Il y a trois semaines, le
d�bat de la Chambre au sujet du Defense Appropriations Act de 2014 a �t� un
peu plus anim� que de coutume. Apr�s avoir entendu que la Chambre
appliquerait le syst�me �ouvert� traditionnel ouvrant au d�bat tout
amendement relatif aux limites de financement, il a �t� pour le moins
surprenant de voir l�amendement propos� par le Repr�sentant Justin Amash (R-MI) accord� par le Parquet. A la suite des
r�v�lations quant � l�espionnage des citoyens Am�ricains par le gouvernement
des Etats-Unis faites par le d�nonciateur Edward Snowden,
l�amendement d�Amash demandait � annuler le
financement de certains programmes de la NSA.
Si l�amendement d�Amash avait �t� appliqu�, il aurait repr�sent� une
victoire symbolique sur les violations du quatri�me amendement par
l�administration. Gardons toutefois � l�esprit que m�me s�il avait
miraculeusement surv�cu au vote du S�nat et au veto du Pr�sident, il n�aurait
pas eu d�impact important sur le comportement des services de renseignements
envers les Am�ricains. Le gouvernement des Etats-Unis a b�ti l�appareil
d�espionnage le plus complet et le plus sophistiqu� de l�histoire du monde.
La NSA a beaucoup �largi ses
infrastructures, que ce soit � son quartier g�n�ral du Maryland ou son
nouveau centre de collections de donn�es en Utah. Ensemble, ces deux
b�timents sont sept
fois plus larges que le Pentagone ! Et nous savons parfaitement que
la capacit� de la NSA d�intercepter des informations a �t� tourn�e vers
l�int�rieur, vers le peuple des Etats-Unis.
James Bamford,
expert de la NSA, �crivait
r�cemment ceci au sujet des nouveaux b�timents de la NSA en Utah :
�Le centre fortifi� aux deux
milliards de dollars devrait �tre op�rationnel d�s septembre 2013. Toutes
sortes de communications seront transport�es au travers de ses serveurs et
routeurs et stock�es dans des bases de donn�es sans fond, y compris les
emails priv�s, appels t�l�phoniques cellulaires et recherches Google et toute
forme de donn�es personnelles � tickets de parking, itin�raires de route,
achats en librairie et autres �traces digitales�. Il s�agit d�une certaine
mani�re de la r�alisation du programme de veille totale cr�� sous
l�administration Bush � et qui avait �t� r�duit � n�ant par le Congr�s en
2003 apr�s avoir caus� un toll� pour repr�senter une invasion de la vie
priv�e des Am�ricains�.
Il aura finalement �t� mis en
place.
La semaine derni�re, nous
avons pu �tre t�moins de deux �vasions de p�nitenciers, la premi�re en Iraq,
o� quelques 500 membres d�Al Qaeda se sont �chapp�s d�Abu Grahib,
prison construite par les Am�ricains, et la deuxi�me � Benghazi, en Lybie, o�
1000 prisonniers ont pris la fuite � Benghazi est aussi la ville dans
laquelle a eu lieu l�assassinat d�un ambassadeur Am�ricain par les rebelles
mis au pouvoir par les Etats-Unis. Les services secrets des Etats-Unis, omnibul�s par les appels t�l�phoniques de leurs
concitoyens, auraient-ils manqu� de reconna�tre l�existence d�une telle
menace ?
L�amendement propos� par Amash est important dans le sens o� il a attir� les
regards vers ce que les services secrets des Etats-Unis sont devenus :
une conglom�ration puissante d�agences gouvernementales secr�tes qui
per�oivent le peuple des Etats-Unis comme une menace. Il est int�ressant de
voir que les votes quant � cet amendement n�ont pas divis� la Chambre en
fonction des partis, mais en fonction de ceux qui respectent le serment
qu�ils ont pr�t� � la Constitution et ceux qui pensent qu�il est justifi� de
violer la Constitution en le nom de la s�curit� de l��tat police au d�triment
de la libert�. Le leadership des deux partis a vot� en faveur de l��tat
police.
Il est encourageant de voir
que les votes ont franchi la ligne entre les partis. Esp�rons que ce soit une
tendance durable � la Chambre � peut-�tre une promesse que le Congr�s puisse
un jour prendre ses obligations au s�rieux. Nous ne devrions pas oublier
qu�un nouveau Defense Appropriations Act signifie plus de d�penses militaires.
L�administration pr�voit l�invasion militaire de la Syrie, l�envoi d�une
assistance militaire � la dictature militaire Egyptienne et toujours plus de
drones et d�interventionnisme. Nous avons encore beaucoup de travail � faire.