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La mise en hypothèque de Ben Bernanke… par Ben Bernanke

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Published : September 18th, 2013
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Comment Ben Bernanke a finalement pu trouver la force morale de réduire les achats d’obligations de la Réserve Fédérale depuis 85 jusqu’à disons 84,7 milliards de dollars par mois le 18 septembre dernier me dépasse, mais ce qui est sûr, c’est qu’il continue de les effectuer en son absence grâce à des télécommandes de transmission paranormale, alors même que les autres membres de la direction de la Fed, accompagnés de leurs factotums d’économistes, de leurs serviteurs et prostitués, s’attendent encore à ce que cela permette un retour à une économie normale. Voilà qui laisse de nombreux passants se demandant si cela portera le Dow à 3.847 points ou si, lorsque le rendement des obligations sur 10 ans atteindra 5%, ou verra les fonds de pension se vider de toute vie comme déchirés  par une blessure au vente – sans oublier le risque de donner naissance à une conflagration du Trésor à la Hindenbourg à mesure que les remboursements de dettes se feront critiques.

Pardonnez-moi de dire une chose pareille, mais il semblerait que ces clowns de la finance ne savent pas pourquoi ils sont payés. Ils ont ‘créé’ de la monnaie cinq années durant pour contrer l’effondrement d’une économie au pétrole trop cher. C’est aussi simple que ça. S’ils pensent qu’ils peuvent s’en retourner à une économie normale avec un pétrole à 106 dollars le baril, alors ils devraient courir se procurer une licence immobilière et acheter autant de biens immobiliers en Arizona que leur banque le leur permette, puis signer avec des locataires travaillant 29 heures par semaine à charger les camions de WalMart.

Je ne pense pas qu’ils auront longtemps à attendre avant de constater les conséquences de leurs discours idiots. Le plus gros produit d’exportation des Etats-Unis, le dollar, arrive tout juste à  continer d’opérer sa magie sur le reste du monde alors que les autres devises s’en détachent et que les économies regardent sous leurs pieds à l’échafaudage de bambou qui les a portées si haut. Ce que les Etats-Unis exportent le plus aujourd’hui est l’incertitude économique, la question de savoir ce qui pourra maintenir en vie le prétexte que les affaires financières de la Chine, de l’Inde, du Brésil, du Japon, de l’Euroland, de la Russie et de tout le reste dont des Etats-Unis ne sont pas en train de s’effilocher comme une sorte de pullover cosmique tricoté avec une seule aiguille par un Dieu bigleux avec la tremblotte.

Beaucoup commencent à se demander s’il n’existe pas quelque chose appelée ‘économie’ hors des spectacles de marionnettes orchestrés par les banques et leurs imitateurs que sont les hedge funds. Cette économie à laquelle ils rêvent est saine, et est liée aux réalités biophysiques de notre planète – un peu comme planter des navets pour faire de la soupe de navets pour le dîner. Après tout, vous ne pouvez pas faire de soupe de swaps de taux d’intérêts. Il est clair cependant que manger de la soupe de navets est loin d’être aussi sexy que de conduire sa Tesla au travail pour s’asseoir dans un fauteuil de hedge fund et accumuler plusieurs millions par semaine en jouant à Où est Charlie avec les comptes hypothéqués de muppets qui vous auront bêtement confié leur épargne.

La nervosité est palpable. Non seulement tout le monde s’attend à ce que le couperet tombe à nouveau, mais tout le monde s’attend à le voir tomber sur sa propre tête. La conséquence la plus visible en est selon moi la ruée vers les métaux précieux physiques, dont la demande finira incessamment sous peu par accabler leur petit marché au coin de l’univers. Quoi d’autre ? Les discours de la Fed reviennent à pointer une arme à bout portant au-dessus de la tête d’un petit chien – le petit chien étant le marché boursier. Le secteur des actions n’est qu’une galerie des glaces. Le cash n’est plus roi dans un grand nombre de pays, et la contagion se propage. Les prix sont trop élevés, à l’exception de ceux de l’or et de l’argent, qui restent sous-évalués, notamment après les chicaneries d’avril et de juin, alors que, dépendamment de l’histoire que vous avez décidé de croire, les banques lançaient une campagne de vente à découvert à nu pour pouvoir obtenir du métal peu cher et régler les problèmes liés à l’or prêté (ou volé) par les fous qui en avaient la charge. Certains sages pourraient dire que l’effondrement des métaux précieux a été orchestré en l’honneur du dollar pour le faire apparaître plus fort qu’il ne l’est réellement. Il faut dire que ça a fonctionné, pendant quelques temps du moins. Wall Street a tout juste eu le temps de corriger la montée d’endorphines annuelle de l’East Hampton. Je n’ai pas été invité à la fête de Diddy, où les glandes pinéales des .01% résonnaient sans doute d’une euphorie céleste alors qu’ils échangeaient les pulsations rassurantes de leur propre exception. Ces gens-là, soyez-en sûrs, ne se languissent pas d’une économie ‘normale’.

En clair, les semaines à venir devraient être intéressantes. Restez à l’écoute.


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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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