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Détruire la jeunesse à coup de plans de sauvetages

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Published : August 31st, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

La tyrannie de l’assurance des dépôts bancaires pousse de plus en plus de jeunes à hair le marché…


Pourquoi les jeunes ne protestent-ils pas contre les plans de sauvetage ?


Les jeunes adultes sont traditionnellement les premiers à protester contre les injustices, mais demeurent étrangement calmes quand il en vient à parler des problèmes financiers. Seuls très peu d’entre eux semblent capables de lire entre les lignes et de se rendre compte que les plans de sauvetage ne font qu’aggraver leur situation.


#1. L’économie Britannique est actuellement dans une situation de sauvetage permanent. Après avoir fini de dépenser tout l’argent qu’il lève, le gouvernement imprime 15 livres de nouvelle monnaie par travailleur et par jour, qu’il injecte ensuite dans l’économie en tant que revenus du secteur public. Chaque jour, la quantité de monnaie papier en circulation au sein de notre économie augmente de 300 millions de livres, et il en va de même pour la dette de notre gouvernement. Si les robinets étaient fermés, nous nous enfoncerions dans la dépression et la plupart de nos banques fermeraient leurs portes dans un tourbillon de défauts et d’effondrement de prix d’actifs. Cela peut sembler être une mauvaise chose aussi bien qu’une bonne. L’avis que vous en avez dépend uniquement du fait que vous possédiez ou non certains de ces actifs.


#2. Ce torrent de monnaie injecté chaque jour dans l’économie sert à prévenir un effondrement, du moins pour le moment. Il circule pendant un temps, stimulant quelque peu la demande avant de s’endormir dans le compte en banque d’un accumulateur de richesses ou d’un autre – qu’il soit un individu ou une société. La raison à cela est qu’il n’a nulle part d’autre où aller.


#3. Il y a plusieurs années, avant que ne commence cette incessante impression monétaire, les banques disposaient de bien moins d’argent disponible à l’investissement. Elles faisaient plus attention de ne pas le prêter à n’importe qui, et recherchaient les points de ventes les plus productifs et les moins coûteux. Elles recherchaient des personnes de talent, ambitieuses, ayant une carrière assez longue devant eux pour pouvoir rembourser leur dette – et ce avec intérêt. Le crédit était toujours redistribué vers les proto-entrepreneurs qui à leur tour créaient une nouvelle génération d’entreprises.


#4. Mais, du fait que le robinet monétaire est maintenant ouvert en permanence, cette sélection naturelle favorise des entrepreneurs bien moins productifs – comme par exemple les promoteurs immobiliers – qui utilisent de l’argent pour acquérir des actifs non-rentables avant de laisser quelqu’un d’autre se charger de produire quelque chose. Le miracle de la rente passive a toujours poussé les gens à chercher à accroître leur capital. Mais autrefois, ce jeu était bien plus risqué, dans la mesure où les forces des marchés avaient tendance à contrôler les prix grâce à d’importantes corrections périodiques. Autrefois, 300 millions de nouvelles livres n’atterrissaient pas chaque jour entre les mains des accumulateurs de richesses, et ne faisaient pas grimper la valeur de leurs actifs.


#5. Les corrections régulières de prix et les liquidations des preneurs de risques et de leurs banques permettaient à redistribuer du capital hors de la portée des chercheurs de rentes, offrant ainsi une opportunité aux plus productifs. C’est ainsi que fonctionnait le marché, il se régulait lui-même et oscillait en faveur des jeunes et des plus productifs, et non en faveur des riches et des non-productifs. Il maintenait le prix des actifs à des niveaux qui permettait aux gens d’acheter à des prix raisonnables, et grâce à des prêts raisonnables. Il ne s’agissait pas d’une mauvaise réallocation de capital, et aucune règle n’était requise.


#6. Un tournant politique a ensuite donné naissance à une idée plutôt séduisante – les déposants ‘innocents’ ne devraient jamais perdre d’argent. Cela signifie que les banques devraient être soutenues par le gouvernement, et ce peu importe la manière dont elles choisissent leurs emprunteurs.


#7. Ce système est – comme toute autre forme de protection gouvernementale – superficiellement attirant. Il n’en est pas moins qu’il représente une très mauvaise nouvelle pour la jeunesse. En effet, il ne permet pas aux prix des actifs de chuter, notamment les prix de l’immobilier. Ainsi, les mauvaises décisions de prêt prises par les banquiers ne sont jamais exposées à l’insolvabilité, le marché n’est jamais régulé par les liquidations, et les jeunes ne bénéficient plus de réallocations de capital. Le crédit n’est plus disponible qu’aux personnes  disposant du plus grand nombre d’actifs, et l’écart entre riches et pauvres ne fait que s’accroître.


#8. Aujourd’hui, à trente ou quarante ans, vous êtes coincé dans votre rôle salarial et devez payer un loyer en hausse constante. Du fait de cette nouvelle richesse indestructible, les magasins et usines qui disposaient auparavant d’une valeur de capital correspondant à 1000 journées de travail en coûtent aujourd’hui 4000. Cette multiplication par 4 transforme un risque sensible pour l’acheteur en un risque important pour l’acheteur ainsi que pour sa banque. Il n’est donc pas surprenant de constater que la plupart des jeunes d’aujourd’hui aperçoivent le marché comme étant leur ennemi.


#9. Le cancer dont souffrent les banques se développe exactement comme celui dont souffrent les entreprises nationalisées. Elles ne sont plus des intermédiaires efficaces pour le capital parce qu’elles l’empruntent à 1% et le distribuent à 8%. Elles ont perdu toute forme d’efficacité. Elles sont désormais supportées par le gouvernement et fournissent – tout comme les gouvernements corrompus – des services de plus en plus politisés dans le même temps qu’elles redistribuent l’intégralité du bénéfice obtenu par le gouvernement à leurs propres employés. Cette glissade vers une bureaucratie cupide pousse le gouvernement à intervenir encore et encore, afin de tenter de contenir le monstre qu’il a lui-même créé, et à encourager les banques à prêter pour des raisons politiques plus que commerciales.


Alors que le crédit était autrefois en mesure de circuler normalement vers ceux ayant les projets les plus créatifs et les plus productifs, le gouvernement mandate aujourd’hui la distribution de crédits dérisoires à des emprunteurs certes politiquement correct mais insolvables. Nos banquiers passent aujourd’hui leur temps à approuver sans discuter des prêts de 2000 livres à des diplômés d’université qui devraient à priori être jugés comme ‘à risque’, mais dont la compétence à remplir des formulaires les rend aptes à recevoir un prêt sans souffrir de discrimination.


L’intervention du gouvernement a supprimé le coût du crédit, augmenté le prix des actifs, et redirigé toujours plus de crédit vers les plus riches. Elle a fait une moquerie de ce qui était autrefois le marché du crédit. Les marchés ne s’autorégulent plus, ils sont régulés par les gouvernements qui y fixent l’offre et les prix. La liberté de choix sur le marché n’est plus de rigueur, puisque les interventions passées ont peu à peu empêché la liberté de choix d’appliquer sa magie régulatoire. Les gouvernements blâment le marché plutôt que leurs propres manipulations, et y interviennent sans cesse dans un effort perdu de contenir le monstre qu’ils ont créé. Leurs interventions n’ont cependant fait que rendre ce monstre plus horrible et mieux nourri qu’il ne l’était déjà.


Ne serait-il pas merveilleux que d’entendre la nouvelle génération demander au marché de recommencer à fonctionner correctement ? Ne serait-il pas merveilleux de voir quelques millions de personnes âgées de moins de trente ans comprendre le fait que le marché, bien loin d’être là pour les oppresser, est de loin la meilleure méthode qui leur soit donnée pour retrouver démocratie, liberté et avancement individuel comme collectif ?


Une dizaine de fois par jour, chacun d’entre nous choisit la manière dont déployer ses ressources personnelles. En Angleterre, le marché pourrait donc faire l’objet d’un demi-milliard de votes quotidiens de la part de 50 millions de personnes. Nos votes économiques favorisent ce dont nous approuvons et mettent à l’écart ce que nous désapprouvons. C’est ainsi que nous protégeons et promouvons nos minorités, en autorisant un petit nombre à être soutenu par un groupe de pression enthousiaste. C’est ce mécanisme de marché qui supporte la spécialisation, la diversité, le choix, la liberté, et – n’oublions pas ce point – l’efficacité. Le gouvernement ne peut simplement pas en faire autant.


En revanche, il a parfaitement les moyens d’entraver le marché.


Chaque livre d’impôts que vous donnez au gouvernement est redirigée vers une intervention d’Etat qui n’aura jamais été soumise à votre approbation. Si vous appartenez à la classe moyenne, la moitié de vos revenus vous sont déjà pris pour être injectés dans le financement de projets gouvernementaux. Vous êtes réduits à subsister, parce qu’il vous est impossible d’épargner. Vous ne pouvez ni accumuler du capital ni rediriger votre monnaie dans votre propre intérêt. Votre gouvernement vous prend votre argent et l’utilise à sa propre guise.


Le gouvernement a pris la responsabilité des groupes extra-scolaires, qui disposent aujourd’hui de trop d’employés et sont à moitié vides. C’est le parfait exemple d’un mauvais financement que le marché ne peut décider de réallouer vers un secteur qui en aurait plus besoin.


Les terrains de sport les plus proches sont situés en moyenne à 6 kilomètres des habitations, ayant été construits par des bureaucrates ne pratiquant aucun sport dans des quartiers trop pauvres pour supporter quelque emploi que ce soit et où les salaires sont bien en-deçà du coût de la vie. C’est pourquoi, plutôt que de proposer des services peu chers, ces quartiers sont devenus des déserts en termes d’emplois et ne suscitent plus aucune demande.


Dans ces quartiers, les pubs ferment leurs portes les uns après les autres. Le gouvernement taxe une entreprise cinq fois plus qu’une résidence privée – en partie parce qu’un pub ne dispose pas du droite de vote. Le marché, quant à lui, aurait autrefois comptabilisé le vote du pub, parce que sa demande allouait automatiquement des ressources à des biens permettant de servir l’entreprise, comme par exemple les employés. Mais cette capacité à voter pour obtenir les choses dont un pub a besoin fut éliminée par les augmentations consécutives de taxes imposées par le gouvernement sur les locaux, les employés et les biens et services fournis.


Des emplois sont éliminés, et certains choix deviennent indisponibles. Bientôt, le pub ayant fermé ses portes tombera en ruines, et ce par la faute d’une nouvelle intervention de l’Etat. Il vous est simplement impossible de l’acheter, de le réparer et d’y vivre. Vous devez d’abord en changer la licence, ce qui ne vous sera de toute façon jamais autorisé, parce que le propriétaire du bâtiment devra continuer de payer les taxes relatives à la propriété jusqu’à ce qu’elle soit condamnée – un processus qui force le propriétaire à payer ses taxes tout en regardant son entreprise tomber en ruines. Le pub sera donc laissé à l’abandon pour cinq ans.


Partout où vous regardez, le gouvernement façonne vos choix économiques. Nous avons oublié que la démocratie n’est pas centrée uniquement sur les élections quinquennales. Une vraie démocratie organise les choses de manière à ce que les 500 millions de choix économiques quotidiens des citoyens soient pris en compte afin d’être en phase avec ce que veulent réellement les gens. C’est uniquement au travers de décisions privées de libre échange que le gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple peut être efficace. Le marché est votre lieu de vote.


Nous nous enfonçons un peu plus chaque jour dans une économie de l’oppression au sein de laquelle les propriétés et les prix sont l’affaire du gouvernement, et où les choses n’évoluent que très lentement et inefficacement, et uniquement avec l’accord explicite du gouvernement.


Alors que j’écris ces lignes, la BBC, la voix de l’intelligence publique, vient d’employer le mon « non-régulé » avec son dédain habituel sous entendant mensonges et escroqueries.  Les médias sont également tombés au plus profond de la trappe.




Paul Tustain


 

 

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Un Parlement européen anti-européen?
Aux prochaines élections européennes, les partis traditionnels vont perdre des plumes, au profit des extrêmes. Mais l’Europe ne sera pas bloquée.
Chaque nouvelle generation s'eloigne un peu plus de tout ce qui gravite autour de l'economie, mais aussi de la politique et de la société en generale.
La jeunesse se renferme sur elle meme.
Etre egoiste devient comme "normal" voire indispensable pour survivre...
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les jeunes ne s'intéressent pas à ceux qui ne s'intéressent pas à eux. Voir relation entre joueurs et éditeurs de jeux...
le 3e président des États-Unis un visionnaire disais
“Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis”

Thomas Jefferson (1802)
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Il y a encore des gens pour croire à ce fake ?
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Pour ce qui est de la relation de la valeur des actifs et de l'intervention du gvrnt entierement d'accord, en ce qui concerne le fait démocratique de la consommation tou à fait d'accord, mais le choix pour qu'il soit vraiment démocratique doit faire place au libre arbitre or souvent le choix est contrait par des facteurs extérieur( contrainte économique, culturelle, géographique) qui masque le libre arbitre on peut meme imaginer que ces choix sont carrément guidé par l'oligarchie par exemple avec le dumping social et l'accroisseùment de la pauvreté apparition de produits premier prix de moins bonne qualité mais permettant au distributeurs de réaliser autant si ce n'est plus de marge en pourcentage. Donc ce pb est avant un pb de concentration des richesses vers une oligarchie faschiste corporatocrate et mercantile qui a dépossédée le peuple de sa terre c'est à dire de son moyen de subsistance
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Comment pouvez-vous justifier avec des chiffres, des faits patents votre dernière phrase? Il y a trop de gens avertis de choses que d'autres ne connaissent pas et souhaiterais sortir de mon ignorance.
Je vous remercie de l'amabilité avec laquelle vous traiterez ma demande.
en 1700 :67% de la population est rurale, 1901 : 5% de la population est rurale, 1946 : 54 %, 1946 : 25% de la population est rurale, 1968 : 15%, 2010 : 0.6 % de la population est rurale. Donc on peut voire une regression de la population rurale depuis le 18éme, sous l'ancien régime les propriétaire fonciers étaient les noble et l'église, lors de la révolution les bien ont été vendu ainsi que les terres et seul les bourgeois ont pu constitué de nouveaux grands patrimoines fonciers, puis la concentration des parcelles agricoles dans les mains de quelques gros propriétaires fonciers ont fini de déposséder le peuple de ses terres et le poussé dans les usine de la nouvelles industrie française des années 30- 40 pour arriver aujourd'hui à des agriculteurs maillon essentiel d'un sytéme financier ( prét création crédit agricole, productivisme)font que les principaux propriétaires fonciers sont les banques ...
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