couronne » et le porta régulièrement autour du cou tenu par un ruban.

 

En 1749, l’arrière petit fils de Louis XIV, le roi Louis XV ordonna au bijoutier de la couronne de créer une décoration en l’honneur de l’Ordre de la Toison Dorée, en utilisant le Diamant Bleu et la Côte de Bretagne (diamant rouge que l’on pensait à l’époque être un rubis)

 

Quand Louis XV mourût, son petit-fils Louis XVI devînt roi et Marie-Antoinette sa reine. Selon la légende Marie-Antoinette et Louis XVI ont été décapités pendant la révolution française à cause de la malédiction du Diamant Bleu.

 

Considérant que les rois Louis XIV et Louis XVI avaient tous les deux possédé et porté le diamant, il est cependant difficile de dire si tous ceux qui ont possédé le diamant ont souffert d’un destin tragique. Bien qu’il soit vrai que Marie-Antoinette et Louis XVI furent décapités, cela est plus certainement dû à leur extravagance et à la révolution française, qu’à une malédiction quelconque. De plus ces deux personnages royaux ne furent pas les seuls à avoir été décapité lors du Règne de la Terreur.

 

Durant la Révolution, les bijoux de la couronne (y compris le Diamant Bleu) furent enlevés au couple royal alors qu’ils tentaient de s’enfuir de France en 1791. Les bijoux furent placés dans un garde-meuble qui fût malheureusement très mal gardé.

 

Du 12 au 16 Septembre 1791, le garde-meuble fût à plusieurs reprises cambriolé, sans aucune protection officielle avant le 17 Septembre. Bien que la plupart des diamants de la couronne furent rapidement retrouvés, le Diamant Bleu ne le fût pas.

 

La pierre ré-émergeât à Londres en 1812 et devînt par conséquence la possession du roi Georges IV. Il fût par la suite acheté par M. Hope d’où il tient son nom depuis 1887.

 


 

 

VOICI L’HISTOIRE DE LA MALEDICTION DU DIAMANT BLEU : MYSTERE, MALHEUR ET MORT

 

On raconte que cette pierre précieuse remarquable porte en elle une malédiction qui apporte malheur et mort non seulement à ses propriétaires mais aussi à ceux qui la toucherait.

 

Un article sur les origines damnées du Diamant Hope fût publié dans le Times le 25 Juin 1909. Son auteur est resté anonyme. Un autre article intitulé « Le diamant Hope a apporté des ennuis à tous ceux qui l’ont possédé » est publié dans le Washington Post le 19 Janvier 1908.

 

Quelques mois plus tard le 17 Novembre 1909, le New York Times rapporte que l’ancien propriétaire du diamant, Selim Habib, coula avec le naufrage de son navire prés de Singapour. En fait ? il s’agissait d’une personne différente mais du même nom. Plus tard le bijoutier Pierre Cartier utilisa et embellissa la légende de la malédiction pour encourager Evalyn Walsh McLean à acheter le diamant maudit en 1911.

 

Selon certaines sources Tavernier serait bel et bien le voleur qui déroba le diamant sur la statue de l’idole Sita et non un prêtre hindou. Mais comme déjà mentionné précédemment l’autre diamant bleu correspondant au second œil de la statue n’a jamais été découvert. De plus selon la légende Tavernier serait mort d’une forte fièvre puis dévoré par des loups peu de temps après avoir pris possession du diamant, or, des rapports historiques montrent que Tavernier vécu jusqu’à 84 ans et qu’il mourut en Russie attaqué par des chiens sauvages.

 

Le Hope fût également blâmé pour de nombreux destins tragiques où d’autres figures historiques furent de prés ou de loin en contact avec le diamant, tel que la chute de Madame Athenais de Montespan et le ministre français des finances Nicolas Fouquet pendant le règne de Louis XIV. Le roi lui-même mourut appauvri et méprisé, son empire en ruines.

 

Louis XVI et Marie-Antoinette moururent sous la lame de la guillotine. La princesse de Lamballie qui portait régulièrement le diamant fût violée, mutilée et battue à mort lors de la révolution française.

 

En 1830, le diamant historique fût acheté à Londres par le banquier Henry Thomas Hope pour 150 000$. La fortune de la famille déclina rapidement et l’un des petits-fils mourut sans un sou avant qu’un autre héritier ne vendît le diamant. Pendant les 16 années suivantes le diamant alla d’un propriétaire à l’autre ;

 

En 1908 le sultan turc Abdul Hamid acquit le diamant pour 400 000$ pour l’offrir à sa concubine favorite Surbaya. Mais dans l’année qui suivi il la poignarda à mort et fût forcé de renoncer à son pouvoir.

 

Même les joailliers qui ont pu manipulé le Hope n’ont pu échapper à un sort funeste : la folie et le suicide de Jacques Colot qui est supposé avoir acheté le diamant à Daniel Eliason, Simon Frankel  fût totalement ruiné après avoir acheté le diamant à la famille Hope. Bien que répertorié en tant que marchand de diamants français, Colot n’a cependant aucune relation avérée avec le diamant et l’infortune de Frankel qui traversait alors une crise économique ruina également bon nombres de ses paires.

 

La légende mentionne d’innombrables morts également liées au diamant: le tailleur Wilhelm Fals tué par son propre fils Hendrick qui vola le diamant et fini par se suicider peu de temps après, François Beaulieu qui reçu la pierre d’Hendrick lui-même mais fini par mourir de faim après avoir vendu le diamant à Daniel Eliason, un prince russe appelé Kanitowski le prêta à une actrice française Lorens Ladue et fini par l’abattre sur scène en lui tirant dessus, avant de se faire lui-même poignardé par des révolutionnaires. Simon Montharides fût légalement son propriétaire jusqu’au soir où sa carriole se renversa et le tua ainsi que sa femme enceinte de leur fille.

 

Cependant l’existence de ses personnages ne fût vérifiée historiquement et avérée que pour certains d’entre eux, ce qui conduit les historiens et les chercheurs à conclure que les autres n’étaient que fiction.

 

On dit que la famille Hope fût touchée de plein fouet par la malédiction du diamant, la légende raconte que la famille fût totalement ruinée à cause du diamant.

 

Serait-ce possible ? Henry Philip Hope était l’un des banquiers héritiers de la firme Hope & Co. qui fût vendue en 1813. Henry Philip devînt un collectionneur d’art et de pierres précieuses. Il acquit alors le diamant bleu qui par la suite porta le nom de cette famille. Comme il ne se maria jamais, Henry Philip Hope légua tous ses biens à ses 3 neveux quand il mourût en 1839. Le diamant bleu fût légué à l’ainé de ses neveux, Henry Thomas Hope.

 

Henry Thomas Hope se maria et eût une fille. Sa fille grandît, se maria et eût 5 enfants. Quand Henry Thomas Hope mourût en 1862 à l’âge de 54 ans, sa veuve resta en possession du Diamant Hope. Mais quand sa veuve mourût à son tour le diamant fût légué à son petit fils Lord Francis Hope.

 

L’actrice May Yohe tenta à plusieurs reprises de se faire reconnaître en tant qu’ancienne femme de Lord Francis le dernier propriétaire du Hope et parfois même accusa le diamant d’être responsable de ses infortunes.

 

En Juillet 1902, plusieurs mois après que Lord Francis Hope divorça de May Yohe, elle raconta à la police que son amant Putnam Strong l’avait abandonnée et lui avait pris tous ses bijoux. Le couple fini par se réconcilier et se maria dans l’année mais divorça en 1910. A son 3ème mariage en 1920 elle persuada le producteur de cinéma Georges Kleine de tourner une série de 15 épisodes appelée « Le mystère du diamant Hope » en y ajoutant plusieurs personnages fictifs, la série fût un échec.

 

Lord Francis Hope de son côté se remaria avec Olive Muriel Thompson en 1904. Ensemble ils eurent 3 enfants mais son épouse mourût brutalement en 1912, une mort qui fût là encore attribuée à la malédiction du diamant. Presque tous les membres de la famille Hope furent décimés dans la plus grande pauvreté, ce qui conduit à la vente du diamant (officiellement nommé) Diamant Hope en 1901.

 

Peu de temps après le célèbre joaillier Pierre Cartier trouva un acheteur potentiel en la personne d’Evalyn Walsh McLean. C’était l’héritière américaine d’une compagnie minière et une personne mondaine connue pour avoir été la dernière propriétaire privée du diamant Hope.

Par la suite elle déclara que les objets qui normalement portaient mauvaise chance, lui avaient toujours portés bonheur, Cartier s’assura donc de bien embellir la légende de la malédiction du diamant pour en obtenir la vente.

 

Malgré sa confiance Evalyn Walsh McLean fût frappée par des tragédies les unes après les autres jusqu’à la fin de sa vie.

 


 


Evalyn Walsh McLean portant le diamant Hope

 

Le premier fils d’Evalyn mourût dans un accident de voiture quand il n’avait que 9 ans, sa fille de 25 ans se suicida, et son mari devint fou et dut être interné dans un asile. Malgré ces faits Evalyn garda sa foi dans le diamant et continua de le garder au sein de sa famille. Malheureusement, tout comme bon nombre d’anciens propriétaires du diamant, elle fût complètement ruinée au moment de sa mort. Elle devint progressivement dépendante à la morphine et décéda en 1947 laissant dernière elle un dangereux héritage à ses 6 petits enfants. Deux ans après la famille McLean vendît le diamant à Harry Winston, un marchand en pierres précieuses, dans le but d’éponger les dettes d’Evalyn.

 

En 1958, Winston fît don du Diamant maudit au Smithsonian Institution à Washington DC, où il devînt instantanément la première attraction. Les visiteurs de partout dans le monde peuvent aujourd’hui encore l’y contempler, bien gardé derrière une solide vitrine pare-balle.

 


Photo de la présentation officielle du diamant Hope au Smithsonian le 10 Septembre 1958


De g. à d. Mme. Harry Winston épouse du donateur, Leonard Carmichael secrétaire du smithsonian ; Dr. Georges Switzer conservateur en minéralogie.

 

De nos jours le diamant génère toujours des références dans la culture populaire – prenons par exemple le fameux « Cœur de la Mer » dans le Titanic. Le vrai Hope ne fût jamais à bord de l’infortuné navire (bien que tous deux partagent une supposée malédiction), le personnage de Rose reçoit ce collier « Heart of the Ocean » dont on dit que la pierre fut crée à partir du diamant bleu original.

 

Cependant, depuis que le diamant fût confié aux bons soins du Smithsonian Institution, aucun incident inhabituel ne fût attribué à la pierre précieuse. Peut-être que la malédiction n’agit pas sur les institutions de la façon qu’elle le fait pour les individus, ou peut-être que le terrible désenchantement est mort avec Evalyn McLean. Cependant, l’un de ses 6 petits enfants fût retrouvé sans aucune cause de mort apparente dans son appartement de Dallas le 13 Décembre 1967 à l’âge de 25 ans.

 

 

 

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