Selon les chiffres
publiés hier par le FMI, au mois de janvier, la zone euro a ajouté 7,437
tonnes d’or à ses réserves, qui s’élèvent désormais à 10.791,885 tonnes.
Cette accumulation d’or
reste limitée en termes de tonnage comme de pourcentage – notamment au vu du
récent programme de quantitative easing d’un trillion d’euros lancé par la
BCE.
Il n’en est pas
moins que ces achats prouvent que la BCE continue de percevoir l’or comme un
important actif monétaire. En octobre 2013, Mario
Draghi a dit de l'or qu’il était une « valeur sûre » qui « offre
une protection contre les fluctuations de l’euro contre le dollar ».
A l’occasion d’un débat
ouvert qui a eu lieu à la Kennedy School of Government, à Harvard, Draghi a
déclaré que les banques s’intéressent à l’or et à la valeur qu’il offre. Il a
ajouté qu’il y avait « de nombreuses raisons » de posséder de l’or,
dont la « diversification du risque ».
L’accumulation d’or de
la zone euro s’est manifestée alors que le prix de l’or grimpait face à la
réémergence de la crise de la dette en Grèce.
Voilà qui pourrait
laisser sous-entendre que la BCE et la zone euro sont sur le point de se
lancer dans un programme d’accumulation d’or. Mais il s’agit plus
certainement d’une tentative de renforcer la confiance en l’euro dans un
contexte d’inquiétude quant à la viabilité de la devise unique.
La Russie a vendu de
très petites quantités d’or au mois de janvier, et pour la première fois
depuis le mois de mars. Ses réserves sont passées de 1.208,2 à 1.207,7
tonnes, pour achever neuf mois d’achats consécutifs.
La Russie, dont les
réserves d’ont sont classées cinquièmes mondiales, accumule de l’or depuis
plusieurs années déjà afin de soutenir le rouble.
Depuis le mois de
septembre et jusqu’en janvier dernier, la Russie a acheté un minimum de 18
tonnes d’or par mois ; et ses réserves ont plus de triplé depuis 2005.
Les réserves de la
Turquie ont marginalement diminué le mois dernier, ainsi que les réserves du Mexique
et de Biélorussie.
Le Kazakhstan a continué
d’accumuler de l’or pour le 28e mois consécutif, alors que l’Ukraine
achetait de l’or pour la première fois depuis le mois d’août. Le Kazakhstan a
vu ses réserves passer de 191,8 à 193,5 tonnes en un mois, alors que celles
de l’Ukraine sont passées de 23,6 à 23,9 tonnes.
Les réserves du
Kazakhstan ont augmenté de 33% en un an, et ont plus de doublé au cours de
ces trois dernières années.
Les actifs de l’Ukraine
ont baissé en novembre pour atteindre leur niveau le plus bas depuis 2005,
alors que les réserves de devises étrangères du pays se contractaient et que
la hryvnia se trouvait dévaluée dans le contexte d’effondrement économique.
Certains se sont aussi inquiétés du fait que le nouveau gouvernement ait
acheté de l’or pour le déplacer hors des frontières ukrainiennes.
Les banques centrales
comptent aujourd’hui parmi les plus gros acheteurs d’or de la planète. Elles
n’ont cessé d’acheter du métal jaune depuis cinq ans, après avoir passé deux
décennies à vendre à partir de la fin des années 1980. Elles ont été des
acheteurs nets en 2014 et devraient le rester en 2015.
Les gouvernements ont
acheté 477,2 tonnes d’or physique en 2014, qui a représenté leur deuxième
plus grosse année en cinquante ans, et leurs achats devraient s’élever cette
année à au moins 400 tonnes selon les estimations du Conseil mondial de l’or.