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Interférences perturbatrices

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Published : July 04th, 2011
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Category : Gold and Silver





Les interférences des pouvoirs publics (banques centrales et Etats) sont de plus en plus perturbantes pour les marchés financiers qui se comportent en conséquence de façon de plus en plus illogique. Qu’on en juge: l’arrêt du Quantitative Easing aux USA et la hausse des taux d’intérêt à court terme dans les pays émergents (BRIC), comme à un moindre degré dans la zone euro (la BCE va encore relever son taux directeur), mais aussi la crise dite d’endettement (en réalité de solvabilité) chez les PIIGS, dans un contexte global de très faible croissance économique, provoquent déjà une contraction mondiale des liquidités de nature déflationniste ce que reflète bien la baisse des cours des matières premières et métaux précieux (en USD). Tout cela devrait faire monter le dollar US contre la plupart des autres monnaies, l’euro surtout -dont la viabilité est de plus en plus fragile-, et faire baisser les marchés d’actions au profit des marchés d’obligations (en USD). Ce qui s’est bien passé, par anticipation, de début mai 2011 à la fin de la semaine passée. Puis, soudainement, alors que la baisse des cours des matières premières et métaux précieux (en USD) logiquement se poursuit, en une semaine les actions sont vivement remontées et les obligations ont rebaissé contre toute logique. Pourquoi? Parce que les Chinois et quelques autres banques centrales ont effectué des achats massifs d’euros pour éviter que les situations de panique chez les PIIGS n’emportent la monnaie unique européenne et parce que certaines sociétés internationales (aux USA surtout) ont décidé de racheter elles-mêmes leurs propres actions de peur qu’elles chutent beaucoup plus bas du fait de l’assèchement des liquidités et de la désertion du marché des actions par la grande masse des investisseurs.

Tout porte à croire que ces interférences, qui ont poussé en peu de temps l’euro comme les marchés d’actions à des niveaux assez extrêmes de sur-achat et les obligations de sur-vente, sont proches de cesser et que la suite logique du scénario initialement exposé va reprendre son cours. Et même s’accélérer en juillet, août et septembre, des mois traditionnellement sans volume. L’analyste indépendant Marc Faber, qui a très justement prévu la baisse à court terme des cours des métaux précieux en USD, est maintenant convaincu, à l’instar de plusieurs banques allemandes ou suisses et gérants internationaux, de l’inéluctabilité d’une chute majeure des marchés d’actions en liaison avec forte remontée du dollar US qui dureraient jusqu’en fin 2011. A noter que le franc suisse -la moins mauvaise monnaie fiduciaire de papier- a cette fois-ci entamé dès cette semaine sa correction à la baisse contre le dollar US (l’USD/CHF étant monté de 82,76 à 85,26), ce qui laisse peu de chances aux autres monnaies d’échapper à cette même issue pour elles-mêmes.

Le graphique ci-dessous montre que les actions US (stocks) et donc mondiales montent quand le dollar US baisse (ce qui vient de se reproduire cette semaine) mais qu’elles chutent quand le dollar US monte (ce qui devrait mécaniquement se produire prochainement du fait de la moindre création de dollars US par les USA suite à la fin  du Quantitative Easing et à l’augmentation de la création d’euros par la BCE et consorts pour financer les bailouts grec, portugais, irlandais, etc.).


On notera, par ailleurs, sur le graphique ci-dessous (qui date d’avril 2011), que la reprise des actions depuis leur plus bas de 2009 a été principalement due au Quantitative Easing, mais qu’elles ont chuté à la fin du 1er QE. Il n’y a donc pas de raison de penser qu’il en soit différent cette fois-ci avec la fin du 2éme QE.


L’indice S+P500 des actions US,  comme indiqué dans le graphique ci-dessous, a enregistré en une semaine une progression tout à fait anormale (explicable pour les motifs précédemment exposés). La formation en têtes-épaules est un cas d’école qui devrait l’empêcher de dépasser 1345 puis le conduire à lourdement rechuter en direction de 1230, et si cassé, vers 1170.


Le graphique ci-dessous montre que les obligations d’Etat US sont fortement sur-vendues par rapport aux actions US et que progressivement les premières devraient remonter par rapport aux secondes. Ce pourrait être d’ailleurs une opportunité historique d’acheter ces obligations et vendre simultanément ces actions, ainsi que nous l’avons récemment fait pour les comptes des clients que nous gérons auprès des banques, puisque les économies budgétaires et la baisse de l’endettement vont être importantes aux USA à l’issue de la partie de bras de fer actuelle entre le Congrès et la Maison Blanche au sujet du relèvement du plafond de la dette publique de ce pays qui, évidemment, interviendra en échange d’économies budgétaires drastiques imposées par le Congrès.


Le graphique ci-dessous de l’or montre que sa baisse devrait se poursuivre en direction du support de 1.415 USD l’once puis, s’il casse à la baisse, vers 1.320 le plus bas de 2011. Ce qui serait positif pour notre “Fuchs & Associates (Long+Short) Precious Metals Investment Fund”, actuellement positionné à la baisse des trois métaux (or, argent-métal, platine) via des ETF dans l’optique de les racheter sur les niveaux précités puis d’aller long pour une reprise graduelle à partir de la fin de l’été.


Au même titre que les actions ne peuvent pas monter dans un contexte de hausse du dollar US, l’or ne peut pas non plus monter lorsque le dollar US monte, comme le montre le graphique ci-dessous. C’est en revanche, alors, dans les monnaies qui s’affaiblissent contre le dollar US que l’or monte, raison pour laquelle il faut à notre avis le détenir en euros voire bientôt en francs suisses (Attention, ce graphique n’est pas à jour puisqu’il date d’avril 2011, ce qui ne change rien au raisonnement).




Pierre Leconte


Article originellement publié ici



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Economiste, essayiste, consultant financier et gérant de fortune, Pierre Leconte préside le « Forum monétaire de Genève pour la paix et le développement ». Il a été membre des bourses des marchés à terme de Londres et de New York. Il a aussi conseillé plusieurs institutions publiques, dont une banque centrale sud-américaine, et travaille actuellement à la création de produits financiers peu risqués, adaptés aux besoins de placement d’investisseurs institutionnels comme privés et de gestion des réserves de change de pays émergents. Pierre Leconte a publié en 2007 : La grande crise monétaire du XXIe siècle a déjà commencé !
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