Malgré l’internationalisation du
yuan, le dollar américain demeure la devise de choix des Chinois.
Lorsque l’ancien membre du
Bureau politique chinois, Zhou Yongkang, a été arrêté pour corruption en
2014, l’échelle de ses gains mal acquis s’est avérée époustouflante, avec
quelques 16 milliards de dollars. Quand des sommes si importantes sont
concernées, une majorité des actifs détournés doivent être investis sur des
instruments financiers et des propriétés immobilières.
Mais la quantité de devises
physiques qui a été retrouvée dans ses domiciles est évocatrice : 152,7
millions de yuans chinois (valant alors 24,5 millions de dollars), 662.000
euros, 10.000 livres sterling, 55.000 francs suisses… et 275 millions de
dollars.
L’ancien directeur des services
de la sécurité intérieure de la Chine, et l’un des dix hommes les plus
puissants du pays, a préféré conserver une majeure partie de ses espèces sous
forme de dollars.
Et il n’est pas le seul à
préférer le dollar. Les fuites de capital ont coûté à la Chine 1 trillion de
dollars en 2015, avant que soient introduites de lourdes restrictions au
début de l’année 2016. Une majorité de ces capitaux ont quitté la Chine grâce
à de fausses factures envoyées à Hong Kong, dont la devise locale est
rattachée au dollar. Ces flux sortants illicites ont également été rendus
possibles par les casinos des Philippines, de Corée du Sud et des îles du
Pacifique, qui opèrent principalement en dollars.
Beaucoup parlent de l’effondrement
éventuel du dollar et de son remplacement par le yuan chinois, mais ces
déclarations ne sont pas fondées. La Chine est évidemment devenue un
composant important de l’économie mondiale, avec 15% du PIB global. Mais
lorsque les Chinois eux-mêmes préfèrent le dollar à leur devise nationale, il
n’y a que peu de chances que le yuan remplace le dollar en tant que devise de
réserve internationale.
Lisez le reste du rapport, en
Anglais, ici :
http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2016...affair-dolla...