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Il est toujours de bon ton chez les
adeptes de la gauche caviar de se montrer
préoccupés du sort des pauvres de ce monde qui n'ont pas la
chance de vivre dans notre beau pays social-démocrate. Sur le Plateau
Mont-Royal, les paumés/branchés débutent la
journée en sirotant un café « équitable »
dans l'un des innombrables établissements cossus de la rue St-Denis ou
de l'avenue Mont-Royal, question d'aider un pauvre paysan
guatémaltèque à survivre en luttant contre le
méchant cartel des multinationales du café. On se donne ainsi
bonne conscience avant de passer à des affaires moins typiques de cet
esprit de solidarité, comme par exemple téter une subvention au
Conseil des arts et lettres. Il faut bien vivre et la vie dans le quartier le
plus branché en Amérique du Nord n'est pas donnée!
Pour ces illettrés
économiques, la solution à la pauvreté dans le
Tiers-Monde passe par toute une série de mesures qui reflètent
à l'échelle internationale le programme socialiste
conventionnel: empêcher le commerce libre, empêcher les
investissements étrangers, empêcher les multinationales de faire
des affaires où elles veulent et d'embaucher qui elles veulent,
imposer une réglementation stricte sur les questions de «
droit » du travail et de « protection »
de l'environnement, etc. Et il y a bien sûr le pendant des programmes
sociaux et de la redistribution de la richesse, l'aide internationale.
L'Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE)(1) nous
apprenait justement ces derniers jours que le Canada ne fait pas très
bonne figure dans la liste des pays donateurs, malgré la
réputation qu'il s'est forgé au fil des ans.
C'est
en effet l'ex-premier ministre canadien Lester B. Pearson, alors ambassadeur
à l'ONU, qui avait présidé une fameuse commission ayant appelé
tous les États à consacrer au minimum 0,7 % de leur Produit
National Brut à la coopération internationale en 1969.
Malgré cela, les montants distribués par le gouvernement
canadien ne totalisent que 0,25% de notre PIB (presque 2 milliards $
par année), alors que les gentils Danois donnent 1,06%, les
Néerlandais, Suédois et Norvégiens environ 0,8%. Sur 22
pays, nous serions passé du 6e rang en 1995
au 12e en 1999 et au 17e aujourd'hui. Enfin, une chose qui s'améliore
au Canada!
Microbe redistributionniste
Le microbe du redistributionnisme
à l'échelle mondiale aime manifestement le froid en Europe,
mais n'a heureusement pas réussi à traverser l'Atlantique. Et
c'est tant mieux. Tout comme les programmes de redistribution de la richesse
à l'intérieur d'un pays, l'aide internationale ne contribue en
rien à lutter contre la pauvreté, mais permet au contraire de
bourrer les poches d'une fournée de bureaucrates et de parasites qui
s'approprient ces fonds.
Une
bonne partie de cette prétendue « aide » est
en fait constituée de subventions indirectes pour nos propres
entreprises. On donne des montants à un gouvernement étranger
dans la mesure où il offrira un contrat à une entreprise
canadienne pour construire un barrage ou mettre en place un réseau
téléphonique.
Une
autre partie s'en va dans les coffres des fameuses ONG, ou Organisations non
gouvernementales, un euphémisme pour désigner des organisations
financées par le gouvernement mais qui ne sont pas techniquement une
branche du gouvernement et peuvent donc prétendre représenter
la « société civile ».
Ces repaires de socialistes gèrent de multiples programmes dans les
pays pauvres et permettent à de jeunes idéalistes de faire de
beaux voyages tout en s'imaginant faire quelque chose pour le bien de
l'humanité.
Nos
gouvernements sont incapables de gérer, ici même, un
système scolaire ou un système de santé efficaces. Et
pourtant, l'Agence canadienne de développement international finance
des dizaines de projets pour développer l'éducation et la
santé dans des pays pauvres. Imaginez le résultat!
Non seulement cette
prétendue aide n'apporte-t-elle strictement rien qui contribue au
développement économique réel de ces pays, comme tous
les types de redistribution de la richesse, elle est immorale (voir
REDISTRIBUER LA RICHESSE EST IMMORAL, le QL, no 80).
Quelle est donc la logique politique qui justifie que le
gouvernement canadien distribue des ressources à des non-Canadiens?
Nous l'élisons pour qu'il défende nos intérêts. En
quoi s'acquitte-t-il de cette responsabilité lorsqu'il nous
dérobe deux milliards de dollars pour le distribuer à l'étranger?
Ce sont
bien sûr d'abord et avant tout nos politiciens eux-mêmes qui
retirent des bénéfices de ces programmes, en termes de
prestige, de léchage de botte par les businessmen parasitiques, de
clientélisme électoralement rentables chez les do-gooders des ONG, de petits voyages aux frais de la reine
pour aller jouer au sauveur dans les républiques de banane.
Il
faudrait non pas simplement diminuer l'aide internationale du Canada, mais
l'éliminer entièrement. Ceux qui veulent donner aux pauvres du
Tiers-Monde et croient que cela peut faire une différence peuvent le
faire en contribuant aux oeuvres des multiples
organismes de charité qui se spécialisent dans ce
domaine.
Il
reste toutefois une façon encore plus efficace d'aider les pauvres du
Tiers-Monde comme ceux de chez nous: propager la compréhension du
libéralisme économique et inciter les gens de partout à
adopter des solutions de marché.
Liberté économique =
richesse
Encore une fois cette année, l'Institut Cato de Washington et l'Institut Fraser de Vancouver ont
publié il y a quelques jours leur rapport annuel sur la liberté
économique dans le monde (voir Economic Freedom of the World Annual Report 2001), qui donne des preuves absolument
irréfutables sur les avantages de la liberté économique
comme facteur d'enrichissement. Rien dans tout le babillage des gauchistes de
salon ne fait le poids si on compare avec la pertinence empirique d'une telle
étude.
Les
auteurs, James Gwartney et Robert Lawson (voir
notre entrevue avec ce dernier lors de son passage à Montréal
l'année dernière, BIG GOVERNMENT MEANS SLOWER GROWTH, le QL,
no 57)
ont utilisé 21 critères pour déterminer le degré
de liberté économique de 123 pays en ce qui a trait à la
taille du gouvernement, la protection des droits de propriété,
la liberté de commerce, la politique monétaire, etc.
Leurs
conclusions peuvent difficilement être plus claires. Si l'on divise ces
pays en cinq quintiles (i.e., cinq groupes qui contiennent chacun 20% du
total), les pays qui se retrouvent dans le quintile des nations les plus
libres économiquement ont un PIB moyen par habitant de 19 846 $
US; ceux qui se retrouvent dans le quintile des moins libres n'ont qu'un PIB
moyen par habitant de 2 210 $. Entre ces deux extrêmes, et
par ordre décroissant, les chiffres sont de 9 607 $, 7
286 $ et 3 984 $.
Les habitants des pays qui jouissent d'une plus grande liberté
économique sont bien sûr non seulement plus riches, mais ils
sont également mieux nourris, mieux éduqués, mieux
soignés, vivent beaucoup plus longtemps, vivent dans un environnement
moins pollué et jouissent de tout le confort et les prodiges de la
civilisation moderne.
Au lieu
de palabrer sur les horreurs économiques du
néolibéralisme et de manifester contre le libre-échange,
les gauchistes qui ont vraiment à coeur le
sort des pauvres du Tiers-Monde devraient financer l'achat et la distribution
dans ces pays des brillants essais d'économistes libertariens
tels que Menger, Mises, Hayek, Kirzner, Shand, Rothbard, et bien
d'autres. Si les élites corrompues des républiques de banane
pouvaient renoncer à leurs illusions socialistes et approfondir
plutôt leur compréhension des fondements du capitalisme, les
politiques libérales nécessairement au développement
économique auraient sans doute plus de chance d'être
adoptées.
Parce
qu'il propage la philosophie libertarienne et aide
à répandre les idées et les solutions qui ont permis le
développement de la civilisation, le QL fait à lui seul
bien plus que toutes les bureaucraties, toutes les ONG et toutes les
entreprises parasitiques impliquées dans les programmes canadiens
d'aide internationale. Les deux milliards $ que le Canada
dépense chaque année pour le socialisme mondial appauvrissent
les Canadiens sans enrichir les
présumés-bénéficiaires de cette aide. Nous, nous
créons une véritable plus-value philosophique et
intellectuelle.
1. Tout comme la Banque mondiale et
le Fonds monétaire international, l'OCDE est souvent
dénoncée par les gauchistes comme l'un des agents du
capitalisme mondial qui défend les intérêts des pays
riches et tente d'imposer un ordre économique libéral aux pays
pauvres. En réalité, toutes ces bureaucraties internationales
sont, comme leurs consoeurs nationales, des machins
qui visent à propager le socialisme. La BM et le FMI distribuent et
gaspille depuis des décennies l'argent des contribuables du Nord en
faisant des expériences d'ingénierie économique dans les
républiques de banane du Sud, alors que l'OCDE est partie en campagne
récemment pour éliminer les paradis fiscaux (dans les
îles des Caraïbes par exemple) qui accueillent les fonds de contribuables
surtaxés et font ainsi perdre des revenus aux pauvres États qui
financent l'organisme. >>
Martin Masse
Le Quebecois Libre
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