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L’Amérique au chevet de l’Europe

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Published : December 14th, 2011
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Au fur et à mesure que la crise s’intensifie en Europe et que les pays touchés sont de plus en plus nombreux – Irlande, Grèce, Espagne, Portugal et même la France – l’Euro devient une monnaie risquée ainsi que les actifs dénommés en Euro. Si bien que les banques européennes ont de plus en plus de mal à se faire mutuellement confiance et à se prêter des fonds les unes aux autres. Le gel durable du marché interbancaire fermerait le robinet des crédits au secteur privé (entreprises et particuliers) et entraînerait tous les pays de la zone euro dans une récession durable.


Face à ce problème, la dernière thérapie de choc a été proposée par la Fed (la Banque centrale américaine) afin de rendre le dollar accessible à un coût très faible et ainsi récréer de la liquidité sur un marché européen en passe d’en manquer.


Ce procédé est d’autant plus adapté et efficace que le dollar est la monnaie de réserve internationale. Il y a d’ailleurs plus d’échanges effectués dans le monde dans cette monnaie que dans n’importe quelle autre monnaie (y compris l’Euro). Ensuite parce que l’Euro, du fait de menaces qui pèsent sur un certain nombre d’États-membres de la zone euro, n’inspire plus la même confiance qu’avant.


La pression sur le dollar a donc été très forte au cours des derniers mois au point qu’il était devenu difficile de s’en procurer sur le marché à un coût relativement faible, notamment via le marché interbancaire ou auprès des fonds monétaires américains. Une solution aurait été de faire appel directement à la Banque centrale européenne pour s’y fournir en dollar mais les banques commerciales qui auraient procédé de la sorte auraient immédiatement été stigmatisées. De plus, la BCE ne dispose pas d’une quantité sans limite de dollars et n’a pas non plus les moyens d’en imprimer directement.


Ainsi, afin de répondre au manque de liquidités sur le marché européen, la Fed en accord avec la BCE et les Banques centrales d’Angleterre, du Japon, du Canada et de la Banque nationale suisse a mis au point un procédé par lequel elles peuvent se procurer des dollars à bas prix.


Cette dernière a en effet accepté de créer des dollars et ainsi baisser drastiquement (0.5%) le taux d’intérêt perçu pour un échange dollars contre euros (ce qu’on appelle un swap). La BCE, notamment, a ainsi pu mettre à disposition des banques commerciales du dollar à bon marché (parce que produit en plus grande quantité).


A court terme au moins, la manœuvre semble avoir remporté un franc succès, en particulier parce que l’action concertée des Banques centrales a envoyé le signal aux marchés qu’elles étaient prêtes à appuyer sur la pédale de la création monétaire si nécessaire. Cela a suscité un véritable « rally » sur les marchés financiers qui voyaient le Dow Jones bondir de 4,23% le 30 novembre dernier et le CAC 40 grimper de 3%. L’Euro regagnait ainsi quelques points aux dépens du dollar (rendu moins cher par la politique de la Fed) et in fine la confiance semblait revenir au sein de la zone euro.


Les festivités risquent cependant d’être de courte durée. On peut déjà noter des tensions très fortes sur les marchés. En effet, si à court terme l’action des Banques centrales a pu redonner un brin de confiance aux investisseurs et a permis d’accroître la liquidité au sein de la zone, cette opération n’a en aucun cas résolu les problèmes structurels des différents pays membres.


Au contraire, le recours à la création de nouveaux dollars pour alimenter le marché européen suscitera des pressions à la hausse des prix et la question de la solvabilité de pays comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou la France reste entier. Plus précisément, la valeur des actifs des banques européennes reste obscure et le danger de faillites en cascade est loin d’être écarté. En refusant de voir que le problème de la zone euro n’est pas un problème de liquidité mais de solvabilité, les pouvoirs publics gagnent certes un peu de temps à chaque fois mais ne le mettent pas à profit pour réduire drastiquement les dépenses publiques et déréglementer en priorité le marché du travail.


 

 

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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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Il n'y a plus d'investisseurs, et depuis longtemps.

Il ne reste que d'énormes interventions des banques centrales et de leurs banques obligées, des programmes de trading à haute fréquence et des contraintes réglementaires, le tout soutenu par des positions avec d'énormes leviers sur les produits dérivés qui exploseront à la figure des alchimistes monétaires qui ont cru que l'on pouvait faire passer pendant plus d'un siècle des vessies pour des lanternes et du papier pour de l'or.
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Ne trouvez vous pas cocasse de voir tous les économistes et commentateurs scruter à la loupe les comptes et les communiqués de presse des banques centrales pour savoir quand elles vont lancer le fameux QE3 (pour la FED) ou monetiser la dette des pays européens (pour la BCE) alors même que lesdites banques centrales créent massivement de la monnaie entre elles et interviennent massivement pour soutenir leurs marchés interbancaires, ce qui revient indirectement à monétiser la dette souveraine (sinon les ventes des banques en feraient effondrer le cours et les taux d'intéret s'envoleraint).

C'est la BOJ qui a lancé le bal après Fukushima, suivie par la FED et la BCE.

Ils ont des yeux mais ils ne verront rien...
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"L’Amérique au chevet de l’Europe"...
Mais pourquoi l'oncle Sam cache-t-il dans son dos une seringue de poison !?
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Il n'y a plus d'investisseurs, et depuis longtemps. Il ne reste que d'énormes interventions des banques centrales et de leurs banques obligées, des programmes de trading à haute fréquence et des contraintes réglementaires, le tout soutenu par des posi  Read more
Libertador - 12/14/2011 at 4:55 PM GMT
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