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Partons à la rencontre des Keynésiens

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New World Economics
Published : April 04th, 2012
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FOLLOW : 1971 Adam Smith
Category : Editorials

 

 

 

 

Nous entendons souvent parler des ‘Keynésiens’. Mais quelle en est la signification ?


Aujourd’hui, se déclarer Keynésien n’est plus d’actualité. C’est un peu comme adhérer au New Deal. C’est la raison pour laquelle les académiciens Keynésiens se rebaptisent et s’inventent des noms sonnant parfois bien loin des accents Keynésiens, tel ‘néo-classiques’. Ces nouvelles appellations, ainsi que les différences minimes qu’ils représentent en termes de doctrine, ont uniquement un intérêt pour les autres Keynésiens, de la même manière qu’un non-chrétien ne peut déceler la différence en un Méthodiste et un Episcopalien.



Les caractéristiques du Keynésianisme sont faciles à identifier. En réponse à une récession, les Keynésiens prônent une augmentation des dépenses gouvernementales – et peu leur importe ce à quoi ces dépenses sont destinées – ainsi qu’ une politique dite de ‘l’argent facile’. Ce ne sont que les justifications qu’ils en donnent qui changent. Ils parlaient auparavant ‘d’effet multiplicateur’. Aujourd’hui, ils utilisent les termes ‘objectif de PIB nominal’. Ce ne sont là que différentes façons d’appeler les politiques de dépenses gouvernementales et d’argent facile.



Les Keynésiens n’ont généralement aucune théorie en dehors de celles-ci. Absolument aucune. Il est vrai qu’on peut parfois les entendre déblatérer des discours peu enthousiastes concernant l’éducation ou l’innovation, et qu’en les pressant un peu, on parvienne à en tirer quelques plaidoiries maman-poule. Mais ce ne sont là que des paroles en l’air. Ils ne font généralement que très peu de recherches, et ne présentent que rarement des théories dignes de ce nom.


Je me suis récemment engagé dans une conversation avec un professeur d’histoire économique, selon lequel l’essor du Keynésianisme n’est pas uniquement le reflet des difficultés économiques des années 1930, mais également de la professionnalisation de l’économie. Au XIXe siècle, l’économie était considérée comme étant une branche de la philosophie, un passe-temps pour gentilshommes.



Dès que les économistes décidèrent de vivre de leurs activités, ils eurent besoin de clients. Et le gouvernement fut bien entendu leur cible première. Cette nouvelle classe d’économistes annonça aux politiciens qu’ils pouvaient dépenser l’argent des contribuables comme ils l’entendaient, quitte à le gâcher, et que l’ensemble de leurs problèmes financiers pourraient être réglés sans aucune difficulté par la manipulation monétaire, et ce avant l’arrivée des prochaines élections. Leur argument fut vendeur, et il se trouve qu’il l’est encore aujourd’hui.


Le Keynésianisme n’est autre qu’une mise à jour d’une idée ancienne appelée mercantilisme, couplée à des calculs mathématiques hors de propos. Leur théorie n’a jamais réellement évolué.


‘Si cette addition monétaire permet d’employer plus de personnes, et que ces personnes nouvellement employées travaillent davantage, la production en sera augmentée, et la manufacture évoluera. Si la consommation de la nation continue dans cette voie, alors les exportations augmenteront, dans le même temps que les bilans seront améliorés…’


Cela vous semble familier ? Ce sont les mots qu’avait écrits John Law, en 1705.


En voici une autre:


‘L’augmentation de la quantité de monnaie chez les gens de toutes sortes, émanant de cette circulation, attire tant de marchandises parmi eux (et engage ainsi les hommes à construire maisons, bateaux, et à améliorer leur terre) que leurs possessions dépassent rapidement la valeur de ces stocks multipliés de monnaie dans la proportion indiquée’.


C’est ce qu’écrivait William Potter en 1650.

Le problème du Keynésianisme est que ses théories sont fondamentalement destructrices. Elles peuvent permettre à une apparente amélioration sur le court terme, bien que cela se produise moins souvent que les Keynésiens ne le disent. Lorsque leurs théories sont appliquées sur le long terme, elles ne mènent jamais qu’à la catastrophe.


Les dépenses du gouvernement ne sont pas nécessairement une mauvaise chose. Le gouvernement fournit des biens et services utiles. Il n’en demeure pas moins que le gâchis ne soit pas une solution. Il ne permet pas la création de richesse. Pire encore : le gâchis consomme du capital, cette portion de la productivité du pays supposée être destinée à l’amélioration de la productivité future. La destruction de capital détériore la croissance économique et la prospérité et, avec le temps, mène au sous-emploiement et au chômage.


Comme Adam Smith l’avait déterminé il y a maintenant plusieurs siècles, les dépenses déficitaires d’un gouvernement finissent par le forcer à faire défaut. C’est ce qui se produit actuellement en Europe. Lorsqu’ils sont confrontés au défaut, les gouvernements entreprennent des politiques toutes plus destructrices les unes que les autres pour l’économie, en augmentant fortement les taxes, confisquant les propriétés, imposant de nouveaux contrôles commerciaux… Plusieurs dizaines d’années sont nécessaires à un pays pour surmonter une telle combinaison d’erreurs.



Toutes ces théories de l’argent facile finissent par entraîner un affaiblissement de la devise, qui entraîne à son tour un appauvrissement. ‘Vous ne pouvez dévaluer et viser la prospérité’, comme on dit. Comment un groupe de personnes peut-il devenir riche en bricolant une unité de compte ? Peu importe les améliorations qui peuvent en découler sur le court terme, elles finissent toujours par être contrebalancées par les conséquences sur le long terme. Le pays les plus prospères ont toujours été ceux ayant des devises stables.


Aujourd’hui, le Keynésianisme est plus absurde que jamais. Les dettes des gouvernements du monde atteignent des plafonds, et l’idée de dépenser son chemin hors de la crise est désormais erronée. Les Keynésiens n’ont plus qu’une carte à jouer, celle de l’argent facile, et ils l’utilisent aujourd’hui à un rythme encore jamais vu auparavant.


C’est pourquoi ils s’opposent tant à un système basé sur l’étalon or. Ce n’est pas parce que l’étalon or n’est pas viable. Les Etats-Unis l’ont utilisé pendant 182 ans, de 1789 à 1971, et devinrent grâce à lui le pays le plus prospère de l’Histoire.


L’étalon or rend les manipulations Keynésiennes de l’argent faciles impossibles. Il empêche les Keynésiens de travailler. Sous un système basé sur l’étalon or, ils n’auraient plus rien à offrir.


Nous aurons très certainement à observer les Keynésiens courir à leur perte avec leurs théories d’argent facile et de dépenses gouvernementales, avant que leur courant de pensée ne soit vivement rejeté parmi la population et la sphère politique.


Nous aurons alors une chance de pouvoir retourner à des principes d’économie classique. Au contraire des théories Keynésiennes, qui sont des théories destructrices, les principes de l’économie classique améliorent la santé d’une économie.


La première chose à faire est d’instaurer une unité de compte stable – en d’autres termes, une monnaie saine. Ensuite, il est nécessaire d’employer un système de taxation efficace, qui puisse permettre une augmentation des revenus sans entraîner de dommages économiques. En troisième lieu, l’activité du gouvernement doit être limitée à l’offre de services jugés par les citoyens comme étant nécessaires et importants. Un quatrième point est celui de la prépondérance de la Loi plutôt que de la criminalité et du favoritisme.


Lorsque vous comprenez le Keynésianisme, vous êtes en mesure de vous apercevoir qu’il n’est autre qu’une escroquerie manquant de profondeur. Aucun pays n’est jamais parvenu à quoi que ce soit par le biais du gâchis et de la dépréciation de devise.


Viendra un jour où l’étalon or apparaîtra comme étant naturel et inévitable. Une fois que votre objectif deviendra la création d’une monnaie stable, les politiques de Bernanke ne seront plus pour vous que des abracadabras monétaires, et la solution à vos problèmes deviendra évidente.



Nathan Lewis

   

 

 

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Nathan Lewis est l'auteur de Gold: the Once and Future Money, publié par Agora Publishing et J Wiley. Il est le directeur de Kiku Capital Management.
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" l'activité du gouvernement doit être limitée à l'offre de services jugée par les citoyens comme étant nécessaire et importants. "
Je crains que ce ne soit , hélas , déjà le cas. Les gens sans frein décident, directement ou indirectement.

Ce troisième point est calamiteux. Tant que les citoyens décideront , ils auront les gouvernements qu'ils méritent.

" Au dessous même de la plaine, il y avait le marais. Stagnation hideuse laissant voir les transparences de l'égoïsme. Là grelottait l'attente muette des trembleurs. Rien de plus misérable. Tous les opprobres, et aucune honte ; la colère latente ; la révolte sous la servitude. Ils étaient cyniquement effrayés ; ils avaient tous les courages de la lâcheté ; ils préféraient la Gironde et choisissaient la Montagne ; le dénouement dépendait d'eux ; ils versaient du coté qui réussissait ; ils livraient Louis XVI à Vergniaud , Vergniaud à Danton, Danton à Robespierre, Robespierre à Tallien. Ils piloraient Marat vivant et divinisaient Marat mort . Ils soutenaient tout jusqu'au jour où ils renversaient tout . Ils avaient l'instinct de la poussée décisive à donner à tout ce qui chancelle . A leurs yeux, comme s'ils s'étaient mis en service à la condition qu'on fût solide, chanceler, c'était les trahir. Ils étaient le nombre, ils étaient la force, ils étaient la peur. De là l'audace des turpitudes. De là le 31 mai, le 11 germinal, le 9 thermidor ; tragédies nouées par des géants et dénouées par des nains. Victor HUGO Quatrevingt-treize .

Les enfants croient au père Noël .
Les adultes votent . Desproges, je crois.

La démocrassie à déjà commencé son agonie.

Le temps viendra bientôt où , sous l'impérieuse pression de la nécessité , les mentalités évolueront vite et beaucoup . Eclora alors un système neuf.
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Un exemple de Keynésianisme se trouve dans la multiplication des rond-points giratoires qui coûtent une petite fortune et ne présentent comme avantage réel que de ne plus avoir à respecter la priorité à droite.
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Ce n'est pas du keynésianisme, c'est du capitalisme de copinage. Pour dire les choses clairement, c'est l'élu local qui fait marcher l'entreprise de construction du beau-frère. Absolument rien à voir avec le keynésianisme.
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" Il n’en demeure pas moins que le gâchis ne soit pas une solution. Il ne permet pas la création de richesse. Pire encore : le gâchis consomme du capital, cette portion de la productivité du pays supposée être destinée à l’amélioration de la productivité future. "
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Je ne peux qu'être d'accord avec vous. Ceci dit, le keynésianisme bien compris n'est pas du gâchis ; ce qui n'empêche pas qu'on puisse lui préférer un autre modèle économique, j'en conviens.
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ah bon ??
alors il faudrait dire çà au maire de ma commune, archétype du communiste stalinien, qui entres autres projets grandioses, a, depuis 15 ou 20 ans, fait installer un rond-point tous les 50 mètres !
( P.S. : ma commune est endettée pour 50 ans et les impôts locaux ont crus de 50 % depuis 7 ans ).
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Moi non plus je n'aime pas ces ronds-points ridicules qui, comme l'a dit Philvar, ne sont que du gâchis scandaleux d'argent public. Il n'empêche que, je le répète, ce n'est pas le keynésianisme qu'il faut incriminer en la matière, mais le capitalisme de copinage. Le keynésianisme supposerait d'investir dans quelque chose qui va soutenir la croissance sur le long terme. Or le rond-point... l'argent va dans la poche de l'entrepreneur, et après ??? C'est toute la différence entre le rond-point et la route, par exemple.
Tout cela prouve aussi que les collectivités locales ont de l'argent à ne savoir qu'en faire, et que si l'on voulait vraiment faire des économies d'argent public, on le pourrait.
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Un article bien libéral digne d'un héritier de l'école de CHicago qui conseilla à Pinochet de forcer la dose pour atteindre un état ou le marché n'est entravé en rien...
Ce fut un échec retentissant...
Mais vous insistez car vous voulez vraiment plonger la majorité de la population mondiale dans la misére pour permettre à quelques minables de s'enrichir sur leur dos !

Une question : etes-vous encore humain ?
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politiquement, il conviendrait d' insister également, à quel point, le "keynésianisme", s' accorde fondamentalement avec le socialisme.
Je suis toujours stupéfait de lire à longueur de temps, le slogan ( ou plutôt la farce absolue ! ) selon lequel, la monstrueuse crise économique dont nous ne subissons encore que les prémices, serait de nature "ultra-libérale".
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Moi non plus je n'aime pas ces ronds-points ridicules qui, comme l'a dit Philvar, ne sont que du gâchis scandaleux d'argent public. Il n'empêche que, je le répète, ce n'est pas le keynésianisme qu'il faut incriminer en la matière, mais le capitalisme de  Read more
boutros - 4/6/2012 at 12:55 AM GMT
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