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L’impôt économiquement correct : La logique de l’État

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Published : January 14th, 2013
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Category : Editorials

 

 

 

 

En ce temps de crise budgétaire, une des stratégies préférées des gouvernements est la hausse des impôts. La hausse de la fiscalité permet à l’État d’augmenter ses recettes sans avoir recours à des coupes budgétaires. Non que ces coupes budgétaires soient mal vues par la population en général, mais elles le sont surtout par les groupes d’intérêt ciblés par ces coupes budgétaires : grandes entreprises ou segments « défavorisés » de la population[1]. Or, ces groupes d’intérêt jouent un rôle essentiel dans le maintien ou non d’un gouvernement au pouvoir.


Néanmoins, il faut bien une justification à cette hausse des impôts, non pour convaincre les groupes d’intérêt mentionnés, mais pour convaincre les contribuables de l’importance de l’effort supplémentaire qui leur est imposé. L’État dispose à cet effet de deux alternatives. D’un côté, il peut utiliser une justification purement morale (certains diraient plutôt « moralisatrice »), comme par exemple « les riches doivent rendre quelque chose en retour car ils tirent nombre d’avantages de la société dans laquelle ils vivent ».


D’un autre côté, l’État peut recourir à des arguments économiques.


La mise en place de la stratégie moralisatrice souffre de deux difficultés majeures. D’abord, il faut bien reconnaître qu’il existe à l’égard de la fiscalité un certain relativisme moral. Il n’y a tout simplement pas de morale commune sur ce point. Certains, riches ou pauvres, condamneront toute imposition dépassant un certain seuil, tandis que d’autres seront partisans de tout effort fiscal au nom du bien commun, et ceci pour des raisons différentes. Il est alors difficile de plaire à tout le monde. Il y a ensuite la question politique. Quelle que soit la position morale de la population vis-à-vis de la fiscalité, si elle trouve le corps politique moralement peu crédible, elle acceptera difficilement tout effort fiscal supplémentaire.


Côté économique, la justification consiste à présenter l’effort comme économiquement avantageux pour la population. Par exemple : « sans hausse des impôts, la crise s’aggravera », « sans impôts, pas des services publics ». L’essence de l’argument économique est bien évidemment pour l’État de fournir des biens publics.


Il faut remarquer cependant que l’argumentaire économique de l’État est crédible si et seulement si la population voit plus d’utilité à la production étatique des biens publics qu’à leur production privée. Pour ce faire, l’État procédera à une politique de communication visant à convaincre la population de l’efficience économique de l’utilisation de ses recettes fiscales.


On verra même une stratégie visant à justifier la fiscalité en combinant des arguments moraux et économiques, comme l’est l’argument du « patriotisme économique » du gouvernement Hollande. Ce dernier insiste, en effet, sur l’idée que payer plus d’impôts permettra de maintenir le service public français et ainsi de maintenir la grandeur de la nation française. En effet, la stratégie moraliste-économique consiste précisément à associer des efforts économiques – c’est-à-dire, des dépenses de ressources – à des biens publics de nature abstraite, difficiles à quantifier comme la réputation financière du pays ou son standing auprès des autres pays dans l’échiquier mondial.


Dans tous les cas, la justification économique des impôts est fondée sur la capacité de l’État à fournir des biens et services qui ne seraient pas disponibles, du moins pas en quantité ou qualité suffisantes, s’ils l’étaient par le secteur privé.


Nous verrons cependant dans le prochain billet que la justification économique de l’État n’est pas défendable car l’État fait un très mauvais usage du calcul économique par rapport au secteur privé, qu’il soit à but lucratif ou non.


 

 



[1] Peut-on vraiment parler de « segments défavorisés » quand ces mêmes segments font l’objet des aides exclusives de l’Etat ?

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Gabriel A. Giménez-Roche est professeur et responsable du département économie du Groupe ESC Troyes et maître de conférences à Sciences Po Paris. Son domaine de recherche est l'analyse économique de l'entrepreneuriat et son contexte socio-institutionnel. Il est également chercheur associé de l’Institut économique Molinari.
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En 1936 l'inventeur de terme "Bankster" disait ceci : Si vous voulez voir des scandales nouveaux empester le pays, si vous voulez être écrasés par la dictature des banksters, [...] suivez alors, comme des moutons, les politiciens profiteurs ! Vous aurez, vous-mêmes, signé votre condamnation à mort. »
— Léon Degrelle, Le Pays réel 1936.
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Pour ma part , la CSG est passée de 300 euros par an à 363 euros pour un bien locatif qui ne sera productif qu'en 2027.....Heureusement que j'ai compris rapidement que l'immobilier est à fuir à toutes jambes et qu'il fallait mettre ses sous ailleurs au plus vite.
Je garde malgré tout ce bien locatif....
Ma réaction pour compenser les pots cassés? La voici par un petit mot adressé à mon Bankster.... Vous comprendrez que ces taxes tuent la croissance... :


Bonjour Monsieur X

Je vous demande de résilier l'assurance de mon appartement locatif du X , rue du X à X.
Ceci parce que les murs sont déjà assurés avec l'assurance de la copropriété et que l'intérieur l'est lui aussi par le biais de l'assurance de ma locataire....
L'année dernière j'ai subi un préjudice sous la forme d'un dégât des eaux venant du voisin du dessus ...
L'assurance de votre banque X n'a rien pris en charge contrairement aux deux autres...J'en conclus donc que cette assurance (qui coûte environ 100 euros par an ) est absolument inutile.
En parallèle , je viens de constater que la CSG est passée de 300euros/an à 363 euros/an ...Tout ça pour un bien locatif qui n'est pas encore productif , je cite en passant , ce n'est pas de la faute de la banque.
Ne le prenez pas mal , vous n'êtes pas visé , en aucun cas...
Mais comme vous le savez , j'ai vraiment un problème avec ce genre d'essorage soviétique...
La résiliation de cette assurance qui ne me sert à rien va limiter les pots cassés.
Merci de faire de sorte à ce que ma demande soit suivie d'effet.
Cordialement , S. H.


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Bonjour Sebastien H,

Magnifique !

J'adore la lettre que vous avez adresée à votre bankster. Elle contient exactement ce que j'aurais été capable de lui écrire dans un même cas de figure. ;-)

Dommage que celle que j'ai adressée récemment à mon banksters dans le cadre d'une autre affaire ne soit trop longue pour être publiée ici car vous auriez adoré, vous aussi. ;-)

Si tous les citoyens prenaient la peine de réagir de la sorte, à mon avis, le monde n'aurait jamais pu atteindre le degré d'immoralité et de perversité qu'il a atteint aujourd'hui...

Merci pour ce bel exemple de résistance.

;-))

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Merci LoloBis pour cette chaleureuse intervention.

En effet , si les gens étaient plus réactifs , les marionnettes politiques qui lèchent le rectum de Washington et de la City et autres cartels à des fins de pillage ne pourraient nous piétiner de la sorte....
Malheureusement les effets de "débilevision " de tv lobotomie a produits ses effets abrutissants desquels le bon petit peuple moutonnier ne se remettra jamais...
Pour ma part j'en suis au comportement extrême , cette lettre n'est pas la première ; j'ai résilié nombre de choses à des fins vengeresses...
Un autre exemple :
Suite à l'inflation des taxes je suis passé d'une assurance tous risques pour mon véhicule au strict minimum (responsabilité civile) .Même pas de bris de glace ou vandalisme ou autre....
J'ai éclaté mon téléphone portable à coups de marteau en 2009 après résiliation et détruit ma cb avec résiliation définitive aussi....
Je n'achète que ce dont j'ai besoin et si possible en occasion sur le bon coin...
J'ai agi ainsi pour le mobilier ou tout autre équipement....
Nous vivons à trois générations sous le même toit...
Et , à ce stade , je réalise le pouvoir que j'ai entre les mains ce faisant en plus de faire des économies considérables.
L'acte d'achat n'est pas un acte anodin , le refus d'acheter est un acte de défiance politique très puissant ....
Bien plus puissant que les urnes ou les manifs dans lesquelles vous risquez de perdre un oeil suite à un tir de flashball opéré par un bêtement obéissant....
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Et encore un "magnifique" pour cette seconde intervention. ;-))

"j'ai résilié nombre de choses à des fins vengeresses" et "cette lettre n'est pas la première"
Bienvenue au club. ;-)

Pas plus tard que la semaine passée, j'ai prévenu les "titres services émis par Sodexo pour obtenir les services d'une femmes de ménage et/ou repasseuse" que s'ils n'acceptaient pas mon payement fait le 31 décembre 2012 (alors que ces titres valaient 7,50 euro le titre jusqu'à cette date incluse et qui était un jour ouvrable ! passaient à 8,50 euros le 1er janvier), non seulement ils perdraient une cliente, mais ils seraient également responsable de la perte d'une cliente pour la boîte qui m'envoie ma femme de ménage et idem pour la boîte où je dépose mon repassage.

Je leur ai renvoyé le virement avec la communication "votre remboursement REFUSE, cf lettre recommandée du 7 janvier avec accusé de réception".

Ils n'ont rien voulu entendre. J'arrête donc le système et je m'arrangerai avec ma femme de ménage (que j'aime beaucoup et que je n'ai pas envie de pénaliser) pour qu'elle vienne travailler en noir, même si elle me coûte un peu plus cher et que je ne peux plus rien déduire des contributions. Le grand perdant dans l'histoire ? L'Etat himself !

En fait, l'excuse de Sodexo, c'est qu'ils ont reçu l'argent le 2 janvier sur leur compte. Je leur ai prouvé que le payement a été fait le 31 décembre en leur donnant la définition du mot "achat" dans le petit larousse qui dit que c'est l'obtention de quelque chose en PAYANT.

Pour le reste, j'ai aussi envoyé valser toute une série d'assurances dont on se rend compte de l'inutilité lorsqu'on a payé pendant x années et que le jour où on en a besoin elles sont aux abonnées absentes.

Par ailleurs, je considère qu'on n'a plus aucune garantie sur aucun produit car ce n'est que du blabla, ce n'est donc pas un argument de vente en ce qui me concerne.

Par contre, je n'ai pas encore décidé d'exploser mon gsm. Ca c'est un peu con, dès lors qu'on l'a payé... autant le garder le plus longtemps possible.

Enfin, d'ici trois mois, nous vivrons aussi à trois générations dans une même habitation, ça limitera les frais.

;-)

P.S. : Les titreurs d'élites des flèches rouges vont bientôt dépasser Lucky Luke en matière de compétence. En effet, ils tirent plus vite que leur ombre car votre message était à peine publié que la flèche rouge s'y trouvait déjà. ;-)
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En 1936 l'inventeur de terme "Bankster" disait ceci : Si vous voulez voir des scandales nouveaux empester le pays, si vous voulez être écrasés par la dictature des banksters, [...] suivez alors, comme des moutons, les politiciens profiteurs ! Vous aurez,  Read more
ERWIN - 1/14/2013 at 3:33 PM GMT
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