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La ministre qui veut réguler les « drives »

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Jean de Selzac
Published : June 03rd, 2013
538 words - Reading time : 1 - 2 minutes
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Category : Editorials

 

 

 

 

Une activité économique n’a pas besoin de ministres pour se développer. Et elle se développe d’autant mieux qu’il n’y a pas de réglementation. La preuve en sont les fameux « drive » d’Auchan, Leclerc, Carrefour et autres supermarchés qui les développent sur le territoire français.


Bras physique de l’économie numérique puisque les achats se font en ligne, ces drives n’existaient pas en 2009. Ils étaient à peine mille en 2011, puis environ 2 000 en 2012 et seront certainement au-delà dépasseront sans doute les 3 000 cette année. D’un point de vue business, cela veut dire que l’offre et la demande se sont rencontrés, qu’un modèle économique en est sorti et que tout le monde, commerçants et clients, y trouvent leur compte.


Tout le monde ? Non.Sylvia Pinel, la ministre de l’artisanat et du commerce semble trouver ce développement impensable.. Comment ces supermarchés ont-ils osé développer des structures, organiser un commerce, satisfaire des clients sans avoir auparavant demandé son avis à la ministre ?  Pourquoi n’ont-ils pas sollicité l’État ?


Et peu importe que Sylvia Pinel n’y connaisse absolument rien au secteur privé et au business. En effet, elle a commencé sa carrière politique à un très jeune âge puis qu’à 25 ans, en 2002, elle était chargée de mission au cabinet du président du conseil général de Tarn-et-Garonne, le radical de gauche Jean-Michel Baylet. Elle est ensuite devenue chef de cabinet et a été élue députée en 2007.


Confier un secteur aussi sensible que celui du commerce à une personne qui n’a jamais vendu une seule marchandise et qui n’a jamais été entrepreneur n’est pas responsable. Car s’il y a un endroit où l’on n’apprend rien sur l’économie, c’est bien dans un cabinet politique. Mais ce n’est pas grave : elle est ministre, elle est donc revêtue de l’autorité de l’État qui lui donne la possibilité de prendre des décisions dans des domaines où elle n’a aucune expérience concrète du terrain.


En attendant, les entreprises de la grande distribution auraient dû faire plus attention : il ne faut pas montrer de manière aussi franche et claire que les ministres ne servent strictement à rien en matière de développement de marché. La vérité peut blesser. La réaction peut être particulièrement violente et prendre la forme d’une loi.


Ainsi Sylvia Pinel veut remplir le vide juridique qui entoure les drives. Sa collègue Fanny Dombre Coste, députée socialiste de l’Hérault et tout aussi scandalisée de l’indépendance des supermarchés, l’avait averti : ces drives « ne sont pas soumis au passage devant la commission départementale d'aménagement commercial. » Et la députée d’ajouter : « il suffit de déposer un permis de construire ou d'aménager un local. »


La ministre présentera donc en Conseil des ministres, au mois de juin, un projet de loi pour règlementer l'ouverture des drives. Cela marchait trop bien, qui plus est sans l’État, puisque tout le monde s’était organisé efficacement : il fallait que cela cesse.


Remercions donc Sylvia Pinel d’avoir éclairci pour nous un principe économique de l’État-Providence : toute activité économique qui rencontrera un succès sans en avoir d’abord référer au gouvernement sera punie par une régulation et une loi. Et bien entendu, taxée comme il se doit afin d’être soumise à la justice sociale.

 

 

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Quand l'essence sera rare, il n'y aura plus de drives et on découvrira qu'il n'y a plus d'épiceries non plus.
Bon appétit !
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Soumettre à l'approbation d'une quelconque commission la construction d'un édifice, cela fait sens. N'en déplaise aux ultra-libéraux.
Pourquoi pas ouvrir un drive au pied de la tour eiffel par exemple? Où le Panthéon : ça plairait bien à certains pour une question de standing.
Il faut arrêter de déconner Sylvain.
De toute façon, les types qui enseignent l'économie, et en particulier aux USA, au vu la crise de 2007-20?? ne sont plus crédibles : des professionnels incapables de voir ce qui déjà était une bulle courant 2000, ca porte un nom : des clowns.
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merci de ne pas confondre les passages devant les commissions départementales et les dossiers de permis de construire...
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Mr Sylvain Charat,
Mme La Ministre,ne le sait peut etre pas ,et vous non plus d'ailleurs,mais elle a ,qu'en meme raison.
Ces"drive" ne sont ni plus ni moins que les bras ,de plus en plus armes ,des supermarches qui veulent ratisser encore plus large et definitivement achever le petit commerce qui est moribond.
Si la concurrence etait loyale ,il n'y aurait rien a redire mais derriere ,si vous soulevez le rideau ,vous trouverez les banques pour lesquelles l'argent gratuit coule a flot.
Donc,Mr Sylvain Charat ,veuillez vous indigner plus dignement.
Ca ,ce n'est pas du commerce ,c'est du brigandage...avec a la clef, destruction supplementaire d'emplois.
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Pas d'accord ! Si ce genre de bizness fonctionne et se développe, il y a des raisons ! C'est une évolution, une piste à suivre pour les autres. A terme, la régulation se fait d'elle-même.
Le vrai brigandage, c'est la présence omniprésente de l'état pour soit-disant encadrer, mais surtout prélever sa quote-part de façon tout à fait arbitraire. De la part d'un "organisme" non officiel cela porte un nom :"racket."
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Evident , c'est du vol pur et simple.
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Le traffic d'organes, la prostitution et le commerce de la drogue se développent bien aussi, si l'on va par là... De là à dire que c'est une piste à suivre...
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Bonjour merisier, je suis aussi de votre avis. Les temps changent soutenus par les technologies nouvelles, les gens vivent autrement, l'offre économique s'adapte. Voilà la vérité. Ceux qui la refusent ont tout faux. Le rôle des gouvernants est de prévoir et de soutenir l'évolution tout en protégeant des abus les plus faibles. La question est de savoir ce qu'il faut mettre dans nos centres villes pour satisfaire les résidents de ce secteur de ville et attirer le chaland extérieur, et de quelle manière peut-on faciliter le déplacement de ce chaland vers le centre ville pour l'encourager à venir. Pourquoi payer plus cher au centre ville la même marchandise vendue moins chère dans la périphérie de la ville avec un coût d'accès moins fort!
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Les trois règles du gouvernement :

1. Si ça bouge, je le taxe
2. Si ça bouge encore, je le règlemente
3. Quand ça ne bouge plus, je le subventionne
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Bonjour merisier, je suis aussi de votre avis. Les temps changent soutenus par les technologies nouvelles, les gens vivent autrement, l'offre économique s'adapte. Voilà la vérité. Ceux qui la refusent ont tout faux. Le rôle des gouvernants est de prévoir  Read more
LORO - 6/4/2013 at 8:09 AM GMT
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