L’angélisme pénal

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Published : August 06th, 2014
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À l’heure ou l’on parle de réforme pénale, notre système judiciaire et pénitentiaire peine à assurer la sécurité face aux délinquants et aux criminels. Dans un livre publié récemment, En finir avec l'angélisme pénal (Les Belles Lettres, 2013), le philosophe Alain Laurent voit à l’œuvre dans ce phénomène une « idéologie anti-carcérale et post-punitive ». D’où provient cette compassion dévoyée ? Quels sont ses effets ?


Selon lui, c’est l’actuel climat ambiant de tolérance et d’excuse préalable du crime qui constitue le terrain criminogène de base. L’auteur d’un crime n’est pas d’abord coupable mais il est victime des inégalités sociales et du capitalisme. Des auteurs américains parlent à ce propos d’ excuse making industry (« industrie de fabrication d’excuse »). Tout est bon pour justifier la clémence, les remises de peines, les sorties anticipées.


Quand le social se substitue au pénal


Depuis les années 1980, en effet, les discussions intellectuelles sur le crime sont dominées par l'opinion qu'un comportement criminel est causé par une oppression sociale et que les criminels sont des « victimes » impuissantes.


Selon certains sociologues, la criminalité, principalement juvénile, serait une réponse à la pauvreté et au racisme et donc une forme de protestation ou de critique sociale. La frustration engendrée par le capitalisme, la société de consommation, le chômage et les inégalités conduiraient les jeunes défavorisés à pratiquer une redistribution sauvage, par la violence.


Sous l’influence de ces idées, les lois ont été modifiées pour étendre les droits des criminels. Le système judiciaire a été axé sur la resocialisation et la réinsertion des condamnés.


Mais cette théorie a été mise à mal par les faits. On n’a observé aucune association entre le taux de criminalité et la conjoncture économique. L’explosion de la criminalité qui a commencé au cours des années 1950-60, n’a pas été affectée par la crise de 1973, ni par la récession qui s’en est suivie. Durant toute cette période, les sommes allouées à la lutte contre la pauvreté n’ont jamais cessé d’augmenter, sans aucun effet sur la criminalité.


Au contraire, en réduisant les condamnations des criminels, on leur a procuré un sentiment d’impunité en même temps qu’une protection moindre à la population respectueuse de la loi.


Un problème philosophique


Le problème de la justice, écrit Alain Laurent, est d’abord d’ordre philosophique et non simplement politique. Selon lui, la sécurité des citoyens est de moins en moins assurée en raison du laxisme délibéré imprégnant les réponses pénales, surtout telles qu’elles sont repensées selon les canons du Syndicat de la Magistrature (la culture de l’excuse et la réinsertion sans peine…) dont s’inspirent Christiane Taubira et François Hollande.


En fait, la pratique pénale depuis longtemps suivie et maintenant érigée en doctrine d’État est foncièrement immorale. Elle justifie le rejet des principes et de la logique de la responsabilité individuelle, le refus de punir comme il convient le viol des droits d’autrui et la politique de « traitement social » de la délinquance qui s’ensuit – avec le comble : l’attribution de droits sociaux aux délinquants sous main de justice.


C’est pourquoi, selon Alain Laurent, il faut recréer un contexte global de réprobation morale et sociale de tout ce qui viole brutalement les droits d’autrui. En ce sens, une prévention morale peut se révéler efficace en faisant intégrer en amont chez les individus dits en « perte de repères » qu’il y a des interdits à respecter absolument.


 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie en terminale et en classes préparatoires à Paris. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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Je vois mal la pertinence de la restriction : "tout ce qui viole _brutalement_ le droit d'autrui".

Concernant mon droit mème le viol en douceur me parait condamnable , sauf à absoudre le PS .
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Histoire des idées politiques de l'antiquité au Moyen Age
Histoire des idées politiques des temps modernes et contemporain

Deux idées de lecture pour que tu finisse par y voir clair (Pas 'Marie Claire' entendons nous bien.).
Bon il faut lire, mais tu verras que tu vas passer du pathos à la dyké rapidement. Une catharsis pour une neo libérale sans culture.
Apres tu pourras revenir t'exprimer sur l'agora avec des idées claires. L'isegoria oui, mais quand on a des choses intelligentes à dire.

De mémoire, le néo libéralisme mène droit à la stasis : si c’est ton choix de vie, ce n'est pas le mien

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En son temps, Jean-Pierre Raffarin avait écrit un livre édifiant :"La société des excuses". Là, on nage en plein dedans.
Si certaines barrières sont allègrement franchies sans risques ni contre-parties, le dérapage est assuré dans le futur. Si la justice ne fait pas son travail, la population le fera, nous reviendrons à l'époque du Far-West. Les magistrats ne se rendent pas compte qu'ils seront les premiers visés.
Voir la vidéo du général de corps d'armée Soubelet, ex N° 3 de la gendarmerie, écarté de ses fonctions après avoir exprimé sans langue de bois la défaillance de la justice et le laxisme des politiques en matière de délinquance....
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Lire les récifs de l'espace de Pohl Et Williamson : "les condamnés portaient un collier autour du cou qui explosait en cas de dépassement du périmètre qui leur était assigné"
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@ zelectron
Voir l'adaptation très réaliste de cette méthode dans le début du film "The running man" avec Arnold Schwarzenegger.
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The Reefs of Space , 1964
Une tres belle apologie de la justice vue sous l'angle néolibéral.
Un prof de philo qui ne s'en tient qu'à cette vision tres parcellaire de la question n'est qu'un dogmatique rigide.
La question de savoir si l'Homme était entièrement coupable de ses actes a été débattu il y à fort longtemps en Grece : la réponse était clairement non.

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Youpi !!!! ... puisque l' homme n'est pas responsable ( et donc non coupable ) de ses actes, il faut immédiatement supprimer tous les services de Police et de gendarmerie, les palais de justice et la magistrature, les prisons et l' administration pénitentiaire, les associations de "ré-insertion", les avocats et leurs barreaux, les services de douane, les huissiers, les compagnies de CRS, les greffiers, etc... bref tous les métiers de gens exerçant le droit... cela va générer de gigantesques économies budgétaires pour la collectivité et nos chers impôts vont enfin pouvoir baisser très substantiellement !... c' est vrai, à bas le "dogmatisme rigide"... y-en a marre, quoi, de cette saloperie de société ultra-néo-libérale
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Je vois mal la pertinence de la restriction : "tout ce qui viole _brutalement_ le droit d'autrui". Concernant mon droit mème le viol en douceur me parait condamnable , sauf à absoudre le PS . Read more
Y.Jullien - 8/7/2014 at 2:03 AM GMT
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