Ne trouvez-vous pas approprié
que, le weekend de la convention annuelle des socialistes démocratiques des
Etats-Unis à Chicago, le gouvernement du Venezuela nous démontre une nouvelle
fois l’incompatibilité inhérente du socialisme et de la démocratie ? Le
fait que le socialisme du XXe siècle ait été défini par la tyrannie, la
dictature et l’oppression – et non par la démocratie - n’est pas une
coïncidence.
Le lauréat du prix Nobel, F.A.
Hayek, est revenu sur la manière dont le socialisme détruit les institutions
démocratiques dans son œuvre classique de 1944, La
Route de la servitude. Le socialisme implique le
remplacement par la force des projets individuels des citoyens d’un pays par
la planification gouvernementale. Comme l’a expliqué Hayek, un tel système ne
peut attirer au pouvoir que les individus les plus immoraux et malhonnêtes
que compte la société – ceux qui ne voient aucun mal à abuser leurs
homologues citoyens en le nom de l’établissement d’une utopie socialiste.
Une fois les projets socialistes
établis, ils finissent inévitablement par échouer. Sans le mécanisme de
rétroaction du marché capitaliste, qui récompense les services de qualité par
le biais de profits et pénalise les services décevants par le biais de
pertes, il n’y a plus aucune incitation à être efficace. Les contrôles des
prix établis par le socialisme ne créent rien qu’une situation de chaos, au
travers généralement de l’imposition de prix si peu élevés qu’il devient
impossible pour un agriculteur ou pour un marchand de gagner sa vie. La
conséquence, comme nous le montre aujourd’hui le Venezuela, peut être
économiquement catastrophique. Si le monde a pu apprendre quoi que ce soit de
l’histoire du socialisme, c’est qu’il est un poison économique.
Ceux qui dirigent un
gouvernement socialiste, comme l’a expliqué Hayek, doivent vite « choisir
entre le mépris de la morale ou l’échec ». C’est tout à fait vrai, que
le gouvernement soit élu démocratiquement ou qu’il soit une dictature. En
découle la « suppression des institutions démocratiques » et le
désir du public de voir apparaître un « homme fort » capable de « prendre
la situation en mains » sans se laisser importuner par les institutions
démocratiques. D’où les douzaines de « tsars » nommés par les
présidents des Etats-Unis. Le socialisme accepte, voire célèbre, l’intolérance
et la suppression parfois brutale de ses dissidents, en le nom du « bien
commun ». Dès que le terme « bien commun » est employé, toutes
les formes d’oppression sont justifiées.
Hayek nous a expliqué cela dans
les années 1940, mais il pourrait tout aussi bien avoir décrit les règles du
socialisme démocratique du Venezuela d’aujourd’hui. Après avoir complètement
détruit l’une des économies pétrolières les plus prospères d’Amérique latine
au travers de la nationalisation de ses industries, de contrôles de prix, d’un
Etat-providence et de taxes oppressives, le gouvernement du Venezuela est
devenu une dictature. Sa Cour suprême a été peuplée de pantins de gauche, les
avocats de l’opposition ont été renvoyés, et les nouveaux juges ont abrogé
toutes les lois avec lesquelles Hugo Chavez et son successeur, Nicholas Maduro,
n’étaient pas d’accord. La Cour suprême s’est prononcée en faveur de la
dissolution de la législature nationale, deux chefs de l’opposition ont été
kidnappés et emprisonnés, et un nouveau corps politique, l’Assemblée constituante,
a été créé afin de « conférer une autorité illimitée aux gauchistes du
pays », comme l’a rapporté le New York Times. Cette Assemblée est en
passe de remplacer tous les gouverneurs et maires non-socialistes, de rédiger
une nouvelle constitution socialiste et de répondre aux problèmes du
socialisme par toujours plus des mêmes politiques.
Il n’est donc pas surprenant
que, quand Bernie Sanders s’est vu demander, pendant les élections primaires
de 2016, ce qu’il pensait de la situation économique au Venezuela, il a
déclaré ne pas avoir d’opinion pour la première fois de sa carrière
politique. Les socialistes démocratiques des Etats-Unis continuent d’ignorer
Histoire et réalité ce weekend, et se vantent d’avoir vu leur nombre de membres
tripler (ils étaient 8000 il y a un an), une hausse de popularité que nous
pouvons attribuer au président Trump et au Don Quixote de leur mouvement,
Bernie Sanders.