La disparition in extremis d’une phrase concernant la reconversion de la filière du Mox (un combustible nucléaire) dans un accord électoral signé entre les Verts et le PS, soumis à la ratification du Bureau national des socialistes, éclaire l’avenir sous un très mauvais jour. Les petites phrases des responsables politiques étaient jusqu’à maintenant destinées à être reproduites par les médias, leur sort est-il désormais d’être escamotées ?
Faut-il se rappeler la catastrophe de Fukushima et l’angoisse qui a prévalu au sein du gouvernement et des cercles de l’industrie nucléaire en France, lorsqu’il a été connu que le réacteur n°3 avait été chargé avec du Mox, ce carburant présenté comme une merveille mais entrant plus facilement en fusion et extrêmement toxique en cas d’accident ? Ils ont oublié, comme les officiels japonais, leurs propres frayeurs, leur impréparation et leurs manquements. Ces derniers s’efforcent désormais de relancer l’ensemble du parc des réacteurs et il n’est même plus question de l’arrêt progressif de l’électronucléaire, alors que le bilan sanitaire, social et économique de la catastrophe est loin d’être tiré au Japon et que même le calendrier des travaux de décontamination à venir ne peut être établi.
Faut-il faire un parallèle entre la toute puissance du lobby nucléaire, que ce soit au Japon ou en France, et celui de la finance qui s’oppose avec succès aux mesures de régulation déjà adoptées et qui veille au grain sur tous les dossiers en cours d’examen ? Dans les deux cas, des murailles sont dressées pour protéger des intérêts.
Billet rédigé par François Leclerc